Ils sont allongés sur des lits et parlent de l'amour et de la beauté. Leurs discours se succèdent, parfois se répondent, car il y a plusieurs amours et plusieurs manières de désirer le Beau. À ces hommes vivant en un temps et un lieu où l'éducation des garçons est indissociable de la sexualité qui règle les rapports du maître et du disciple, une étrangère, Diotime, oppose un modèle féminin de transmission du savoir. Dans ce célèbre dialogue, Socrate énonce les étapes de l'apprentissage du philosophe capable de se détacher du monde sensible pour devenir l'« amant » par excellence qui guide l'« aimé » dans sa quête du Vrai et du Beau.
Dossier spécial : l'amour
1. La conversion par l'amour : la quête de l'unité
2. Les pronoms de l'amour : Je, Tu, Nous
3. Les raisons de l'amour : comprendre, expliquer, justifier
"Que philosopher c'est apprendre à mourir". Emprunté à Cicéron, ce titre célèbre de l'un des Essais de Michel de Montaigne résume l'enseignement attendu du stoïcisme - l'école philosophique dont Sénèque, homme d'État et écrivain latin (4 av. J.-C. - 65), fut l'un des plus éminents représentants. Pourtant son petit traité De la brièveté de la vie n'a rien de tragique, et s'il nous invite à méditer sur l'imminence de la mort, c'est bien plutôt pour nous apprendre à vivre. Vivre véritablement, c'est-à-dire en philosophe. Jean-Pierre Cassel fait plus ici qu'interpréter le texte : il incarne à proprement parler Sénèque. L'acteur fait siens le souffle et la chair du philosophe et sa seule voix, sereine et ferme, donne à entendre la pratique philosophique stoïcienne dans une interprétation sobre et délicate. Claude Colombini-Frémeaux
Phèdre est un des nombreux dialogues socratiques transmis par Platon. Il y est question de la beauté et de l'amour, entendu comme désir, dans un premier temps, puis de la beauté d'un discours et de la rhétorique dans un second temps. L'amour comme la rhétorique peuvent éléver la beauté de l'âme mais ils peuvent tout aussi bien l'abaisser, en s'attachant seulement au plaisir et à la domination d'autrui. Au contraire, celui qui, à travers l'être aimé ou à travers le beau discours, contemple des idées pures, gagnera en sagesse et en beauté.
Sénèque est un philosophe, un dramaturge et un homme d'État du premier siècle après Jésus-Christ. Il a été en charge de l'éducation de Néron, futur Empereur de Rome. Sa pensée se situe en filiation avec le Stoïcisme grec, mais la notion de système est mise à distance au profit de considérations davantage morales que métaphysiques. Le principe moteur de sa réflexion reste cependant la distinction purement stoïcienne entre les événements extérieurs à soi sur lesquels on ne peut agir, et ceux qui ne dépendent que de soi-même : la vertu, le jugement et la volonté. De la Tranquillité de l'âme est un magnifique exemple de cette philosophie du triomphe de l'homme vertueux, en harmonie avec lui-même et le monde
«?Des choses, les unes dépendent de nous, les autres ne dépendent pas de nous. [...] Si tu ne regardes comme étant à toi que ce qui est à toi, et si tu regardes comme étant à autrui ce qui, en effet, est à autrui, personne ne te contraindra jamais, personne ne t'empêchera, tu ne t'en prendras à personne, tu n'accuseras personne, tu ne feras absolument rien contre ton gré, personne ne te nuira.?» - «?Épictète, dont le disciple Arrien a recueilli les Entretiens et les principales pensées sous le titre de Manuel, fut longtemps l'esclave d'un affranchi de Néron. Dans sa captivité, il trouvait cependant le loisir d'aller écouter un philosophe de grande réputation, Musonius Rufus, qui l'initia aux principes de la doctrine stoïcienne. Ayant obtenu sa liberté, Épictète se consacra tout entier à la philosophie. Il mourut vers 117, entouré d'une vénération qui touchait à l'adoration.?» (L. Montargis) - Image de couverture : Vanité des vanités, Matthias Withoos (1627-1703).
À PROPOS DE L'AUTEUR
Épictète, dont le disciple Arrien a recueilli les Entretiens et les principales pensées sous le titre de Manuel, fut longtemps l'esclave d'un affranchi de Néron. Dans sa captivité, il trouvait cependant le loisir d'aller écouter un philosophe de grande réputation, Musonius Rufus, qui l'initia aux principes de la doctrine stoïcienne. Ayant obtenu sa liberté, Épictète se consacra tout entier à la philosophie. Il mourut vers 117, entouré d'une vénération qui touchait à l'adoration.?» (L. Montargis)