Le terme prépon () ne signifie pas seulement le convenable, mais encore la brillance - Homère l'emploie, par exemple, pour dire d'Hector qu'il « brillait » parmi les guerriers troyens (« o d'éprepe kai dia pantôn », Iliade, XII, 104). Prépein () se dit ici d'un héros qui parmi ses semblables se distingue, sans doute parce qu'il convient plus qu'eux à la fonction guerrière, mais surtout parce qu'il est plus éclatant. C'est la nuance métaphorique qu'il faut saisir ici. Leconte de l'Isle traduit : « Il les surpassait tous. » Mais la prééminence d'Hector n'est pas une question de taille : Hector est plus considérable que les autres, il est splendide. Selon la première définition de Socrate, le beau serait donc l'éclat d'une splendeur exubérante ; et cette traduction, voire cette interprétation, change le sens du Hippias majeur du tout au tout. La convenance concerne la bonne proportion, l'harmonie, comme Chauvet et Saisset le soulignent, en bons classicistes français du xixe siècle. Cette définition de la beauté peut éventuellement avoir un sens dans le contexte de l'art français du xviie siècle et de son académie où l'on apprenait les canons de proportion simplifiés des Italiens du xvie siècle, mais elle n'a aucun rapport avec les discussions de l'académie platonicienne.
Les études, ici rassemblées, portent toutes sur l'assertion célèbre de la Politique d'Aristote (Politique I, 1-2), selon laquelle « l'être humain est un animal politique ». Elles prennent en compte les éventuels effets du « tournant biologique » sur la fameuse formule aristotélicienne, « l'être humain est un animal politique par nature », et en explorent les implications. L'analyse répétée des mêmes passages permet de remettre la formule de l'animal politique dans son contexte, ce qui est le premier effet attendu de cette publication. L'objectif est de défaire la proposition étudiée de son statut d'énoncé absolu ou, pire encore, de slogan, pour en montrer les inflexions et les conditions. Un consensus semble bien s'établir entre les différents auteurs sur l'impossibilité d'une lecture réductionniste de la thèse de l'animal politique humain.