Si l'on prend au sérieux le programme de Lucien (et rien n'indique qu'il ne faille le prendre au mot), son oeuvre se présente comme le lieu d'une expérience tout aussi originale et problématique que celle dont Benjamin a crédité Kafka, en écrivant que celui-ci avait abandonné la vérité (la chose à transmettre) par amour de la transmissibilité. Car Lucien conserve le moyen du dialogue, que Platon faisait servir (en apparence, du moins) à la recherche de la vérité, tout en laissant tomber celle-ci. Si la philosophie est toujours, en dernière analyse, un experimentum veritatis, l'innovation de Lucien consiste à proposer une expérience philosophique désormais déliée de la vérité. (Giorgio Agamben)
Par de courts dialogues, Épictète aborde dans ces pages des problèmes très divers auxquels il donne une réponse pratique. Il traite aussi bien de l'amitié, de l'adultère, de l'essence du bien ou de l'ataraxie que de l'inquiétude, du talent oratoire, du point de départ de la philosophie ou de la façon d'appliquer nos idées a priori. S'attaquant aux épicuriens, le philosophe tend à prouver ici que le stoïcisme est bien la philosophie de l'universel. Cette nouvelle traduction offre au lecteur la possibilité de s'en faire une idée plus précise en venant compléter Ce que promet la Philosophie et le fameux Manuel, ouvrages parus dans cette même collection.