La figure masculine et quelque peu martiale du hussard noir est inséparable de l'image idéalisée de l'école primaire publique sous la IIIe République. Près de vingt-cinq ans après la publication de l'enquête de Jacques et Mona Ozouf, l'étude historique des dossiers de carrière des instituteurs et des institutrices entrés dans l'enseignement public de la Seine entre 1870 et 1886 dresse le portrait d'un corps enseignant plus divers que ne le laissent supposer les représentations héritées de cette époque. L'étude des sources qu'ils contiennent permet de l'analyser tant du point de vue des origines sociales, des scolarités que de celui du déroulement des carrières. Au-delà de l'analyse prosopographique, il s'agit d'observer comment cette première génération d'enseignants républicains a contribué à la modernisation de l'école publique et, plus généralement, au processus d'autonomisation du champ social que constitue l'enseignement primaire dans l'agglomération parisienne et à l'échelle nationale.
Au coeur « d'un mystère qui semble encore loin d'être épuisé » (Bertrand Joly - 2008), le boulangisme, mouvement polymorphe, paraît avoir été étudié sous tous ses aspects depuis les premiers travaux d'Adrien Dansette en 1939. Pourtant, son analyse à travers le prisme de la franc-maçonnerie demeure encore un champ de recherche en friche. L'étude entre l'événement et l'institution maçonnique ne semblerait avoir trouvé sa place ni chez les historiens du Général ni chez ceux de la maçonnerie. Enjeu mémoriel, cette séquence illustre cependant, parfaitement, les mécanismes d'une grande machine à falsifier le réel, largement altérée par le poids des discours, des mythes et des représentations. Que penser alors de cet anti-boulangisme maçonnique porté par l'historiographie traditionnelle ? Derrière sa précocité, son unité et son ardeur, n'occulterait-il pas la fragmentation des « mondes maçonniques » ? Quelle place occupe la séquence boulangiste dans le « roman maçonnique national » ?
À l'école primaire de la fin du xixe siècle, les performances des filles en mathématiques sont inférieures à celles des garçons. Sont-elles privées de « la bosse des maths » ou y a-t-il d'autres raisons à cette situation ? L'enseignement mathématique, tel qu'il est défini par les nouveaux programmes publiés à partir de 1881, se veut pratique et cherche également à développer la réflexion. Ces finalités ont-elles été atteintes et dans quelle mesure ont-elles permis d'améliorer les résultats des filles ? Cet ouvrage retrace l'histoire de l'enseignement mathématique féminin au primaire par le biais de sa mise en oeuvre dans la Somme. L'auteure s'attache à entrer non seulement dans les classes, mais aussi dans les salles d'examen, pour saisir les enjeux de cet enseignement, les décalages entre le national et le local, précisant ainsi la culture scolaire acquise par ces élèves.