La France de 1870 à 1914 entame un temps de la politique qui se confond largement avec la promesse républicaine. Après une décennie marquée par la guerre étrangère et intérieure, la domination des monarchistes et des combats pour la liberté, une dynamique démocratique s'instaure dans la jeune IIIe République. Elle ne se limite pas à la vie des institutions, à la pratique gouvernementale ou à l'exercice du suffrage. Des questions nouvelles sont posées aux Français, qui s'en emparent et imaginent leur République. Les oppositions nationalistes et même antisémites restent toujours vives et menacent à plusieurs reprises, comme durant la crise boulangiste et l'affaire Dreyfus, ce processus fondamental de démocratisation qui irrigue une société tout entière. Bornée à l'origine par la guerre de 1870 et la Commune et à la fin par le conflit européen de 1914, la France de 1870 à 1914 est parvenue à s'extraire de ces engrenages, inaugurant une "Belle Époque" qu'avait préparée une riche "fin de siècle". L'ouverture au monde - que ne résumait pas une colonisation impériale et destructrice -, l'expérience politique et sociale, les engagements démocratiques, les audaces artistiques, la découverte des espaces et des temps fondent une histoire à écrire et décrire ici. Elle est constitutive du présent et de l'avenir.
Un grand classique d'une brûlante actualité !
Au coeur de l'Asie centrale, le fascinant jeu de l'ombre qui opposa les Empires britannique et russe au dix-neuvième siècle.
Un passionnant récit d'aventure, de guerre et d'espionnage sur l'un des épisodes les plus romanesques de l'histoire moderne Au coeur des montagnes isolées et des déserts brûlants d'Asie centrale, une lutte épique opposa au dix-neuvième siècle l'Empire britannique et la Russie tsariste. Cet affrontement fut connu sous le nom de « Grand Jeu » - et ses répercussions se font encore sentir de nos jours. Le vaste échiquier où se déploya cette rivalité s'étendait du Caucase à l'ouest jusqu'au Tibet à l'est. Lorsque le jeu débuta, les frontières de la Russie et des Indes étaient distantes de plus de trois mille kilomètres. À la fin, moins de trente kilomètres les séparaient par endroits. Les Britanniques étaient convaincus que les Russes ne s'arrêteraient pas avant de s'emparer des Indes, le joyau de l'Empire britannique. La guerre semblait inévitable. Ce livre raconte l'histoire du « Grand Jeu », l'un des chapitres les plus romanesques de l'histoire moderne, à travers les aventures de ses acteurs. De jeunes officiers des deux camps, pour qui participer au « Grand Jeu » était le sel de leurs rêves, l'occasion d'échapper à la monotonie de la vie de garnison et de se couvrir de gloire.
Un essai historique d'aventures militaires à classer dans les incontournables du genre
CE QU'EN PENSE LA CRITIQUE
Ce fascinant récit d'aventures, peuplé de personnages extravagants et fabuleux, est aussi un livre d'histoire. - Le Figaro
Le livre de Hopkirk, d'ailleurs pillé tant et plus par tous ceux qui écrivent sur l'Afghanistan, est irremplaçable. - Libération
Un livre passionnant ! - Les Inrockuptibles
Un ouvrage éblouissant, vitaminé et iodé. Vous ne voulez qu'un livre cet été ? Vous le tenez ! - Le Soir
Un passionnant récit d'aventure et d'espionnage. - Métro
Le livre de Hopkirk, c'est tout cela, de l'aventure vécue, de l'extrapolation, un roman-récit de guerres passées ou à venir, un carnet de route impressionniste et impressionnant, qu'il faut lire par bribes pour mieux en savourer la portée, et s'imaginer juché sur un cheval lancé au galop ! - Olivier Weber
Totalement captivant et remarquablement écrit. Un récit de guerre et d'aventure haletant et impressionnant ! - Financial Times
Il y a peu de sujets aussi passionnants et peu d'auteurs mieux à même d'en parler. - The Independent
À PROPOS DE L'AUTEUR
Grand reporter et voyageur passionné par l'Asie centrale, Peter Hopkirk (né en 1930) a travaillé pendant de nombreuses années comme journaliste, puis directeur au grand quotidien londonien The Times. Ses ouvrages ont été traduits en de nombreuses langues et Le Grand Jeu est incontestablement son chef d'oeuvre.
Ce livre s'attache à faire revivre un bref XIXe siècle, aujourd'hui bien oublié. Des années qui séparent la Révolution française et l'Empire de la Troisième République, c'est la littérature et plus généralement la culture qui nous restent en mémoire. Ainsi, les noms de Balzac, Chateaubriand, Hugo, Degas ou Haussmann sont plus familiers que ceux de Villèle, Ledru-Rollin, Persigny ou Pereire.
Sylvie Aprile interroge les grandes inflexions et ruptures traditionnelles qui dissocient le premier et le second XIXe siècle, les césures de la monarchie parlementaire, la libéralisation du Second Empire. Alors que le vote s'institutionnalise et que la fonction publique se développe, comment comprendre que la liberté, revendication de 1789 la mieux ancrée dans la société, ne s'impose pas comme le soubassement politique majeur des régimes qui se succèdent, déclenchant deux révolutions ? Tout cela est souvent considéré comme constitutif de "l'exception française". La France est bien cependant connectée à un monde où l'expansion de la colonisation, les rivalités entre puissances, les enjeux économiques tissent une histoire globale qu'on doit affranchir du regard franco-français.
La guerre d'indépendance américaine a sa part de mythe. Un peuple aurait pris les armes contre une force d'occupation oppressive afin de créer un État fondé sur la liberté. Pour n'être pas fausse, cette histoire est partielle. Comment une armée avec très peu de moyens et d'hommes sans expérience a-t-elle pu vaincre l'Angleterre?? On a souvent réduit le rôle de la France à sa contribution navale. En réalité, dès 1777, le gouvernement de Louis XVI, par le truchement de trafiquants d'armes à l'image de Beaumarchais, équipe les Américains. Une armée de paysans dispose désormais d'un des meilleurs équipements du monde et d'officiers expérimentés. C'est le tournant de la guerre. Cet ouvrage corrige aussi de nombreuses idées reçues, comme celles qui concernent les colons américains. Ces derniers n'étaient pas seulement en quête d'indépendance, mais aussi d'argent. Leurs motivations étaient essentiellement économiques. De même, on découvrira le peu de sympathie qu'ils suscitent chez leurs voisins canadiens, et que dire des Amérindiens, victimes d'exactions et grands perdants de cette guerre?? Dans ce livre magistral et inattendu, Pascal Cyr et Sophie Muffat revisitent une légende fondatrice de la modernité politique.
Le rôle joué par la force chargée du maintien de l'ordre lors des grands évènements historiques est fondamental. Le monde en aurait été changé si par exemple la Bastille n'était pas tombée !
Cette série d'ouvrages sur « l'histoire du maintien de l'ordre » de 1871 à 1968 éclairera le lecteur sur la façon dont les forces chargées de défendre l'ordre public ont dû se transformer et s'adapter pour faire face aux nombreux soulèvements populaires.
Ce premier volume s'intéresse à la période 1871-1914, de la Commune à la Grande Guerre. Il parcourt les évènements qui scandèrent la « Belle Époque », du Boulangisme à l'affaire Dreyfus, des nombreuses grèves violentes à la révolte des vignerons du Languedoc, sans oublier les troubles provoqués par les lois anticléricales du début du siècle.
Bernard Hautecloque est un historien et écrivain français. Spécialistes de l'histoire de la police et de affaires judiciaires. Il est notamment l'auteur de biographies des célèbres criminels du passé, comme Antoine-François Desrues, Violette Nozière ou Frédéric Moyse. Il est l'auteur au Félin de Juillet 1893.
Arnold de Woelmont (1849-1903)
Arnold de Woelmont, baron belge, relate son voyage, lors de sa jeunesse, aux alentours de 1875, dans l' "Ouest lointain" américain : le célèbre Far-West. Il parle, sans concession, du train, des "aventuriers" de toutes sortes, des Mormons et des arbres gigantesques. Un regret : Arnold de Woelmont survole et nous laisse sur notre faim !
Michel Louise (1830-1905), Révolutionnaire et anarchiste, prend part activement aux événements de la Commune de Paris (1871), et c'est tout le récit de son vécu de combattante et de militante qui est dévoilé dans ce livre. Symbole du drapeau noir et de l'anarchie, aujourd'hui figure emblématique du féminisme, condamnée à plusieurs reprises, surveillée par la police, capturée en Mai, elle sera déportée en Nouvelle-Calédonie.
Format professionnel électronique © Ink Book édition.
La Semaine de Mai, livre paru en 1880, n'a plus été réédité depuis 1889. Ce livre rend compte de l'enquête effectuée par Camille Pelletan, sur la semaine du 21 au 28 mai 1871, la « Semaine sanglante ». Pour cette enquête journalistique, l'auteur a réunis les souvenirs de témoins, pour dresser un tableau saisissant de l'incroyable violence des massacres dont ont été victimes des dizaines de milliers de Parisiens lors de la répression de la Commune de Paris.De même que le livre n'était pas réédité, les recherches sur la Semaine sanglante sont restées sans suite jusqu'au XXIe siècle. La réactivation de ce champ de recherches rend aujourd'hui indispensable cette réédition, annotée et préparée par Michèle Audin, autrice en 2021 de La Semaine sanglante. Mai 1871, légendes et comptes.
Camille Pelletan (1846-1915) a été journaliste dès 1869 au journal Le Rappel. À Paris pendant la Commune de 1871, il a été « conciliateur ». C'est lorsque Clemenceau a créé La Justice et lui a demandé d'en être le rédacteur-en-chef qu'il a publié l'enquête La Semaine de Mai.Michèle Audin, publie ses récits littéraires chez Gallimard (Une vie brève; Comme une rivière bleue) et ses travaux sur la Commune chez Libertalia (C'est la nuit surtout que le combat devient furieux; La Semaine sanglante).
Le 18 mars 1871, Paris, écrasé d'humiliation par la défaite devant les Prussiens, exténué par un siège de quatre mois, se révolte contre une Assemblée nationale monarchiste. La capitale va vivre pendant dix semaines une étrange, une impossible aventure, celle d'une république indépendante, la Commune. Adossée à la mémoire de la Grande Révolution, elle ne durera que soixante-douze jours. La
dernière insurrection sociale du XIXe siècle sera sauvagement écrasée au cours d'une longue et sanglante semaine. Jacques Rougerie narre cette aventure héroïque et utopique dans la première partie de ce livre, "Paris insurgé".
Puis, dans la deuxième partie, "Le procès des Communards", il fait entendre les héros, grands ou anonymes, de ces semaines dont nous gardons le souvenir tragique. Devant le conseil de guerre, ils sont là, Louise Michel, Courbet, Rossel, Ferré et tant d'autres, parmi les 36 000 détenus dont aucun historien de la Commune n'avait jamais entendu la voix jusqu'à l'ouverture des 15 000 dossiers inédits de la justice militaire. Ce qui permet à Jacques Rougerie d'instruire ici publiquement, pour la première fois, le nouveau procès des Communards, loin des mythes d'une sanglante bacchanale ou d'une révolution prolétarienne.
Depuis les analyses célèbres de Karl Marx, l'histoire de la Commune de Paris a été placée au centre de notre compréhension de l'événement révolutionnaire. Et l'espérance de "faire commune" fait aujourd'hui retour dans notre imaginaire politique.
Cet ouvrage se propose de mener l'archéologie de cette puissance d'actualisation, mais en revenant d'abord sur la force de l'événement lui-même. Le récit prend appui sur une enquête archivistique minutieuse qui permet de reconstituer, par le bas, les stratégies des acteurs, leurs luttes comme l'ouverture des possibles qui marque ces journées. L'événement dépasse dès ses débuts le cadre parisien. De la rue Julien-Lacroix aux concessions de Shanghai en passant par l'insurrection kabyle, la Croix-Rousse à Lyon ou la république des cultivateurs aux Caraïbes, le livre propose une histoire à différentes échelles, du local au global, en décrivant des interconnections multiples.
De là un essai vif et original sur l'histoire transnationale des échos entre l'espérance révolutionnaire française et les trajectoires insurrectionnelles mondiales, doublé d'une réflexion renouvelée sur les rapports entre ordre social et révolution.
La France et l'Algérie ont eu une histoire commune durant plus de 130 ans. Cette histoire commence et se termine par une guerre. La première de ces guerres est déclenchée par un incident diplomatique : un « coup d'éventail » infligé par le dey d'Alger au consul de France. S'en-suit une expédition punitive qui aboutit à une occupation, une prise de possession et enfin une appropriation tant militaire que politique, éco¬nomique et culturelle.
À partir de recherches algériennes et françaises, Colette Zytnicki analyse ce court laps de temps, entre 1830 et 1848, où les ferments de la tragédie algérienne se mettent en place. Il n'y avait, dans la colonisa¬tion de l'Algérie, aucun plan préétabli. Pourtant, en moins de vingt ans, la France conquiert la régence d'Alger et obtient, le 23 décembre 1847, la reddition de l'émir Abdel Kader. En 1848, au terme d'années de guerre, de violences et d'expropriations, ces terres forment trois départements français déjà peuplés de colons.
Ce livre, vendu à plus de 65 000 exemplaires depuis sa réédition en 1967 dans la " Petite collection Maspero ", reste un grand classique. Son auteur, acteur et témoin de la Commune de Paris, se mit au travail au lendemain de la défaite et ce travail dura vingt-cinq ans. Il a enquêté avec acharnement auprès de tous les survivants, dans l'exil à Londres, en Suisse, puis consulté tous les documents disponibles à l'époque.Le résultat est cette " somme ", qui n'est pas seulement un récit historique événementiel, de l'insurrection à la répression : elle est un tableau de tous les courants de la pensée sociale, de tous les affrontements internes, un bilan des réalisations ou des tentatives, " mesures éparses, tôt dispersées au vent de la lutte et des divergences, mesures significatives pourtant ", qui caractérisent, pour Jean Maitron, cette Commune qui fut " un trait d'union plutôt qu'une coupure dans l'histoire du mouvement ouvrier français "." La dernière barricade des journées de Mai, écrit Lissagaray, est rue Ramponneau. Pendant un quart d'heure, un seul fédéré la défend. Trois fois il casse la hampe du drapeau versaillais. Pour prix de son courage, le dernier soldat de la Commune réussit à s'échapper. " La légende veut que ce dernier combattant anonyme ne fut autre que Lissagaray lui-même : tant il est vrai que chez lui la modestie de l'historien va toujours de pair avec la ténacité et l'intransigeance du militant.
Dans la lignée de L'Histoire du XXe siècle, une nouvelle édition en couleur du « classique » de Serge Berstein et Pierre Milza.
La référence indispensable pour comprendre le XIXe siècle, pour tous les étudiants en Histoire, en IEP ou en classes prépa littéraires.
Les « plus » de cette nouvelle édition : Une nouvelle maquette couleur Des résumés introductifs et des documents iconographiques en début de chaque chapitre De nombreuses cartes et graphiques en couleur Des documents sources et des citations en exergue
Edmond et Jules de Goncourt sont comme écrasés par leur nom. Si nul n'ignore le prix qu'ils ont fondé, l'oubli a frappé la vie et l'oeuvre de ces deux frères qui se sont attaqués pendant près d'un demi-siècle à tous les genres littéraires, et plus encore au genre humain.
Suivre les Goncourt, c'est courtiser la princesse Mathilde, dîner avec Zola, survivre à la Commune, passer des salons des Rothschild aux soupentes sordides et recevoir toute l'avant-garde artistique dans leur Grenier de la Villa Montmorency.
Pamphlétaires incisifs, romanciers fondateurs du naturalisme, dramaturges à scandale, collectionneurs impénitents , ces langues de vipère ont légué à la postérité un cadeau empoisonné : un Journal secret qui fait d'eux les meilleurs chroniqueurs du XIXe siècle.
Seule la méchanceté est gratuite , aussi les deux écrivains la dépensent-ils sans compter. Chaque page laisse éclater leur détestation des femmes, des parvenus, des Juifs, des artistes et de leurs familiers. On découvre Baudelaire ouvrant sa porte pour offrir aux voisins le spectacle du génie au travail, Flaubert invitant ses amis à déguster des « cervelles de bourgeois », les demi-mondaines étalant un luxe tapageur ou Napoléon III entouré d'une cour servile qui met en bouteilles l'eau de son bain...
Réactionnaires ne jurant que par la révolution en art, aristocrates se piquant de faire entrer le bas peuple dans la littérature, les Goncourt offrent un regard aiguisé sur un monde en plein bouleversement, où, de guerres en révolutions, le paysan fait place à l'ouvrier, la bougie à l'ampoule et le cheval à l'automobile.
La légende noire d'une Commune grise semble avoir vécu. Or, en décembre 1871, l'Académie de médecine n'hésitait pas à qualifier l'insurrection de «monstrueux accès d'alcoolisme aigu». En réalité, à la fin du XIXe siècle, on observe le discours réactionnaire se draper d'oripeaux scientistes amalgamant prolétariat, socialisme, maladie mentale et ivresse en une repoussante allégorie de la révolution.
Cette étude part d'une minutieuse archéologie du mythe de l'ivrognerie des communards dans la littérature versaillaise et médicale. Elle décrit aussi comment, au lendemain de l'insurrection, l'hygiénisme s'investit d'une véritable mission sanitaire contre le «fléau de l'alcool» dont il faut détourner les classes dangereuses afin de régénérer la nation.
Au coeur de cette vision du monde se diffuse l'obsession de la dégénérescence, qui prépare le terrain à l'eugénisme, et laissera, contre toute attente, ses scories jusque dans l'anarcho-individualisme et le néomalthusianisme.
La guerre de 1870-1871 n'est sans doute plus tout à fait une « guerre oubliée », mais son récit est souvent en surplomb : conflit moderne, 1870 a produit une documentation considérable, récits, témoignages, archives militaires et administratives, journaux... La démarche de Thibault Montbazet se veut plus intime : observer la fabrique de l'événement à l'échelle biographique. Cette vie, c'est celle de Léon Lescoeur, enfermé dans Paris assiégé, qui rédige 157 lettres entre août 1870 et janvier 1871 à son épouse restée en province. Trente ans plus tard, il recompose ses souvenirs pour relater sa sortie de Paris et son retour en Mâconnais à l'issue du siège. On se trouve alors en présence d'une double temporalité : d'une part une correspondance quotidienne, déployant lentement les événements. D'autre part un récit qui les ramasse de manière plus littéraire et remémorée, alors que la République et l'Allemagne honnie font désormais partie du décor. Voilà ce que vit et rapporte, au jour le jour, un témoin de 1870 ; voici ce dont se souvient, en 1905, un homme d'une certaine classe sociale. C'est ce rapport intime, biographique, à l'événement que montre brillamment l'auteur, à travers un récit aussi accessible qu'incarné de la terrible année 1870.
Que signifie le terme « socialisme » en ce début du XXIe siècle ? Où et comment sont nés les divers projets socialistes au XIXe siècle ? Quelles furent leurs destinées selon les pays ? Le socialisme a-t-il un avenir, et si oui sous quelles formes ? Cet ouvrage entend analyser les multiples réalités auxquelles renvoie le terme « socialisme » au cours des deux derniers siècles, en cherchant à rendre compte de la façon la plus exhaustive possible des développements théoriques comme des expériences historiques concrètes. Il ne sera pas question de valoriser ou dévaloriser telle ou telle forme de socialisme, mais d'examiner la diversité des pratiques et des idées. De la social-démocratie à l'extrême gauche, des plus gestionnaires aux plus contestataires, tous les courants y ont leur place. Cette histoire globale se présente sous la forme d'un dictionnaire avec trois grandes parties : « Les mots du socialisme » (partie conceptuelle), « Moments » (grandes dates), « Figures » (personnages historiques). Cet ouvrage s'adresse aussi bien aux spécialistes des questions politiques qu'à un public plus large.
Au milieu de la nuit du 14 juillet 1881, à Fort Sumner dans le Territoire du Nouveau-Mexique, William H. Bonney, alias Billy the Kid, était révolvérisé par le shérif du comté de Lincoln, son « ami » Pat Garrett, dans des circonstances troubles. On soupçonna aussitôt le shérif de ne pas avoir été très fair play dans cette affaire.
Offensé par la rumeur, il décida d'écrire dans les mois qui suivirent La Véritable Histoire de Billy the Kid, avec l'aide d'un ami écrivaillon, « Ash » Upson - alcoolique et bonimenteur notoire -, afin d'établir son honorabilité.
Publié en 1970 aux Éditions Maspero, cet ouvrage s'est imposé comme un classique dans l'historiographie de la Commune. Il décrit la condamnation quasi unanime de ce soulèvement populaire par les écrivains et hommes de lettres français contemporains de l'événement et s'efforce d'en comprendre les raisons : à l'exception de quelques-uns - parmi lesquels Vallès, Rimbaud et Verlaine -, tous prennent position ouvertement contre la Commune et certains avec une virulence qui surprend encore aujourd'hui. Théophile Gautier, Maxime Du Camp, Edmond de Goncourt, Leconte de Lisle, Ernest Feydeau se retrouvent aux côtés de Gustave Flaubert, George Sand et Émile Zola pour dénoncer dans la Commune un " gouvernement du crime et de la démence " (Anatole France), responsable d'avoir plongé Paris dans un état pathologique, exploité par un groupe d'ambitieux, de fous et d'exaltés.
À ce chapitre sombre de l'histoire littéraire s'ajoute, dans cette nouvelle édition, son pendant tout aussi méconnu dans l'histoire de l'art : le soutien ou l'engagement de nombreux artistes en faveur de la Commune. Paul Lidsky s'attache ici à sortir certains d'entre eux de l'oubli, en même temps qu'il tente d'expliquer la profonde divergence des réactions entre écrivains et artistes.
Organisé en 12 chapitres comme 12 leçons particulières, cet ouvrage fait le récit de la transformation politique et sociale dans l'Europe du XIXe siècle, entre la fin des guerres napoléoniennes et « l'ère des masses » qui se dessine à l'aube du XXe siècle.
Cette histoire n'est ni homogène (tensions et conflits la divisent, l'imaginaire de ses frontières et de ses limites y est multiple), ni isolée ou autocentrée (l'expansion européenne est replacée dans le contexte de la « mondialisation » du XIXe siècle et de ses interactions avec l'Amérique, l'Afrique et l'Asie). Elle est nourrie par les apports récents de la recherche (histoire transnationale, histoire impériale, histoire globale, entre autres) et enrichie par de nombreuse rubriques.
Nicolas Delalande est professeur en histoire contemporaine au Centre d'histoire de Sciences Po. En 2016, il est l'un des quatre coordinateurs de Histoire mondiale de la France dirigé par Patrick Boucheron. Il est notamment l'auteur de La Lutte et l'entraide. L'Âge des solidarités ouvrières (Seuil, 2019).
Normalien et agrégé en histoire, Blaise Truong-Loï est doctorant en histoire.
Rien n'est plus évident qu'un événement lorsqu'il est advenu. Nous savons que ce sont les Bourbons qui vont prendre la place de Napoléon en 1814, inaugurant ce faisant une nouvelle période. La Restauration française n'est ni un retour à l'Ancien Régime ni une quelconque parenthèse ou un point d'arrêt à la marche du pays vers la république et la démocratie. Il s'agit plutôt d'une expérience inédite et très neuve. Une tentative originale de mettre un terme à la Révolution en la dépassant sans pour autant la nier.
« Notre division était anéantie ; ne pouvant avancer par la route, je passais par les champs où s'entassaient derrière moi des horreurs et des chevaux blessés et mutilés, dans un état des plus horribles. Décrire ces horreurs est au-dessus de mes forces. » Sous la plume du lieutenant Andreev qui combattait, tout jeune, dans les rangs de l'armée russe, l'atroce bataille de la Moskova se dérobe. Comment saisir ce que fut la campagne de Russie pour ceux qui la vécurent ?
Proposer une histoire humaine de la guerre qui opposa l'Empire français à l'Empire russe, en s'appuyant sur des sources jusque-là négligées et des matériaux d'archives inexplorés : tel est l'objet de ce livre. Les sans-grade, civils ou simples soldats, y tiennent le même rang que les héros de guerre ; la voix du peuple russe s'y mêle à celle des grognards de la Grande Armée, pour éclairer d'un jour nouveau l'affrontement des deux géants qui déchira l'Europe.
Janvier 1888, Sidi-Mabrouk, près de Constantine. Un jeune homme et une femme mariée s'enferment dans la chambre d'une villa. Quatre coups de feu. La femme est retrouvée dévêtue, morte ; l'homme a survécu et affirme qu'ils ont voulu mourir ensemble, dans un baiser. Double suicide raté ou assassinat déguisé ?
Le retentissant procès ne parvient pas à lever le voile. Les interprétations s'emballent, les fictions prolifèrent - l'accusé, Henri Chambige, avait des prétentions d'auteur. Le fait divers engage aussi des controverses médico-légales sur l'hypnose et les " amours anormales ". Il suscite des débats moraux, politiques et philosophiques sur la responsabilité de la science et de la littérature.
Une passionnante enquête menée par un duo d'historiens qui restitue dans un subtil jeu d'échelles la scène judiciaire et ses répliques littéraires. Ce livre offre ainsi une plongée dans les imaginaires et les sensibilités de la fin du XIXe siècle, et une entrée inédite dans l'histoire des féminicides.
1830-1870 : ces quarante années préfigurent l'histoire future et dramatique de la colonie. La conquête, née d'un coup d'éventail du dey au consul de France, est décidée sur un coup de tête pour redorer le blason d'un monarque. Mais que va-t-on faire de l'Algérie ? Une simple colonie sous la tutelle de l'armée ou une zone civile administrée à la manière des départements français ? Un choix lourd de conséquences.
En 1960, Napoléon III débarque sur les côtes algériennes, découvre cette terre complexe et fascinante, et tranche : l'Algérie sera le coeur de son royaume arabe, un royaume pour partie autonome où seront respectées les coutumes et les moeurs des "indigènes" et où ces derniers jouiront des mêmes droits que les colons. Celui qu'à Alger on appelle avec déférence le Sultan Napoléon le Troisième se veut "aussi bien l'Empereur des Arabes que l'Empereur des Français". Vaincu dix ans plus tard face aux Prussiens, il n'aura pas le temps de voir se réaliser son rêve. La toute neuve République opère un virage à 180 degrés et opte pour la colonisation totale. L'édifice se fissure, civils et militaires se déchirent, soufflant sur les braises de l'esprit de révolte de la population. Ce cycle infernal ne prendra fin qu'en 1962.
Assister à la conquête aux côtés des grands noms de l'armée et de la résistance arabe, découvrir cette terre en même temps que l'empereur lors de sa première visite officielle, la voir changer au rythme de l'installation des colons, et partager les impressions de voyage des premiers touristes curieux de cet exotique Far-West français. C'est la promesse de cet ouvrage d'histoire narrative, construit à partir de multiples sources d'époque, qui ancre la guerre d'Algérie dans le temps long, celui d'un passé totalement méconnu.