La première moitié du XIXe siècle voit Paris accéder au rang de capitale de l'art lyrique : compositeurs et chanteurs étrangers affluent vers les grandes scènes de l'Opéra et du Théâtre italien.
Des tragédies lyriques aux grands drames italiens, des oeuvres de circonstance aux désopilantes parodies de grands opéras, cette vie quotidienne nous fait côtoyer Rossini et Berlioz, le castrat Crescentini et la Malibran.
Les grands triomphes de la scène et les petites anecdotes des coulisses ; l'émotion du public aux soirs de « premières » et l'organisation méthodique de la « claque » ; les vrais fanatiques de musique italienne et les faux opéras de propagande politique : autant de versants - authentiques et factices - de la vie musicale à ses heures de gloire dans une société élégante que ses divertissements conduisent des Tuileries à l'Opéra et du boulevard des Italiens aux salons aristocratiques.
Jacquou le Croquant, le personnage du roman d'Eugène Le Roy, n'a jamais existé. Mais il vit aujourd'hui comme symbole des révoltes paysannes.
Au-delà de son rôle d'écrivain engagé, héritier de la Révolution, Eugène le Roy s'est attaché à peindre le Périgord rural du xixe siècle qui tarde à disparaître. Tandis que subsistent les traces d'une féodalité officiellement abolie et une religiosité encombrée de paganisme, métayers et fermiers souvent très pauvres s'acharnent à mettre en valeur de modestes lopins, cernés par les forêts que hantent les braconniers et les derniers loups. Le progrès technique est pourtant en marche et engendre maintes transformations : l'agriculture évolue grâce à des pionniers comme « le père Bugeaud » ; les bourgs, à l'étroit, éclatent en tout sens ; on assiste à une effervescence des idées avec Joseph Joubert, l'ami de Chateaubriand, ou Maine de Biran, le sous-préfet philosophe, précurseur de Bergson.
Gérard Fayolle, à travers l'oeuvre d'Eugène Le Roy, fait revivre ce Périgord disparu et dresse le tableau d'une société en pleine mutation où se côtoient les marques du passé et les premiers signes du progrès.