Le Second Empire (1851-1870) a longtemps pâti d'une mauvaise réputation. Pendant des décennies, on n'a retenu du règne de Napoléon III que le coup d'État du 2 décembre 1851, l'affairisme, la « fête impériale » et le désastre de Sedan. Même si cette « légende noire » n'a plus vraiment cours, l'histoire de la France des années 1850 et 1860 reste encore pour partie méconnue.
Le présent ouvrage, qui ne cherche ni à réhabiliter ni à condamner le Second Empire, a pour but de brosser le portrait d'une époque, plus encore que d'un régime, en s'efforçant de respecter sa richesse et sa diversité. Envisageant ces vingt années sous trois angles différents, il analyse l'histoire politique du régime, étudie la société française sous Napoléon III, et dresse un panorama de l'histoire culturelle de la période. La variété des thèmes abordés et la multiplicité des approches permettent ainsi de dépeindre la France de Morny et d'Haussmann, de Schneider et de Boucicaut, de Claude Bernard et de Labiche.
La première édition de cet ouvrage a reçu le prix Napoléon III de la Ville de Boulogne-sur-Mer et le prix Second Empire de la Fondation Napoléon. La présente édition, revue et augmentée, intègre les recherches les plus récentes sur la période.
Jean-Claude YON est professeur d'histoire contemporaine à l'Université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines. Spécialiste d'histoire culturelle du XIXe siècle, il est notamment l'auteur d'ouvrages sur Eugène Scribe et Jacques Offenbach. Chez Armand Colin, il a publié une Histoire culturelle de la France au XIXe siècle (2010) et dirigé le volume Les Spectacles sous le Second Empire (2010).
La construction d'un espace politique, économique, social et culturel européen n'est pas une idée neuve. Mais au 19e siècle, l'idée se heurta à la force de la nation comme modèle politique. De 1815 à 1871, l'Europe des nations domine la vie politique du temps : du congrès de Vienne et de la Sainte- Alliance à l'achèvement de l'unité italienne et allemande, des peuples aspirent à former des nations érigées en États, sous l'oeil bienveillant ou hostile des grandes puissances. Tout en dressant le portrait de ces puissances et des régions particulièrement concernées par la question des nationalités, cet ouvrage s'intéresse aux grands mouvements culturels européens - comme le romantisme - et montre l'essor économique parallèle de l'Europe. Il analyse ensuite l'Europe des nationalismes de 1871 à 1914, période de tensions politiques, économiques, culturelles, militaires (naissance de la Triple-Entente et de la Triple- Alliance). L'accent est mis sur les mouvements d'idées, sur l'émergence simultanée de courants socialistes pacifistes et internationalistes et de courants nationalistes bellicistes et antisémites.
L'Europe domine le monde par la colonisation et par la culture, mais cette domination externe s'accompagne de déchirements internes, autour des Balkans ou du Rhin, qui entraînent l'Europe sur la voie de la « marche à la guerre ».
Le 18 brumaire, Bonaparte prend le pouvoir. Le Consulat et l'Empire fondent-ils l'État moderne ou ne sont-ils qu'un épisode durant lequel se trouve glacé le mouvement démocratique en 1789 ? Quelle marque imprime-t-il aux Arts et aux Lettres et quels développements connaissent les Sciences sous son règne ? Cet ouvrage offre un panorama complet des recherches historiques les plus récentes sur la France napoléonienne. Sa 3e édition permet de mettre à jour des points historiographiques.
Jean-Paul Bertaud est Professeur émérite de l'Université de Paris-1 (Panthéon- Sorbonne). Il est l'auteur de nombreux ouvrages sur la Révolution, le Consulat et l'Empire.
La République des libertés, le parlementarisme triomphant : la France des débuts de la IIIe République (1870-1896) fonde véritablement le modèle républicain, définissant une tradition et une culture politiques. Mais le fonctionnement du régime est fait aussi de crises : le boulangisme, Panama, l'affaire Dreyfus...
Après un « faux départ », agité, une fausse République (Thiers et l'Ordre moral), les véritables républicains font la conquête du régime. La société ? une nombreuse « classe moyenne », une relative société de consommation ; le livre mesure la ruralité du pays et la lenteur des transformations sociales, s'interroge sur l'étendue du consensus social que les grèves remettent visiblement en cause.
Plus tard, quand se seront effondrés plusieurs des supports sociaux ou intellectuels du régime, quand les armées auront été brusquement et totalement vaincues par l'envahisseur, le discrédit atteindra « la Troisième » dans ses hommes et ses oeuvres.
Cette synthèse est centrée sur la France du XIXe siècle mais est abordée dans une dimension résolument européenne (rôle de la France dans les relations internationales et point de vue comparatiste avec les autres pays d'Europe. Ce manuel est divisé en quatre parties. Les auteurs se démarquent de leurs concurrents en faisant débuter la première partie en 1804 (proclamation de l'Empire, rédaction du Code civil) au lieu de 1815 (congrès de Vienne), ceci afin de ramener l'épisode napoléonien dans son siècle et ne pas en faire un épilogue de la période révolutionnaire : 1804-1815 pour la première partie, puis 1815-1848 (du congrès de Vienne à la proclamation de la Deuxième République) ; 1848-1871 (Deuxième République-Commune) ; 1871-1914 (IIIe République-Première Guerre mondiale). Ce découpage chronologique en quatre parties s'appuie sur les grandes ruptures dans une perspective transnationale.
Les aspects méthodologiques sont au coeur de cet ouvrage destiné à faire le lien entre les techniques enseignées dans le Secondaire et les attentes du Supérieur. Chaque chapitre offrira donc : courte bibliographie, documents originaux et commentés, plan de dissertation détaillé insistant sur le "savoir-faire", liste de date-repères, courtes biographies des acteurs principaux, principales notions-clés définies de façon claire et concise, synthèse sous forme de schéma mental (tel que les manuels du Secondaire en proposent aux élèves de collèges et lycées).
Un atlas en quadrichromie, deux index (noms propres, notions), une bibliographie générale et une chronologie complètent ce manuel.
La courtisane est une figure puissante de l'imaginaire et des sensibilités du 19e siècle. Elle a en effet joué un rôle non négligeable tant sur les plans économique, social que culturel : économique car cette femme indépendante est une "petite entreprise" à elle toute seule et pose le problème des maisons closes, des "insoumises" et de leur statut; social car elle joue le rôle de précurseur dans des domaines aussi importants que le corps, l'hygiène, la maladie, la maternité, la mode vestimentaire, etc.; culturel par sa représentation médiatique voire la politique et par là même le juridique (certaines de ces courtisanes étaient en effet fichées par la police qui n'avait aucun mal à se procurer leurs photographies qui circulaient dans tout Paris).Aussi bien présente dans la littérature (Balzac, Proust) que dans les arts de la scène (théâtre avec Dumas fils, opéra avec Offenbach), elle a donné lieu à une mythification, des clichés, voire des stéréotypes physiques et moraux. Qu'en est-il réellement?Quel rôle ont donc tenu ces femmes dans le Paris du 19e siècle? Ont-elles été des femmes d'influence? Des pionnières dans le domaine de la liberté et des droits de la femme? De nombreux témoignages de courtisanes ponctués d'anecdotes nous permettent de répondre à ces questions en illustrant le propos de l'auteur sur un mythe qui fascine encore dans notre société moderne.