PUF
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Les émotions humaines sont non seulement des phénomènes organiques, dotés d'un « avantage adaptatif », mais aussi des phénomènes biologiques transformés par un environnement social et culturel. Les recherches actuelles en neurosciences des émotions expliquent bien la composante biologique, mais prennent peu en considération la façon dont un milieu socio-culturel peut l'imprégner. Elles s'inspirent de la théorie de Darwin, tout en prêtant peu d'attention à l'un des principes auxquels celui-ci rapportait l'expression des émotions chez l'homme et les animaux : « l'association d'habitudes utiles ». Cet ouvrage présente et discute les principales approches actuelles en neurosciences des émotions. Il tente de définir précisément les limites de ce qu'elles peuvent nous apprendre. Il pointe le caractère problématique de certains de leurs présupposés, en particulier leur propension à amalgamer le vocabulaire psychologique ordinaire, dont relève la notion d'émotion, et celui des sciences naturelles. Il s'applique enfin à penser à nouveaux frais l'« avantage adaptatif » des émotions humaines, et à expliquer, à l'aide d'une théorie des habitudes émotionnelles, la capacité d'un environnement culturel à pénétrer la dimension organique de ces émotions.
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L'idée selon laquelle la diversité du réel serait sous-tendue par une unité plus profonde est aussi ancienne que la pensée elle-même. Les grandes mythologies le racontent, les premiers philosophes l'affirment, la science moderne en a repris le programme en unifiant d'abord les conceptions du mouvement, de la matière et de l'espace. C'est que le désir d'intelligibilité ne peut sans doute se passer de l'idée du Un. Toutefois, il ne suffit pas d'inscrire pareille tendance dans la nature humaine pour en valider les réalisations. L'unité qu'on proclame peut très bien se révéler fausse, procéder de la simple incantation, du décret ou du fantasme et exercer une fascination toute dogmatique. Reste que si la pensée parvenait à découvrir, dans les miroirs changeants des phénomènes, des relations éternelles qui puissent les résumer, on pourrait certainement parler d'un bonheur de l'esprit. A défaut d'être une trame nécessaire de la pensée, le désir d'unté correspond à une nostalgie, à un appétit d'absolu, à une impatience ontologique. Mais aussitôt exprimé, il s'oppose à l'irréductible dispersion des choses. De là semble naître un divorce entre l'esprit qui désire et le monde qui déçoit. En cette fin de siècle, la puissance de plus en plus affirmée des théories physiques, leur caractère englobant comme leur visée unitaire, incitent à interroger les fondements de la quête de l'unité que poursuivent les physiciens à cerner ses limites et à envisager ses perspectivess actuelles. Texte de couvertureIntroductionI -- Les figures antiques de l'unII -- L'harmonie revendiquée du monde ou la poésie de l'ordreIII -- Prélices et naissance de la physique moderneIV -- L'histoire de la physique comme succession d'unificationsV -- Particules et interactionsVI -- L'unité de la physique en question VII -- Le réductionnissme, conquêtes et obstaclesVIII -- La question de l'unité du tempsIX -- L'idée de matière dans la physique contemporaine X -- La pluralité du vide de la physique contemporaine XI -- Perspectives unitaires dans la physique contemporaineConclusion -- Bibliographie -- Index