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Avez-vous lu Les Fleurs du Mal? On se contente généralement de quelques poèmes appris par coeur, la main sur la poitrine : L'Albatros par exemple. Au mieux La Chevelure... Mais, on ignore bien souvent, sous ce vernis scolaire, la sombre immensité de ce recueil à jamais égalée. Trop dangereux. Encore et toujours. C'est vrai, après tout, Baudelaire n'a que faire de l'ordre moral, lui qui passait le plus clair de son temps dans les bras des courtisanes, à proposer une autre manière de vivre, à l'écart des normes et des livres de lois.
Contrairement à bien des rééditons des Fleurs du mal, cette réimpression digitale reproduit l'édition posthume de 1868, communément appelée la 3e édition. C'est elle qui a retenu notre attention. Car, en son temps, elle se donnait comme défense et illustration du génie baudelairien, orchestrées par les amis proches de Charles Baudelaire. Contre les censeurs. Contre les bien-pensants. Il s'agit donc, aussi, d'un hommage, en 2012, à l'aube de ce siècle de toutes les crises.
Dans le cadre de la collection « 3 raisons », le texte est préfacé par Nathalie Vincent-Munnia, Lecturer à Boston University, anciennement Maître de conférences en littérature française à Clermont III. Avec le regard de la spécialiste, Nathalie Vincent-Munnia nous donne trois bonnes raisons de lire Baudelaire par temps de tempête, le nôtre, celui des crises.
Les Fleurs du mal resteront à jamais le bréviaire poétique des révoltés et des insoumis, de ceux qui ne s'accommodent guère de l'ordre ambiant et des injonctions sociales.
A mettre entre toutes les mains, à commencer par celle des professeurs de Lettres. -
Les Paradis artificiels, c'est le livre d'un malentendu. En l'espace de 150 ans, il est devenu la bible de tout poète tenté par la drogue et de tout drogué tenté par la poésie. Comme si le simple fait de consommer conférait du génie poétique, foudroyait son homme, saisi dans l'instantanéité de l'hallucination. Baudelaire, un peu malgré lui, a été entraîné dans une légende dont il semblerait l'un des héros.
En réalité, si l'on veut bien prendre la peine de lire Les Paradis artificiels, on découvre un essai qui aurait dû propager une mythologie diamétralement opposée à celle que l'on sait : les drogues ne permettent pas d'accéder à une réalité poétique supérieure. Ni adjuvants, ni catalyseurs, elles sont une belle mode, au même titre que la photographie. D'ailleurs, son ami Théophile Gautier, s'engouffre dans les deux avec aveuglement : membre de la première Société de photographie, il est de toutes les fêtes à l'Hôtel Pimodan, où les expériences de consommation de haschich sont menées sur le modèle de Quincey.
Baudelaire, lui, résiste aux tendances tout en refusant d'y adhérer intellectuellement. Certes, il est photographié par Nadar. Certes, lui aussi participe aux expérimentations haschichéennes. Mais, le célèbre photographe fait les frais, à plusieurs reprises, des attaques du poète. Et, les « paradis artificiels » sont réduits à néant en quelques essais. C'est à cause de Baudelaire, au demeurant, que les drogues se verront affublées de cette périphrase ironique, que le bobo lit au premier degré, en s'arrêtant au premier mot. Comme s'il s'agissait d'un synonyme de « paradis terrestre »...
Seul le vin paraît trouver grâce à ses yeux. Il faut lire l'ouvrage en pensant à toute cette tradition rabelaisienne, qui fait du vin le sang de l'écrivain et de l'alcool une vertu carnavalesque. Bref, ce que vomit par-dessus tout Baudelaire au cours de ces fiestas d'intellos, ce ne sont pas les substances ingérées, mais son époque. Elle qui se veut moderne, civilisée et progressiste. La vérité jubilatoire : Baudelaire n'a jamais été cool.
La présente édition est la reproduction de l'édition de 1869 chez Michel Lévy Frères. Bien que la première édition date de 1860. -
Les Petits poèmes en prose est un cas curieux dans la littérature française. Celui d'une oeuvre "journalisitique". Entendons bien : Baudelaire le poète-journaliste, lui dont la grande majorité des pièces poétiques qui composent Le Spleen de Paris fut publiée dans l'organe de presse grand public La Presse, entre 1855 et 1864. Imaginez un peu Renée Char dans Paris-Match...
Conséquence : la tension quasi palpable entre une esthétique du feuillton, de l'épisode, de l'imagette, de la miniature et d'un autre côté, une sorte de haine consommée pour le "grand journal", où Baudelaire se retrouve bien souvent en "rez-de-chaussée", à côté des chiens écrasés.
Et c'est comme cela qu'il faut lire Le Spleen de Paris. Un beau fruit pendu à l'arbre de la laideur. Un tableau d'immondes merveilles, où la cruauté du dandy frappe sans relâche la modernité d'une société qui ne cesse de s'enorgueillir de ses "progrès", de son degré de culture, de son idéalisme. Ainsi dans le Miroir, la démocratie subit-elle une attaque frontale, et avec elle, les droits de l'homme, cet universel que si peu de poètes ont osé contester depuis.
On est bien loin du Baudelaire-révolutionnaire tant vanté par Walter Benjamin, en rouge et noir, le poing fermé, levé vers l'avenir, pour le peuple. Et qui fait surface dans les années 70 aux Etats-Unis. Le Baudelaire des ballades en prose est agressif certes. Mais ce qui le fait vomir, c'est le fraternalisme tendance. Le socialisme fashion. A l'image de son antithèse et éditeur : Arsène Houssaye. Le poète arrivé, enrichi par des spéculations immobilières, qui se fit construire un hôtel particuler non loin du Parc Monceau. Et qui dans son Vitrier s'élance la tête la première dans le charitable et le généreux : les pauvres ont un salut... dans la fraternité des classes.
La présente édition reproduit l'édition posthume de 1869, chez Michel Lévy Frères.
Ce livre s'adresse aux lecteurs du Baudelaire de gauche, moderniste, progressiste, partagiste... Baudelaire l'anti-moderne. -
Présentation
Imprévue est une revue nouvellement née.
Une de plus sur le marché de la littérature et de la culture ?
Une parmi tant d'autres ? Peut-être pas.
Revue littéraire et artistique, ses objectifs sont multiples : bâtir une passerelle entre des artistes anglophones et francophones, quels que soient les domaines, littérature, poésie, essais, peinture, photographie ou autres et rassembler des artistes et des écrivains débutants avec d'autres plus chevronnés, sortes de mentors. Il s'agit surtout de nous faire plaisir tout en espérant ravir nos lecteurs.
Le numéro 2 d'Imprévue se penche sur le dit et le non-dit, ce couple infernal de la littérature et de l'art en général, inséparables accolythes et, dans le même temps, ennemis jurés. Car comment faire coexister sur la même page, ce qui s'écrit et ce qui se tait? Comment apprendre à lire entre les lignes?
Pour répondre à cela, Catherine Ribes-De Palma, la fondatrice et rédactrice en chef de la revue, a convoqué penseurs, écrivains, poètes, photographes, dessinateurs de tous les continents, parmi lesquels vous trouverez notamment le dessinateur Plantu, l'écrivain américain Georges Foy ou l'acteur John Malkovitch.
Imprévue est une revue annuelle -
Dans notre société où l'utilitarisme a détrôné toutes les autres valeurs, la poésie latine fait figure d'antidote : d'abord parce qu'elle ne sert à rien ; et puis parce qu'elle nous oblige à nous arrêter de nous affairer, à prendre le temps de vivre. C'est exactement ce à quoi Les Fumées du Falerne d'or nous convient : au loisir, à la pause spirituelle, à la suspension du trouble que génèrent nos vies. Pour s'assoir un instant à l'ombre d'un pin, sous le crissement des cigales, nez à nez avec une fille d'auberge, une coupe de cristal à la main. Ou bien alors renifler les vapeurs de quelques liqueurs venues des dieux et que tout l'or du monde ne saurait remplacer. Danielle Porte, avec son humour légendaire, a choisi et traduit des vers de poètes latins, de Plaute à Ausone en passant par Virgile, Ovide et tous ces poètes inconnus, injustement condamnés à errer dans les couloirs du temps, l'âme en peine, d'avoir subi les ravages des choix littéraires de leur époque. La visée de ce recueil n'est pas de choquer dans les foyers, faisant la démonstration d'une Rome dépravée, comme c'est souvent le cas depuis quelques décennies, lorsque l'on parle de poésie en latin. Danielle Porte a voulu un bréviaire de l'éternel, où nous, lecteurs si lointains, nous touchions du doigt un autre monde, celui des Anciens. Et c'est grâce à de très belles traductions que nous découvrons dans les Romains nos alter ego, l'espace d'un poème, où plus rien ne semble séparer nos destins. En fait, ce qui se dévoile au lecteur, c'est un héritage, celui d'une culture, qui, malgré le vent et la marrée, fait son chemin jusqu'à nous, inéluctablement.