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Seuil
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Un élève officier de l'armée austro-hongroise, aspirant écrivain, adresse ses tentatives poétiques à Rainer Maria Rilke et sollicite son avis. De 1903 à 1908, en quelque dix lettres, le jeune homme, alors à la croisée des chemins, hésitant entre la voie toute tracée de la carrière militaire et la solitude aventureuse de la vie d'écrivain, confie à son aîné admiré ses doutes, ses souffrances, ses émois sentimentaux, ses interrogations sur l'amour et la sexualité, sa difficulté de créer et d'exister. Le poète lui répond. Une correspondance s'engage. Refusant d'emblée le rôle de critique, Rilke ne dira rien sur ses vers, mais il exposera ce qu'implique pour lui le fait d'écrire, de vivre en poète et de vivre tout court.
Publié pour la première fois dans son intégralité, cet échange intime ne permet pas seulement de découvrir enfin le contrechamp de lettres qui furent le bréviaire de générations entières, il donne au texte de Rilke une puissance et une portée nouvelles, et invite à repenser la radicalité de son engagement esthétique, mais aussi la modernité frappante de sa vision de la femme.
Édition établie par Erich Unglaub. -
La fin des années 1970 est difficile pour Leonard Cohen. Deuil de sa mère, séparation d'avec la mère de ses enfants, approche de la cinquantaine. Il opère alors un retour au judaïsme et explore sa relation à l'Éternel, tout en se méfiant de toute religion qui prétendrait à l'exclusivité.
L'écriture des psaumes l'amène à « renoncer à sa petite volonté » pour entrer dans un dessein plus grand, beaucoup plus grand, qui permet une réunification de l'être en réparant ce qui a été brisé. Il se sauve ainsi du désespoir, et souhaite que ses psaumes en fassent autant pour ses lecteurs.
Les psaumes contemporains de Book of Mercy (Livre de la Miséricorde) chantent la plainte humaine et passionnée d'un homme à son Créateur. Ancrés au coeur du monde moderne, ces poèmes résonnent avec une tradition de dévotion plus ancienne, biblique notamment.
Édition, avant-propos et traduction de l'anglais (Canada) par Alexandra Pleshoyano. -
Les amandiers sont morts de leurs blessures
Tahar Ben Jelloun
- Seuil (réédition numérique FeniXX)
- Points
- 22 Juillet 2019
- 9782757882344
Poète autant que romancier, Tahar Ben Jelloun laisse sourdre dans ces pages une voix toute empreinte de son Maroc natal : l'air et le soleil, les odeurs et les musiques, les paysages magiques, majestueux, tragiques parfois, où passent et disparaissent hommes, femmes et enfants... C'est tout un chant de mémoire, libre et pudique, rêveur et mélancolique que ces poèmes font naître. Un chant qui a perdu son innocence et qui s'interroge, aussi, sur l'écriture qui le nourrit, sur la mort, le devenir du monde et des hommes.
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Le pari de ce livre est de constituer le poème comme une forme entière et autonome, à distance des marges et des formats où il est le plus souvent relégué.
Il en passe pour cela par des formes d’écriture qui ne relèvent pas directement de ce qu’on a le réflexe d’associer à la poésie : notes de voyage, mode didactique ou narratif, réflexions sur le temps ou sur le langage, souvenirs, tout contribue à le relancer.
L’idée est celle d’une phrase émancipée dont le poème, agissant comme le récit de son recommencement perpétué, serait l’agent.
Rien de formel à cela, au contraire : ce livre qui se laisse traverser par de nombreux pays (et par leurs langues) est d’abord une longue exploration du sensible et, via tout un travail sur la résonance, une lecture des traces que l’Histoire laisse sur lui.
Temps réel, qui court sur vingt-cinq ans, s’inscrit dans le sillage de Basse continue, publié dans « Fiction & Cie » en 2000, et cherche à donner corps à ce qu’indiquèrent les titres d’essais comme La Fin de l’hymne (1991) ou L’Élargissement du poème (2015). -
Partition rouge ; poèmes et chants des Indiens d'Amérique du nord
Florence Delay, Jacques Roubaud
- Seuil
- Fiction & Cie
- 25 Mai 2014
- 9782021186475
Partition rouge représente, sous forme d'une anthologie, un infime prélèvement dans l'immense Amérique du Nord des Indiens.
Que le chant, le poème, est médecine, la peinture cérémonie, la danse une cure, le conte une tentative de guérison collective, que tous ces arts ne sont pas de l'art uniquement mais un moyen de vivre, que le poème peint, chanté, dansé, tissé, emplumé, voire cuisiné, est nécessaire à la santé, Partition rouge ne peut que s'en souvenir.
On dit que nous sommes blancs. Mais de ce blanc qui était nord et résurrection pour les Navahos, nord et purification pour les Sioux, est venue la destruction. Notre hommage au rouge ne répare rien.
Partition rouge dit notre admiration pour la profondeur et la nécessité du chant, notre enchantement de retrouver l'univers et nos grands-parents intacts, de l'ours au colibri.
On dit que nous sommes riches. L'affirmation est à revoir à la lumière de cette déclaration d'un Indien navaho au seuil du XXe siècle : " Je suis un pauvre homme : je ne connais aucun chant. "
Florence Delay, Jacques Roubaud
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Ce livre est l'autobiographie - par le détour de la poésie - du diplomate Stéphane Hessel, qui a traversé le XXe siècle en homme courageux, sensible, engagé dans la défense des droits de l'homme. C'est une figure qui, dans l'âge avancé, décide de transmettre les trésors accumulés et conservés dans sa mémoire, avec les souvenirs et les retentissements qui leur sont attachés.
Stéphane Hessel partage ainsi, dans leur langue originale en français, en anglais et en allemand (traduction française en fin de livre), quatre-vingt-huit poèmes - connus et moins connus - de François Villon à Christian Planque en passant par Shakespeare, Hlderlin, Keats, Yeats, Rilke, Apollinaire et d'autres encore, qu'il a un jour appris par coeur et qu'il n'a jamais oubliés. Et l'on découvre, ému, pourquoi chacun d'eux a joué un rôle important, voire décisif, au cours de sa vie.
La poésie comme respiration, la poésie comme colonne vertébrale, la poésie comme nécessité.
Stéphane Hessel, né à Berlin en 1917. Normalien, Français libre, déporté, diplomate en poste à New York, à Saïgon, à Alger, à Genève. Proche collaborateur de Pierre Mendès France, de Pierre Abelin, de Michel Rocard, il a été membre de la Haute Autorité pour la communication audiovisuelle (1982-1985) et du Haut Conseil pour l'intégration (1990-1993) et a représenté la France à la conférence mondiale de Vienne pour les droits de l'homme, en 1993. Il a été membre du «collège des médiateurs» pour les «sans-papiers» de Saint-Bernard. -
The flame ; poèmes, notes et dessins
Léonard Cohen
- Seuil
- Fiction & Cie
- 11 Octobre 2018
- 9782021400625
Avant sa mort, survenue le 7 novembre 2016 à Los Angeles, Leonard Cohen a passé de longs mois à reparcourir ses carnets, nombreux et étalés sur des décennies, pour opérer une sélection de textes en bonne part inédits (poèmes, chansons, extraits de ses carnets de notes) qui, accompagnés de dessins marqués par
l'autodérision, composent le livre qu'il décide de laisser à la
postérité, comme un dernier cadeau plein de vie : plein de toute sa vie.
On retrouve bien sûr dans ces pages les thèmes de prédilection de celui qui a commencé sa carrière comme poète et romancier, avant de devenir aussi le musicien mondialement célébré qu'on connaît. Il est question d'amour, de passions, de jalousie et de peur de l'abandon, de flamme jamais éteinte, de sexualité, de relations entre les êtres, du temps qui passe et laisse ses traces, de religion aussi, d'aspiration à la sagesse, d'états dépressifs et mélancoliques toujours teintés d'humour.
Traduit de l'anglais (Canada) par Nicolas Richard
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La poésie n'est au service de rien, rien n'est à son service. Elle ne donne pas d'ordre et elle n'en reçoit pas. Elle ne résiste pas, elle existe -- c'est ainsi qu'elle s'oppose, ou mieux : qu'elle s'appose et signale tout ce qui est contraire à la dignité, à la décence. À tout ce qui est contraire aux beautés relationnelles du vivant. Quand un inacceptable surgissait quelque part, Edouard Glissant m'appelait pour me dire : " On ne peut pas laisser passer cela ! " Il appuyait sur le " on ne peut pas ". C'était pour moi toujours étrange. Nous ne disposions d'aucun pouvoir. Nous n'étions reliés à aucune puissance. Nous n'avions que la ferveur de nos indignations. C'est pourtant sur cette fragilité, pour le moins tremblante, qu'il fondait son droit et son devoir d'intervention. Il se réclamait de cette instance où se tiennent les poètes et les beaux êtres humains. Je ne suis pas poète, mais, face à la situation faite aux migrants sur toutes les rives du monde, j'ai imaginé qu'Edouard Glissant m'avait appelé, comme m'ont appelé quelques amies très vigilantes. Cette déclaration ne saurait agir sur la barbarie des frontières et sur les crimes qui s'y commettent. Elle ne sert qu'à esquisser en nous la voie d'un autre imaginaire du monde. Ce n'est pas grand-chose. C'est juste une lueur destinée aux hygiènes de l'esprit. Peut-être, une de ces lucioles pour la moindre desquelles Pier Paolo Pasolini aurait donné sa vie.
Patrick CHAMOISEAU
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" Rilke savait mieux que personne qu'avoir écrit les Élégies et les Sonnets, avoir réussi à célébrer l'espace angélique tel qu'il l'avait pressenti très jeune et entrevu en certains moments décisifs de sa vie, ce n'était pas être devenu soi-même l'ange ou Orphée. /.../ Mais sans doute avait-il désiré le grand poème comme Colomb l'Amérique, comme l'amant l'aimée. "
Dans cet ouvrage, Philippe Jaccottet s'emploie à retrouver un regard plus libre sur le poète et son oeuvre. Il s'écarte, dans la mesure du possible, de la légende et s'appuie sur ces mots de Robert Musil : " Rainer Maria Rilke était mal adapté à ce temps. Ce grand poète lyrique n'a rien fait que porter pour la première fois à sa perfection la poésie allemande... "
Une monographie de référence, signée par un poète français parmi les plus importants, traducteur de l'oeuvre de Rilke.
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Violette sur l'herbe à la renverse
Lana Del rey
- Seuil
- Romans étrangers (H.C.)
- 4 Mars 2022
- 9782021479935
« Violette sur l’herbe à la renverse est le poème qui donne son titre au recueil ; je l’ai écrit avant tous les autres. Certains me sont venus d’une traite ; je les ai enregistrés sur le moment puis tapés à la machine. Pour d’autres, ce fut plus laborieux ; j’ai pesé chaque mot pour aboutir au poème parfait. Ils sont tous très différents, sincères, ils n’essaient pas d’être autre chose que ce qu’ils sont et j’en suis fière car, lorsque je les ai écrits, j’étais au plus près de moi-même. » — Lana Del Rey
Traduit de l’anglais (États-Unis) par Aurore Vincenti et Cécile Coulon -
C’est après la publication de La Rose de personne, Die Niemandsrose, en 1963, que Paul Celan écrit les poèmes de ce volume. Cette période coïncide avec une phase particulièrement difficile de sa vie, après une première hospitalisation dans un établissement psychiatrique.
En avril 1967, quelques mois avant la parution de Renverse du souffle, Atemwende, Celan écrit à son fils :
« Tu sais, je pense, qu’un nouveau recueil de poèmes doit paraître en septembre aux Éditions Suhrkamp (mon nouvel éditeur à Francfort), c’est une date importante dans ma vie, car ce livre, à plusieurs égards, dont, avant tout, celui de sa langue, marque un tournant (dont les lecteurs ne pourront pas ne pas se rendre compte) ».
Atemwende paraît pour la première fois en français. -
Soleil derrière. Soleil devant. Des soleils. Soleils émergeant sans cesse du bleu de l'être. Ils réchauffent, ils brûlent, ils aveuglent, ils diluent le monde. Et reviennent sans cesse. Sans cesse et à seule fin de cacher une ombre, l'inlassable image allant de la noirceur à la blancheur clémente, de la ravir à la vue sitôt qu'elle commence à poindre. Elle ne peut pourtant m'apparaître que si je fixe, soutiens du regard et fixe encore pour l'immobiliser, toute cette lumière qui se refuse sans cesser d'être autour de moi, traçant un cercle de peur, d'ombre, de silence. La présence est là dans ce présent approché avec soin, car le sang peut jaillir comme les souvenirs. Une vie d'homme est en jeu.
Né en Algérie, Mohammed Dib (1920-2003) est le premier écrivain maghrébin à recevoir, en 1994, le Grand Prix de la Francophonie. Il est notamment l'auteur de La Grande Maison, Le Métier à tisser et Un été africain.
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Dans un monde qui produit de la terreur, de l'effroi, nous sommes parfois sidérés : le langage échappe, nous laisse sans mots. Et pourtant, ce qui nous fait, ce sont les mots, c'est l'effort de mettre en mots.
Tantôt, tantôt, tantôt est un relevé inédit de nos terreurs, une topologie de nos effrois intérieurs. Dans ce livre subtil et profond, Virginie Poitrasson écrit sur la peur, depuis la peur, en multipliant les perspectives et les registres. Son écriture toute en sensations convoque de singulières formes de conjuration et relève une nouvelle fois le pari de la littérature : trouver les mots pour dire le monde et la force qu'il faut pour l'habiter.
Née en 1975, Virginie Poitrasson est poète, traductrice de poésie américaine (Ben Lerner, Lyn Hejinian) et auteure d'écrits sur les œuvres de Pierre Soulages et Pierrette Bloch. Elle réalise des performances et donne régulièrement des lectures publiques en France et à l'étranger. -
Babel barbare et autres poèmes
Cristina Peri rossi
- Seuil
- La Librairie du XXIe siècle
- 24 Février 2023
- 9782021517163
l e b a p t ê m e
Je te baptise Babel entre toutes les femmes
Babel entre toutes les villes
Babel de la diversité
ambiguë comme les sexes
nostalgique du paradis perdu
- utérus maternel -
centre du monde
cordon ombilical.
« Poète - crie Babel
je suis l'aveugle des langues
la Cassandre dans la nuit obscure des signifiants. »
Cristina Peri RossiAprès César Vallejo, Ida Vitale, Nicanor Parra et Fabio Morábito, « La Librairie du XXIe siècle » poursuit aux Éditions du Seuil la publication des grandes oeuvres de la poésie latino-américaine.
Cristina Peri Rossi est née en 1941 à Montevideo, en Uruguay. Écrivaine, journaliste et activiste, elle a notamment publié Le Soir du dinosaure (nouvelles, Actes Sud, 1985), L'Amour sans elle (roman, Phébus, 1997) et Quand fumer était un plaisir (essai, Toute latitude, 2006).
Elle a été la première femme à recevoir le Prix international de poésie Loewe (2009) pour son livre Playstation et s'est vu décerner en 2021 le prestigieux Prix Cervantès pour l'ensemble de son oeuvre. -
Ce volume est une manière d'introduction – mais comme déjà altérée par le jeu topique – à un système d'autodestruction appelé à se développer au cours d'ouvrages prochains. Cette volonté d'élimination, par l'exposition, porte sur ces formes du discours narratif que l'on nomme encore, sans doute par des impotences de lecture, "poésie".
Une fois battues en brèche les portées humaniste et moralisante de ce type d'exposition écrit, il reste à détourner (par tous les artifices propres à ces jeux-là) les éléments du discours qui n'en feraient pas en même temps la critique.
La fiction tiendrait alors lieu de ressort entre deux volontés : celle du formaliste et celle du poseur de mines. Il y a là matière à convulsion pour celui qui écrit, dont on dit il est énergumène, c'est-à-dire qu'il est agité par un enthousiasme déréglé ou une vive passion.
Quant à Eros, s'il est souvent plongé dans de vives actions, il en reste quelques peu étonné.
Denis Roche
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à chacun son ciel : anthologie poétique (1984-2019)
Fabio Morábito
- Seuil
- La Librairie du XXIe siècle
- 10 Novembre 2021
- 9782021423785
La poésie n'est pas synonyme de lenteur. C'est un raccourci linguistique par excellence. Les poèmes sont généralement courts ; ils constituent un accélérateur de particules qui permet de sauter beaucoup de choses et d'aller droit à l'essentiel. Le poète est un champion de la vitesse.
La poésie a le prestige de toute activité secrète, inutile et incompréhensible. Si elle n'était pas aussi incompréhensible, elle n'aurait pas ce prestige. Et nous, poètes, ne voyagerions pas comme nous le faisons.
Il y a une veine spéculative dans ma poésie, qui en accompagne une autre, plus vécue, souvent autobiographique. J'aspire à une poésie qui, sans perdre ses racines dans le quotidien, ne se limite pas à l'anecdote. À partir d'une expérience particulière, la poésie parvient à illuminer une zone profonde de l'esprit.
Être poète ne m'intéresse pas le moins du monde. Ce qui m'importe, c'est écrire un livre de poèmes. On n'est poète que lorsqu'on écrit de la poésie. Ensuite on cesse de l'être. Être poète n'est jamais une profession.
Fabio Morábito -
Adonis aime à présenter son Adoniada comme une autobiographie intellectuelle et poétique. Puisant dans une tradition arabe pré-islamique, il utilise la poésie dans une visée humaniste de tolérance et d'ouverture, sans jamais perdre le sens d'un lyrisme inspiré. Adoniada est tout à la fois une épopée qui raconte l'histoire mythique de la divinité du renouveau, Adonis, à qui le poète a emprunté son nom, et un témoignage bouleversant sur notre modernité. Beyrouth, Damas, Londres, Erevan, Shanghai, New York, Éphèse, Paris, autant d'étapes d'un voyage intérieur. Artaud, Baudelaire, Rilke : Rimbaud, Orphée, al-Mutanabbî, Confucius, Homère, Dante : autant de guides pour une descente dans l'enfer d'un monde dévasté et pour une élévation vers un rêve de lumière.
Ô papillon, toi le papillon, es-tu venu pour me prendre ?
Prends-moi, mon corps est une poignée de poussière, montre-toi et approche. -
La poésie est inadmissible ; oeuvres poétiques complètes
Denis Roche
- Seuil
- Fiction & Cie
- 25 Août 2013
- 9782021065503
La poésie est inadmissible regroupe toute l'œuvre politique de Denis Roche et rien qu'elle, accompagnée des divers avant-propos et préfaces des éditions originales. Il n'y pas de variantes ; ni d'inédits, parce qu'il n'en existe pas. L'oeuvre, close une fois pour toutes en 1972, se décompose ainsi:
Forestière amazonide (1962)
Récits complets (1963)
Les Idées centésimales de Miss Élanize (1964)
Éros énergumène (1968)
Dialogues du paradoxe et de la barre à mine (1968)
Préface aux 3 pourrissements poétiques (1972)
Le Mécrit (1972)
C'est dans Le Mécrit que se trouve la séquence de onze poèmes intitulée La poésie est inadmissible, d'ailleurs elle n 'existe pas.
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Tranquillement il mettait le pays en ordre
Il allait, dans une forme enveloppante, planer sur les quartiers, veiller sur les frontières
Il avait promis d'être un président total
Il allait devenir un principe de vie, une philosophie, une forme élémentaire
Il allait s'ajouter à l'espace et au temps
Écrits au fil du quinquennat, ces poèmes courts et percutants donnent à revoir de manière neuve l'histoire d'une omniprésidence, de l'euphorie de 2007 au désamour de 2012.
Sous l'apparence du dithyrambe, Xabi Molia renverse l'éloge grandiloquent en cruel répertoire de cette aventure à strictement parler déconcertante.
Face à la puissance de feu des discours officiels, la poésie garde intacte sa force de corrosion.
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« al-Kitâb est un voyage à travers l'histoire arabe, depuis la fondation du califat après la mort du prophète au VII° siècle (de l'ère chrétienne) jusqu'à la moitié du X° siècle. Voyage qui renouvelle la traversée de Dante dans La Divine comédie. Toutefois, contrairement à Dante, Adonis opte pour une description non du paradis et de l'enfer célestes, mais de l'enfer d'ici bas. Enfer où l'Arabe vivait, réfléchissait et écrivait.
Pour son odyssée , Adonis choisit al-Mutanabbî - le plus grand poète arabe - et tente de relater dans Le Livre-traversée, toute chose sur les Arabes en résonance d'une part avec les livres dits sacrés, de l'autre avec une vision mallarméenne. »
Houriya Abdelouahed
« Afin que je demeure étranger, lointain,
des paroles m'amenèrent vers leur demeure
De l'élixir de leur plantes m'abreuvèrent
Un temps-assis
tel un enfant sur mes genoux, afin de lire ce que trace
l'horizon
sur des cahiers volés
aux fissures du ciel. »
Adonis -
Ce volume rassemble mes six premiers livres, publiés de 1974 à 1989 et aujourd'hui, pour la plupart, introuvables. Livres de poèmes ? La réponse n'est pas si simple. Mon approche de la poésie, dans ces années-là, était plutôt conflictuelle. Le voisinage de textes qui vont à la ligne, comme tout poème qui se respecte, et de fragments de prose rythmé par des blancs, est là pour en témoigner. Trop d'art, pensais-je, tue la poésie ; sauf à en faire, selon l'expression souvent citée de Claude Royet-Journoud, un " métier d'ignorance ".
En fait, mon seul dessein était d'essayer d'inventer une langue à partir d'un nombre très restreint de mots. Des mots capables de charger d'émotion ce qui m'apparaissait comme une vue d'ensemble des choses, une voie d'accès au sens, exploré en tous sens, et aux remises en question. Surtout, des mots avec lesquels j'avais une relation assez forte pour leur confier mon désir d'essayer de me chercher, sans doute de parvenir à être moi-même, en tout cas ma raison d'écrire.
Alain Veinstein
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Ce livre, malgré les apparences, n'est pas un recueil de poèmes. Un récit, plutôt, s'y dessine. Voici un acteur dans l'attente du lever de rideau. Pour lui, c'est l'aventure d'une promesse. Il va voir le monde d'un œil neuf, un monde autrement plus grand et profond que la représentation qu'il s'en est toujours faite, et surtout, complètement ouvert sur l'inconnu. Mais très vite, la tension à laquelle il est soumis ne diffère en rien de celle qui a marqué son enfance, vécue comme l'apprentissage du silence et de la peur, à l'extrémité d'une langue de terre. Et sur la scène du théâtre, où il a des allures de naufragé sur son radeau, où il se sent perdu, en état d'échec, il est confronté à l'affolement du temps, qui joue contre lui sans lui laisser espérer la moindre chance de voir un jour le rideau se lever.
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La critique est depuis longtemps attentive à l'abondance des références érudites ou pseudo-érudites dans l'oeuvre de Jorge Luis Borges. Mais elle semble avoir moins remarqué que cette oeuvre fourmille également de citations cachées, dont certaines peuvent être des autocitations. C'est l'ensemble de ces pratiques qui est ici baptisé réécriture, et c'est sous l'égide de ce "possible concept" qu'est proposée une analyse de l'oeuvre borgésienne.
Les figures fameuses d'Héraclite et de Pierre Ménard, les jeux du fictionnel et de l'autobiographique, les réseaux labyrinthiques de textes, le remodelage incessant d'une production, l'archéologie d'une écriture, la vie même de Borges - telle que la réélaborent, en étrange complicité, l'écrivain et ses biographes -, tout s'ordonne sous un tel regard.
Ainsi, le malaise ou la fascination que provoque cette oeuvre, les miroitements énigmatiques du "borgésien" tiennent peut-être à cela : il n'est pas un geste de Borges qui ne dessine secrètement une trajectoire de réécrivain ; il n'est pas un lieu de l'écriture borgésienne qui ne soit emblématiquement une réécriture.
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Le dieu de nuit
Jean-Claude Renard
- Seuil (réédition numérique FeniXX)
- 13 Décembre 2017
- 9782021262261
Toute aventure spirituelle, sollicitée par ce que l'on ne peut désigner que comme mystère, possède la vertu subversive et désaliénante de conduire en permanence celui qui la vit ailleurs que là où il était mené ou plus loin qu'il croyait aller. Il arrive même qu'en remettant tout en cause et qu'en se traduisant par des interrogations beaucoup plus que par des réponses, elle permette d'expérimenter ce qu'elle interroge (ou ce qui l'interroge) plus profondément dans l'absence et dans le silence que dans la présence et dans la parole. Serait-ce que le feu ne se fête que dans la ténèbre et l'absolu que dans le relatif ? L'exode, en effaçant les certitudes, produit en tout cas, au niveau du désir où il prend racine, une métamorphose qui indique à son tour qu'une différence se cherche comme une source dans le désert, que le vide même prodigue une naissance, qu'il n'y a de signification qu'à venir et que seul le risque honore l'éventualité de la joie. De sorte que le même lieu devient un autre lieu et le langage ancien un langage nouveau qui pose sans cesse - dans le mythe et au-delà du mythe à la fois - la question essentielle d'une autre approche du sacré et d'une autre alliance avec lui. J.-C.R.