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Et petit à petit redevenons
homard et thon,
de la Mer Noire - saumon -
picore les petits sablés / les petits soviets au sucre de la marée - petits tristes -
vous êtes, nous sommes, redevenons. Mais qui rallume la chanson ?
Qui l'enregistre ?
Suite de poèmes vocalisés par une ballerine voyageuse, Alger céleste trace une cartographie intime entre est et ouest, sud et nord, air et terre, Russie et Algérie, personnages de contes et héros nationaux, qui serait la délimitation d'un territoire reçu dans l'enfance puis réinventé par les mots. Ce qu'ils contiennent de distances et de rapprochements, de jeux et d'étrangeté, Katia Bouchoueva, poète et slameuse, sait parfaitement le faire entendre et résonner. -
C'est par le refrain de Charles Trenet, Douce France, que Katia Bouchoueva nous fait entrer dans ce nouveau recueil. Depuis ce leitmotiv elle esquisse un panorama très situé, dans un territoire tantôt urbain, tantôt campagnard où se croise une foule éclectique : des personnes, des voix, des êtres protecteurs aux noms d'animaux, des lieux arpentés comme des corps accueillants, des strophes aux accents de contes. Mais cette douceur, qui est pour l'auteure attachée à la France, montre aussi son revers tyrannique par petites touches sur ces tranches de vie. Ainsi, le vers très libre et vivant de Katia Bouchoueva nous emmène par bonds, par sauts, en visite, dessinant les contours de son espace de jeu avec la langue et brodant sur la chanson sa propre ritournelle.
Les anges asexués et ceux qui ont un sexe
et ceux qui en ont deux traversent, traversent
les plaines des ventres, les grottes et les tétons.
Tout y est bon, disent-ils, tout y est bon :
immeubles des années 60, colonnes Morris,
ronds-points, sorties d'autoroutes,
lacs et montagnes.
Et tes yeux comme des petites olives
noires mais adoucies
ta machine administrative douce aussi. -
nous brûlerons l'affection
comme une flamme
au milieu de nous
nous brûlerons
car nous voulons la paix
mais aussi l'élan et le risque
sinon morts morts tout à fait
morts pour de vrai
ami.
et c'est ainsi qu'
aujourd'hui passe
Dans cette adresse au lecteur, à l'autre, à l'ami, qui fait le titre du recueil, il s'agit de livrer une voix intime, presque oralisée, et d'accorder totalement sa confiance à la nécessité de l'écriture. Recherchant une manière d'« être dans le présent », l'auteur recueille des épiphanies, tente de rapprocher le poème de ces moments du quotidien qui nous font nous sentir vivants. Cela, qui est à la fois très essentiel et très simple, un café, un jardin, un enfant, un amour, une absence, tisse, par-delà la mort qu'elle ne cesse de côtoyer, un chant qui nous rapproche résolument de la vie.
Enfin tu regardes l'herbe peut être lu et écouté sur plusieurs supports :
- un livre papier [qui donne accès à la version numérique gratuitement] > 19EUR
- un livre numérique > 5,99EUR
- un CD [qui donne accès à la version numérique du CD gratuitement] > 10EUR
- un CD en version numérique > 5EUR
- le pack livre + CD qui donne un accès gratuit aux versions numériques > 27EUR -
Sur la fenêtre, l'arbre et le monde sont une seule image, instantanée, débordant de son explosion fixe la lenteur de toute écriture. Que peut alors l'homme qui chaque jour vient s'asseoir devant elle, sinon faire le récit de son regard appliqué à suivre patiemment l'infini réseau des branches, les variations de la lumière, des jours, des nuits et des saisons, en quête d'une improbable coïncidence ? Ce qui jusque-là, dans tout roman, toute narration n'était que l'arrière-plan ou, tout au plus, le témoin muet de nos vicissitudes et de nos drames, en est soudain devenu le centre, rejetant le monde des hommes, les âges de la vie, dans les marges de son irrésistible prolifération. Non plus décor mais personnage à part entière, l'arbre est donc le sujet de ce livre, traversé par ailleurs d'une interrogation sous-jacente mais obsédante : que peut encore, face aux arts visuels traditionnels - peinture, photo, cinéma - mais aussi face à ceux qui triomphent aujourd'hui - vidéo, imagerie virtuelle -, cet exercice silencieux, solitaire, imperceptible, qu'on appelle littérature ?
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tu m'embrasses me questionnes - sondant mon coeur as-tu aimé te balader dans un jardin avec moi - ta gentillesse les boeufs blancs qui paissent en paix dans le bocage pour nous y rendre - tes pas parmi les fleurs les fleurs parmi tes pas - tu étais un théâtre de verdure au milieu des marais une chambre avec son théâtre de verdure - étais bordée de sentiers tu bordais les sentiers - étais quinze hectares dans quinze hectares un labyrinthe dans le labyrinthe - tes lèvres sur ma tempe les viviers de ta voix en secret
« Tu emmènes mon corps jusqu'à très loin », dit le poème, qui égrène en une suite de strophes une histoire d'amour adressée, en divers lieux traversés où l'autre n'est jamais dissocié du paysage.
Un poème en prose à la façon d'un journal, pour dire les lieux que l'on conserve en soi, ces condensés de temps et d'espace, des départs, des voyages car le regard y est mieux aiguisé - dans cet ailleurs, ce qui fait l'éclat d'un amour, d'un geste, d'une parole subtilement s'accroche. -
Marcher dans Londres en suivant le plan du Caire
Virginie Gautier
- Publie.net
- 1 Septembre 2014
- 9782371710160
Marcher dans Londres en suivant le plan du Caire, de Virginie Gautier, est le long poème d'une ville traversée qui serait toutes les villes ensemble : métamorphoses d'un monde flottant dont il s'agit de repérer les traces d'ombres. Que le tunnel dont il est question dans le livre soit celui du métro, celui qu'empruntent les « clandestins » pour traverser la Manche, ou la grotte dans laquelle nos « ancêtres » ont dessiné leurs premiers repères, il est surtout le lieu de confluences entre le dessous et le dessus de toute ville. Entre les mémoires accumulées, inscrites, gravées, recouvertes, effacées presque, disparues, retrouvées et l'élan vers ailleurs, vers autre chose à venir qui doit se délester du passé. Lieu mouvant où les déplacements créent une identité toujours fuyante. « On dit je suis d'ici. On est d'un autre temps, qui échappe. Autant dire d'ailleurs, autant dire de plus jamais. » Avec ce titre, se poursuit une nouvelle série de la collection L'Inadvertance, déjà amorcée par Ma mère est lamentable de Julien Boutonnier. Chaque ouvrage comprend un texte, des images fixes, des fichiers sonores et des vidéos courtes ainsi que des liens.
Deux versions disponibles : l'une enrichie, et l'autre interopérable qui comporte des liens vers les morceaux audio et vidéo hébergés sur notre site. -
Aux marges de la grand' route - aujourd'hui l'autoroute - il existe toujours un sentier clair, que nous voudrions tous emprunter. Il nous est juste permis d'y lancer un regard furtif, et l'espace d'un instant nous ressentons une douleur intense ou une joie pure. Telest notre destin mécanique de condamnés à aller de l'avant. Découvrir les poèmes de Fabrizia Ramondino tels que les a traduits Emanuela Schiano di Pepe, c'est tomber sous un charme, celui d'une langue concrète, une langue qui s'est déplacée pour donner à voir et à entendre depuis un angle intime et hors du commun. Fabrizia Ramondino s'attache à la forme des choses mais elle creuse aussi au-dedans, d'une faç
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Ce second volume des oeuvres complètes d'Horace contient l'intégralité des Odes et du Chant séculaire.
Depuis deux millénaires, l'écriture d'Horace a inspiré des générations d'écrivains, d'Ovide à Victor Hugo en passant par Pétrarque, et de lecteurs. À l'ère des récits de soi, des journaux d'écrivains et des réseaux sociaux, il s'adresse à notre époque avec une vigueur et une originalité intactes. L'auteur du carpe diem ne cesse de nous parler.
Proposée dans une nouvelle traduction de Danielle Carlès qui parvient à métamorphoser le français en un chant latin inédit, cette intégrale réinvente Horace pour un public contemporain.
« Pourquoi si hardiment, quand la vie est brève,
viser tant de buts ? Pourquoi chercher des terres
chauffées par un autre soleil ? Exilé,
se fuit-on soi-même ? »
Avec le soutien de la région Occitanie -
En 2000, lorsqu'André Velter a décidé d'accueillir non seulement des poètes, mais des pays entiers dans sa collection Poésie/Gallimard, il a commencé par les Grecs. L'Anthologie de la poésie grecque contemporaine 1945-2000, forte de quarante poètes, a rencontré un franc succès. Douze ans plus tard, la poésie grecque est toujours en pleine santé. C'est même, selon certains, l'une des plus riches du monde, et l'une des principales richesses de son pays - peu monnayable, hélas. Les grands aînés approfondissent, une nouvelle génération apparaît. J'ai publié en 2009, dans cette même collection grecque, l'anthologie Douze jeunes poètes vite remarquée par les aficionados, avec invitations aux festivals de Lodève et Sète pour quatre d'entre eux déjà. Cette nouvelle publication, pour l'éditeur et le traducteur, est l'occasion d'apporter un soutien moral à un pays cruellement blessé, pire encore : humilié. Soutien dérisoire sans doute, mais que pouvons-nous faire d'autre ? Ce volume est le premier d'une anthologie permanente, prolongement des deux précédentes, consacrée aux poèmes écrits (ou du moins publiés) après 2000. La première phase du projet court sur cinq ans : chaque année, dix poètes seront proposés - cinq déjà consacrés, cinq plus jeunes -, soit cinquante poètes à l'horizon de 2016 ; ceux qui viennent d'être publiés en français individuellement, ou qui le seront pendant cette même période, attendront un sixième volume, après quoi nous espérons continuer, tant que nous en aurons la force. Nous avons souhaité donner à chaque volume la plus grande variété possible. De ce point de vue, le lecteur sera servi. Il comprendra la réticence du traducteur à brosser en introduction, selon l'usage, un tableau d'ensemble, à dégager des grands courants, des écoles, des chapelles, s'agissant d'un paysage aussi éparpillé. Dans cinq ans, peut-être ? Pour l'instant, mieux vaut goûter chaque poète pour lui-même. Il sera difficile de les aimer tous, et plus difficile encore de n'en aimer aucun. Michel Volkovitch Michel Volkovitch traduit depuis trente ans la prose, la poésie et le théâtre grecs. Auteur de huit livres publiés chez Maurice Nadeau, aux éditions des Vanneaux et sur publie.net, il sévit chaque 1 er du mois sur son site : volkovitch.com . eBook design Roxane Lecomte pour Chapal&Panoz.
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Pour la première fois, le cycle complet écrit par Jacques Ancet, « Obéissance au vent » , auparavant publié en papier chez Flammarion, Ubacs et Mont Analogue, est désormais disponible en numérique.
« ... Livre ouvert, où tout peut entrer » ce sont les mots par lesquels Jacques Ancet présente L'Incessant , première séquence de prose lyrique ouvrant le cycle plus ample encore qu'est l'Obéissance au vent.
D'entrée, « des voix mêlées entretissées » emmènent leur lecteur « où dedans et dehors ne sont qu'un seul instant », quand bien même ne demeureraient seuls que « le fil cassé des phrases », « les mots (...) inaccessibles », « toutes ces choses penchées glissant en un éboulement sans fin ».
Un devenir, oui, assurément, et où tout s'écoule, et les reflets qui s'élèvent depuis une vitre sur le fond obscur des jours montrent alors des corps, leur visage, une main à son lent travail d'oeuvrer.
D'autres figures convoquées, la table, la lampe, le corps amoureux sont elles-aussi à leur interminable nuit, et leur silence est ce qui seul permet un naître, un dire, même si la main hésite sur la page, sur la toile, même si le geste se gauchit et manque ce qui, en définitive, seul le légitime, et fait énigme de toujours : « comment vivre le présent ». À ce point précis, la voix alors dénombre et énumère les bruits, les objets, les pas, les rues, les traces. Pour ne pas se perdre à son propre vertige, elle emporte cette mémoire.
Et c'est bien ce rythme qui traverse un monde d' « assourdissant silence », aidé en cela par quelques figures tutélaires (la fin du volume les nomme sobrement), elles qui incarnèrent toutes à leur mesure, un « corps ouvert aux forces invisibles » et partant, lui aussi inachevé, « emporté malgré lui par une page ouverte, interminable elle aussi », au silence de son propre voyage.
- Jean-Yves Fick
Le cycle complet :
1. L'incessant
2. La mémoire des visages
3. Le silence des chiens
4. La tendresse
Le site de Jacques Ancet
http://jacques.ancet.pagesperso-orange.fr
Sa page auteur
http://publie-net.com/staff/all/jacques-ancet/
Disponibles en papier : Le silence des chiens et La tendresse
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Obéissance au vent Tome 2 ; la mémoire des visages
Jacques Ancet
- Publie.net
- 22 Octobre 2013
- 9782814507593
Pour la première fois, le cycle complet écrit par Jacques Ancet, « Obéissance au vent », auparavant publié en papier chez Flammarion, Ubacs et Mont Analogue, est désormais disponible en numérique.
Comme un voyage, « au jour le jour du mystère d'exister ». Et nous conviés ici à accompagner ces voix, leurs pas dans les jours, qui résonnent ou se tiennent, silencieux, au plus près des bruits du monde - qui sont là, et leur musique de toujours. De se tenir dans les ombres ou les heures, les voix deviennent des visages, nos visages multiples et uns, à l'écoute de ce qui surgit des jours. En soi, une « dictée », un « éboulement obscur » se laissent entendre. Presque saisir. Et proches.
Autour, le bruit du monde ne cesse pas, tout au contraire : « clapotis d'eau », « ce bleu, cette transparence », des passages - autant d'instants comme sauvés : un enfant, un matin, la fin d'une après-midi d'été. Un insecte passe, de l'autre côté de la vitre un feuillage tremble. L'encre finit de sécher sur la page où la main la dépose, et tout à côté, le halo d'une lampe.
Voix multipliées, elles aussi incessantes, dans le lent travail de leurs gestes : écrire, peindre, vivre. Aimer. Serait-ce aussi le craquement d'un radiateur, loin, dans le lieu clos, où l'on se tient à l'ouvert d'écrire.
« Une sorte d'album du temps qui passe », et sonore, où il arrive que même la langue fourche de se chercher, au plus près de ce qui est à dire, et le dire ainsi pour accueillir, il le faut, tout « ce qui n'a pas de nom », quand « une voix nous traverse ». Quand « je t'entends marcher, au matin, un oiseau chante, la page commence, on pourrait croire à la vie ».
Toutes voix comme autant « de solitudes qui tissent entre [elles] des fils invisibles. » Et d'elles toutes, une présence invoquée, inlassablement.
- Jean-Yves Fick
Ce roman n'en est pas un. Tout juste un témoignage au jour le jour du mystère d'exister ; une sorte d'albuim du temps qui passe où, peu à peu, sont venus se fixer des portraits d'hommes de femmes, sans autre lien qu'une solitude qui tisse entre eux des fils invisibles. Qui est l'autre ? Pourrons-nous jamais parvenir à sentir sa chaleur, entendre par ses oreilles, voir par ses yeux ? Et qu'est-ce, finalement, qu'aimer, loin des passions ou des perversions trop littéraires ou théâtrales, dans les hauts et les bas du quotidien ? Roman d'amour alors ? Peut-être. Poème, plutôt, poème romanesque. Dans la dernière partie du livre, « Le jour que tu es », une voix parle. Tantôt masculine, tantôt féminine, tantôt neutre, elle s'interroge, dit l'instant d'un contact fugace, l'angoisse d'une rencontre manquée, les gestes, les paroles éphémères, un visage, un souvenir, des ombres, des lumières : long monologue amoureux où elle finit par devenir la voix d'une bouche unique et sans visage...
- Jacques Ancet
Le cycle complet :
1. L'incessant
2. La mémoire des visages
3. Le silence des chiens
4. La tendresse
Le site de Jacques Ancet
http://jacques.ancet.pagesperso-orange.fr
Sa page auteur
http://publie-net.com/staff/all/jacques-ancet/
Disponibles en papier : Le silence des chiens et La tendresse -
Cher Monsieur, Ne croyez-vous pas que ce serait maintenant le moment d'essayer de rejoindre le Cinéma avec la réalité intime du cerveau. Je vous communique quelques extraits d'un scénario auxquels j'aimerais beaucoup que vous fassiez accueil. Vous verrez que son plan mental, sa conception intérieure lui donne place dans le langage écrit. Et pour que la transition soit moins brutale, je le fais précéder de deux essais qui inclinent de plus en plus, - je veux dire qui, à mesure qu'ils se développent, - se répartissent en des images de moins en moins désintéressées. Ce scénario est inspiré, quoique de loin, d'un livre certainement empoisonné, usé, mais je lui sais tout de même gré de m'avoir fait trouver des images. Et comme je ne raconte pas une histoire mais égrène simplement des images, on ne pourra pas m'en vouloir de n'en proposer que des morceaux. Je tiens d'ailleurs à votre disposition deux ou trois pages où j'essaie d'attenter à la surréalité, de lui faire rendre son âme, expirer son fiel merveilleux, dont on pourrait faire précéder le tout, et que je vous enverrai, si vous le voulez bien, prochainement. Agréez, etc.
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Arrivé en plein coeur de la montagne Tarahumara j'ai été saisi de réminiscences physiques tellement pressantes qu'elles me parurent rappeler des souvenirs personnels directs ; tout : la vie de la terre et de l'herbe, en bas, les découpures de la montagne, les formes particulières des rochers, et surtout le poudroiement de la lumière en échelons dans les perspectives jamais terminées des sommets, les uns par-dessus les autres, toujours plus loin, dans un recul inimaginable, tout me parut représenter une expérience vécue, déjà passée à travers moi, et non la découverte d'un monde étrange, mais nouveau. Tout cela n'était pas nouveau. Or l'impression du déjà vu est vague, je veux dire sans date, la mienne était parfaitement située ; car cette expérience organique vécue m'en rappelait une autre, à laquelle je me sentais lié indirectement peut-être, mais tout de même par des fils matériels. C'étaient des réminiscences d'histoire qui venaient à moi, rocher par rocher, herbe par herbe, horizon par horizon.
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Était-il, cet élan, dans l'auto qui virait ?
Ou bien dans le regard, où l'on prit et retint,
pour les perdre à nouveau, les baroques figures
d'anges qui se dressaient, parmi les campanules,
dans la prairie, emplies de souvenirs, avant
que le parc du château n'encerclât, clos, la course,
et qu'il ne la frôlât, qu'il ne la recouvrît,
la relâchant soudain : le portail était là,
qui, comme s'il l'avait appelé, désormais
contraignait à tourner le long front du bâti,
après quoi l'on stoppa. Éclat d'un glissement
sur la porte vitrée ; et par son ouverture
jaillit un lévrier, qui porta ses flancs creux,
comme il en descendait, contre le plat des marches.
Ce sont ces « poèmes de l'oeil », de l'oeil posé sur les choses et les paysages, sur les monuments, sur les scènes d'intérieur, sur tout ce qui fait le monde sensible, que nous souhaitons [re]faire découvrir au lecteur français, dans une édition bilingue (actuellement la seule disponible sur le marché éditorial) et dans une traduction nouvelle qui cherche à rendre, avec toutes les difficultés de l'entreprise, la beauté du texte original.
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Quelque chose s'écarte,
dans le paysage,
quand nous avançons.
Dans ce roman d'anticipation poétique, Mathilde Roux réalise des collages cartographiques incrustés de mots et Virginie Gautier arpente ce territoire avec les siens. Ensemble, elles réalisent, dans la confrontation du paysage aux interprétations de la carte, un récit à la jonction des univers, des genres et des esthétiques. Au fil des apparitions ou disparitions des terres et des signes qui se (re)composent, le tout emmêlé dans la texture du plan, se noue alors un dialogue qui ne cesse de pressentir les pires tumultes des époques futures.
Le travail de Mathilde Roux et Virginie Gautier est un départ en forme d'écart. Écart (...) avec la cartographie conventionnelle. Tournant les pages de ce livre, on ne peut qu'être frappés par les échos multiples d'une littérature qui a rompu les amarres avec les rivages d'un monde trop connu, trop cartographié : René Daumal et Alain Damasio sont là à n'en pas douter, comme en embuscade. Il y a en effet dans ces lignes tracées et ces cartes façon commune avec la géographie paradoxale du Mont analogue, avec celle, antipodique cette fois, de La Horde du contrevent. Sans compter qu'un Henry David Thoreau doit sans doute arpenter des grèves voisines. - Postface d'Alexandre Chollier.
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Première partie
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TRADUCTION ET PRÉFACE DE LIONEL-ÉDOUARD MARTIN
ÉDITION BILINGUE
Si Rainer Maria Rilke (1875-1926) est sans doute un des poètes d'expression allemande les plus universellement connus du premier quart du XXe siècle (et « le meilleur poète d'Europe » aux yeux de Verhaeren), en France on lit surtout ses Lettres à un jeune poète et ses deux grands recueils des années 1920 (Les Élégies de Duino et les Sonnets à Orphée), pour ne retenir de ses Poèmes nouveaux, publiés en deux tomes en 1907 et 1908, que quelques poèmes emblématiques tels que La panthère ou La cathédrale.
Or, c'est avec ce livre (et son pendant narratif, écrit à la même époque : Les Cahiers de Malte Laurids Brigge) que Rilke devient vraiment lui-même, qu'il commence à manifester son projet poétique (et la voix pour l'accompagner) tel que Maurice Blanchot le formulera plus tard en écrivant : « Voir comme il faut, c'est essentiellement mourir, c'est introduire dans la vue ce retournement qu'est l'extase et qu'est la mort. Ce qui ne signifie pas que tout sombre dans le vide. Au contraire, les choses s'offrent alors dans la fécondité inépuisable de leur sens que notre vision habituellement ignore, elle qui n'est capable que d'un seul point de vue. »
Ce sont ces « poèmes de l'oeil », de l'oeil posé sur les choses et les paysages, sur les monuments, sur les scènes d'intérieur, sur tout ce qui fait le monde sensible, que nous souhaitons [re]faire découvrir au lecteur français, dans une édition bilingue (actuellement la seule disponible sur le marché éditorial) et dans une traduction nouvelle qui cherche à rendre, avec toutes les difficultés de l'entreprise, la beauté du texte original.
Image de couverture : Max Slevogt, Die schwarzen Panther -
« Ces pages sont aux errants - aux cailloux - aux poussières et à l'humus. Elles sont à la pourriture ligneuse, aux lichens, lichens - aux rongeurs. Ces pages sont aux noms des bois - à ceux des forêts tout autant qu'aux innommés. Ces pages sont aux bruyères - aux fougères - aux tourbes et aux lombrics. Elles sont aux terriers. Elles sont à l'irrégularité. À l'imprévu. Au perpétuel. À l'enfoui - au très très enfoui. »
Et je m'obstine, m'acharne, ahane - continue. Voici un rassemblement. C'est trempé, truffé, couturé, de recopillages - travail à façon de reconnaître quelques dettes et les « grands alliés substantiels ». J'ai cherché les traces, les poussières, les surgissements et les refuges. Mais la poésie hein. Elle sait, elle. C'était du gros de matière laissée à lentement macérer, parfois brassée - à manière de fabrication de terre - quoi fut ensuite distillé à l'issue de plus d'une année d'attente - et donc, cher lecteur, courage, vivons, répétons, portons nos amis dans la nuit, dans la brume.
Sébastien Ménard -
« Voici LA BALLADE DU VIEUX MARIN telle que l'a écrite Samuel Taylor Coleridge. Elle raconte l'histoire étrange d'un navire, d'un équipage et d'un marin qui s'est passée dans les mers froides du Sud et chaudes du Pacifique. Une histoire que chacun entendra à sa façon et qui commence sur un chemin où trois jeunes gens s'en vont à la noce. »
Traduction Patrick Calais. Postface de Michel Volkovitch. Version avec lecture de Bernard Régnier disponible.
Disponible en papier > http://www.publie.net/livre/la-ballade-du-vieux-marin-samuel-taylor-coleridge/ -
Éléments de langage rassemble trois livres parus, naguère, séparément. Mais, par ce geste neuf qui les réunit, est mis en évidence un moment clé dans l'écriture de Quélen - et la forte cohérence de sa démarche.
Son oeuvre cherche, par un concentré d'instants, de lieux, de gestes, d'événements différents, à faire résonner, du rapport entre le corps et le monde, le « timbre secret, d'aucune langue ». La douleur pour articuler l'un à l'autre est passée au crible d'un tri en vue de tenir « le moins de place possible : exercice de la pensée. »
Une forme se dégage alors, bien identifiable. Brève, précise. Il y a dans tous ces textes « une beauté simple et sans apprêt, une part de calcul, un mouvement dans leur immobilité ».
Ainsi Gérard Noiret peut écrire, dans La Quinzaine littéraire, que « Dominique Quélen atteint du premier coup une perfection qui le singularise. » Stupéfiante.
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Sur nos écrans portables sur les clefs de nos cabanes sur - les feux qu'on allume certaines nuits pour s'assurer qu'on existe encore - sur les routes qu'on épuise pour vérifier qu'elles ont une fin - sur les couvertures de nos corps - sur les cabanes qu'on dessine dans nos têtes et sur nos carnets. Dans l'épuisement des gommes de nos pneumatiques - dans la vibration de la membrane du haut-parleur de nos nuits - dans l'ondulation d'un corps une nuit qu'on s'était dit je serai danseur - dans le cuivre d'une trompette un jour qu'on s'était dit je serai poète - dans le tremblement du manche d'une pioche un jour qu'on s'était dit je piocherai - dans la voix d'un homme loin un jour qu'on s'était dit j'y vais : la tendresse. Jazz des flammes humides et du Caucase, contes incarnés du Danube, airs à l'oud pour faire danser les peaux d'ours et de loups, ces poèmes sont une invitation à un chamanisme intérieur. Un blues tendre et heureux que la nuit appelle. Comme un album étrange. Un 14 track EP. Le récit Notre Est lointain a paru le même jour que ce livre aux éditions publie.net ; il en est une version course-poursuite.
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All i do is
Craindre le froid
All i do is
Prolonger la nuit
Jusqu'au milieu du jour
All i do is
Disséminer les mots
Que le courant a ramassés
All i do is
Numb
All i do is
Devenir écran
1366 X 768 px
La contagion est inévitable
All i do is
Minimiser les risques
Strengths / weaknesses / opportunities / Threats
L'automne est la saison des crises
La surface de nos écrans porte l'espace où s'inscrivent les données, nos vies parfois y adoptent des formes à la poésie déroutante. Des phrases perdues, récupérées, disséminées dans des labyrinthes de pixels. Des voyages immobiles qui mêlent signes et silences, fragments de mémoire et échos du monde. Mélancolie des données donne à lire cette poésie, viscérale et verticale, née des bouleversements de l'âge virtuel, qui a recours aux évènements de notre époque. -
Ça arrivait très très rarement
Une fille dans ton appartement
« C'est quoi ces poissons dans ta baignoire ? »
Au prisme d'une passion pour la pêche, Christophe Esnault compose un poème dont chaque facette est un souvenir esquissé, un instant miroitant comme ces prises capturées, rejetées ou enfuies. Car ce que ces fréquentations de mares, de rivières et d'étangs font remonter à la surface, c'est tout un paysage d'enfance puis d'adolescence, accompagnant peu à peu l'éveil du désir amoureux et bornant un monde champêtre souvent prodigue mais parfois fruste ou trop étroit pour les rêves de l'enfant poisson-chat.