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Mercure de France
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Tache d'effroi l'âme échappée du linge
elle cherche un endroit où se poser
la tourterelle grise est seule à s'affliger
tu déformes le monde pour le rendre conforme à ton
incompréhension
un mort te tourne le dos
cercle vide tes bras autour de ses reins
il ne sait plus qui il était
mais se souvient d'un peigne en écaille d'un livre ouvert et de
ciseaux jamais refermés
il n'est pas fétichiste mais absent de lui-même
son corps ne lui tient plus compagnie
Avec son style de conteuse hors pair, une écriture lumineuse et limpide, Vénus Khoury-Ghata nous offre ici de nouveaux poèmes empreints de nostalgie mais toujours éclairés d'images sensuelles et inattendues, qui font le sel de sa poésie. Car chez elle, l'âme et le sens de la vie demeurent intimement intriqués à l'écriture. Ici, contes, fables ou scènes de la vie ordinaire se métamorphosent en vécu par la magie de la mémoire et de l'imaginaire. -
Avec Cahier de nuit Jean-Michel Maulpoix propose un nouveau volume de poèmes en vers faisant suite à Rue des fleurs qui lui avait valu en 2022 le Prix Goncourt de la poésie.
C'est en renouant avec des formes versifiées parfois plus classiques que l'auteur creuse l'obscurité de ce que Michaux appelait "l'espace du dedans" qui est d'abord le mystérieux territoire de notre solitude : la chambre d'écho des souvenirs et des regrets, les coulisses des rêves traversés par les ombres des disparus, le cri des trains d'autrefois filant dans la nuit, ou le pas feutré du dormeur sur les chemins d'herbes de son enfance semés de petits cailloux blancs.
C'est toujours dans une langue simple que Jean-Michel Maulpoix part à la recherche de la lumière au fond de la nuit... -
Je célèbre la voix mêlée de couleur grise /
Qui hésite aux lointains du chant qui s'est perdu /
Comme si au delà de toute forme pure /
Tremblât un autre chant et le seul absolu.
Extrait de "À la voix de Kathleen Ferrier", in Hier régnant désert
Poèmes regroupe les recueils Anti-Platon, Du mouvement et de l'immobilité de Douve, Hier régnant désert, Dévotion, Pierre écrite, Dans le leurre du seuil. -
Tête d'Or, c'est un drame écrit à vingt ans, dans la violence et la passion d'une jeunesse avide d'indépendance et de pouvoir, pressée de s'affirmer, consciente de sa force et dévorée de désirs, révoltée contre les pesanteurs sociales et la médiocrité de l'existence. C'est le combat spirituel d'un coeur accablé de tristesse et d'ennui, mais assoiffé de vérité et de vie, déchiré entre ses convictions rationalistes et la révélation du surnaturel. C'est la recherche et la revendication d'un bonheur toujours menacé par l'échec et la mort. Sous la fiction d'un drame héroïque, à la poésie flamboyante, saturé de souvenirs classiques et de références bibliques, c'est un mythe illustrant l'éternelle et invincible aspiration de l'homme à une joie refusée en ce monde et attendue de la Grâce divine.
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Contrairement à ce que son titre pourrait laisser entendre, l'art poétique claudélien ne se restreint pas à l'art d'écrire, mais embrasse au contraire le monde et la pensée dans son entièreté.
Ebauché en 1898-1899, parallèlement aux poèmes de Connaissance de l'Est, et paru pour la première fois au Mercure de France en 1907, il est composé de trois traités, Connaissance du temps, Traité de la Co-naissance au monde et de soi-même et Développement de l'Eglise. Le premier texte récuse la posture positiviste pour ériger la métaphore en nouveau système de pensée. Le deuxième traité, dont la thèse repose sur une étymologie supposée entre « connaissance » et « naissance », oppose à une théorie intellectualiste de la connaissance, coupée du corps et des autres facultés de l'être, une idée de la connaissance comme une « naissance à soi-même et au monde », une expérience totale et indivisible. Enfin, la troisième partie expose les significations symboliques de l'architecture religieuse.
Art d'écrire en trompe-l'oeil, traité physique et métaphysique, profession de foi : l'art poétique claudélien est avant tout un long poème en prose. -
"Les poèmes sont des fleurs, dit-on parfois. Ne parle-t-on de florilège ? Ce mot fait sourire. Il y va d'autre chose que d'un art des bouquets. Chaque poème est une éclosion de sens. La poésie fait éclore dans la langue la douleur, l'amour, l'angoisse, la beauté..., elle les fait apparaître, leur prête voix, les révèle... Et plus le poème reste proche de la sensation, de l'impression, puis de l'éclosion qui lui ont donné naissance, plus il affirme sa nécessité propre. Écrire un poème, peut-être n'est-ce en définitive que cela, donner à assister au moment de la naissance, à l'éclosion même du sens, syllabe après syllabe. N'est-ce pas tout le contraire du discours qui livre le sens tout prêt ? Un poème est un organisme vivant. Il pousse sur le papier. Il anime le langage et ranime la curiosité. Il sort les mots de leur torpeur, il les réveille, il les fête.
C'est cela, la rue des fleurs."
Jean-Michel Maulpoix
Pause lyrique entre deux livres de prose, avec ce recueil de poèmes Jean-Michel Maulpoix renoue avec la poésie pure et le plaisir sensuel des mots.
Prix Goncourt de la Poésie 2022 -
C'est un monde de matière et d'émotion brute qui se déploie dans les pages de Éloignez-vous de ma fenêtre, empli de nuit, de vent, de terre, d'os, de boue et de pierre que l'on mange lorsqu'on n'a plus rien à se mettre à la bouche. C'est aussi une réaction bouleversante à la tragédie survenue à Beyrouth l'été dernier qu'elle nous livre aussi, sous le titre ' 4 août 2020 - Beyrouth '.
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"La pluie d'été
Mais le plus cher mais non /
Le moins cruel /
De tous nos souvenirs, la pluie d'été /
Soudaine, brève.
Nous allions, et c'était /
Dans un autre monde, /
Nos bouches s'enivraient /
De l'odeur de l'herbe.
Terre, /
L'étoffe de la pluie se plaquait sur toi. /
C'était comme le sein /
Qu'eût rêvé un peintre."
Yves Bonnefoy. -
À présent qu'ils ont franchi le seuil, j'imagine ce vieil homme et cette vieille femme se retrouvant au fond du grand Jardin, délivrés de leur longue fatigue, oublieux de la laideur de leur nudité, gourmands de pêches, de poires et de melons, près de l'arbre à désir, à savoir et à poèmes. Mon père et ma mère veillant sur les fruits profonds de la nuit, avec des rires et des baisers, de toute leur enfance restée vive, ébouriffant la cendre, leur amour à tout jamais ayant le dernier mot.
Dans cette Hirondelle rouge, dont le titre fait écho aux toiles oniriques de Joan Miró (L'Hirondelle éblouie par l'éclat de la prunelle rouge), Jean-Michel Maulpoix évoque avec beaucoup de pudeur ses parents disparus. En des tableaux très courts, il dresse d'eux des portraits fragmentaires et intimes. Comment continuer à vivre et à écrire, telles sont les questions que pose le fils et que tente de résoudre le poète.
"Qu'opposer d'autre à la nuit que la phrase muette du désir ?" Avec une prose poétique inimitable, Jean-Michel Maulpoix livre un récit qui tient autant du tombeau que de l'autobiographie, où l'écriture, la vie et la mort sont étroitement mêlées. -
Poète méditatif, Adonis est l'homme de toutes les migrations, ouvert aux courants qui se croisent, se combattent et paraissent irréconciliables. Pour lui, le poème est le lieu même où la pensée se forme, se déforme et se divise en paraboles. Auteur d'une oeuvre abondante, ce nouveau recueil poétique s'inscrit dans le prolongement de Zócalo et Prends-moi, chaos, dans tes bras (Mercure de France, 2013, 2015).
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Ce livre rassemble les recherches d'Yves Bonnefoy en poésie depuis son dernier recueil Les Planches courbes. Ces recherches tendent à visiter toujours plus le rapport de l'écriture en vers et de l'écriture en prose, le passage entre l'une et l'autre se découvrant dans des régions subconscientes dont le poème est l'écoute, mais nullement passive. Il s'agit en fait d'élargir les bases de la conscience. La longue chaîne de l'ancre, c'est celle qui arrime l'esprit humain dans les eaux profondes de l'inconscient, lieu de pensée autant que de vie.
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"Par les cheveux de l'âme, il la tenait pendant qu'elle agitait en elle-même de vains projets de résistance, qu'elle se débattait en vains mouvements, en vains retours, en vains délacements, glissant malgré elle, glissant déjà presque tout entière suspendue, sans appui, au-dessus de la fosse du désir partagé."
Henri Michaux. -
mais l'île est-elle grosse
d'on ne sait quelle enfance
dont il ignore tout
bien que ce soit à lui
de dévoiler la charge
et les plis de mémoire
Une île ici est une suite de 189 poèmes, ou strophes - car certains sont très courts, à la manière de Guillevic. Cette suite à la forme très libre ne suit que la nécessité de l'émotion et compose un ensemble de variations autour du thème de l'île.
Jean-Claude Pirotte est l'auteur d'une cinquantaine de livres. Les critiques ont salué sa poésie du quotidien sensible et inspirée, à la tendresse parfois gouailleuse, mais aussi la magie de sa langue au parfum subtil de jadis qui par sa simplicité et sa gravité soudaine est incontestablement très moderne, car d'une grande liberté.
En 2012, Jean-Claude Pirotte a reçu le Grand Prix de Poésie de l'Académie française et le prix Goncourt de la Poésie pour l'ensemble de son oeuvre. Au Mercure de France, il a récemment publié Vaine pâture, en 2013. -
Un recueil dans lequel le poète convoque le militant communiste italien Enrico Berlinguer, Sigmund Freud ou encore François Villon pour faire le procès du monde dans lequel il vit, tout en cherchant à l'améliorer. La vie quotidienne est représentée comme une maladie, traversée d'humeurs contradictoires.
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En tout temps, le propos de toute poétique lucide et conséquente a été de créer un rapport substantiel entre l'être humain et la Terre.
À une époque où l'on parle de sauver la planète, où les discours écologistes abondent, manque, de toute évidence (mais qui sait voir ?) une parole à la fois profonde, intellectuellement et culturellement fondée, et spacieuse, c'est-à-dire faisant respirer l'esprit.
Les livres publiés par Kenneth White au Mercure de France depuis la fin du XXe siècle - Les Rives du silence, Limites et Marges, Le Passage extérieur, Les Archives du littoral - vont tous dans ce sens.
C'est dans ce Mémorial de la terre océane qu'ils trouvent leur apogée. -
Gens de l'eau chante la vie d'une communauté tel un mythe. En attendant le retour des hommes partis à la chasse, les femmes effacent leur douleur avec l'eau de la pluie. Tous les gens de la terre sont considérés comme des frères étranges, familiers et parfois menaçants.
Vénus Khoury-Ghata fait défiler avec talent les images concrètes et d'une beauté bouleversante. Dans ce nouveau recueil, elle livre une poésie ample, directe et quasi magique. -
La vie errante ; une autre époque de l'écriture
Yves Bonnefoy
- Mercure de France
- Poésie
- 2 Mai 2015
- 9782715242128
Il s'efforçait depuis quelques jours d'être heureux des nuages qu'il amoncelait sur sa toile au-dessus d'un chemin de pierres. Mais qu'est-ce que la beauté quand on sait que l'on va partir ? Demain le bateau va le conduire sur une autre île. Il ne reviendra plus dans celle-ci, il ne reverra plus ce chemin.
Extrait de "La Vie errante", in La Vie errante -
Ensemble encore ; perambulans in noctem
Yves Bonnefoy
- Mercure de France
- Poésie
- 30 Avril 2016
- 9782715243972
DEDANS, DEHORS ?
Fuir, oui, par là ! Du côté du linge qui sèche. / Tant de couleurs ! Cette chemise, rouge, ces autres bleues. Ces blancs de toutes sortes de blanc. Ce gant de toilette resté sur l'herbe. / Ils rient. Ils jouent à être de la couleur, à s'en vêtir. À se lancer la balle de la couleur. La saisissant au vol ou se jetant l'un vers l'autre jusqu'à s'arracher à pleines mains le rouge, le bleu, souffle précipité, bouches proches. / Et maintenant ce vent du soir dans tout ce linge qui bouge ! / Un drap se détache, va-t-il s'envoler, non, il retombe, grand bruit. Passer entre ces deux autres grands draps qui claquent, mouillés encore. Se perdre dans leur blanc où bougent des ombres. Là où ils vont le soleil se couche. C'est à peindre. / Et justement un peintre est là, derrière son chevalet. Une barbe flave. Un canotier qu'il retient d'une main, à cause du vent. De l'autre, est-ce la gauche, il essaie de peindre. / C'est la variante "lessive" -
Poète méditatif, Adonis est l'homme de toutes les migrations, ouvert aux courants qui se croisent, se combattent et paraissent irréconciliables. Le poème est pour lui le lieu même où la pensée se forme, se déforme et se divise en paraboles. Adonis est non seulement le poète des quatre horizons, du déplacement, du métissage des chants, mais aussi de la mouvance des corps, de la dispersion des atomes, des poussières, des cendres sous le soleil.
Totalement inédit en français, traduit avec talent par Vénus Khoury-Ghata et Issa Makhlouf, ce nouveau recueil poétique s'inscrit dans le prolongement de Histoire qui se déchire sur le corps d'une femme paru en 2008 au Mercure de France. -
Le littoral : la limite entre continent et océan, lieu de phénomènes complexes - retraits et avancées, transgressions et régressions, une ligne variable, rythmes divers. C'est sur ce terrain que Kenneth White a basé sa poétique. Et c'est là, dans son poste de vigie, qu'il accumule ses ' archives ', documents qui suivent les lignes du monde, de l'Écosse à l'Alaska, de la Bretagne au Japon, écrits soit à la première, soit en adoptant le masque de tel ou tel personnage historique : navigateur, découvreur, et errant anonyme... Avec toujours un langage approprié, allant de la musique pure et lointaine d'une pièce nô au ton familier et ludique d'une ballade d'un blues. Si elle est marquée par beaucoup de variations, l'oeuvre de White, une des plus cohérentes et des plus développées qui soient, poursuit une logique de fond, qui, avec chaque livre, s'amplifie et s'affine.
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Rédigés durant les missions diplomatiques de Paul Claudel en Chine, entre 1895 et 1905, les poèmes en prose de Connaissance de l'Est témoigne de sa recherche stylistique et de la démarche spirituelle et poétique, qui sera théorisée de manière presque contemporaine dans l'Art Poétique, écrit entre 1903 et 1905.
A travers ces poèmes en prose, l'auteur fait « connaissance » avec l'Est où il se trouve, et décrit la culture chinoise pour se l'approprier : jardins, théâtre, idéogrammes, arbres, animaux, paysages... Chaque être ou spectacle contemplés est déchiffré comme un signe par le voyageur ébloui qui relie son existence à celle du monde.
Par le mouvement, de la marche à pied ou de l'embarcation fluviale, l'action est toute entière contemplation. Ainsi, chaque élément signifie au-delà de son caractère anecdotique pour faire de Connaissance de l'Est une oeuvre charnière dans la poésie du XXe siècle, un passage entre le vers absolu de Mallarmé et la modernité fulgurante de Michaux. -
C'est l'aube. Et cette lampe a-t-elle donc fini /
Ainsi sa tâche d'espérance, main posée /
Dans le miroir embué sur la fièvre /
De celui qui veillait, ne sachant pas mourir ?
Extrait de "La Tâche d'espérance", in Ce qui fut sans lumière -
La Vérité de parole est le troisième volume de L'Improbable, recueil d'essais sur la poétique dont les deux premières parties sont L'Improbable (suivi d'Un rêve fait à Mantoue) et Le Nuage rouge.
TABLE :
I - Marceline Desbordes-Valmore ; La poétique de Nerval ; Madame Rimbaud ; II - Une écriture de notre temps ; III - Un poète « figuratif » ; Gaëtan Picon allait parler, ce soir-là ; Les mots, les noms, la terre ; Jorge Luis Borges ; IV -Quelque chose comme une lettre ; Note bibliographique -
Le livre de mon bord - notes (1930-1936)
Pierre Reverdy
- Mercure de France
- bleue
- 29 Juin 2015
- 9782715242340
"Ces notes que j'accumule depuis trente ans dans le silence et dans l'ombre la plus intime et auxquelles je n'accordais, au début, aucune importance, sont devenues pour moi comme un inestimable trésor - le témoignage de la continuité et de la vie de ma pensée. Grâce à elles, que je peux à tout moment relire, je m'assure, revenant en arrière, que pendant tout ce temps je ne suis pas resté absolument en marge et inactif, que j'ai participé à la vie, gardé un contact sensible avec les êtres et les choses."
Dans la proximité des "rudes pensées" de Nietzsche, ces textes brefs font voir la réflexion sans concessions d'un moraliste sur l'homme et ses activités, au premier rang desquelles la littérature. Le lecteur des poèmes de Reverdy y retrouvera, dans un autre mode d'expression, un fonds familier. Ici, selon les mots d'André du Bouchet, "chacun des éléments de sa poésie - être seul, réveil, campagne, saisons, mer - gravitant autour du caractère de l'homme, est vérifié séparément avec netteté et violence."