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L'Eclat
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La lumière cachée fait partie des tout derniers recueils de poèmes de Biagio Marin dans lequel il parvient à une langue épurée et d'une extraordinaire simplicité qui témoigne aussi de sa position au seuil de la vie et de la mort. Aveugle depuis quelques années, Marin écrit tous les matins sur des feuilles qu'on lui tend et qu'il ne peut relire lui-même. Poésie d'un seul jet, minimaliste, à l'extrême de la beauté, du silence, de la lumière naissante et pourtant cachée.
Dans sa préface, la grande écrivaine Natalia Ginzburg raconte la découverte, très jeune, de cette poésie qui l'accompagnera toute sa vie et dont elle ne comprend pas le secret. Il se pourrait alors que le secret de la poésie de Biagio Marin soit qu'il n'y ait pas de secret, sinon l'extrême simplicité de l'instant vécu.
Biagio Marin (1891-1985) est né et mort à Grado, dans le golfe de Venise, où il vécut l'essentiel de sa vie. Auteur d'une oeuvre poétique considérable, presque exclusivement en dialecte de son île (le graisan), il acquiert à partir des années 1950 une reconnaissance à laquelle contribuent Pier Paolo Pasolini, Claudio Magris ou Natalia Ginzburg, et obtient en 1982 le prestigieux Prix Feltrinelli de l'Accademia dei Lincei. -
La poésie de Zarife Biliz est peuplée d'animaux en tout genres, chevaux, cerfs, renards, chats, et d'enfants espiègles jouant à la marelle qui évoluent dans un univers entre le rêve et la réalité dans la tradition onirique d'un peuple profondément poète. Elle semble tourner le dos à l'actualité de son pays, où l'on emprisonne encore les poètes, mais n'en dit pas moins son drame politique, enfoui dans celui, personnel, de la narratrice évoqué dès le premier poème: "Les funérailles du temps". En lisant Zarife Biliz, on déambule dans l'Istanbul poétique de l'entre-deux siècles et de l'entre-deux mondes, arpentant "la surface de la terre" où reposent les morts et les fantômes d'un pays paradoxal, entre orient et occident.
Zarife Biliz est née en 1979 à Malatya (Est de l'Anatolie). Après des études de Sciences politiques et d'Archéologie, elle est devenue éditrice de livres pour enfants et traduit des poètes français, portugais ou anglo-saxons (Char, Saramago, Pessoa, Winterson, Byatt, Eliot, Franzen etc.) Elle a publié ses premiers poèmes à partir de 1993 dans différentes revues littéraires turques. Revenant à la surface de la terre, paru en 2018, est son premier ouvrage. -
La poésie du péruvien Javier Heraud (1942-1963), intime et fulgurante, a laissé sur le continent sud-américain une empreinte que chaque génération reconnaît comme la trace indélébile d'une inspiration toujours renouvelée pour la liberté de ses peuples. Semblable à son Fleuve, elle voyage de pierre en pierre, franchit les plaines et les cordillères, débordant et abreuvant tour à tour le paysage et les hommes, qui, avec elle, jamais ne craignent la mort « parmi les arbres et les oiseaux ».
Né à Lima en 1942, Javier Heraud fut reconnu très tôt comme l'une des voix majeures de la poésie sud-américaine grâce à ses recueils Le Fleuve et Le Voyage, parus en 1960 et 1961. Il meurt en 1963, sous les balles de la police péruvienne, sur les rives du fleuve Madre de Dios, aux confins de la Bolivie, alors qu'il vient de rejoindre les rangs de l'Armée de Libération nationale du Pérou. Il a 21 ans. -
La poésie de Leandro Calle, déjà reconnue en Argentine, a fait l'objet de traductions en français, mais paraît ici en bilingue pour la première fois avec un ensemble qui va des premiers poèmes jusqu'aux plus récents inédits en Argentine.
Face à un continent qui se débattait entre dictatures et guérillas, utopies révolutionnaires et répressions dirigées, le monde poétique semblait se séparer en deux. Calle réconcilie la poésie de l'intime et celle de l'engagement pour le salut d'un continent livré aux pillages et aux massacres depuis des siècle. «Que faisaient résonner les chevaux bleus /traversant au galop la nuit oublieuse des sources et des plaintes?» demande-t-il dans Passer. Et la réponse est l'une des expressions poétiques les plus abouties d'un pays qui panse encore ses blessures.
Leandro Calle est né en Argentine en 1969. Il commence à publier en 1999, après une licence de philosophie et de théologie. Il rejoint les Jésuites et sera prêtre jusqu'en 2013, date à laquelle il quitte la Compagnie et publie le volume Blasphème. Il enseigne l'esthétique à l'université de Cordoba et a traduit en espagnol Guy de Maupassant et des poètes maghrébins ou africains comme Abdelaatif Laab, Siham Bouhlal ou Gabriel Okoundji. Son oeuvre est traduite en anglais, en tchèque et en arabe. -
Heures rapiécées ; poèmes en vers et prose
Avrom Sutzkever, Patricia Farazzi
- L'Eclat
- PARABOLES
- 8 Avril 2021
- 9782841625109
enfant de demain, si ton rêve exhume nos corps - des mains qui se tendent avec force vers des visages de chiffons jaunes -, étouffe étrangle la gorge du rêve et enfouis dans la cendre tes larmes. car notre foi est devenue oiseau de proie.Cette anthologie du poète Avrom Sutzkever, a été confiée à Rachel Ertel, dont on connaît l'engagement pour le yiddish et le grand sens poétique des traductions. Son oeuvre qui traverse le siècle est porteuse d'un extraordinaire espoir en la poésie qui, en plusieurs occasions, lui a sauvé la vie. Tous ses ouvrages y sont représentés et si une grande partie est consacrée au ghetto et à sa résistance, l'ensemble résonne au-delà de l'engagement politique. On peut parler d'un véritable engagement poétique qui aura raison des drames de notre sombre XXe siècle.
La vie et l'oeuvre d'Avrom Sutzkever sont exemplaires à plus d'un titre. Né en 1913, il s'installe à Wilno en 1923 et rejoindra l'avant-garde poétique de la Jeune Wilno. Enfermé dans le Ghetto, il prendra une part active à la résistance et témoignera au procès de Nuremberg. Il fut actif au sein de la Brigade de papier qui cachait des milliers de livres qui furent retrouvés après la guerre. Après un séjour en Union soviétique, il s'installe en Israël en 1947 et y vivra jusqu'à sa mort en 2010. -
Face à face
Sois-moi
le beau visage de toi
vers le visage de moi.
Sois-moi un visage vis-
à-vis. Une bouche face
à une bouche, un son
face à un son.
À l'image de la maison en chantier de sa rue qui semble « sans cesse / aller se détruisant », la maison du poète, celle de sa vie, celle de son oeuvre, « est toujours ruine ». « À présent je n'ai pas - n'ai que la poésie », écrit Avot Yeshurun au seuil du plus grand dépouillement. Mais « Pas le vers ni le mètre, ni les choses. / Pas les choses qui sont dans la poésie / ni la poésie qui est dans les choses ». De la poésie elle-même, il ne reste donc plus que l'âme, soit le son originel de la parole qui, à l'aube de la mort, semble littéralement enfanter à nouveau Yeshurun, lequel ose écrire dans le dernier vers de ses deux ultimes poèmes : « je serai né », et « à la mort Yah ne m'a pas livré ».
Né en Ukraine en 1904, Yeshurun émigre en Israël en 1925 contre la volonté de ses parents, qui mourront tous au camp d'extermination de Belzec. Après 1948, il prend conscience du drame de la population palestinienne sur lequel il publie en 1952 un poème qui fit scandale où il le compare le sort des deux peuples. Ecarté de la scène littéraire, il commence à être connu après 1970 et reçoit le Prix Israël (que sa fille refusera) deux jours avant sa mort en 1992. -
Réa est un ensemble de cinquante poèmes courts contraints (de poésie justifiée), qui tente le récit d'une expérience en réanimation vécue par l'auteur à la première personne. Le format rectangulaire des poèmes représente le lit dont on ne sort pas : les poèmes y sont cloués, limités comme l'est le patient cloué au lit. Au-delà du bord du lit, en deçà du fer à gauche, au-delà du fer à droite, la chambre/marge est un espace vide, infranchissable. Avec le lever du malade, l'écriture du dernier poème finira par s'y répandre: aux premiers pas du patient la justification cède enfin. Les césures des mots, contraintes par la ligne et non par la règle, rendent compte de ce temps hors du temps du « patient cloué au lit » à la merci des machines et des hommes qui tentent de le ramener à la vie.
Pierre Gondran dit Remoux est né en 1970 à Limoges. Ingénieur agronome, il collabore également à des revues médicales. Venu à la poésie plus tardivement, il a publié plusieurs recueils chez des éditeurs de poésie, et fera paraître en même temps de Réa, deux autres recueils: Même, Revue Décharge et Gros Textes, 2023, Trois cailloux au fossé - Métamorphies. Éditions Cardère, Avignon, 2023, et Clins d'homme. Collection Témoignages poétiques, L'Harmattan, Paris, 2023.