Filtrer
Rayons
- Jeunesse
- Bandes dessinées / Comics / Mangas
- Policier & Thriller
- Romance
- Fantasy & Science-fiction
- Vie pratique & Loisirs
- Tourisme & Voyages
- Arts et spectacles
- Religion & Esotérisme
- Entreprise, économie & droit
- Sciences humaines & sociales
- Sciences & Techniques
- Scolaire
- Parascolaire
- Dictionnaires / Encyclopédies / Documentation
Éditeurs
Langues
Formats
Ibis Rouge Editions
-
Prix du Livre Insulaire 2000, catégorie Poésie
De l'île Maurice, nous vient, par-delà deux océans, la Mer ténébreuse qu'un jour franchirent Colomb et sa meute puis l'océan Indien et son indicible bléuité, la première poésie de la Créolité. Certes, il y avait eu les délicieux petits poèmes de Patrick Chamoiseau dans Antan d'enfance et surtout l'étonnant Babil du Songer d'Ernest Pépin mais rien qui atteigne la souveraine précision des textes de Khal Torabully. Khal pénètre au coeur des distilleries, dans les allées des plantations, flâne au gré des marchés odorants d'épices pour tenter de découvrir derrière le subtil du rhum, par-delà l'enivrement du clou de girofle ou du bâton de cacao, ce qui fait l'empreinte même, l'empreinte indélébile de notre être-au-monde, de notre existence créole née d'un vaste chahut de toutes les cultures de la terre.
Il n'est pas non plus indifférent que Khal soit « Coolie » et qu'il assume cette dénomination tentant même d'élaborer une pensée de soi, ce qu'il appelle la coolitude. La Coolitude vient, aux côtés de la Négritude, de la Békénitude,? apporter son indispensable pierre à l'édifice que nous sommes tous en train de construire depuis des siècles : la créolité. Par la force de la créolisation, nos pères ont réussi à devenir des hommes, des hommes vrais, c'est-à-dire des Créoles, et c'est cette force secrète-là que chante si bellement la poésie de Khal Torabully. -
Ernest Pépin s'affirme de plus en plus comme une voix majeure de la Guadeloupe et de la Caraïbe. Une voix reconnue qui a été couronnée par le prestigieux Prix Casa de las Americas pour son précédent recueil «Boucan de Mots Libres» et qui continue à émettre des signaux pour contrarier le silence imposé par toutes les formes de déshumanisation.
Babil du songer est incontestablement un recueil qui marque un tournant dans l'oeuvre du poète. Sans rien perdre de son lyrisme habituel, de sa tonalité musicale, Ernest Pépin éprouve les séductions d'une poétique créole qui veut «cadencer le monde» et «envoyer la voix égale du répondeur». Dès lors sa parole de «laveur de mots» se fait «voyante comme une fusée de détresse». -
« Caraïbe à paroles », s'écrie le poète au seuil de son périple et de son livre : rien que ne perçoive le voyageur au « coeur migrateur », cet Ulysse venu de loin, qui, au fil des îles, ne se réalise en mots. « On prend l'oeil, comme on dit prendre langue », dans la « densité crépue » de cet archipel où tout parle, l'écume, l'arbre, le pique-boeuf, où la marche des femmes se décline en alphabet, où le « manguier hausse sa parole jusqu'à l'oiseau ». Ulysse, donc, bée à tout ce qu'il voit, mer, ciel, le minéral, le végétal et l'animal, qu'il accueille dans son dire : « tant de langues ne pénètrent et ne mâchent, que je mâche et remâche pour mieux pénétrer », ou point que je « devient cet il, cet autre qui n'est pas moi, où pourtant je m'incarne ». Par cette métamorphose, dans le bleu de ce monde ébloui de lumière, dans ces « clairières de geste » où « tous les sentiers mènent à l'humain », « l'ancien roi sans façon » ressource sa « parole au goût de mort nécessaire, de faim comblée par l'animal égorgé », jusqu'à recouvrer la « haute langue d'enfance », « tout cet idiome impur, mal cadencé, où trouveraient à redire les poètes ».
Ainsi, par delà le foisonnement des images et le mythe revisité d'une Ithaque originelle à chercher finalement en nous-mêmes, c'est, en cinq vagues successives, une poétique de la rencontre et que l'auteur nous invite à questionner, dans un souhait de partage. -
Métisse fille est un recueil de poèmes qui chante la fraternité et l'amitié entre les différentes composantes ethniques de la Guadeloupe d'aujourd'hui. L'indianité propre au poète se décline autour de trois thèmes majeurs : la Guadeloupe île d'amour, terre de métissage, la femme, maman des îles, la nature, dans le feuillage. Le poète offre au lecteur un chant d'amour passionné de sa terre dans lequel il se reconnaîtra d'où qu'il vienne.
-
Recueil de poèmes en deux parties, « Poèmes du suroît » et « Paluste » conçu par l'auteur comme une anthologie personnelle. Poèmes extraits des livres de poésie qu'il eût aimé avoir antérieurement publiés et qui ont néanmoins pris consistance. La carte onirique des itinéraires terrestres, maritimes ou célestes, épouse les contours de la géographie réelle ou imaginaire de l'Arc des Antilles. Jouant de l'archet sur la corde de la lyre, le poète élève, d'enthousiasme, un hymne.
-
ET L'AMOUR S'EN SOUVIENT...
Quand tu m'aimais et que tes yeux Pleins d'ivresses m'éblouissaient, Mon âme planait dans ta constellation Déchiffrant le langage des signes [...] -
Léon Gontran Damas, poète moderne
Biringanine Ndagano
- Ibis Rouge Editions
- 1 Novembre 2009
- 9782844508591
En 1947, Damas recommandait à ses amis écrivains de « ne pas craindre de se hasarder plus en avant et plus bas dans l'expression des idées, des passions et des souffrances qui agitent les sociétés coloniales en particulier ». Autant dire qu'il les conviait sans équivoque à une écriture antiacadémique, en totale cohérence avec les idéologies de la négritude. Il a lui-même adopté et défendu un style « canaille » dans sa poésie, ouvrant ainsi une nouvelle voie à l'écriture poétique nègre en particulier. Malheureusement, cette voie n'a pas été explorée par la critique universitaire.?Au contraire même, dirait-on ! Cette perspective littéraire semble même lui avoir fermé les portes de la reconnaissance universitaire, dans le monde francophone, tout au moins. Près de vingt-six ans après, les études sur Damas restent bien infimes par rapport à celles consacrées à Senghor et à Césaire. Aussi, à l'occasion du 30e anniversaire de sa mort (1978), les auteurs du présent ouvrage rendent hommage à ce poète et examinent son anti-académisme comme aspect de la modernité, sans aucun doute l'une des principales contributions du Guyanais à la poétique de la négritude.
-
Poésie piment, girofle et cannelle
Francoise James loe-mie
- Ibis Rouge Editions
- 18 Novembre 2004
- 9782844507419
A coup de marteau, à coup de mots Je poussais, je poussais hors de moi les maux.
A coup de maux de fer, à coup de mots d'orgueil
Je tenais, je tenais loin de moi les larmes de l'oeil.
A coup d'oeil, à coup de patience Je laissais, je laissais derrière moi la pénitence.
A coup de pénitence, à coup de nausée J'extrayais, j'extrayais en moi mille pensées.
L'auteur adopte tantôt la voix d'une femme tantôt celle d'un homme afin de rendre compte de l'histoire d'une quête commencée à la préadolescence. Piment, girofle et cannelle, trois sections aux titres épicés comme le sont ces textes. -
Pour Assunta Renau Ferrer, « écrire est un acte d'amour, mais aussi un acte de foi ». Le poète écrit pour lui, mais aussi pour les autres, « l'écriture de la poésie ressemble aussi au pinceau du maître qui sait capter les émotions, les couleurs, les températures ».
Ses premiers poèmes ont été publiés dans la revue La Torche à Cayenne, et dans les Cahiers de l'Adour, à Bayonne. Mais il fallait attendre 1985 pour voir la publication de son premier recueil de Jeux de maux -
Nous découvrons d'autres univers, d'autres espoirs (et désespoirs) aux parfums essentiellement orientaux. L'homme des tropiques y rencontre Ismée, El Djazair et l'Intifada? Ensemble, ils créent une nouvelle poésie sur fond d'amour, un nouvel amour sur fond de poésie.
Le poète, dans cette double étreinte, éprouve quelque pincement devant le soleil qui s'éteint, il ressent une sorte de " lassitude à bout de course, comme un deuil". alors la poésie devient une prière qu'une voix à la fois proche et lointaine fait monter, comme l'encens, jusqu'à Dieu souvent sourd aux plaintes humaines. -
Au fil du vent, au fil du temps, au fil des jours...
Pierre-marie Niaussat
- Ibis Rouge Editions
- 20 Mars 2000
- 9782844505101
La poésie, ça vous intéresse ? demandait chaque jour aux passants d'un trottoir parisien, un vieux Monsieur charmant... Le plus souvent, presque toujours, il s'entendait répondre, d'un ton pressé : " Non... La poésie, c'est du rêve... et mon pain quotidien, c'est la réalité !"
Mais il ne se décourageait pas. Et il avait raison, car le Rêve n'est au fond, que le produit du Réel et de l'Imaginaire, et la Mémoire de chacun fabrique sans arrêt, consciemment ou inconsciemment, du Rêve, donc de la poésie.
Biologiquement, on le sait, on ne vivrait pas si l'on ne rêvait pas. -
Dans ce recueil, l'auteur nous « découvre » la Guyane sans complaisance, avec lucidité et amour ; c'est tantôt un chant, une mélodie, une complainte, tantôt une marche vibrante et sereine, conquérante. C'est une oeuvre pleine et sereine qui donne envie de vivre pour et dans ce pays aux multiples facettes, la Guyane.
-
Les poèmes de Boutou, sont autant d'articles et de chroniques qui rappellent ceux d'une revue. Le poète s'investit journaliste afin de mieux dénoncer et critiquer (avec ironie et beaucoup d'humour), les petits travers ou les grosses injustices de l'actualité locale, caribéenne voire africaine, qui l'ont marqués. Le style journalistique vif, incisif, mis au service de la poésie confère au recueil un dynamisme certain qui accroche le lecteur.
-
Le recueil intitulé Le Soleil était là de Karibé Mamba, est constitué de deux parties. La première comporte vingt-sept poèmes : un poème liminaire, puis vingt-deux poèmes écrits en 1967 et qui portent la marque du climat particulier de cette année symbole ; ces derniers sont eux-mêmes suivis d'un épilogue de quatre poèmes plus récents, dont trois inspirés par des évènements qui ont marqué ou interpellé vivement la société guadeloupéenne, évènements où s'exprimait, exacerbée, l'exigence éternelle, parce qu'insatisfaite toujours, de liberté et d'égalité. Le dernier de ces quatre poèmes fait, lui, entendre un cri de l'île...
« Il y eut ? D'abord les événements de Basse-Terre, où le 20 mars, sous le soleil dardant du Matouba, dans la rue principale de la ville, un blanc envoya son chien embrasser un nègre aux lèvres, comme en Alabama? Alors, la ville chavira, et le peuple, deux jours durant, tint la rue.
Ce fut, l'espace de quelques jours, l'ivresse partagée d'une naissance nationaliste, guerrière, enfin pareille aux autres ? Puis, peu après, l'événement pressenti et malgré tout inattendu : 26 et 27 mai, dans l'autre ville de Pointe-à-Pitre, cette grève des ouvriers du bâtiment descendus dans la rue pour une augmentation de 2% ; quelques heures de révolte face au trop-plein d'injustice et de mépris pour une fusillade de deux jours et d'une nuit? un nombre encore indéterminé et mystérieux de morts, une terrible leçon froidement infligée aux nègres de Guadeloupe pour leur déraciner du corps et du coeur le plant de la révolte. »
Force de la protestation ! Force de la parole poétique ! Cependant ni l'espoir, ni la foi en la capacité humaine à se ressaisir et à reconstruire sur d'autres bases ce pays mêlé, pour mieux vivre, ne sont absents de ce premier ensemble. Il apparaît donc comme un témoignage douloureux soucieux de ressusciter « une présence vivante perdue » tout en criant l'urgence d'une réconciliation. OEuvre spéculaire : le premier volet de ce recueil est également un miroir dans lequel se reflètent l'espace-temps, dilaté, et la substance même des révoltes de mai 1802, véritable mise en abyme de l'Histoire. Or c'est justement l'aiguillon du souvenir qui, de proche en proche, de relais en relais, anime chez le poète et doit éveiller chez le lecteur, la volonté de promouvoir les espérances anciennes et nouvelles.
Le poème se présente comme oeuvre de mémoire, mémoire active ou réactivation de mémoire, pour une remontée dans le temps, mais aussi et surtout dans la conscience collective guadeloupéenne ou plus largement contemporaine. OEuvre par là même tournée vers l'avenir, anticipatrice et constructrice.
Au-delà du témoignage à forte charge émotive, c'est aussi une célébration allant jusqu'à l'élévation mythique de toutes les victimes de l'indifférence et du mépris à travers le mendiant et le cordonnier, mais aussi à travers le bâtisseur de cathédrale ou l'homme désigné par le sort.
« Il est bien et il est beau de pouvoir intégrer pareille matière dans le lyrisme et de l'y engager avec cette grande allure de simplicité... »
Le deuxième volet, constitué également de vingt-sept poèmes rassemblés sous le titre « Comme un brûlis de canne à sucre », laisse place aux émotions du poète face à la vie et à l'amour. Une écriture passionnée, aux résonnances universelles, qui même là ne peut s'abstraire de la condition faite au pays Guadeloupe et traduit les aspirations infinies à la liberté qui animent le poète, et sa générosité.
Pour clore le recueil, « Poème à Alexis », en hommage au plus grand : Saint-John Perse.
Une poésie qui bouleverse, qui charme ou qui choque, mais qui ne saurait nullement laisser indifférent. -
Grand Prix du livre insulaire 2002
Editée pour la première fois dans son intégralité, l'oeuvre poétique de Joseph Zobel donne à voir une facette moins connue mais tout aussi intéressante d'un des écrivains antillais les plus populaires.
Incantation pour un retour au pays natal, dont le titre fait un clin d'oeil au chef-oeuvre d'Aimé Césaire, est un bref recueil daté de 1965, composé de trois chants d'amour à la Martinique, à son peuple chaleureux et aux racines familiales de l'auteur, chants qui laissent sourdre l'angoisse que lui cause l'exil.
Les Poèmes de moi-même, publiés en 1984 lors d'un séjour de Joseph Zobel en Martinique, mêlent les évocations de l'enfance villageoise, les références à l'expérience sénégalaise et des poèmes plus intemporels où le spectacle de la nature et du jardin de l'auteur le disputent à l'introspection et au thème de l'amour, traité avec une légèreté empreinte de mélancolie.
Présentés une première fois en 1994 dans l'ouvrage du même nom, qui mêlait poésie, dessin et extraits du journal personnel de Joseph Zobel, les Poèmes d'Amour et de Silence poursuivent les mêmes thèmes avec une esthétique empreinte de compassion et de sérénité.
Les poèmes les plus récents de Joseph Zobel ont pour leur part été regroupés sous le titre Le Soleil m'a dit, et sont présentés dans un essai de classement thématique : qui voit se succéder l'évocation du monde de l'enfance de Joseph Zobel, le processus de création artistique, le spectacle de la nature et des tableaux plus intimistes sur les rêves, l'Amour, les voyages et le temps qui passe. -
Khal Torabully nous revient avec son dernier recueil Arbres et Anabase, un clin d'oeil au texte de Saint-John Perse. Le poète réinvente l'histoire dans le nom d'une plante, autour d'un tronc, d'un fruit, dans l'art d'une cueillette. Les arbres initient une « marche vers le haut ». Ils impriment des marques, des traces de pas, des murmures, une histoire à imaginer avec les frissons de leurs noms... Le poète se laisse guider en « flaireur de signes, de semences », en « suiveur de pistes, de saisons », de « langues et d'histoires au flanc des paysages insulaires ».
C'est en Guadeloupe, après une visite au Lamentin en 1999, que Khal Torabully, inspiré par l'imaginaire du lieu, a voulu redonner aux végétaux, autant porteurs de sens que porteurs de mondes, leur substance nomade. Il nous invite à explorer une autre facette de notre relation mosaïque avec l'univers qui nous entoure.