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Hermann
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Christian Dotremont, poète belge d'expression française, est une figure incontournable de l'avant-garde européenne. Du surréalisme aux expérimentations de Cobra et à la découverte des logogrammes se dessine un itinéraire poétique original qui est une échappée sans cesse reconduite hors des chemins balisés. Son oeuvre est essentiellement trajet, donnant à voir les tâtonnements d'une écriture qui tente de restaurer la relation du langage à son dehors. Une démarche qui voit l'émergence d'une question sur le signe dans sa figure sensible, tant sonore que graphique. Or, de cette dualité fondamentale de l'écriture, la critique a surtout retenu et exploré l'aspect plastique au détriment de la dimension verbale. Cet ouvrage se propose d'explorer la poétique de Christian Dotremont sous l'angle de la parole et ainsi de redonner voix aux logogrammes.
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Philosopher avec la littérature : Exercices de philosophie littéraire
Pierre Macherey
- Hermann
- 12 Avril 2012
- 9782705671082
« Philosopher avec la littérature, formule qui représente le mieux l'esprit de ma démarche actuelle, ce n'est surtout pas philosopher sur la littérature, en cherchant à plaquer sur elle des catégories préfabriquées qui en dénaturent le libre jeu en le canalisant, en en rabotant les aspérités à coups d'abstractions convenues en vue de le ramener dans l'ordre du bien connu. Ce n'est pas non plus chercher les bribes de philosophie susceptibles d'être extraites des oeuvres de littérature où elles subsisteraient au titre d'éléments rapportés. Mais c'est faire ce que j'avais proposé d'appeler, et je maintiens cette proposition, des exercices de philosophie littéraire : c'est-à-dire, sans prétendre élucider leur sens final, car de sens final, justement, elles n'en ont pas, aborder la lecture d'oeuvres dites, en partie par convention, de littérature en essayant de dégager de cette lecture une incitation à faire de la philosophie autrement, d'une manière qui ne se substitue pas à celle que pratiquent ordinairement les philosophes, qui sont eux-mêmes des écrivains d'un type singulier, mais qui l'accompagne, sans la compléter, en lui offrant de nouvelles orientations, de nouvelles manières de poser les problèmes traditionnels de la philosophie, à défaut de pouvoir en esquisser les solutions, pour autant que les problèmes soulevés par la philosophie soient destinés à être résolus. » Cette réédition de l'essai de Pierre Macherey, paru en 1990 sous le titre À quoi pense la littérature ?, est l'occasion pour son auteur d'une mise au point.
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Langage et langue de la poésie française contemporaine
Giovanni Dotoli
- Hermann
- 20 Février 2015
- 9782705678463
La poésie de la langue française contemporaine se soumet à l'« épreuve de la langue » (Évelyne Lloze). La nouvelle parole de l'interrogation poétique est une parole incitée. La souplesse elle-même ne cache pas le Nouveau : la poésie est la forme la plus avancée de la révolution de l'art.
L'élément transgressif semble être la lignée générale. Il y a un « élan dans les mots vers plus que les mots » (Yves Bonnefoy). Le langage devient extensif, dense, multi-signifiant, anti-conceptuel, questionnant, exigeant, ontologique, ultra-potentiel.
Le langage poétique est et sera la force de la poésie française, surtout en ces temps de post-modernisme confus et parfois indéchiffrable. C'est qu'il transforme « le rapport du sujet vis-à-vis de l'instance symbolique » (Julia Kristeva).
La poésie française a un grand avenir devant elle. -
Dans la plupart des récits qui composent l'oeuvre de Patrick Chamoiseau, la scène est la même : un narrateur étonnamment discret se met à l'écoute d'un autre, nettement plus âgé que lui, à qui il cède la parole. Jean-Louis Cornille y reconnaît la posture du fils.
Fils spirituel, Patrick Chamoiseau l'aura été de Glissant et des autres auteurs qui composent sa « sentimenthèque », sans oublier les vieux conteurs de l'île dont la voix se meurt. Fils de ses propres oeuvres, il est aussi lié à beaucoup d'autres paroles. De cet enchevêtrement d'innombrables citations se dégage pourtant une voix propre et souveraine. -
Le Livre enflammé : Fictions et poétique de l'autodafé
Nicolas Valazza
- Hermann
- 25 Septembre 2024
- 9791037039415
Qu'est-ce que brûler un livre dans un livre ? Comme le montre la destruction de la bibliothèque de Don Quichotte, au début du roman de Cervantes, la fiction de l'autodafé est un paradoxe. La suppression fictive des romans de chevalerie y donne en effet naissance à une autre oeuvre, à une nouvelle quête pour le chevalier errant, se situant à l'origine du roman moderne. En examinant le thème de l'autodafé dans les oeuvres de Victor Hugo, d'Émile Zola, d'Arthur Rimbaud et des poètes d'avant-garde du début du xxe siècle, cet ouvrage en explore la dimension poétique, génératrice d'écriture. Le feu serait, en ce sens, moins un agent de destruction qu'un vecteur de création littéraire.
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Il est difficile d'envisager une oeuvre plus éclatée, plus ouverte, plus disparate, dans son contenu comme dans son expression, que Les Cantos d'Ezra Pound ; et pourtant cet ensemble est considéré comme le recueil poétique le plus important du XXe siècle. Rédigés entre 1915 et 1966, les poèmes qui le composent chantent l'épopée de « la tribu humaine », tout en acclimatant l'objectivisme et le concrétisme en poésie. Pour aider le lecteur français à s'orienter dans cette oeuvre immense, Jonathan Pollock replace Les Cantos dans le mouvement vorticiste. À la veille de la première guerre mondiale, cette avant-garde londonienne avait fait du tourbillon, ou Vortex, le principe central de son esthétique. De fait, si la réunion de tous les canti en un seul volume peut donner l'illusion d'une construction unifiée, en réalité aucune armature structurelle ne fait tenir Les Cantos : ils se maintiennent eux-mêmes à travers la dispersion de leurs éléments, à la manière d'un cyclone, en détruisant toute l'histoire de la poésie sur leur passage...
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Et si le secret de Madame Bovary se dissimulait derrière un simple calembour, une burlesque histoire de veau ? Le soupçon circule secrètement depuis une quarantaine d'années dans la critique, mais Alain Vaillant mène jusqu'à ses ultimes développements une enquête qui touche à la métaphysique insciente de Flaubert et qui révèle la vraie signification de son célèbre « comique qui ne fait pas rire ».
L'étude du rire flaubertien s'accompagne d'une méditation historique sur la passion du romantisme pour le comique ; esquissant par-delà le XIXe siècle une anthropologie générale du rire, elle convoque les plus grandes autorités intellectuelles, d'Aristote à Freud, mais trouve son meilleur emblème dans la « blague supérieure » de l'ermite de Croisset.
Entre les lignes, on y lira enfin un manuel pratique d'herméneutique littéraire, qui prend joyeusement à rebrousse-poil les gloses sérieuses des « pédagogues tristes » pour dresser l'éloge iconoclaste mais réfléchi de l'art du rire. -
La poésie hors du cadre : Gérard de Nerval, charles...
Collectif
- Hermann
- 21 Octobre 2014
- 9791037027580
À travers des cas exemplaires, La Poésie hors du cadre étudie comment l'imaginaire s'étoffe au contact d'images picturales ou poétiques, voire étrangères, sortant des limites assignées aux genres et aux formes, pour retrouver un souffle neuf. Alors qu'elle est envahie par le prosaïque au milieu du XIXe siècle, la poésie outrepasse son territoire, inscrivant la modernité dans une mélancolie critique, porteuse de luttes fécondes. Ce désenchantement produit un sursaut au début du XXe siècle, où d'exceptionnelles affinités entre poètes et artistes constituent une chance majeure pour rendre sa force au poème, en un Romantisme revivifié.
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Des articles rédigés pour l'Encyclopédie aux conseils adressés à Catherine II, en passant par les digressions, les anecdotes, les fables, les contes et les images soigneusement choisies, comme celle de Polyphème mangeant les compagnons d'Ulysse, Diderot a multiplié les modes d'intervention politique. On peut même considérer que sa pensée politique s'est élaborée dans et par ces formes, et qu'elle est indissociable d'une réflexion sur les conditions concrètes de la communication. Par conséquent, le reproche qui lui a souvent été adressé de ne pas avoir laissé de traité comparable au Contrat social de Rousseau repose sur un profond malentendu. A-t-on cherché à comprendre sa conception du rapport entre discours et société ? C'est précisément l'objet du présent volume, qui, en explorant à la fois la poétique de Diderot et ses thèses sur l'histoire des sociétés, la vie de la cité et le pouvoir légitime, exhibe la richesse d'une pensée politique non dogmatique.
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À partir des années 1960, la révolution sexuelle avance sans arrêt. La femme se libère des normes de la société conformiste et puritaine, et l'exprime dans sa littérature, surtout en poésie, en devenant la protagoniste de sa parole poétique. Elle n'est plus un objet de désir, mais un sujet d'Éros. Anticonformiste et libérée, elle nous offre une poésie centrée sur la libération de son corps. Plus que légère ou grivoise, la nouvelle Ève de la poésie est un auteur à plein titre.
La poésie érotique féminine contemporaine de cette anthologie, une nouveauté absolue dans le monde de l'édition, est un signe des temps. La femme y quitte le masque imposé par la nuit de l'histoire, avec une forte prise de conscience. Le lecteur va découvrir une extraordinaire prise de la parole. La littérature rose féminine n'est enfin plus sous le signe de l'interdiction. La femme s'analyse et se narre, laisse parler son être, en liberté, pour une délivrance qu'elle attendait depuis toujours. -
Prendre plaisir à Mandiargues, c'est s'accorder aux jeux baroques d'un univers où la poésie s'allie aux cortèges floraux et les séductions du trompe-l'oeil au théâtre des signes. Et c'est rendre l'hommage sensible qui lui revient à une oeuvre secrète où la loi du désir règne en souveraine. Sous la diversité, l'oeuvre d'André Pieyre de Mandiargues (1919-1991) révèle une cohésion dont il a formulé le principe : n'écrire qu'en état d'obsession. De l'Âge de craie à Tout disparaîtra, poèmes, contes, romans, théâtre, critique d'art et entretiens composent un portrait en énigme de l'auteur au miroir de son écriture.
Avec l'orgueil d'un peintre de la Renaissance ayant fréquenté l'atelier des plus grands, il dresse la liste de ses maîtres : Shakespeare, les élisabéthains, Dante, Nerval et surtout Baudelaire et Breton, « les grands supérieurs ». Sa fascination pour le monde minéral et l'osmose entre les règnes, l'alchimie qu'il élabore entre le merveilleux surréaliste et l'érotisme noir, tracent la cartographie de son imaginaire. L'inventaire de sa vaste bibliothèque, ses relations électives avec le mouvement surréaliste comme le Nouveau roman, le dialogue qu'il a entretenu avec ses contemporains capitaux (Michaux, Jouve, Paulhan, Ponge, Ernst, Arp ou Dubuffet) jettent une vive lumière sur sa passion de l'écriture.
Prendre plaisir à Mandiargues conduit à glisser de masque en masque, dans un vertige de la métamorphose sans butée ultime. À l'occasion du centenaire de la naissance du poète, ce volume est dédié à un homme-livre hanté par les pouvoirs magiques du langage, inlassablement attaché à lever les frontières consternantes qui séparent le rêve et la vie, l'amour et la poésie. -
Le 1er janvier 1917, à Saint-Pétersbourg, devant une salle bondée, Mandelstam donne lecture de ses poèmes. « Sa façon de réciter, dit une amie, était plus que rythmée. Il ne scandait pas, il chantait comme un sorcier possédé par une vision. » Dehors, le monde se convulse : révolution de 1905, effondrement de l'ancien régime, boucheries de la Première Guerre mondiale, révolutions de 1917... Comment la poésie résiste-t-elle à ces bouleversements ? En compressant dans la langue russe un monde européen dilaté vers ses sources : de Rome à la Grèce romaine, puis à une Europe gréco-romaine réunie autour de l'Arménie et des plaines de Voronej - là où Dante, Goethe, Eschyle, Tiouttchev, Derjavine et Christian von Kleist rencontrent Villon, Ovide, Homère, Bach, Beethoven, Lermontov et Pouchkine. Mandelstam célèbre, avec un sourire de distance, ce monde qui se meurt puis se reconstruit sous ses yeux. Le monde est glorifié tel qu'il est, parce que « il est » signifie pour le poète « il doit devenir ». De cette poétique, Mandelstam fait une éthique : en pleine période de purges, au moment où le poète alterne malaises et syncopes, sa parole invoque la sérénité :
Tu n'es pas mort encore, tu n'es pas seul encore / Tant qu'avec ton amie mendiante / Tu peux goûter la majesté des plaines / Et le vent neigeux qui tournoie. / Dans ta pauvre splendeur, ta puissante misère, / Vis calmement, rasséréné. -
Fin de Baudelaire ; autopsie d'une oeuvre sans nom
Jean-louis Cornille
- Hermann
- 18 Mai 2010
- 9782705677374
Dès leur parution, Les Fleurs du Mal provoquèrent un tel scandale que le recueil dut être repensé en entier. La seconde édition du livre, considérablement augmenté en réaction à son immédiate défiguration, mit quatre ans à paraître. De cette infortune, Baudelaire fit une vertu. On connaît la suite : il ne cesserait dès lors plus de revenir sur ses poèmes, n'écrivant jamais qu'en se retournant sur soi-même. Ce besoin de retoucher l'oeuvre antérieure, non pas en vue de l'embellir mais de la détériorer, il faut vraisemblablement en chercher l'origine dans la sanction qu'on lui infligea dès le départ. Nulle part cette correction n'est plus apparente que dans ses Petits Poèmes en prose qui se présentent d'abord comme la copie ironique et dégradée des grands poèmes en vers. En apparence inachevée, cette réplique agressive n'en possède pas moins une unité qui lui est propre. De fait, quel que soit l'objet sur lequel Baudelaire choisit d'intervenir, c'est toujours de son écriture qu'il s'agit au fond, de son oeuvre dont la maîtrise semble lui échapper, à mesure qu'il cherche à l'achever : comment finir, par quel moyen boucler ce qu'il n'a eu de cesse de désigner comme un pendant à son unique recueil ? Cette inlassable et systématique intervention en prose sur sa propre matière poétique, cette repensée baudelairienne, est au centre de l'essai que Jean-Louis Cornille consacre aux Petits Poèmes en prose, une oeuvre sans nom.
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Tours, ville natale d'Yves Bonnefoy, a offert au poète « carte blanche » pour susciter autour de lui, un approfondissement de la question de la poésie. Sont ici rassemblés, des propos sur les arts (musique, architecture, photographie et peinture) et sur divers modes de rapports à l'être (philosophie, psychanalyse et mystique) tous mis en relation avec la recherche propre du poétique ayant fait appel, pour ce faire, à des spécialistes de ces diverses démarches d'art et de pensée : Michela Landi, Didier Laroque, Jérôme Thélot, Bernard Vouilloux, Marlène Zarader, Patrick Née et François Trémolières.
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L'anthologie de la poésie érotique française du Moyen Âge à nos jours
Giovanni Dotoli
- Hermann
- 18 Juin 2010
- 9782705675189
La poésie érotique française défie le temps. Elle traverse tous les siècles, pendant mille ans, du Moyen Âge à notre époque, en exprimant la marche de l'histoire et des mentalités changeantes, jusqu'à l'aube du XXIe siècle. C'est l'emblème de la vie, par sa lignée d'énergie, qui nous accompagne de notre naissance à notre dernier jour, en décrivant une partie fondamentale de notre être. Littérature de la dissidence en forme poétique, au fur et à mesure, elle se transforme en littérature de l'intérieur, en se tournant toujours vers la recherche du bonheur. La poésie érotique française est un vaste théâtre du monde, une cérémonie du corps à la recherche du plaisir, par la force de l'être. Nous y retrouvons la gaieté de la jeunesse au village, à la campagne, dans les lieux de travail, dans la rue. C'est une réponse provisoire au pessimisme. Le démon de la chair y fait pousser un cri de salut. La poésie érotique française pose ainsi une grande interrogation humaine face à l'être qui nous échappe toujours.
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Mémoire du Moyen Âge dans la poésie contemporaine
Nathalie Koble, Amandine Mussou, Mireille Séguy
- Hermann
- 11 Juillet 2014
- 9791037027795
Ce livre, suivant la proposition d'Apollinaire, «prend au sérieux les fantômes», explore un phénomène insistant de «revenance» -celui de la référence médiévale, occupant une place importante dans la poésie contemporaine. Cette place, affichée, est loin d'être circonscrite: la mémoire du Moyen Âge traverse aujourd'hui des oeuvres relevant d'univers poétiques multiples. Très présente dans la poésie de langue française, elle est sans frontière: on la retrouve dans la plupart des langues européennes ainsi que sur le continent américain. Souvent convoquée par des oeuvres perçues comme expérimentales, elle peut être paradoxale, nous obligeant à penser cette apparente contradiction: l'invention contemporaine et la résurgence médiévale comme procédant d'un même geste-anachronique, inventif et prospectif.
C'est ce geste que ce volume veut restituer, en saisissant les lignes de force de la rencontre du texte poétique et du matériau médiéval. Particulièrement accueillante au fonctionnement de la mémoire, l'expérience poétique ne délivre pas le passé «tel qu'en lui-même»: le présent du poème le recompose par bribes et le fait exister autrement.
Pour mettre au jour la nature de cette invention poétique et la spécificité de la référence médiévale qui s'y joue, le livre fait dialoguer vivants et morts, mêle les voix, critiques et poétiques, et recueille des poèmes inédits du Moyen Âge et d'aujourd'hui. -
« Toutes mes idées sont en images », écrit Rousseau à la fin du livre IV des Confessions. Sans précédent dans la littérature, ce spectacle mental nous concerne tous car la scène du for intérieur est universelle. Écrire serait chercher l'idiome de ce qui reste là en souffrance, puisque le plus sensible est le moins dicible. « Il faudrait pour ce que j'ai à dire inventer un langage », dit encore Rousseau, qui pense en écrivain autant qu'il écrit en penseur. Il a cherché un langage qui creuserait le temps, une parole qui se souviendrait de la perte ; depuis le Discours sur les sciences et les arts jusqu'aux Rêveries du promeneur solitaire, cette oeuvre nous parle de la profondeur d'oubli dans laquelle il faut descendre pour simplement accéder à la nature humaine. Ce chemin de ronde est un théâtre de mémoire.
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Crimes d'auteur : De l'influence, du plagiat et de l'assassinat en littérature
Anthony Mangeon
- Hermann
- 25 Janvier 2016
- 9791037024206
Quel est le crime suprême que puisse commettre un écrivain ? Le plagiat, pour sûr. Et à quelle extrémité pourrait bien se résoudre un auteur pour masquer les traces de son forfait, ou pire, pour se débarrasser d'une influence trop encombrante ? Au meurtre du père ou d'un pair - c'est souvent tout un. On devient ainsi, selon les circonstances, « l'auteur d'un crime » comme on est « l'auteur d'une oeuvre ».
Cet essai s'intéresse donc aux romans des écrivains qui ont mis le plagiat et l'assassinat au coeur de leurs intrigues. Des avant-gardes du début du XXe siècle aux romanciers francophones contemporains, du roman policier au roman de campus, de l'adaptation à la fiction cinématographique, on voit ainsi s'esquisser le portrait-robot de l'écrivain plagiaire ou assassin, simple victime ou, au contraire, bourreau pervers de ses rivaux. -
Musique et pantomime dans le Neveu de Rameau
Franck Salaün, Patrick Taïeb
- Hermann
- 24 Août 2016
- 9791037024305
Fruit d'une longue maturation, Le Neveu de Rameau, qui a pour véritable titre Satire seconde, est une méditation tonitruante sur l'art et la morale. En choisissant de placer un musicien sans le sou (le Neveu de Rameau) au centre de son dialogue, Diderot semble avoir voulu réunir dans une même figure la sensibilité artistique et l'abjection consentie. De plus, le talent de pantomime qu'il prête à son personnage autorise un glissement du sens propre au sens figuré, car les corps expriment aussi les rapports sociaux : de l'indigent au roi, en passant par les petits abbés, les financiers et les courtisanes, chacun danse « la pantomime des gueux ». C'est justement parce que les corps expriment la condition des individus que le théâtre et la musique, définis comme des imitations, doivent privilégier la gestuelle et les accents. Tout est lié aux yeux du philosophe. Si la musique et l'art de la pantomime sont omniprésents dans ce texte, cela n'est pas sans rapport avec les importantes mutations que connaissent les arts de la scène dans la seconde partie du XVIIIe siècle. Le dialogue de Diderot y fait écho de diverses manières. Pour apprécier toute la richesse de cette oeuvre, il faut donc se tourner vers l'histoire totale des pratiques scéniques, celles des comédiens, des chanteurs et des danseurs.
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Jean Auvray (1580 ?-1624), poète normand, auteur de pieux ouvrages comme de « satyres » grinçantes ou grivoises, figure en bonne place dans les anthologies de la poésie baroque française. Et pourtant, la lecture de ses oeuvres, dont la majeure partie était demeurée inédite depuis le XVIIe siècle, se réduit le plus souvent à celle d'extraits ou de morceaux de bravoure. À travers sa trajectoire personnelle, comme à travers l'abondance et la variété des pièces composées, s'esquisse pourtant un parcours d'homme de lettres en son siècle sensiblement différent de celui des « modèles » auxquels l'histoire littéraire ou la sociologie historique nous avaient jusqu'ici habitués. La présente édition se propose donc de combler une lacune et d'offrir au lecteur moderne l'accès à la globalité de ses oeuvres poétiques, en suivant l'ordre chronologique de leur parution.
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Cahiers Butor n.1 : compagnonnages de Michel Butor
Mireille Calle-Gruber, Adèle Godefroy, Jean paul Morin, Collectif
- Hermann
- 18 Septembre 2019
- 9791037026828
« Ne me laissez pas seul avec mes paroles
J'ai le plus grand besoin de vos images
Permettez-moi de voir en votre compagnie »
Telle est la prière en forme de ballade que Michel Butor adresse à ses amis artistes et qu'il intitule Requête aux peintres sculpteurs et Cie. Ce poème dit pleinement la relation que l'écrivain a entretenue, depuis 1962 jusqu'à sa mort en août 2016, avec un monde de créativité où la rencontre des techniques et des imaginaires façonne entre les arts et la littérature des croisées inédites.
Les OEuvres complètes de Michel Butor, publiées en 12 volumes à La Différence, réunissent tous ses écrits, lesquels sont recomposés en volumes, sans les images, les formes et les couleurs qui les ont suscités, et qui constituaient d'abord des livres d'artistes et des oeuvres en collaboration, en très peu d'exemplaires. Les Cahiers Butor donnent la chance de connaître cette création première et d'en restituer le jaillissement qui est dialogue et des imaginaires et des mots. Ils offrent le complément indispensable aux OEuvres complètes, lesquelles demeurent incomplètes sans la présence épiphanique des compagnons de route.
Compagnonnages, le premier numéro des Cahiers, désigne le cheminement de Butor et de ses partenaires artistes qui, liés par l'amitié, l'expérimentation et l'apprentissage mutuel, tels les Compagnons artisans, découvrent ensemble les secrets du métier. -
Sous le titre Psychocritique de Rousseau, ce volume regroupe un ensemble représentatif de la recherche d'inspiration freudienne menée par Laurence Viglieno pendant sa carrière. Partant de lectures approfondies de textes longtemps négligés (Narcisse, Dialogues, correspondance de Rousseau, théâtre de jeunesse), selon une démarche qui croise les travaux de Charles Mauron et de Mélanie Klein, elle nous invite à revisiter la fantasmatique des grands massifs du corpus rousseauiste (Confessions, Rêveries, La Nouvelle Héloïse). De nouvelles hypothèses de lecture émergent alors sur la « dramaturgie interne » de l'écrivain, nourries par cette double perspective littéraire et analytique.
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La guerre manquée ; la Seconde Guerre mondiale dans le roman français (1945-1960)
Clément Sigalas
- Hermann
- 19 Juin 2019
- 9791037011596
Comment le roman français a-t-il dépeint la Seconde Guerre mondiale dans les années qui suivirent le conflit ? Que nous dit le roman que ne nous disent pas ses discours concurrents, qu'ils soient politiques, journalistiques ou testimoniaux ?
La Guerre manquée met en lumière un corpus romanesque opposé à la vision héroïque répandue après-guerre. Cet ouvrage analyse une vingtaine de romans dont la particularité a été de donner à voir une guerre irréelle, un combat à la fois fantomatique et violent qui a pu constituer pour bien des Français une expérience commune. Il montre comment les fictions ont très tôt dénoncé le mythe d'une France tout entière unie dans la lutte et ont incarné la mauvaise conscience nationale. Bien avant les historiens ou la génération 68, le roman a ainsi usé des moyens qui lui sont propres pour explorer les zones d'ombre de la guerre. -
Les morts-vivants : Comment les auteurs du passé habitent la littérature présente
Chavoz Ninon
- Hermann
- 7 Avril 2021
- 9791037007117
Les morts-vivants ont de longue date envahi grands et petits écrans. Voraces insatiables, ils s'attaquent à présent à la littérature : les voici hantant les colonnes de notre Panthéon. Les auteurs qui y reposaient paisiblement marquent désormais les romans français et francophones contemporains du sceau de leur obsédante présence : celle-ci se manifeste moins par une prolifération intertextuelle que par une véritable résurrection, qui peut prendre la forme de zombis walks, de revenances spectrales ou de réincarnations en tous genres.
Entrons donc dans la maison des morts et suivons leur titubant cortège : au détour d'étranges rencontres avec Baudelaire, Rimbaud et d'autres, on y trouvera quelques réflexions sur l'état présent de la littérature, sur son dialogue avec la culture populaire et sur le rapport des lecteurs et des auteurs d'aujourd'hui au patrimoine littéraire.