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Collection XIX
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Lorsque, par un décret des puissances suprêmes,
Le Poète apparaît en ce monde ennuyé,
Sa mère épouvantée et pleine de blasphèmes
Crispe ses poings vers Dieu qui la prend en pitié :
- « Ah ! que n'ai-je mis bas tout un noeud de vipères,
Plutôt que de nourrir cette dérision !
Maudite soit la nuit aux plaisirs éphémères
Où mon ventre a conçu mon expiation !
Puisque tu m'as choisie entre toutes les femmes
Pour être le dégoût de mon triste mari,
Et que je ne puis pas rejeter dans les flammes,
Comme un billet d'amour, ce monstre rabougri,
Je ferai rejaillir ta haine qui m'accable
Sur l'instrument maudit de tes méchancetés,
Et je tordrai si bien cet arbre misérable
Qu'il ne pourra pousser ses boutons empestés !
Fruit d'une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle. -
J'ai de mes ancêtres gaulois l'oeil bleu blanc, la cervelle étroite, et la maladresse dans la lutte. Je trouve mon habillement aussi barbare que le leur. Mais je ne beurre pas ma chevelure.
Les Gaulois étaient les écorcheurs de bêtes, les brûleurs d'herbes les plus ineptes de leur temps.
D'eux, j'ai : l'idolâtrie et l'amour du sacrilège ; - oh ! tous les vices, colère, luxure, - magnifique, la luxure ; - surtout mensonge et paresse.
J'ai horreur de tous les métiers.
Fruit d'une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle. -
L'aurore apparaissait ; quelle aurore ? Un abîme
D'éblouissement, vaste, insondable, sublime ;
Une ardente lueur de paix et de bonté.
C'était aux premiers temps du globe ; et la clarté
Brillait sereine au front du ciel inaccessible,
Étant tout ce que Dieu peut avoir de visible ;
Tout s'illuminait, l'ombre et le brouillard obscur ;
Des avalanches d'or s'écroulaient dans l'azur ;
Le jour en flamme, au fond de la terre ravie,
Embrasait les lointains splendides de la vie ;
Les horizons pleins d'ombre et de rocs chevelus,
Et d'arbres effrayants que l'homme ne voit plus,
Luisaient comme le songe et comme le vertige,
Dans une profondeur d'éclair et de prodige ;
L'Éden pudique et nu s'éveillait mollement ;
Les oiseaux gazouillaient un hymne si charmant,
Si frais, si gracieux, si suave et si tendre,
Que les anges distraits se penchaient pour l'entendre ;
Le seul rugissement du tigre était plus doux ;
Les halliers où l'agneau paissait avec les loups,
Les mers où l'hydre aimait l'alcyon, et les plaines
Où les ours et les daims confondaient leurs haleines,
Hésitaient, dans le choeur des concerts infinis,
Entre le cri de l'antre et la chanson des nids.Fruit d'une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle. -
« Je vais traiter de la poésie en elle-même, de ses espèces, de l'effet que doit produire chaque espèce, et de la manière dont les fables doivent être composées pour avoir la meilleure forme : j'examinerai quelle est la nature des parties et leur nombre ; enfin je parlerai de tout ce qui a rapport à cet art, en commençant, selon l'ordre naturel, par les principes. L'épopée, la tragédie, la comédie, le dithyrambe, la plupart des airs de flûte et de cithare, toutes ces espèces sont, en général, des imitations. »
-
Gaspard de la nuit - Fantaisies à la manière de Rembrandt et de Callot
Aloysius Bertrand
- Collection XIX
- 24 Novembre 2016
- 9782346127153
Quand d'Amsterdam le coq d'or chantera,
La poule d'or de Harlem pondera.Les Centuries de Nostradamus. Harlem, cette admirable bambochade qui résume l'école flamande, Harlem peint par Jean Breughel, Peter Neef, David Téniers et Paul Rembrandt ;Et le canal où l'eau bleue tremble, et l'église où le vitrage d'or flamboie, et le stoel où sèche le linge au soleil, et les toits, verts de houblon ;Et les cigognes qui battent des ailes autour de l'horloge de la ville, tendant le col du haut des airs, et recevant dans leur bec les gouttes de pluie ;Et l'insouciant bourgmestre qui caresse de la main son menton double, et l'amoureux fleuriste qui maigrit, l'oeil attaché à une tulipe ;Et la bohémienne qui se pâme sur sa mandoline, et le vieillard qui joue du rommelpot, et l'enfant qui enfle une vessie ;Et les buveurs qui fument dans l'estaminet borgne, et la servante de l'hôtellerie, qui accroche à la fenêtre un faisan mort.Fruit d'une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle. -
Ma France, quand on a nourri son coeur latin
Du lait de votre Gaule,
Quand on a pris sa vie en vous comme le thym
La fougère et le saule,Quand on a bien aimé vos forêts et vos eaux,
L'odeur de vos feuillages,
La couleur de vos jours, le chant de vos oiseaux,
Dès l'aube de son âge.Quand amoureux du goût de vos bonnes saisons
Chaudes comme la laine,
On a fixé son âme et bâti sa maison
Au bord de votre Seine,Quand on n a jamais vu se lever le soleil
Ni la lune renaître
Ailleurs que sur vos champs, que sur vos blés vermeils,
Vos chênes et vos hêtres,Quand jaloux de goûter le vin de vos pressoirs,
Vos fruits et vos châtaignes,
On a bien médité dans la paix de vos soirs
Les livres de Montaigne,Quand pendant vos étés luisants, où les lézards
Sont verts comme des fèves
On a senti fleurir les chansons de Ronsard
Au jardin de son rêve,Quand on a respiré les automnes sereins
Où coulent vos résines,
Quand on a senti vivre et pleurer dans son sein
Le coeur de Jean Racine,Quand votre nom, miroir de toute vérité,
Émeut comme un visage,
Alors on a conclu avec votre beauté
Un si fort mariageQue l'on ne sait plus bien, quand l'azur de votre oeil
Sur le monde flamboie,
Si c'est dans sa tendresse ou bien dans son orgueil
Qu'on a le plus de joie.Fruit d'une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle. -
Toulon, c'est peu ; Sedan, c'est mieux.L'homme tragique.Saisi par le destin qui n'est que la logique,
Captif de son forfait, livré les yeux bandés
Aux noirs événements qui le jouaient aux dés,
Vint s'échouer, rêveur, dans l'opprobre insondable.
Le grand regard d'en haut lointain et formidable
Qui ne quitte jamais le crime, était sur lui ;
Dieu poussa ce tyran, lave et spectre aujourd'hui,
Dans on ne sait quelle ombre où l'histoire frissonne,
Et qu'il n'avait encore ouverte pour personne ;
Là, comme au fond d'un puits sinistre, il le perdit.Fruit d'une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle. -
LE temple est en ruine au haut du promontoire.
Mort a mêlé, dans ce fauve terrain,
Les Déesses de marbre et les Héros d'airain
Dont l'herbe solitaire ensevelit la gloire.Seul, parfois, un bouvier menant ses buffles boire,
De sa conque où soupire un antique refrain
Emplissant le ciel calme et l'horizon marin,
Sur l'azur infini dresse sa forme noire.La Terre maternelle et douce aux anciens Dieux,
Fait à chaque printemps, vainement éloquente,
Au chapiteau brisé verdir une autre acanthe ;Mais l'Homme indifférent au rêve des aïeux
Écoute sans frémir, du fond des nuits sereines,
La Mer qui se lamente en pleurant les Sirènes.Fruit d'une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle. -
En la trentième année, au siècle de l'épreuve,
Étant captif parmi les cavaliers d'Assur,
Thogorma, le Voyant, fils d'Élam, fils de Thur,
Eut ce rêve, couché dans les roseaux du fleuve,
A l'heure où le soleil blanchit l'herbe et le mur.Depuis que le Chasseur Iahvèh, qui terrasse
Les forts et de leur chair nourrit l'aigle et le chien,
Avait lié son peuple au joug assyrien,
Tous, se rasant les poils du crâne et de la face,
Stupides, s'étaient tus et n'entendaient plus rien.Fruit d'une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle. -
Victoire, amis ! je dépêche
En hâte et de grand matin
Une strophe toute fraîche
Pour crier le bulletin.J'embouche sur la montagne
La trompette aux longs éclats ;
Sachez que le printemps gagne
La bataille des lilas.Jeanne met dans sa pantoufle
Son pied qui n'est plus frileux ;
Et voici qu'un vaste souffle
Emplit les abîmes bleus.L'oiseau chante, l'agneau broute ;
Mai, poussant des cris railleurs.Fruit d'une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle. -
Au lieutenant Pézard. Dans le ravin de la petite route, un mort,
puis deux, puis trois... Ils sont couchés sur des sacs vides,
le corps tordu, les doigts serrés, le teint livide.
Ils semblent, vaguement, vous regarder encor.Ce regard vague est effrayant. Dans un effort,
il voudrait dire à ceux qui vont là-haut, avides
de savoir : « Allez-y. Rapidement se vide
l'amphore d'une vie ayant pour roi le sort.Fruit d'une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle. -
Votre âme est un paysage choisi
Que vont charmant masques et bergamasques
Jouant du luth et dansant et quasi
Tristes sous leurs déguisements fantasques.
Tout en chantant sur le mode mineur
L'amour vainqueur et la vie opportune,
Ils n'ont pas l'air de croire à leur bonheur
Et leur chanson se mêle au clair de lune,
Au calme clair de lune triste et beau,
Qui fait rêver les oiseaux dans les arbres
Et sangloter d'extase les jets d'eau,
Les grands jets d'eau sveltes parmi les marbres.
Fruit d'une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle. -
LUI. - Ta poitrine sur ma poitrine,
Hein ? nous irions,
Ayant de l'air plein la narine,
Aux frais rayonsDu bon matin bleu qui vous baigne
Du vin de jour ?...
Quand tout le bois frissonnant saigne
Muet d'amourDe chaque branche, gouttes vertes,
Des bourgeons clairs,
On sent dans les choses ouvertes
Frémir des chairs :Tu plongerais dans la luzerne
Ton blanc peignoir,
Rosant à l'air ce bleu qui cerne
Ton grand oeil noir,Amoureuse de la campagne,
Semant partout,
Comme une mousse de Champagne,
Ton rire fou :Riant à moi, brutal d'ivresse,
Qui te prendrais
Comme cela, - la belle tresse,
Oh !Fruit d'une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle. -
Muezzin bigarré des minarets de l'heure,
Debout sous la coupole ardente de l'été,
Il a mêlé son hymne aux hymnes de clarté
Que le jour éclatant chante aux vieilles demeures.Parmi l'aiguail perlant les frondaisons qui pleurent
Il a dressé l'orgueil de son cimier denté ;
Et ses ergots sanglants épiquement plantés
Sont deux mortels défis aux rivaux qui demeurent.Ses poules vont franchir le seuil de la chaumière ;
Prêtre du culte ardent et clair de la lumière
Il songe un temps, muet, d'aurores notalgiques,Puis, cambré sur le socle étroit d'un tronc rustique,
Du chant vermeil et pur de son gosier d'airain,
Salue la mort pourprée des étalons divins.Fruit d'une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle. -
Nuit d'ombre, nuit tragique, ô nuit désespérée !J'étouffe dans la chambre où mon âme est murée,
Où je marche, depuis des heures, âprement,
Sans pouvoir assourdir ni tromper mon tourment,
Et j'ouvre au clair de lune immense la fenêtre.Là-bas, et ne laissant que son faite paraître,
Comme une symphonie où court un dessin pur
La montagne voilée ondule sur l'azur,
Et lie à l'orient les étoiles entre elles.Fruit d'une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle. -
De tous ceux qui jamais ont promené dans Rome,
Du quartier de Suburre au mont Capitolin,
Le cothurne à la grecque et la toge de lin,
Le plus beau fut Paulus ; c'est ainsi que se nomme
Le héros de ces vers, et je vous dirai comme
Il fut d'un sénateur le produit clandestin.« Tout beau ! dit le censeur, aux poses magistrales,
Un héros clandestin ! c'est une indignité !... »
L'auteur n'est pas de ceux qui cherchent les scandales,
Mais depuis Romulus, bien d'autres l'ont été ;
Qui compta les baisers, au temps des saturnales ?Fruit d'une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle. -
« Ces mémoires, où il est question du Code et des Muses, risquent d'éveiller la défiance, à la fois, des policiers pour qui la poésie n'est qu'un jeu futile, et des poètes, pour qui la police n'est pas loin de constituer un office dégradant. C'est que nous avons coutume de ne considérer les choses qu'à travers nos préjugés. Les premiers auraient tort d'oublier que « poète » ne signifie pas toujours « cerveau éventé », et les seconds qu'il faut rendre au mot « police » cette vertu d'origine qui respire encore dans son dérivé « policé ». Il y a des variétés en police comme en littérature. Je ne parle, ici, que de la police, protectrice et vigilante, telle qu'elle se pratique, à visage découvert, dans les commissariats parisiens. Celle-là n'a rien dont se puisse inquiéter un homme d'honneur. Bien au contraire, puisqu'il y expose son repos et ses jours, pour le salut commun. »
Fruit d'une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle. -
La lune s'attristait. Des séraphins en pleurs
Rêvant, l'archet aux doigts, dans le calme des fleurs
Vaporeuses, tiraient de mourantes violes
De blancs sanglots glissant sur l'azur des corolles.
- C'était le jour béni de ton premier baiser.
Ma songerie aimant à me martyriser
S'enivrant savamment du parfum de tristesse
Que même sans regret et sans déboire laisse
La cueillaison d'un Rêve au coeur qui l'a cueilli.Fruit d'une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle. -
UN jour le roi Behram Gor, d'historique et légendaire mémoire, était aux pieds de sa maîtresse, la belle Dil Aram. Il lui disait son amour, elle lui répondait le sien. Comme les deux coeurs battaient d'accord, les paroles battaient de même et retombèrent sur le même son, comme un écho. C'est ainsi que naquit en Perse la poésie, et le rythme, et la rime.Fruit d'une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.
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Presque tous les traités de poésie ont été écrits au XVIIe et au XVIIIe siècle, c'est - à - dire aux époques où l'on a le plus mal connu et le plus mal su l'art de la Poésie. Aussi pour étudier, même superficiellement, cet art, qui est le premier et le plus difficile de tous, faut-il commencer par faire table rase de tout ce qu'on a appris, et se présenter avec l'esprit semblable à une page blanche.J'entends d'ici l'objection.Fruit d'une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.
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Voilà pourtant le but inepte des choses.Les fins parfums de la jupe qui froufroute
Le long du trottoir blanc comme la grand'route.
Les lourds parfums de la lourde chevelure,
Nattes au dos, torsades sur l'encolure.La pénitence après le péché, sans doute
L'orgueil, et l'avarice et l'envie, et toute
La babiole ; et l'amour de la nature,
Et même la lune à travers la verdure ;Et même la lune et même l'espoir, cette
O cette folie !Fruit d'une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle. -
Pourquoi t'exiler, ô poète,
Dans la foule où nous te voyons ?
Que sont pour ton âme inquiète
Les parlis, chaos sans rayons ?
Dans leur atmosphère effeuillée
Meurt ta poésie souillée ;
Leur souffle égare ton encens.
Ton coeur, dans leurs luttes serviles,
Est comme ces gazons des villes
Rongés parles pieds des passants.Dans les brumeuses capitales
N'entends-tu pas avec effroi,
Comme deux puissances fatales,
Se heurter le peuple et le roi ? -
Il dit le temps où commença son amour. CE fut le jour où l'on vit les rayons du soleil se voiler par pitié pour le Créateur, que je fus pris soudainement, ma Dame, et que vos beaux yeux m'enchaînèrent.Je ne croyais pas qu'il fût besoin alors de me défendre contre les coups de l'Amour, et je marchais hardiment et sans soupçon : c'est de ce jour que mes peines commencèrent dans la douleur commune.L'Amour me trouva tout à fait désarmé et s'ouvrit le chemin de mon coeur par mes yeux, où il a fait couler tant de larmes.Fruit d'une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.