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OEuvre majeure de Baudelaire, publiée le 25 juin 1857 et rééditée en 1861, Les Fleurs du mal sont l'une des oeuvres les plus importantes de la poésie moderne, empreinte d'une nouvelle esthétique où la beauté et le sublime surgissent, grâce au langage poétique, de la réalité la plus triviale. L'oeuvre exerça une influence considérable sur Paul Verlaine, Stéphane Mallarmé ou encore Arthur Rimbaud. Le 7 juillet, la direction de la Sûreté publique saisit le parquet pour « outrage à la morale publique » et pour « outrage à la morale religieuse ». Baudelaire et ses éditeurs sont condamnés à une d'amende, ainsi qu'à la suppression de six pièces (sur les cent que compte le recueil), pour délit d'outrage à la morale publique.
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De la belle poésie, révolutionnaire et moderne, accessible à ceux qui croient ne pas aimer la poésie...
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Les 11 000 vers des Contemplations furent écrits dès 1834, mais surtout pendant l'exil à Jersey, puis à Guernesey, en particulier à partir de 1853 alors que Hugo composait les Châtiments. Mettant fin au silence lyrique qu'il observait depuis les Rayons et les Ombres (1840), le recueil, sommet de sa production poétique, somme de sa vie, de sa sensibilité et de sa pensée, se présente comme «les Mémoires d'une âme» (Préface). Si «une destinée est écrite là jour à jour», le recueil s'érige aussi en expression d'une expérience, celle d'un homme qui se veut comme les autres : «Quand je vous parle de moi, je vous parle de vous.»
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Version originale traduite par Charles-René-Marie Leconte de L'Isle
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Extrait : Dans ces temps fabuleux, les limbes de l'histoire, - Où les fils de Raghû, beaux de fard et de gloire, - Vers la Ganga régnaient leur règne étincelant, - Et, par l'intensité de leur vertu, troublant - Les Dieux et les Démons et Bhagavat lui-même, - Augustes, s'élevaient jusqu'au néant suprême, - Ah ! la terre et la mer et le ciel, purs encor - Et jeunes, qu'arrosait une lumière d'or - Frémissante, entendaient, apaisant leurs murmures - De tonnerres, de flots heurtés, de moissons mûres, - Et retenant le vol obstiné des essaims, - Les Poètes sacrés chanter les Guerriers saints, - Ce pendant que le ciel et la mer et la terre - Voyaient --- rouges et las de leur travail austère --- - S'incliner, pénitents fauves et timorés, - Les Guerriers saints devant les Poètes sacrés !
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Extrait : Au milieu de ce tohu-bohu et de ce vacarme, un âne trottait vivement, harcelé par un malotru armé d'un fouet. Comme l'âne allait tourner l'angle d'un trottoir, un beau monsieur ganté, verni, cruellement cravaté et emprisonné dans des habits tout neufs, s'inclina cérémonieusement devant l'humble bête, et lui dit, en ôtant son chapeau : « Je vous la souhaite bonne et heureuse ! » puis se retourna vers je ne sais quels camarades avec un air de fatuité, comme pour les prier d'ajouter leur approbation à son contentement. L'âne ne vit pas ce beau plaisant, et continua de courir avec zèle où l'appelait son devoir. Pour moi, je fus pris subitement d'une incommensurable rage contre ce magnifique imbécile, qui me parut concentrer en lui tout l'esprit de la France.
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Cumulant plusieurs inspirations au fil des trente années de leur composition, les Trophées, unique recueil de Heredia, se présentent comme une histoire poétique de l'humanité. Nouvelle Légende des siècles, cette production s'impose comme l'une des plus représentatives de l'esthétique parnassienne. Ensemble de médailles ou de joyaux, elle dut son succès à une perfection formelle, qui ne va pourtant pas sans un art de la dramatisation, subtilement agencée dans un recueil fondé sur la fragmentation.
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Le deuxième tome de cette grande épopée poétique nous fait visiter, après l'Enfer, le Purgatoire. Dante est toujours guidé par la poète latin Virgile, qui représente la Raison, jusqu'au XXXe chant, où il trouve la douce et vertueuse Béatrice qui l'accueille, le juge, pardonne et le conduit au Paradis.
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La Fin de Satan est un vaste poème épique et religieux de Victor Hugo (5700 vers). Bien que les parties les plus anciennes datent de 1854, elles n'étaient encore pas pensées comme un ensemble particulier et Hugo pouvait encore penser les intégrer dans ses Petites Epopées. À partir de 1855, Hugo conçoit sa vision telle qu'il l'annonce dans la Préface de la Première Série de La Légende des Siècles : celle-ci n'est que la première partie d'une oeuvre immense dont les deux autres pièces, la Fin de Satan et Dieu, doivent bientôt être publiées mais qui en fait sont encore inachevées. Après y avoir encore travaillé entre 1860 et 1862 Hugo n'y reviendra plus, et le poème sera publié de manière posthume en 1886. source wikipédia
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Ce n'est plus le rêveur lunaire du vieil air - Qui riait aux aïeux dans les dessus de portes ; - Sa gaîté, comme sa chandelle, hélas ! est morte, - Et son spectre aujourd'hui nous hante, mince et clair. - Et voici que parmi l'effroi d'un long éclair - Sa pâle blouse a l'air, au vent froid qui l'emporte, - D'un linceul, et sa bouche est béante, de sorte - Qu'il semble hurler sous les morsures du ver. - Avec le bruit d'un vol d'oiseaux de nuit qui passe, - Ses manches blanches font vaguement par l'espace - Des signes fous auxquels personne ne répond. - Ses yeux sont deux grands trous où rampe du phosphore, - Et la farine rend plus effroyable encore - Sa face exsangue au nez pointu de moribond.
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Les Poètes maudits fut publié une première fois en 1884. Les commentaires éclairés de Paul Verlaine, qui fréquentait personnellement ces auteurs, se ponctuent d'anecdotes de première main. Dans ce texte, il écrit à propos de 6 auteurs qu'il estime talentueux, mais qui n'ont pas été reconnus à leur juste valeur (Tristan Corbière, Arthur Rimbaud, Stéphane Mallarmé, Marceline Desbordes-Valmore, Villiers de l'Isle-Adam et Pauvre Lelian). Extrait : Nous avons eu la joie de connaître Arthur Rimbaud. Aujourd'hui des choses nous séparent de lui sans que, bien entendu, notre très profonde admiration ait jamais manqué à son génie et à son caractère. A l'époque relativement lointaine de notre intimité, Arthur Rimbaud était un enfant de seize à dix-sept ans, déjà nanti de tout le bagage poétique qu'il faudrait que le vrai public connût et que nous essaierons d'analyser en citant le plus que nous pourrons. L'homme était grand, bien bâti, presque athlétique, au visage parfaitement ovale d'ange en exil, avec des cheveux châtain-clair mal en ordre et des yeux d'un bleu pâle inquiétant. Ardennais, il possédait en plus d'un joli accent de terroir trop vite perdu, le don d'assimilation prompte propre aux gens de ce pays-là, --- ce qui peut expliquer le rapide dessèchement sous le soleil fade de Paris, de sa veine, pour parler comme nos pères, de qui le langage direct et correct n'avait pas toujours tort, en fin de compte !
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Moins facile, sinon moins courageuse la seconde épreuve supportée. Au palais duretcru, mais comme protecteur ont succédé des baraquements, sapin et briques, à l'instar, paraît-il, des hôpitaux volants américains. L'extérieur ressemble passablement à quelque abattoir, dedans c'est l'architecture d'une chapelle méthodiste ; il n'y manque que des citations de saint Paul sur écriteaux blancs accrochés aux murs de bois verni. On dirait aussi du kursaal d'une station balnéaire nouvellement installée. C'est deux jours après la Toussaint. Les fenêtres donnent sur un jardin d'horticulteur fleuriste, riverain du chemin de fer de ceinture. Un rang d'acacias joue la lisière d'un bois dont l'intérieur des fortifications vues derrière serait l'épaisseur ; mais les feuilles, se raréfiant, défont vite cette illusion des yeux. Les médecins et les élèves sont toujours parfaits, mais semblent à la fois un peu bien sceptiques et infatués ; le personnel, mon Dieu, toujours irréprochable, mais les malades ne paraissent pas raffoler du départ des Soeurs. Eux-mêmes sont quinteux et quelques-uns plus bêtes que de droit.
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Émile Adolphe Gustave Verhaeren, né à Saint-Amand, en Belgique, est un poète belge flamand, d'expression française. En 1883, il publia son premier recueil de poèmes réalistes-naturalistes, Les Flamandes, consacré à son pays natal. Accueilli avec enthousiasme par l'avant-garde, l'ouvrage fit scandale au pays natal. Ses parents essayèrent même avec l'aide du curé du village d'acheter la totalité du tirage et de le détruire. Le scandale avait été un but inavoué du poète, afin de devenir connu plus rapidement. Extrait : Elles, ces folles, sont reines dans les godailles, - Que leurs goulus d'amour, en flamands, en lurons, - Mènent comme au beau temps des vieilles truandailles, - Tempes en eau, regards en feu, langue dehors, - Avec de grands hoquets, scandant les chansons grasses, - Des jurons crachés drus, des luttes corps à corps - Et des coups assommés à broyer leurs carcasses, - Tandis qu'elles, le sang toujours à fleur de peau, - La bouche ouverte aux cris, le gosier aux rasades, - Après des sauts de danse à fendre le carreau, - Des chocs de corps, des heurts de chair et des bourrades, - Des lèchements subis dans un étreignement, - Toutes moites d'ardeurs tombent dépoitraillées.
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Votre âme est un paysage choisi - Que vont charmants masques et bergamasques, - Jouant du luth et dansant et quasi - Tristes sous leurs déguisements fantasques. - Tout en chantant sur le mode mineur - L'amour vainqueur et la vie opportune, - Ils n'ont pas l'air de croire à leur bonheur - Et leur chanson se mêle au clair de lune, - Au calme clair de lune triste et beau, - Qui fait rêver les oiseaux dans les arbres - Et sangloter d'extase les jets d'eau, - Les grands jets d'eau sveltes parmi les marbres.
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Tu fus une grande amoureuse - A ta façon, la seule bonne - Puisqu'elle est tienne et que personne - Plus que toi ne fut malheureuse - Après la crise de bonheur - Que tu portas avec honneur, - Oui, tu fus comme une héroïne, - Et maintenant tu vis, statue - Toujours belle sur la ruine - D'un espoir qui se perpétue - En dépit du Sort évident, - Mais tu persistes cependant. - Pour cela, je t'aime et t'admire - Encore mieux que je ne t'aime - Peut-être, et ce m'est un suprême - Orgueil d'être meilleur ou pire - Que celui qui fit tout le mal, - D'être à tes pieds tremblant, féal. - Use de moi, je suis ta chose ; - Mon amour va, ton humble esclave, - Prêt à tout ce que lui propose - Ta volonté, dure ou suave, - Prompt à jouir, prompt à souffrir, - Prompt vers tout hormis pour mourir !
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Un héros de notre temps - Le Démon
Mikhail Iourievitch Lermontov, Mikhail Iourievitch Lermontov
- Bibebook
- 14 Mars 2013
- 9782824709352
Un héros de notre temps est constitué de cinq récits. Dans le premier texte, Béla, un vieil officier, Maximitch, conte les aventures de Petchorin qui enleva Béla, la fille d'un prince tartare. Dans le second texte, le narrateur et Maximitch croisent Petchorin en route vers la Perse. C'est l'occasion pour le narrateur de récupérer des extraits du journal tenu par Petchorin. Ayant appris la mort de Pétchorin, le narrateur publie ces extraits qui constituent les trois textes suivants : Taman, une histoire de contrebandiers, La Princesse Marie, dans lequelle le héros séduit deux femmes, ce qui le conduit à se battre en duel, et enfin Le Fataliste, où le héros s'interroge sur la force de la destinée. Le Démon est l'histoire du démon qui, survolant le Caucase, s'éprend d'une jeune fille, Tamara, qui attend son fiancé. Celui-ci n'arrivera jamais. Tamara se réfugie ans un monastère, mais le démon la poursuit, et sa vision hante les pensées de la jeune fille.
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UN VEUF PARLE : Je vois un groupe sur la mer.- Quelle mer ? Celle de mes larmes. - Mes yeux mouillés du vent amer - Dans cette nuit d'ombre et d'alarmes - Sont deux étoiles sur la mer. - C'est une toute jeune femme - Et son enfant déjà tout grand - Dans une barque où (ou) nul ne rame, - Sans mât ni voile, en plein courant... - Un jeune garçon, une femme ! - En plein courant dans l'ouragan ! - L'enfant se cramponne à sa mère - Qui ne sait plus où, non plus qu'en ..., - Ni plus rien, et qui, folle, espère - En le courant, en l'ouragan. - Espérez en Dieu, pauvre folle, - Crois en notre Père, petit. - La tempête qui vous désole, - Mon coeur de là-haut vous prédit - Qu'elle va cesser, petit, folle ! - Et paix au groupe sur la mer, - Sur cette mer de bonnes larmes ! - Mes yeux joyeux dans le ciel clair ; - Par cette nuit sans plus d'alarmes, - Sont deux bons anges sur la mer.
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A mon âge, je sais, il faut rester tranquille, - Dételer, cultiver l'art, peut-être imbécile, - D'être un bourgeois, poète honnête et chaste époux,A moins que de plonger, sevré de tout dégoût, - Dans la crapule des célibats innomables. - Je sais bien, et pourtant je trouve plus aimables - Les femmes et leurs yeux et tout d'elles, depuis - Les pieds fins jusqu'aux noirs cheveux, nuit de mes nuits, - Car les femmes c'est toi désormais pour la vie, - Pour moi, pour mon esprit et pour ma chair ravie, - Ma chair, elle se tend vers toi, pleine d'émoi - Sacré, d'un bel émoi, le feu, la fleur de moi ; - Mon âme, elle fond sur ton âme et s'y fond toute, - Et mon esprit veut ton esprit. - Et mon esprit veut ton esprit.Chérie, écoute - Moi bien : Or je suis vieux ou presque, et Dieu voulut - Te faire de dix ans plus jeune, dans le but - Évident d'être, toi, plausible compagne - De ma misère emmi mes châteaux en Espagne. - --- Ne me regarde pas de tes petits yeux bruns, - Naguère, moi compris, les bourreaux de d'aucuns.
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Le soleil du matin doucement chauffe et dore. - Les seigles et les blés tout humides encore, - Et l'azur a gardé sa fraîcheur de la nuit. - L'on sort sans autre but que de sortir ; on suit, - Le long de la rivière aux vagues herbes jaunes, - Un chemin de gazon que bordent de vieux aunes. - L'air est vif. Par moments un oiseau vole avec - Quelque fruit de la haie ou quelque paille au bec, - Et son reflet dans l'eau survit à son passage. - C'est tout. - C'est tout.Mais le songeur aime ce paysage - Dont la claire douceur a soudain caressé - Son rêve de bonheur adorable, et bercé - Le souvenir charmant de cette jeune fille, - Blanche apparition qui chante et qui scintille, - Dont rêve le poète et que l'homme chérit, - Évoquant en ses voeux dont peut-être on sourit - La Compagne qu'enfin il a trouvée, et l'âme - Que son âme depuis toujours pleure et réclame.
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Moi qui ne suis qu'un brin d'hysope dans la main - Du Seigneur tout-puissant qui m'octroya la grâce, - Je puis, si mon dessein est pur devant sa face, - Purifier autrui passant sur mon chemin. - Je puis, si ma prière est de celles qu'allège - L'Humilité du poids d'un désir languissant - Comme un païen peut baptiser en cas pressant, - Laver mon prochain, le blanchir plus que la neige. - Prenez pitié de moi, Seigneur, suivant l'effet - Miséricordieux de vos mansuétudes, - Veuillez bander mon coeur, coeur aux épreuves rudes. - Que le zèle pour votre maison soulevait. - Faites-moi prospérer dans mes voeux charitables, - Et pour cela, suivant le rite respecté, - Gloire à la Trinité durant l'éternité, - Gloire à Dieu dans les cieux les plus inabordables, - Gloire au Père, fauteur et gouverneur de tout, - Au Fils, créateur et sauveur, juge et partie, - Au Saint-Esprit, de qui la lumière est sortie - Par quel rayon ? -- ainsi qu'une eau lustrale, mon sang bout, - Moi qui ne suis qu'un brin d'hysope dans la main...
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Il n y a guère de mélancolie plus épaisse, de tristesse plus lourde que la pensée de vivre dans ces énormes maisons de plâtre, à cinq et six étages, avec leurs innombrables volets gris, comme des poitrines de squelettes à plat sur le blanc sale du mur, de l'ancienne banlieue parisienne. Je parle plus spécialement des quartiers paisibles, honnêtes, où la bâtisse a prospéré grâce aux locataires bons payeurs, où ont pu se former de très longues rues sans air et sans soleil. Le petit rentier qui rente si magnifiquement le possesseur de ces hideux phalanstères a bien raison d'être pour la plupart du temps un imbécile, car qui pourrait, à un certain âge, le temps du repos venu, finir sa vie, non pas même heureusement, mais tranquillement, dans de pareilles conditions d'insalubre laideur et de platitude vénéneuse ? L'homme jeune, le ménage qui a sa fortune à faire ou son pain à gagner sur la vie de tous les jours, peut à la rigueur admettre cette hygiène absurde, s'y faire, la supporter, - au prix de quel ennui méchant, toutefois, de quelles sensations perverses, de quelles envies de briser à jamais ce cadre noir et d'en sortir pour quelles fuites ! Et combien de lamentables culpabilités de quelque ordre que ce soit pourraient s'expliquer, sinon s'excuser, par ces motifs tortueux, inavoués, insoupçonnés, de milieux analogues ou pareils ?
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Cette épopée se compose de six chants divisés en strophes. Poème en prose? Récit? Les Chants de Maldoror résistent à toute tentative de classification générique. Dans le sixième chant, Lautréamont parle, à quelques lignes de distance, de sa «poésie» et de ses «récits» et il avait même, un peu plus haut, employé le terme de «roman». Le texte est fondé sur une esthétique de la rupture : chaque strophe peut être lue comme un fragment poétique autonome et aucun fil linéaire, qu'il soit narratif, descriptif ou discursif, n'est suivi bien longtemps. Il s'agit d'un brûlot, «politiquement incorrect», qui ne fut pas du goût des bien-pensants de l'époque. Nourri de violences, d'idées morbides et de délire - peste, pus et poux... - ce texte énigmatique et fascinant, ce texte de la démesure donne le vertige, et parfois un peu la nausée...
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La Comédie humaine - Études philosophiques - Tome I. Quatorzième volume de l'édition Furne 1842. Extrait : Melmoth avait déjà dépassé sa victime. Si le premier mouvement de Castanier fut de chercher querelle à un homme qui lisait ainsi dans son âme, il était en proie à tant de sentiments contraires, qu'il en résultait une sorte d'inertie momentanée, il reprit donc son allure, et retomba dans cette fièvre de pensée naturelle à un homme assez vivement emporté par la passion pour commettre un crime, mais qui n'avait pas la force de le porter en lui-même sans de cruelles agitations. Aussi, quoique décidé à recueillir le fruit d'un crime à moitié consommé, Castanier hésitait-il encore à poursuivre son entreprise, comme font la plupart des hommes à caractère mixte, chez lesquels il se rencontre autant de force que de faiblesse, et qui peuvent être déterminés aussi bien à rester purs qu'à devenir criminels, suivant la pression des plus légères circonstances. Il s'est trouvé dans le ramas d'hommes enrégimentés par Napoléon beaucoup de gens qui, semblables à Castanier, avaient le courage tout physique du champ de bataille, sans avoir le courage moral qui rend un homme aussi grand dans le crime qu'il pourrait l'être dans la vertu.
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La rue était déserte et donnait sur les champs. - Quand j'allais voir l'été les beaux soleils couchants - Avec le rêve aimé qui partout m'accompagne, - Je la suivais toujours pour gagner la campagne, - Et j'avais remarqué que, dans une maison - Qui fait l'angle et qui tient, ainsi qu'une prison, - Fermée au vent du soir son étroite persienne, - Toujours à la même heure, une musicienne - Mystérieuse, et qui sans doute habitait là, - Jouait l'adagio de la sonate en la.