Comment se forment les sociétés ? Qu'est-ce qui détermine une organisation sociale juste ? Comment concilier les intérêts de chacun et l'intérêt général ?
Rousseau recourt à l'hypothèse d'un état de nature pour tenter de répondre à ces interrogations fondamentales : une société naît toujours d'un pacte social, contracté par tous avec tous, par lequel chacun renonce à sa liberté naturelle pour gagner une liberté civile. Ce contrat social a pour principe fondateur la souveraineté du peuple.
Paru en 1762, Du contrat social est un texte essentiel de la philosophie politique ; les questions qu'il soulève résonnent encore aujourd'hui.
Les morts peuvent faire agir les vivants, mobiliser ceux qui restent autour de questions qui touchent à la vie collective, à l'érosion des liens sociaux, à des événements qui les dépassent ou dont l'ampleur ou la violence pourrait les détruire, annihiler ce à quoi ils sont attachés. Les morts peuvent aider les vivants à transformer le monde. Dans ce livre, Vinciane Despret nous raconte cinq histoires où des morts proches ou éloignés dans le temps ont obligé les vivants à leur donner une nouvelle place. Ces morts " insistent " parce qu'il y a eu quelque chose d'injuste dans le sort qui a été le leur : victimes de violence, commandos d'Afrique et de Provence, sacrifiés politiques à la raison du plus fort... Ceux qui restent ont décidé de répondre à cette insistance en commandant une oeuvre grâce à un protocole politique et artistique nommé le programme des Nouveaux Commanditaires. Ce protocole consiste à choisir un artiste et à décider en commun d'une oeuvre. Il va transformer en profondeur les commanditaires.
Cela n'a rien à voir avec le deuil dans sa forme autoritaire (quand les théories psychologiques enjoignent à l'oubli). C'est avec la vie, celle qui n'est plus mais qui est encore d'une autre manière, celle qui résiste à son effacement, que ce faire avec provoque une étonnante série de métamorphoses.
« Mais, continuai-je, qu'entends-tu par amis ? Ceux qui nous paraissent gens de bien, ou ceux qui le sont, quand même ils ne nous paraîtraient pas tels ? Je te demande la même chose des ennemis.
Il me paraît naturel d'aimer ceux qu'on croit gens de bien et de haïr ceux qu'on croit méchants. »
Platon
Un banquet est donné en l'honneur du poète Agathon, chacun des convives va prononcer un discours en hommage à Eros, dieu de l'amour.
Un texte dialectique d'une beauté stylistique incroyable, qui nous plonge dans un autre monde (celui où les esclaves servent à boire et à manger), une autre culture (où l'amour homosexuel n'est pas tabou), une autre mentalité (où Socrate est défini comme celui qui est le seul capable de philosopher après avoir si bu), enfin une autre philosophie (ou l'Amour comme l'idée du Beau, du Bien et du Vrai) : tout le charme de l'ère antique est contenu dans ce chef-d'oeuvre de la littérature philosophique.
D'après une traduction de Victor Cousin, fidèle au texte grec.
Une édition de référence en appui avec Monsieur le professeur de philosophie Jean Baillat, qui intègre une découpe par chapitre du texte de Platon suivant plusieurs séquences essentielles : INTRODUCTION AU BANQUET I ; ; II ; III ; IV - Le discours de Phèdre V - Le discours de Pausanias VI - Le discours d'Eryximaque VII - Le discours d'Aristophane VIII - Le discours d'Agathon IX - LE DISCOURS DE SOCRATE X. Introduction méthodique ; XI. Nature de l'amour ; XII. Dialogue avec Diotime ; XIII. L'origine de l'amour ; XIV. L'Amour comme désir d'immortalité ; XV. L'initiation PARFAITE - Discours d'Alcibiade XVI. L'arrivée d'Alcibiade ; XVII. Éloge de Socrate - CONCLUSION XIII
Nouv. éd. entièrement revue et corrigée.
Format professionnel © Ink Book édition.
Tirant les leçons de la sagesse universelle et nous faisant part de sa propre expérience, Frédéric Lenoir nous donne les clés qui nous aident à vivre, dans son livre le plus personnel.
" De tous mes livres de philosophie et de spiritualité, celui-ci est certainement le plus accessible, mais sans doute aussi le plus utile. Car ce n'est pas un savoir théorique que je cherche à transmettre, mais une connaissance pratique, la plus essentielle qui soit : comment mener une vie bonne, heureuse, en harmonie avec soi-même et avec les autres.Ce que je dis ici avec des mots simples et des exemples concrets, comme au cours d'une conversation avec un ami, est le fruit de trente années de recherches et d'expériences. Mon témoignage personnel importerait peu s'il n'était éclairé par la pensée des philosophes et des sages de l'humanité qui ont marqué ma vie : le Bouddha, Confucius, Socrate, Aristote, Épicure, Épictète, Jésus, Montaigne, Spinoza, Schopenhauer, Lévinas parmi d'autres. Exister est un fait, vivre est un art. Toutle chemin de la vie, c'est passer de l'ignorance à la connaissance, dela peur à l'amour. " Frédéric LenoirFrédéric Lenoir est philosophe et écrivain. Il est notamment l'auteur de La Rencontre du bouddhisme et de l'Occident ; Le Christ philosophe et Socrate, Jésus, Bouddha. Il a aussi écrit une pièce de théâtre - Bonté divine ! - et plusieurs romans dont La Promesse de l'ange (avec Violette Cabesos) et L'Oracle della Luna, qui ont connu un succès international.
Bruno Latour a souhaité revisiter ses cinquante années de recherches au cours d'un entretien en deux parties avec le grand reporter Nicolas Truong. C'est pour le philosophe l'occasion de reprendre et poursuivre les éléments les plus importants de sa pensée sur notre nouvelle condition terrestre. Il déploie ses réflexions à partir de cette conviction : si l'homme tient à sa survie en tant qu'espèce, il lui faut apprendre à s'émanciper des grands paradigmes qui le guident depuis les Lumières. Un plaidoyer pour la philosophie envisagée comme une tentative magnifique et impossible d'embrasser la totalité.
Une coédition avec Arte éditions.
L'oeuvre-monde du plus extraordinaire des auteurs français réunie pour la première fois dans une édition précise, annotée, accessible à tous : le livre indispensable pour célébrer le 400e anniversaire de la naissance de Pascal.Pascal fut mathématicien, physicien, ingénieur, entrepreneur, polémiste, moraliste. À travers ses
Pensées, inachevées et inclassables, il inventa une forme qui fait dialoguer science, observation de l'homme, théologie, démonstration de la vérité du christianisme et poésie.
Héritier d'une vision de l'humanité forgée par saint Augustin, il ne cesse de mettre en regard grandeur et misère de la créature. Esprit entre tous rationnel, il connut une foi brûlante en Dieu et a exhorté sans répit à l'amour et à la joie. Il sut exprimer comme nul autre l'inquiétude de l'homme face au monde nouveau que dessine la science moderne. Maître d'un Verbe frémissant, Pascal est visionnaire, qu'il scrute les coeurs, les nombres ou l'espace.
Depuis soixante ans, la recherche a renouvelé la connaissance de cette oeuvre inclassable, à commencer par les
Pensées, révélant en Pascal un penseur de la dualité, un défenseur résolu de la créature dans ses contradictions. L'édition de Pierre Lyraud et Laurence Plazenet est la première à proposer l'ensemble de cette oeuvre-monde à la lueur de ces acquis.
Entre grands textes devenus autant de monuments littéraires et écrits plus fragmentaires, ce volume substitue à la vision d'un Pascal magnifiquement triste celle d'un écrivain de la jubilation. Plus que jamais nécessaire dans son exigence de vérité et sa quête d'un savoir universel.
Au cours d'une vie, nous faisons l'amour des milliers de fois.Et si nous prenions le temps de réfléchir à nos gestes et à nos habitudes, pour donner à ces moments davantage d'intensité ?Voilà la proposition d'Alexandre Lacroix, qui explore ici la sexualité d'aujourd'hui, telle qu'elle se pratique à notre époque où la pornographie est massivement diffusée et où le plaisir se consomme comme le reste.
L'auteur procède par courts chapitres, portant chacun sur une facette ou un moment de la relation sexuelle : préliminaires, rythme, changements de position, conversations, domination, orgasme... Alexandre Lacroix n'élude aucun sujet, mais les traite tous en philosophe, prenant soin d'éclairer ce qui nous détermine et nous entrave pour nous mettre sur la voie d'un acte amoureux authentiquement accompli.
Texte intégral révisé suivi d'une biographie de Simone Weil. En 1934, après avoir achevé la rédaction de "Réflexions sur les causes de la liberté et de l'oppression sociale", Simone Weil, à l'époque professeur agrégée de philosophie et militante syndicale et politique (plus anarchiste que marxiste), décide de prendre un congé de l'éducation pour "études personnelles". Dans le cadre de sa réflexion, elle porte en effet son attention sur les conditions de vie, de travail et de développement des ouvriers et souhaite faire l'expérience directe de l'usine. Elle s'engage d'abord comme manoeuvre à l'usine Alsthom, puis devient fraiseuse chez Renault. C'est de cette expérience vécue de deux années (1934-1935) qu'elle rend compte dans "La Condition ouvrière". L'ouvrage est composé de son "Journal d'usine", où elle consigne au jour le jour ses observations, son travail, ses rencontres, ses horaires, ses gains, ses souffrances morales et physiques, et d'un riche ensemble de textes et de lettres où elle dégage la philosophie et la morale de cette expérience. "La Condition ouvrière" est un document brut, sans lyrisme ni sentimentalité, où s'affirme la soif d'attention au présent et la position éthique fondamentale de Simone Weil, celle d'être toujours du côté des opprimés.
Les risques écologiques et politiques actuels expliquent le climat d'anxiété dans lequel nous vivons. Tout en soulignant la dynamique destructrice du désespoir, Corine Pelluchon montre que la confrontation à la possibilité d'un effondrement de notre civilisation est l'occasion d'un changement ouvrant un horizon d'espérance. Cela suppose de comprendre que l'espérance n'a rien à voir avec l'optimisme qui masque la gravité de la situation et qu'elle se distingue aussi de l'espoir qui exprime le souhait de voir ses désirs personnels se réaliser. Opposée au déni, l'espérance implique l'épreuve du négatif. Elle est la traversée de l'impossible.
Le Discours de la méthode, publié en 1637, est le premier texte philosophique écrit par René Descartes et le premier ouvrage qui traite du sujet en langue française (par opposition à la tradition scientifique de l'époque de rédiger en latin).
" Montre-moi comment tu marches, je te dirai comment tu penses ! " En 27 récits allègres et virtuoses, Roger-Pol Droit dessine autour de la marche une petite histoire de la philosophie. Une randonnée littéraire à la fois inattendue et accessible à tous, sur ce que marcher veut dire.
Il suffit de déambuler avec les philosophes en compagnie de Roger-Pol Droit ; de la Grèce antique à nos jours, de Copenhague au Tibet ; pour comprendre à quel point marcher définit notre humanité. Et pour saisir comment marcher, parler et penser ne forment qu'un seul et même mouvement : être sur le point de tomber, se rattraper et recommencer sans fin.
Aristote arpentant le gymnase du lycée avec ses disciples, Kant faisant sa promenade quotidienne dans Knigsberg, Rousseau traversant la France à pied, Nietzsche cheminant sur les crêtes de Sils-Maria... chacun connaît ces silhouettes de philosophes en mouvement. Mais bien d'autres sont à découvrir qui, en changeant de continent ou de langue, ont élaboré leur pensée en marchant.
Le 9 mars 1762, le protestant Jean Calas est roué de coups sur la place publique de Toulouse, puis exécuté. Il est accusé sans preuves d'avoir tué son fils qui s'était converti au catholicisme. Il nie et clame son innocence jusqu'à son dernier souffle, sans être entendu. Mais bientôt, l'affaire gagne la capitale... Indigné, Voltaire s'empare de cette injustice. Devant l'incohérence du procès, il demande la réhabilitation du père Calas.
Dénonciation du fanatisme et de la superstition, ce traité publié en 1763 est un vibrant appel à la tolérance et à la liberté de pensée, plus que jamais d'actualité.
La théorie décoloniale constitue l'un des discours phares de notre temps. Loin des imprécisions dont elle fait souvent l'objet, cet ouvrage, première synthèse en français sur son origine latino-américaine, offre une généalogie et une cartographie d'un continent de pensée méconnu en Europe. Mêlant récits historiques, portraits de théoriciens (dont Gloria Anzaldúa, Arturo Escobar ou Aníbal Quijano), extraits d'oeuvres non encore traduites, explications de concepts clés, ce livre offre une introduction claire, informée et stimulante des apports d'un des courants les plus féconds de la théorie critique contemporaine.
La conquête de l'Amérique, scène inaugurale de la modernité capitaliste, fut aussi l'acte de naissance de nouveaux rapports coloniaux de domination qui ont modelé une hiérarchie planétaire des peuples selon des critères raciaux, sexuels, épistémiques, spirituels, linguistiques et esthétiques. Or cette colonialité du pouvoir n'a pas été enterrée par les décolonisations. Si l'on veut en sortir, il faut (re)connaître les expériences vécues par celles et ceux qui ont résisté à l'imposition de ces régimes, les savoirs produits par les sujets marqués par la blessure coloniale, et tenter de discerner, dans ces fragiles " nouveaux mondes ", l'horizon d'un dépassement de la colonialité.
" D'où tu parles ? " : l'interjection bien connue des amphis de 1968 se trouve ici prise au sérieux, comme une invitation à dire non un état ou une situation, et moins encore un bilan, mais une trajectoire, une dynamique. Forte d'une œuvre philosophique qui déploie les enjeux de la pensée féministe, Geneviève Fraisse relie ses différents points d'articulation – la redécouverte des révolutionnaires de 1848, les rapports femmes/raison, l'historicité des sexes, les notions de " genre ", de " consentement " ou d'" habeas corpus " – et ses résonances biographiques ou implications pratiques, avec le MLF d'abord et jusqu'au Parlement européen. Elle met ainsi en relief une conception de la recherche visant, loin des solutions toutes faites, à " augmenter le problème ".
À quelles conditions l'écologie, au lieu d'être un ensemble de mouvements parmi d'autres, pourrait-elle organiser la politique autour d'elle ? Peut-elle aspirer à définir l'horizon politique comme l'ont fait, à d'autres périodes, le libéralisme, puis les socialismes, le néolibéralisme et enfin, plus récemment, les partis illibéraux ou néofascistes dont l'ascendant ne cesse de croître ? Peut-elle apprendre de l'histoire sociale comment émergent les nouveaux mouvements politiques et comment ils gagnent la lutte pour les idées, bien avant de pouvoir traduire leurs avancées dans des partis et des élections ?
Partant de l'état de nature, Rousseau détaille l'enchaînement des circonstances qui conduisit le genre humain à s'éloigner de sa condition originelle pour aboutir à l'inégalité sociale. Il fait des rapports de dépendance l'origine des inégalités entre les hommes et mène une réflexion sur les fondements de la société humaine.
Réponse à un sujet de l'Académie de Dijon, ce texte, publié en 1755, inspira à Voltaire une « envie de marcher à quatre pattes »... et vaudra à son auteur une condamnation de l'Église.
Gorgias
Platon (traduction Victor Cousin)
Cet ouvrage a fait l'objet d'un véritable travail en vue d'une édition numérique. Un travail typographique le rend facile et agréable à lire.
Gorgias est un dialogue écrit par Platon. Il a pour sous-titre « De la rhétorique », mais il ne s'agit pas d'un traité sur l'art d'écrire, parler ou composer un discours : il s'agit d'examiner la valeur politique et morale de la rhétorique. Deux thèses s'affrontent donc : celle de Gorgias, sophiste qui enseigne la rhétorique et considère que « l'art de bien parler » est le meilleur de tous les arts exercés par l'homme, contre celle de Socrate, qui dénonce la rhétorique comme un art du mensonge.
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Peut-on continuer à faire de la politique comme si de rien n'était, comme si tout n'était pas en train de s'effondrer autour de nous ? Dans ce court texte politique, Bruno Latour propose de nouveaux repères, matérialistes, enfin vraiment matérialistes, à tous ceux qui veulent échapper aux ruines de nos anciens modes de pensée.
Cet essai voudrait relier trois phénomènes que les commentateurs ont déjà repérés mais dont ils ne voient pas toujours le lien -; et par conséquent dont ils ne voient pas l'immense énergie politique qu'on pourrait tirer de leur rapprochement.
D'abord la " dérégulation " qui va donner au mot de " globalisation " un sens de plus en plus péjoratif ; ensuite, l'explosion de plus en plus vertigineuse des inégalités ; enfin, l'entreprise systématique pour nier l'existence de la mutation climatique.
L'hypothèse est qu'on ne comprend rien aux positions politiques depuis cinquante ans, si l'on ne donne pas une place centrale à la question du climat et à sa dénégation. Tout se passe en effet comme si une partie importante des classes dirigeantes était arrivée à la conclusion qu'il n'y aurait plus assez de place sur terre pour elles et pour le reste de ses habitants. C'est ce qui expliquerait l'explosion des inégalités, l'étendue des dérégulations, la critique de la mondialisation, et, surtout, le désir panique de revenir aux anciennes protections de l'État national.
Pour contrer une telle politique, il va falloir
atterrir quelque part. D'où l'importance de savoir
comment s'orienter. Et donc dessiner quelque chose comme une
carte des positions imposées par ce nouveau paysage au sein duquel se redéfinissent non seulement les
affects de la vie publique mais aussi ses
enjeux.
Des vertus, on ne parle plus guère. Cela ne signifie pas que nous n'en ayons plus besoin, ni ne nous autorise à y renoncer. Mieux vaut enseigner les vertus, disait Spinoza, que condamner les vices : mieux vaut la joie que la tristesse, mieux vaut l'admiration que le mépris, mieux vaut l'exemple que la honte. De la politesse à l'amour, dix-huit chapitres sur les vertus, celles qui nous manquent parfois, celles qui nous éclairent. Il ne s'agit pas de donner des leçons de morale, mais d'aider chacun à devenir son propre maître et son unique juge. Il n'y a pas de bien en soi : le bien n'existe pas, il est à faire et c'est ce qu'on appelle les vertus.
Un échange spirituel et intellectuel de haut niveau entre deux hommes que tout oppose apparemment sur le sujet.
Qui aurait pu penser que l'antisémitisme puisse aujourd'hui relever la tête ? Sous couvert de défendre de nouveaux damnés de la terre, une certaine gauche passée à l'ennemi réactive l'antique théorie du bouc émissaire et désigne les Juifs et Israël comme les causes de toute négativité. Un rabbin et un philosophe se proposent de penser, l'un à partir de son judaïsme, l'autre de sa chrétienté sans Dieu, ce qu'il en est de Dieu, de son existence ou non, de sa responsabilité ou non dans le mal, mais surtout la nécessité de l'herméneutique juive et de la symbolique chrétienne pour fonder et conduire un dialogue, qui semble devenir la chose du monde la moins partagée.
M.O.
Si " l'antisémitisme renaît de ses cendres - pardon !, de nos cendres " (Herbert Pagani), c'est peut-être en raison de l'assignation identitaire qui gagne. En eff et, pourquoi les Juifs, éternelles victimes expiatoires, échapperaient-ils à cette tentation mortifère de réduire l'autre à l'idée souvent fantasmée que l'on se fait de lui ? Là n'est pas le moindre des paradoxes d'un monde d'hypercommunication où l'on ne dialogue qu'avec celui qui nous ressemble. Pouvait-on imaginer un fossé plus large que celui qui sépare un croyant d'un athée, dépositaires de traditions de pensée si diff érentes ? Contre toute attente, un authentique échange s'est établi entre eux et s'est progressivement tissé autour d'un objet de questionnement, Dieu, qui semblait les vouer à ne jamais se rencontrer.
M.A.
"Les Essais, Livre Un" est une oeuvre philosophique de Michel de Montaigne à laquelle il travailla de 1571 jusqu'à sa mort en 1592. C'est l'une des oeuvres les plus influentes de la culture française et occidentale ; c'est aussi le choix de lecture de François Mitterrand en 1981 pour symboliser sa présidence. Les Essais traitent de la société, de la vie, de la mort, de l'éducation, des coutumes, du bonheur, de l'amitié...Véritable fourre-tout philosophique plus que métaphysique, si les Essais commencent comme un ouvrage à la Sénèque, s'appuyant sur une tradition stoïcienne, s'inspirant de Plutarque, s'acquittant de sa dette humaine et intellectuelle vis-à-vis de La Boétie, l'oeuvre, au fil des livres et des années, des ajouts, des réécritures, se transforme en une formidable introspection de l'auteur, qu'il dévoile au public du Seizième siècle. Commencé comme un ouvrage classique et un peu distancié, les Essais devient une oeuvre personnelle et révolutionnaire. Notre édition est unique : elle inclut l'édition de Bordeaux, celle de référence, écrite en français du Seizième siècle, et une édition en français moderne inédite, qui modernise l'orthographe, traduit les mots devenus incompréhensibles, mais, contrairement à d'autres versions modernes, respecte le rythme de la phrase de Montaigne. On passe aisément de la version de Bordeaux à la version moderne, adaptée et traduite par Les Editions de Londres grâce à notre navigation paragraphe par paragraphe. Découvrez cet inédit numérique unique, découvrez le premier livre des Essais, qui n'a jamais été aussi accessible, et autant d'actualité.
LA DOCTRINE DU BUT DE LA VIE. - J'ai beau regarder les hommes, soit avec un regard bienveillant, soit avec le mauvais oeil, je les trouve toujours occupés, tous et chacun en particulier, à une même tâche : à faire ce qui est utile à la conservation de l'espèce humaine. Et ce n'est certes pas à cause d'un sentiment d'amour pour cette espèce, mais simplement puisque, en eux, rien n'est plus ancien, plus fort, plus inexorable, plus invincible que cet instinct, - puisque cet instinct est précisément l'essence de notre espèce et de notre troupeau.
Fruit d'une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.
"Ce texte reprend et réélabore de nombreuses remarques sur la décroissance: il s'efforce de les présenter de façon synthétique sous une forme unifiée et cohérente centrée sur la tension entre le défi
d'une pédagogie visant à l'émancipation de la religion économique et les institutions faites pour promouvoir le culte de la croissance tout particulièrement dans la formation scolaire." Serge Latouche