« Je viens des hauteurs que nul oiseau n'a jamais atteintes ».
Génie ou folie ? Ecce Homo est l'autobiographie philosophique de Nietzsche, son dernier ouvrage avant qu'il ne sombre dans la démence.
Il y défend, avec une verve exceptionnelle, l'originalité de son oeuvre et se construit sa propre légende.
Traduit de l'allemand par Henri Albert
« Que la femme, exténuée par l'amour, éprouve le plaisir jusqu'au plus profond d'elle-même, et qu'il y ait jouissance égale pour elle et son amant. »
Trouver les endroits les plus propices à la rencontre, faire durer le désir ou encore feindre la passion : outre un tableau des moeurs de la Rome antique, Ovide bâtit dans son Art d'aimer une stratégie de conquête qui ravira amants éconduits et galants fougueux.
Un manuel indispensable pour triompher et jouir de l'amour.
Traduit du latin par Joël Gayraud
Alors que les Lumières connaissent leur apogée au XVIIIe siècle, les premières critiques commencent à affleurer sous le règne finissant du despote éclairé Frédéric II de Prusse. À la question « Qu'est-ce que les Lumières ? » à l'origine de la controverse, les philosophes Emmanuel Kant et Moses Mendelssohn proposent chacun une réponse en 1784.
Cinq ans avant la Révolution française, ces deux manifestes, respectivement intitulés : « Réponse à la question : qu'est-ce que les Lumières ? » et « Sur la question : que signifie aufklären ? », dressent le bilan des Lumières.
Selon une opinion répandue, l'art nous détournerait de la réalité. Les oeuvres d'art seraient autant d'échappatoires commodes, de modes d'évasion privilégiés d'un quotidien étouffant. Mais que le monde créé par l'artiste soit le produit de son imagination, cela suffit-il pour en conclure qu'il se réduit à l'expression d'un point de vue purement individuel, nécessairement subjectif, capricieux et fantasque ? Dans « Du génie », tiré du Monde comme volonté et comme représentation, Arthur Schopenhauer (1788-1860) montre, bien au contraire, que quand l'artiste accompli nous « prête ses yeux pour regarder le monde », il nous offre l'opportunité de le voir enfin tel qu'il est. Car, « dans le particulier voir toujours le général, voilà le trait caractéristique du génie ». Dès lors, si l'art nous détourne de la réalité, c'est seulement d'une réalité superficielle et étriquée, que faussent les exigences de nos besoins et notre recherche utilitaire. Le monde pourtant ne saurait s'y réduire. L'art du génie est ainsi le véritable parent de la philosophie : il ouvre à un dévoilement plus large et plus juste, de nous-mêmes comme de ce qui nous entoure.
Alors que le capitalisme néolibéral multiplie ses ravages (crises économique, écologique, alimentaire...) et que la vie, soumise au travail abstrait, apparaît toujours plus fragmentée, privée de sens, toute critique radicale du monde existant a disparu.
Face au marxisme - et avec lui à tous les restes de la gauche - qui réduit la pensée de Marx à une théorie apologétique du capitalisme interventionniste d'État, Moishe Postone débarrasse les concepts de Marx du ballast marxiste et réélabore une théorie critique qui s'attaque à l'essence même du capitalisme : la forme de travail spécifique à cette formation sociale.
Le travail sous le capitalisme n'est pas une activité extérieure au capitalisme, et donc à libérer ; il est le fondement du capitalisme, et donc à abolir. Les marxistes de tout poil dénonceront comme abusive une telle lecture de Marx, et les divers marxologues y trouveront matière à faire vivre un peu leur spécialité sans emploi. Mais ce qui jugera vraiment le livre de Postone, ce sera s'il fournit, ou non, la base d'une critique du capitalisme adéquate à notre époque.
Né au Canada en 1942, Moishe Postone est professeur au département d'Histoire et d'Études juives de l'université de Chicago. Il a publié Temps, travail et domination sociale en 1993. En plus de la présente version française, ce livre a été traduit en allemand et en espagnol. Un recueil de trois textes de Postone est paru aux Editions de L'Aube en 2003 sous le titre Marx est-il devenu muet ?.
Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Olivier Galtier et Luc Mercier.
Lorsque Kant publie en 1795 son Projet de paix perpétuelle, l'Europe sort à peine, et très provisoirement, d'un cycle guerrier de plusieurs années. Il y a un courage certain, pour un sujet du roi de Prusse, à réprouver publiquement le bellicisme des grandes puissances.
La paix est tout, aux yeux de Kant, sauf une chimère. En se livrant à une critique de la guerre sur le plan des principes, Kant dénonce son caractère illégitime et développe une métaphysique du droit. L'état de droit devra supplanter l'état de nature, fait de la violence et des conflits des hommes.