Comment faire de notre passé une force d'avenir ?Enfance, éducation, souvenirs heureux ou traumatiques : notre passé ne passe pas. Il est toujours présent.
Il nous appartient alors d'établir une relation apaisée et féconde avec notre mémoire. Celle-ci n'est pas, comme on le pense souvent, un stock de données. Les neurosciences nous apprennent, au contraire, que la mémoire est dynamique, mouvante. Nos souvenirs ne sont pas figés, ils s'apparentent à une partition à interpréter.
Notre rapport au passé doit être repensé. En convoquant sciences cognitives, nouvelles thérapies, sagesses antiques et classiques de la philosophie, de la littérature ou du cinéma, Charles Pépin nous montre que nous pouvons entretenir un rapport libre, créatif, avec notre héritage.
Notre bonheur dépend de notre capacité à bien vivre avec notre passé. Cet essai lumineux nous donne les clés pour y parvenir.
Comment se forment les sociétés ? Qu'est-ce qui détermine une organisation sociale juste ? Comment concilier les intérêts de chacun et l'intérêt général ?
Rousseau recourt à l'hypothèse d'un état de nature pour tenter de répondre à ces interrogations fondamentales : une société naît toujours d'un pacte social, contracté par tous avec tous, par lequel chacun renonce à sa liberté naturelle pour gagner une liberté civile. Ce contrat social a pour principe fondateur la souveraineté du peuple.
Paru en 1762, Du contrat social est un texte essentiel de la philosophie politique ; les questions qu'il soulève résonnent encore aujourd'hui.
Albert Camus pensait qu'elle était « le plus grand esprit de notre temps ». Voici rassemblés pour la première fois en un seul volume de poche une quinzaine de textes célèbres ou moins connus de Simone Weil (1909-1943) qui couvrent les trois grands espaces où elle déploya sa réflexion : l'oppression et la liberté, le monde du travail, la beauté de la religion, et qui, tous, aident à vivre malgré « la crainte des grandes catastrophes collectives ».
Désarroi de notre temps.¬- Réflexions sur les causes de la liberté et de l'oppression sociale.- Étude pour une déclaration des obligations envers l'être humain.- Les besoins de l'âme.- Méditation sur l'obéissance et la liberté.- Note sur la suppression générale des partis politiques.- La vie et la grève des ouvrières métallos.- La rationalisation.- La condition ouvrière.- Expérience de la vie d'usine.- « Le sentiment que je ne possède aucun droit ».- À propos du syndicalisme « unique, apolitique, obligatoire ».- Condition première d'un travail non servile.- « Je t'enseignerai des choses dont tu ne te doutes pas ».- L'amour de dieu et le malheur.- Théorie des sacrements.- Pensées sans ordre concernant l'amour de dieu.
Tirant les leçons de la sagesse universelle et nous faisant part de sa propre expérience, Frédéric Lenoir nous donne les clés qui nous aident à vivre, dans son livre le plus personnel.
" De tous mes livres de philosophie et de spiritualité, celui-ci est certainement le plus accessible, mais sans doute aussi le plus utile. Car ce n'est pas un savoir théorique que je cherche à transmettre, mais une connaissance pratique, la plus essentielle qui soit : comment mener une vie bonne, heureuse, en harmonie avec soi-même et avec les autres.Ce que je dis ici avec des mots simples et des exemples concrets, comme au cours d'une conversation avec un ami, est le fruit de trente années de recherches et d'expériences. Mon témoignage personnel importerait peu s'il n'était éclairé par la pensée des philosophes et des sages de l'humanité qui ont marqué ma vie : le Bouddha, Confucius, Socrate, Aristote, Épicure, Épictète, Jésus, Montaigne, Spinoza, Schopenhauer, Lévinas parmi d'autres. Exister est un fait, vivre est un art. Toutle chemin de la vie, c'est passer de l'ignorance à la connaissance, dela peur à l'amour. " Frédéric LenoirFrédéric Lenoir est philosophe et écrivain. Il est notamment l'auteur de La Rencontre du bouddhisme et de l'Occident ; Le Christ philosophe et Socrate, Jésus, Bouddha. Il a aussi écrit une pièce de théâtre - Bonté divine ! - et plusieurs romans dont La Promesse de l'ange (avec Violette Cabesos) et L'Oracle della Luna, qui ont connu un succès international.
« Mais, continuai-je, qu'entends-tu par amis ? Ceux qui nous paraissent gens de bien, ou ceux qui le sont, quand même ils ne nous paraîtraient pas tels ? Je te demande la même chose des ennemis.
Il me paraît naturel d'aimer ceux qu'on croit gens de bien et de haïr ceux qu'on croit méchants. »
Platon
Dominer le monde, exploiter ses ressources, en planifier le cours... Le projet culturel de notre modernité semble parvenu à son point d'aboutissement : la science, la technique, l'économie, l'organisation sociale et politique ont rendu les êtres et les choses disponibles de manière permanente et illimitée.
Mais alors que toutes les expériences et les richesses potentielles de l'existence gisent à notre portée, elles se dérobent soudain à nous. Le monde se referme mystérieusement ; il devient illisible et muet. Le désastre écologique montre que la conquête de notre environnement façonne un milieu hostile. Le surgissement de crises erratiques révèle l'inanité d'une volonté de contrôle débouchant sur un chaos généralisé. Et, à mesure que les promesses d'épanouissement se muent en injonctions de réussite et nos désirs en cycles infinis de frustrations, la maîtrise de nos propres vies nous échappe.
S'il en est ainsi, suggère Hartmut Rosa, c'est que le fait de disposer à notre guise de la nature, des personnes et de la beauté qui nous entourent nous prive de toute résonance avec elles. Telle est la contradiction fondamentale dans laquelle nous nous débattons. Pour la résoudre, cet essai ne nous engage pas à nous réfugier dans une posture contemplative, mais à questionner notre relation au monde.
Un banquet est donné en l'honneur du poète Agathon, chacun des convives va prononcer un discours en hommage à Eros, dieu de l'amour.
Un texte dialectique d'une beauté stylistique incroyable, qui nous plonge dans un autre monde (celui où les esclaves servent à boire et à manger), une autre culture (où l'amour homosexuel n'est pas tabou), une autre mentalité (où Socrate est défini comme celui qui est le seul capable de philosopher après avoir si bu), enfin une autre philosophie (ou l'Amour comme l'idée du Beau, du Bien et du Vrai) : tout le charme de l'ère antique est contenu dans ce chef-d'oeuvre de la littérature philosophique.
D'après une traduction de Victor Cousin, fidèle au texte grec.
Une édition de référence en appui avec Monsieur le professeur de philosophie Jean Baillat, qui intègre une découpe par chapitre du texte de Platon suivant plusieurs séquences essentielles : INTRODUCTION AU BANQUET I ; ; II ; III ; IV - Le discours de Phèdre V - Le discours de Pausanias VI - Le discours d'Eryximaque VII - Le discours d'Aristophane VIII - Le discours d'Agathon IX - LE DISCOURS DE SOCRATE X. Introduction méthodique ; XI. Nature de l'amour ; XII. Dialogue avec Diotime ; XIII. L'origine de l'amour ; XIV. L'Amour comme désir d'immortalité ; XV. L'initiation PARFAITE - Discours d'Alcibiade XVI. L'arrivée d'Alcibiade ; XVII. Éloge de Socrate - CONCLUSION XIII
Nouv. éd. entièrement revue et corrigée.
Format professionnel © Ink Book édition.
Les morts peuvent faire agir les vivants, mobiliser ceux qui restent autour de questions qui touchent à la vie collective, à l'érosion des liens sociaux, à des événements qui les dépassent ou dont l'ampleur ou la violence pourrait les détruire, annihiler ce à quoi ils sont attachés. Les morts peuvent aider les vivants à transformer le monde. Dans ce livre, Vinciane Despret nous raconte cinq histoires où des morts proches ou éloignés dans le temps ont obligé les vivants à leur donner une nouvelle place. Ces morts " insistent " parce qu'il y a eu quelque chose d'injuste dans le sort qui a été le leur : victimes de violence, commandos d'Afrique et de Provence, sacrifiés politiques à la raison du plus fort... Ceux qui restent ont décidé de répondre à cette insistance en commandant une oeuvre grâce à un protocole politique et artistique nommé le programme des Nouveaux Commanditaires. Ce protocole consiste à choisir un artiste et à décider en commun d'une oeuvre. Il va transformer en profondeur les commanditaires.
Cela n'a rien à voir avec le deuil dans sa forme autoritaire (quand les théories psychologiques enjoignent à l'oubli). C'est avec la vie, celle qui n'est plus mais qui est encore d'une autre manière, celle qui résiste à son effacement, que ce faire avec provoque une étonnante série de métamorphoses.
Le Discours de la méthode est écrit quatre ans après le procès de Galilée, précurseur d'une «écriture mathématique de l'Univers». Contre la scolastique, spéculative et frein à l'esprit critique, et le scepticisme, qui renonce à toute vérité, Descartes développe une philosophie du doute pour établir avec certitude ses connaissances. Cheminement raisonné à travers les sciences, la morale, mais aussi l'existence de Dieu et l'anatomie, ce discours le mène surtout et avant tout à fonder l'existence d'un sujet.
Paru en 1637, ce texte est à l'origine de la réputation de «cartésiens» des Français!
D'où provient notre modèle conjugal ? Pourquoi est-il en crise ? Comment vivre en famille quand les histoires d'amour durent de moins en moins longtemps ? Qu'attend-on des parents d'aujourd'hui ? Où en sont nos scénarios sexuels ? Comment se dépatouiller avec la monogamie, les modes de garde des enfants, le chéquier du compte commun ?
Dans cet ouvrage inspiré du podcast « Vivons heureux avant la fin du monde », produit par ARTE Radio, Delphine Saltel mêle le récit de soi aux rencontres avec des anonymes, des penseurs-ses et des activistes. Tirant des traits d'union entre nos difficultés intimes et l'éclairage des sciences humaines, elle livre un essai tonique, informé et incarné qui repolitise la grande aventure du couple.
Avec l'éclairage des sociologues Eva Illouz, Irène Théry, Céline Bessière, Claude Martin, du philosophe Pierre Zaoui, de l'historienne bibia Pavard ou de la psychologue Isabelle Roskam.
Une révolution dans la pensée, le nouvel essai de Jean François Billeter, parachève la série de ceux qu'il a publiés aux éditions Allia depuis quelques années. Il comporte trois parties : "I. Un nouveau paradigme", "II. Pascal et la connaissance du sujet", "III. La suite de l'histoire".
En voici le début : "Depuis des décennies, je lis les auteurs qui décrivent la catastrophe en cours et concluent invariablement que, pour qu'elle ne nous emporte pas, il nous faudrait un projet de société, disent les uns, ou de civilisation, disent les autres, mais aucun ne dit ce que ce projet pourrait être. Il ne suffit pas que nous sachions ce dont nous ne voulons pas, me suis-je souvent dit ; il faut que nous sachions ce que nous voulons."
Après avoir été professeur d'études chinoises à Genève, Jean François Billeter a quitté l'Université pour se consacrer à ses propres travaux. Dans ses études sur certains textes remarquables de Tchouang-tseu et sur l'art chinois de l'écriture, il allie la plus grande rigueur sinologique au souci constant de se faire comprendre des lecteurs non sinologues. Il y parvient par la clarté de l'expression et par la richesse des références à l'héritage occidental, ou simplement à l'expérience commune.
En 1934, après avoir achevé la rédaction de "Réflexions sur les causes de la liberté et de l'oppression sociale", Simone Weil, à l'époque professeur agrégée de philosophie et militante syndicale et politique (plus anarchiste que marxiste), décide de prendre un congé de l'éducation pour «études personnelles». Dans le cadre de sa réflexion, elle porte en effet son attention sur les conditions de vie, de travail et de développement des ouvriers et souhaite faire l'expérience directe de l'usine. Elle s'engage d'abord comme manoeuvre à l'usine Alsthom, puis devient fraiseuse chez Renault. C'est de cette expérience vécue de deux années (1934-1935) qu'elle rend compte dans "La Condition ouvrière". L'ouvrage est composé de son «Journal d'usine», où elle consigne au jour le jour ses observations, son travail, ses rencontres, ses horaires, ses gains, ses souffrances morales et physiques, et d'un riche ensemble de textes et de lettres où elle dégage la philosophie et la morale de cette expérience. "La Condition ouvrière" est un document brut, sans lyrisme ni sentimentalité, où s'affirme la soif d'attention au présent et la position éthique fondamentale de Simone Weil, celle d'être toujours du côté des opprimés.
Au cours d'une vie, nous faisons l'amour des milliers de fois.Et si nous prenions le temps de réfléchir à nos gestes et à nos habitudes, pour donner à ces moments davantage d'intensité ?Voilà la proposition d'Alexandre Lacroix, qui explore ici la sexualité d'aujourd'hui, telle qu'elle se pratique à notre époque où la pornographie est massivement diffusée et où le plaisir se consomme comme le reste.
L'auteur procède par courts chapitres, portant chacun sur une facette ou un moment de la relation sexuelle : préliminaires, rythme, changements de position, conversations, domination, orgasme... Alexandre Lacroix n'élude aucun sujet, mais les traite tous en philosophe, prenant soin d'éclairer ce qui nous détermine et nous entrave pour nous mettre sur la voie d'un acte amoureux authentiquement accompli.
Des vertus, on ne parle plus guère. Cela ne signifie pas que nous n'en ayons plus besoin, ni ne nous autorise à y renoncer. Mieux vaut enseigner les vertus, disait Spinoza, que condamner les vices : mieux vaut la joie que la tristesse, mieux vaut l'admiration que le mépris, mieux vaut l'exemple que la honte. De la politesse à l'amour, dix-huit chapitres sur les vertus, celles qui nous manquent parfois, celles qui nous éclairent. Il ne s'agit pas de donner des leçons de morale, mais d'aider chacun à devenir son propre maître et son unique juge. Il n'y a pas de bien en soi : le bien n'existe pas, il est à faire et c'est ce qu'on appelle les vertus.
Depuis une dizaine d'années, on constate un engouement massif pour l'ésotérisme. Dans un monde bouleversé, on trouverait des réponses en décryptant les oracles ; on se reconnecterait au pouvoir de la nature en s'initiant à la sorcellerie ; etc. Mais que se cache-t-il derrière ces nouvelles croyances ?
Déjà auteur du très remarqué Contre le développement personnel, Thierry Jobard analyse ici cette nouvelle mode de l'ésotérisme. Car, au-delà de la dimension ludique invoquée par les professionnels du secteur, ne faut-il pas y croire un minimum pour y adhérer ? Et que cela veut-il dire de notre rapport à la science, à la connaissance et à la vérité ? Est-ce que ces nouvelles croyances ne représentent pas un terrain fertile pour le complotisme, le sectarisme ou d'autres dérives ?
Né en 1973, Thierry Jobard est responsable du rayon sciences humaines d'une grande librairie à Strasbourg, ce qui le met dans une position particulièrement privilégiée pour observer la croissance vertigineuse des livres consacrés au développement personnel ou a l'ésotérisme.
Bruno Latour a souhaité revisiter ses cinquante années de recherches au cours d'un entretien en deux parties avec le grand reporter Nicolas Truong. C'est pour le philosophe l'occasion de reprendre et poursuivre les éléments les plus importants de sa pensée sur notre nouvelle condition terrestre. Il déploie ses réflexions à partir de cette conviction : si l'homme tient à sa survie en tant qu'espèce, il lui faut apprendre à s'émanciper des grands paradigmes qui le guident depuis les Lumières. Un plaidoyer pour la philosophie envisagée comme une tentative magnifique et impossible d'embrasser la totalité.
Une coédition avec Arte éditions.
L'oeuvre-monde du plus extraordinaire des auteurs français réunie pour la première fois dans une édition précise, annotée, accessible à tous : le livre indispensable pour célébrer le 400e anniversaire de la naissance de Pascal.Pascal fut mathématicien, physicien, ingénieur, entrepreneur, polémiste, moraliste. À travers ses
Pensées, inachevées et inclassables, il inventa une forme qui fait dialoguer science, observation de l'homme, théologie, démonstration de la vérité du christianisme et poésie.
Héritier d'une vision de l'humanité forgée par saint Augustin, il ne cesse de mettre en regard grandeur et misère de la créature. Esprit entre tous rationnel, il connut une foi brûlante en Dieu et a exhorté sans répit à l'amour et à la joie. Il sut exprimer comme nul autre l'inquiétude de l'homme face au monde nouveau que dessine la science moderne. Maître d'un Verbe frémissant, Pascal est visionnaire, qu'il scrute les coeurs, les nombres ou l'espace.
Depuis soixante ans, la recherche a renouvelé la connaissance de cette oeuvre inclassable, à commencer par les
Pensées, révélant en Pascal un penseur de la dualité, un défenseur résolu de la créature dans ses contradictions. L'édition de Pierre Lyraud et Laurence Plazenet est la première à proposer l'ensemble de cette oeuvre-monde à la lueur de ces acquis.
Entre grands textes devenus autant de monuments littéraires et écrits plus fragmentaires, ce volume substitue à la vision d'un Pascal magnifiquement triste celle d'un écrivain de la jubilation. Plus que jamais nécessaire dans son exigence de vérité et sa quête d'un savoir universel.
Un soir de mai 1975, le philosophe Michel Foucault contempla Vénus s'élever dans le ciel étoilé au-dessus du désert des Mojaves, dans la vallée de la Mort, en Californie. Quelques heures auparavant, il avait ingéré une dose de LSD offerte par les jeunes hôtes américains qui avaient organisé pour lui ce road trip hors du commun. Ce fut une nuit d'hallucination et d'extase, qu'il décrira comme l'une des " expériences les plus importantes de [sa] vie ", ayant bouleversé son existence et son oeuvre.
Cet épisode, rapporté par certains biographes, a longtemps été sujet à caution, considéré comme tenant davantage de la légende que de la réalité. C'était avant que ne soit redécouverte plus de quarante ans plus tard une archive étonnante : le récit détaillé de cette aventure, consigné à l'époque par Simeon Wade, le jeune universitaire californien qui avait entraîné l'auteur de l'
Histoire de la folie dans cette expérience psychédélique.
Partant de l'état de nature, Rousseau détaille l'enchaînement des circonstances qui conduisit le genre humain à s'éloigner de sa condition originelle pour aboutir à l'inégalité sociale. Il fait des rapports de dépendance l'origine des inégalités entre les hommes et mène une réflexion sur les fondements de la société humaine.
Réponse à un sujet de l'Académie de Dijon, ce texte, publié en 1755, inspira à Voltaire une « envie de marcher à quatre pattes »... et vaudra à son auteur une condamnation de l'Église.
Peut-on continuer à faire de la politique comme si de rien n'était, comme si tout n'était pas en train de s'effondrer autour de nous ? Dans ce court texte politique, Bruno Latour propose de nouveaux repères, matérialistes, enfin vraiment matérialistes, à tous ceux qui veulent échapper aux ruines de nos anciens modes de pensée.
Cet essai voudrait relier trois phénomènes que les commentateurs ont déjà repérés mais dont ils ne voient pas toujours le lien -; et par conséquent dont ils ne voient pas l'immense énergie politique qu'on pourrait tirer de leur rapprochement.
D'abord la " dérégulation " qui va donner au mot de " globalisation " un sens de plus en plus péjoratif ; ensuite, l'explosion de plus en plus vertigineuse des inégalités ; enfin, l'entreprise systématique pour nier l'existence de la mutation climatique.
L'hypothèse est qu'on ne comprend rien aux positions politiques depuis cinquante ans, si l'on ne donne pas une place centrale à la question du climat et à sa dénégation. Tout se passe en effet comme si une partie importante des classes dirigeantes était arrivée à la conclusion qu'il n'y aurait plus assez de place sur terre pour elles et pour le reste de ses habitants. C'est ce qui expliquerait l'explosion des inégalités, l'étendue des dérégulations, la critique de la mondialisation, et, surtout, le désir panique de revenir aux anciennes protections de l'État national.
Pour contrer une telle politique, il va falloir
atterrir quelque part. D'où l'importance de savoir
comment s'orienter. Et donc dessiner quelque chose comme une
carte des positions imposées par ce nouveau paysage au sein duquel se redéfinissent non seulement les
affects de la vie publique mais aussi ses
enjeux.
"Les Essais, Livre Un" est une oeuvre philosophique de Michel de Montaigne à laquelle il travailla de 1571 jusqu'à sa mort en 1592. C'est l'une des oeuvres les plus influentes de la culture française et occidentale ; c'est aussi le choix de lecture de François Mitterrand en 1981 pour symboliser sa présidence. Les Essais traitent de la société, de la vie, de la mort, de l'éducation, des coutumes, du bonheur, de l'amitié...Véritable fourre-tout philosophique plus que métaphysique, si les Essais commencent comme un ouvrage à la Sénèque, s'appuyant sur une tradition stoïcienne, s'inspirant de Plutarque, s'acquittant de sa dette humaine et intellectuelle vis-à-vis de La Boétie, l'oeuvre, au fil des livres et des années, des ajouts, des réécritures, se transforme en une formidable introspection de l'auteur, qu'il dévoile au public du Seizième siècle. Commencé comme un ouvrage classique et un peu distancié, les Essais devient une oeuvre personnelle et révolutionnaire. Notre édition est unique : elle inclut l'édition de Bordeaux, celle de référence, écrite en français du Seizième siècle, et une édition en français moderne inédite, qui modernise l'orthographe, traduit les mots devenus incompréhensibles, mais, contrairement à d'autres versions modernes, respecte le rythme de la phrase de Montaigne. On passe aisément de la version de Bordeaux à la version moderne, adaptée et traduite par Les Editions de Londres grâce à notre navigation paragraphe par paragraphe. Découvrez cet inédit numérique unique, découvrez le premier livre des Essais, qui n'a jamais été aussi accessible, et autant d'actualité.
Gorgias
Platon (traduction Victor Cousin)
Cet ouvrage a fait l'objet d'un véritable travail en vue d'une édition numérique. Un travail typographique le rend facile et agréable à lire.
Gorgias est un dialogue écrit par Platon. Il a pour sous-titre « De la rhétorique », mais il ne s'agit pas d'un traité sur l'art d'écrire, parler ou composer un discours : il s'agit d'examiner la valeur politique et morale de la rhétorique. Deux thèses s'affrontent donc : celle de Gorgias, sophiste qui enseigne la rhétorique et considère que « l'art de bien parler » est le meilleur de tous les arts exercés par l'homme, contre celle de Socrate, qui dénonce la rhétorique comme un art du mensonge.
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Le 9 mars 1762, le protestant Jean Calas est roué de coups sur la place publique de Toulouse, puis exécuté. Il est accusé sans preuves d'avoir tué son fils qui s'était converti au catholicisme. Il nie et clame son innocence jusqu'à son dernier souffle, sans être entendu. Mais bientôt, l'affaire gagne la capitale... Indigné, Voltaire s'empare de cette injustice. Devant l'incohérence du procès, il demande la réhabilitation du père Calas.
Dénonciation du fanatisme et de la superstition, ce traité publié en 1763 est un vibrant appel à la tolérance et à la liberté de pensée, plus que jamais d'actualité.
" Montre-moi comment tu marches, je te dirai comment tu penses ! " En 27 récits allègres et virtuoses, Roger-Pol Droit dessine autour de la marche une petite histoire de la philosophie. Une randonnée littéraire à la fois inattendue et accessible à tous, sur ce que marcher veut dire.
Il suffit de déambuler avec les philosophes en compagnie de Roger-Pol Droit ; de la Grèce antique à nos jours, de Copenhague au Tibet ; pour comprendre à quel point marcher définit notre humanité. Et pour saisir comment marcher, parler et penser ne forment qu'un seul et même mouvement : être sur le point de tomber, se rattraper et recommencer sans fin.
Aristote arpentant le gymnase du lycée avec ses disciples, Kant faisant sa promenade quotidienne dans Knigsberg, Rousseau traversant la France à pied, Nietzsche cheminant sur les crêtes de Sils-Maria... chacun connaît ces silhouettes de philosophes en mouvement. Mais bien d'autres sont à découvrir qui, en changeant de continent ou de langue, ont élaboré leur pensée en marchant.