Stoïcisme
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Les Stoïciens ; une philosophie de l'exigence
Christelle Veillard
- ELLIPSES
- 28 Mars 2017
- 9782340058606
" La part la plus considérable de la vie se passe à mal faire, une large part à ne rien faire, toute la vie à n'être pas à ce que l'on fait ". Tel est le constat de Sénèque, dans la première des lettres qu'il adresse à son ami Lucilius. Par-delà les siècles, les stoïciens continuent de nous parler, toujours de manière aussi frappante. Ils font la promesse d'un homme libre et puissant ; d'un homme qui tire sa tranquille assurance d'une vision ultra-rationnelle du monde. Approche trop brutale ? Rigueur excessive ? Loin d'être un donneur de leçons, le stoïcien nous propose un modèle d'une grandeur inégalée. Lire un texte stoïcien, ce n'est pas simplement être appelé à " faire mieux ", à " donner son maximum " ou encore à " s'efforcer d'être meilleur ". C'est d'abord et avant tout, prendre une grande bouffée d'un air si frais qu'il pourra paraître glacé à certains et peut-être impropre à toute respiration ultérieure. Car la méthode du stoïcisme est la suivante : ne plus jamais respirer comme avant ; ne plus jamais vivre comme avant. à cette condition l'on pourra faire de soi une citadelle imprenable. Cet ouvrage est une invitation à sauter à pieds joints dans le système stoïcien, afin d'aspirer à pleines bouffées l'air frais qui en provient.On en parle dans les Chemins de la philosophie sur France Culture.
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Cinq siècles séparent Zénon de Cittium, fondateur de l’école stoïcienne, de Marc Aurèle, que l’on considère comme son dernier représentant. Durant toute cette période, l’unité doctrinale de l’école s’est, dans ses grands principes, maintenue tout en laissant la possibilité à chacun de ses maîtres de contribuer à l’enrichissement de cet eudémonisme, recherche de la vie heureuse que seule la vie vertueuse peut produire. C’est donc dans le déploiement des vertus que l’être raisonnable porte en lui que se joue la possibilité de connaître la vie heureuse qui n’est, quant à elle, pas simplement une affaire de connaissance ou de contemplation, mais qui se dessine avant tout par les actes dans lesquels nous nous engageons et dans lesquels nous engageons un rapport à nous-même en même temps qu’au monde et à autrui ; triple rapport que la raison, pour peu que nous acceptions de l’écouter, peut guider favorablement. Si le mot d’ordre stoïcien en vue de la vie heureuse est de « vivre sous le commandement de la raison », encore faut-il œuvrer à installer ce commandement ce qui, compte tenu de nos faiblesses, est l’objet d’un combat permanent que la philosophie ou plutôt la pratique philosophique nous donne les moyens de mener, sans doute pas pour devenir des sages parfaits et achevés mais bien plus pour « tenir notre rôle d’homme », suivant l’expression emblématique d’Epictète.Jean-Marc Bryard est professeur agrégé de philosophie, il enseigne au lycée international Charles de Gaulle à Dijon. Il est également chargé de cours à l’université de Bourgogne depuis 2015.
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Fondée au IIIe siècle avant notre ère, l’école stoïcienne s’est rapidement imposée comme la philosophie dominante de l’Antiquité, et notamment à Rome où elle s’harmonisait pleinement avec la rigueur et la vertu prônée par les Romains. Chose rare, le stoïcisme était répandu dans toutes les classes sociales si bien que, parmi ses grands noms, on retrouve tant un esclave (Épictète) qu’un empereur (Marc-Aurèle). Le stoïcisme a imprégné l’imaginaire populaire, de sorte que l’image qu’on se fait traditionnellement du philosophe, en tant que personne détachée des aléas de la vie, correspond en fait à l’image du stoïcien. Étudier le stoïcisme, c’est donc étudier un moment fondamental de la pensée occidentale, mais surtout s’ouvrir à une nouvelle manière de vivre. En effet, les philosophies antiques n’étaient pas seulement des constructions théoriques menant à une représentation particulière du monde, mais cette représentation devait conduire à une pratique permettant de mener une vie bonne, soulagée de toute tristesse et menée par la vertu. Cet ouvrage présente l’essentiel de la doctrine stoïcienne, suivant la division introduite entre logique, physique et éthique. Composé de citations commentées, il se veut une introduction accessible à tous ceux désirant en apprendre plus sur cette pensée et cette pratique.
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Le stoïcisme fait partie de notre patrimoine. Il a marqué très profondément notre histoire, y compris dans des domaines où on ne l’attendrait pas. Son image austère et grandiose lui confère une noblesse saluée, mais un peu rébarbative. En réalité, c’est une philosophie souvent mal comprise, qui déborde très largement le cadre de cette image. Les œuvres des trois premiers siècles de l’école ont disparu, ce qui nous oblige à en reconstituer la pensée à partir des fragments et des témoignages qui ont franchi l’épreuve du temps. Et, au-delà de ce travail d’archéologie textuelle, nous avons à découvrir une philosophie qui reste encore largement méconnue parce qu’elle a été occultée par le platonisme, et théâtralisée par la représentation spectaculaire que les Romains en ont donnée. Paradoxalement, les outils modernes permettent aussi de mieux comprendre les philosophies du passé, et les notions de système et d’information nous ouvrent une nouvelle lecture du stoïcisme. C’est une philosophie de l’information, dont nous pouvons aujourd’hui prendre toute la mesure. Le stoïcisme nous donne des outils philosophiques grâce auxquels nous pouvons dépasser les impasses du dualisme et notre impossibilité de conceptualiser les rapports de la pensée et du corps autrement que sur le mode de l’altérité ou de la réduction. Entre un spiritualisme dualiste et un monisme matérialiste, le stoïcisme trace une voie peut-être encore plus féconde aujourd’hui qu’elle ne l’a été dans l’Antiquité. Dans ce cours, J.-J. Duhot, qui a, par ses livres et ses articles, apporté une importante contribution à la connaissance du stoïcisme, opère une synthèse d’un demi-siècle de recherche.Jean-Joël Duhot est enseignant-chercheur émérite à l’université Jean Moulin Lyon III.