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République des Lettres
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Les derniers jours d'Emmanuel Kant
Thomas De Quincey
- République des Lettres
- 17 Décembre 2012
- 9782824900261
Thomas De Quincey n'aima personne autant que Coleridge, mais révéla les manies de son poète préféré avec volupté. Il adora Wordsworth, et en trois pages d'extase il montre le grand homme coupant un beau livre avec un couteau souillé de beurre. Mais parmi les héros de Thomas De Quincey, sans contredit le premier fut Kant. De Quincey considère que jamais l'intelligence humaine ne s'éleva au point qu'elle atteignit en Emmanuel Kant. Et pourtant l'intelligence humaine, même à ce point, n'est pas divine. Non seulement elle est mortelle mais, chose affreuse, elle peut décroître, vieillir, se décrépir. Et peut-être De Quincey éprouve-t-il encore plus d'affection pour cette suprême lueur, au moment où elle vacille. Il suit ses palpitations. Il note l'heure où Kant cessa de pouvoir créer des idées générales et ordonna faussement les faits de la nature. Il marque la minute où sa mémoire défaillit. Il inscrit la seconde où sa faculté de reconnaissance s'éteignit. Et parallèlement il peint les tableaux successifs de sa déchéance physique, jusqu'à l'agonie, jusqu'aux soubresauts du râle, jusqu'à la dernière étincelle de conscience, jusqu'au hoquet final. Ce journal des derniers moments de Kant est composé au moyen des détails que De Quincey tira des mémoires de Wasianski, de Borowski, et de Jachmann, publiés à Knigsberg en 1804, année où Kant mourut; mais il employa aussi d'autres sources. Tout cela est fictivement groupé dans un seul récit, attribué à Wasianski. En réalité l'oeuvre est uniquement, ligne à ligne, l'oeuvre de De Quincey: par un artifice admirable, et consacré par DeFoë dans son immortel "Journal de la Peste de Londres", De Quincey s'est révélé, lui aussi, «faussaire de la nature», et a scellé son invention du sceau contrefait de la réalité. Marcel Schwob.
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"Société et solitude" est le dernier livre de Ralph Waldo Emerson, père du Transcendantalisme. Dans ce volume de douze essais tirés de ses célèbres conférences, il résume l'essence de sa vision du monde en abordant des sujets aussi variés que la conduite de la vie, l'éloquence, l'art, la civilisation, le courage, les livres, la vie domestique, la réussite sociale ou encore la vieillesse. Exaltant un individualisme radical et anticonformiste, sa démarche, faite avant tout d'ouverture, de disponibilité, et pour tout dire d'intelligence, trouve ici un équilibre souvent surprenant entre l'absolutisme et le pragmatisme, la ferveur et le doute, la fulgurance du visionnaire et la lucidité du témoin. A l'instar de son ami Henry David Thoreau, la sagesse des idées qu'il développe dans ce testament philosophique a eu et a encore une grande influence sur la société, sur les coutumes et plus globalement sur l'idéalisme américain.
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Marc Aurèle, à Carnuntum, écrit ses "Pensées pour moi-même", chef-d'oeuvre de la philosophie stoïcienne, en douze livres, sans doute pour oublier le tumulte de la journée précédente passée à se battre. Stoïcisme ? Certes, bien que son oeuvre ne soit pas totalement un traité de philosophie stoïcienne - elle ne comprend ni le dogme impitoyable d'Épictète ni le ton professoral et théorique de Sénèque -, elle a quelque chose de tout à fait propre à Marc Aurèle, c'est-à-dire la manière humaine, intime et émouvante dont il transforme la doctrine en un constant examen de conscience. Le constat de vanité et de caducité des choses le pousse à chercher une raison profonde à l'univers. Toute réalité est l'élément d'un organisme divin, unique, ordonné et harmonieux. L'homme, composé de trois principes: corps, âme, esprit, occupe une position centrale dans le cosmos. L'esprit, élément divin en chaque individu, guide son action. La prise de conscience de sa participation au divin doit ramener l'homme à sa vie intérieure pour qu'il retrouve la paix.
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Texte intégral révisé suivi d'une biographie de Gandhi. Destinées à ses proches disciples restés à l'Ashram, ces quinze lettres de Mohandas Karamchand Gandhi furent rédigées en 1930 alors qu'il était incarcéré à Yeravda. La seizième et dernière lettre, Svadeshi, fut écrite l'année suivante, après sa sortie de prison. À la fois principes moraux et règles de vie portant sur des questions telles que l'Amour, la Vérité, la Chasteté, la Pauvreté, la Tolérance ou encore l'Humilité, elles restent l'une des meilleures façons d'appréhender la pensée philosophique et politique non-violente du Mahatma Gandhi. "En toute humilité je m'efforcerai / D'être aimant, véridique, honnête et pur, / De ne rien posséder dont je n'ai pas besoin / De mériter mon salaire par mon travail / D'être perpétuellement vigilant / Sur ce que je bois et je mange / De toujours être intrépide / De respecter les autres religions autant que la mienne / Et de chercher à toujours voir le bien chez mon prochain / De suivre fidèlement le svadeshi / Et d'être un frère pour tous mes frères." - Gandhi.
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Ecce homo : Comment on devient ce que l'on est
Friedrich Nietzsche
- République des Lettres
- 4 Septembre 2013
- 9782824901442
C'est à Turin, en 1888, que Friedrich Nietzsche vit la dernière étape de sa vie consciente. Deux ans après "Par-delà le bien et le mal", le philosophe au marteau éprouve un sentiment perpétuel de joie qu'il traduit dans son dernier manuscrit: "Ecce Homo", «Voici l'Homme», brève autobiographie philosophique achevée en à peine trois semaines, mais sans doute le livre le plus important pour comprendre sa pensée. Il y donne le moyen d'interpréter correctement son oeuvre, ne souhaitant surtout pas qu'on le prenne pour un philosophe ou un idéaliste vertueux élaborant des concepts et cherchant la Vérité. Il y met en avant une casuistique de l'égoïsme comme alternative aux règles posées par la morale et s'y montre, ainsi que dans les lettres qu'il adresse alors à ses amis, comme la synthèse de Dionysos et du Crucifié, où ce qui est avant tout en jeu est l'affirmation inconditionnelle de la vie. En brefs chapitres d'une écriture aussi limpide que virtuose - "Pourquoi je suis si sage, Pourquoi je suis si avisé, Pourquoi j'écris de si bons livres, Pourquoi je suis un destin,..." - il nous dit: «Regardez, voici Nietzsche, voici l'Homme, voici Dionysos, voici Dieu !»