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Gallimard
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OEuvre maîtresse de la seconde manière wittgensteinienne, les Recherches philosophiques ont été à maintes reprises remises sur le métier par leur auteur. Elles ne sont cependant pas un texte achevé, mais un work in progress. Publiées en 1953 après la mort de Wittgenstein par deux de ses exécuteurs littéraires et saluées dès leur parution par des comptes rendus substantiels et élogieux, dont l'un présente Wittgenstein comme 'le premier philosophe de l'époque', les Recherches se sont très vite imposées non seulement comme un texte de référence en philosophie du langage, mais aussi comme un classique de la philosophie contemporaine. Elles ont eu une influence considérable sur divers courants dominants de la philosophie de la fin du XXe siècle, et elles sont à la source de bien des débats actuels qui débordent très largement le cadre de la philosophie académique.
À vrai dire, elles occupent une position singulière dans le champ contemporain qui tient notamment à leur remise en question des sublimités métaphysiques et des réductionnismes en tout genre et à leur refus catégorique de toute théorie de la signication et de toute quête d'une terre ferme de l'origine - refus qui les tient à l'écart, d'une part des ambitions de la tradition analytique, et d'autre part des présupposés de la tradition continentale, et qui les conduit sur la voie d'une analytique de la quotidienneté dont on n'a certainement pas fini de mesure la fécondité. -
Dans Reconstruction en philosophie, initialement paru en 1920 mais rédigé aux lendemains de la 'crise de civilisation' que fut la Première Guerre mondiale, John Dewey, un des piliers du 'pragmatisme', et porté par la conviction qu'aucune question n'est a priori étrangère à la discussion et à la justification rationnelle, refuse de s'en tenir aux diagnostics désenchantés. Tout au contraire, il
s'attache à développer avec confiance la capacité de la philosophie à aborder réellement les problèmes du présent : 'La reconstruction
doit faire pour le développement de l'enquête dans le domaine de l'humain, et donc, dans le domaine de l'éthique, ce que les philosophes des derniers siècles ont fait pour la promotion de l'enquête scientifique dans le domaine de la vie humaine, envisagée du point de vue physique et physiologique.' Et de préciser : 'Poser le problème de la reconstruction en philosophie consiste à se demander comment vont évoluer les nouveaux mouvements scientifiques ainsi que la situation humaine, politique et industrielle qui en découle. Pour être fidèles à l'esprit de l'élan qui les anime, ils ne peuvent connaître leur apothéose que si l'on peut en parler en termes de fins et de normes si spécifiquement humaines qu'ils en constitueront un nouvel ordre moral. -
L'histoire de l'estre : 1. l'histoire de l'estre. 2. koivóv ; à partir de l'histoire de l'estre
Martin Heidegger
- Gallimard
- Bibliothèque de Philosophie
- 1 Décembre 2022
- 9782072980572
Le présent volume, qui rassemble deux écrits distincts mais solidaires rédigés entre 1938 et 1940, constitue l'un des sept grands traités dits historiaux rédigés par Martin Heidegger entre 1936 et 1944, dont seuls les Apports à la philosophie avaient été traduits jusqu'à présent en notre langue.
Prenant congé des principales déterminations métaphysiques de l'homme, que celui-ci soit fixé comme animal rationale ou compris à partir de la subjectivité d'un ego, le premier texte, intitulé L'histoire de l'estre, invite à re-penser de fond en comble l'être humain, à savoir qui nous sommes.
À penser l'être humain comme celui qui, foncièrement, a trait à l'être, et par là comme être-le-là en son "ouverture" à ce qui n'est pas lui et le fait lui, dans son rapport constitutif au monde et à la terre. Il a pour ambition de penser l'être humain à partir d'une histoire - l'histoire de l'estre - dont il n'est pas l'agent mais, au mieux, le destinataire, à la faveur d'une histoire qui ne vient pas de nous mais à nous.
Le second texte, intitulé Koivov, envisage le "communisme" non pas comme un régime politique parmi d'autres mais bien, en un sens entièrement inédit, comme constitution métaphysique régissant l'humanité des Temps nouveaux. -
Les jeunes hégéliens : politique, religion, philosophie. une anthologie
Collectif
- Gallimard
- Bibliothèque de Philosophie
- 17 Novembre 2022
- 9782072895258
L'ouvrage entend combler une lacune assez étonnante de l'édition française : il n'existait jusqu'à présent dans notre langue aucune anthologie des "Jeunes hégéliens", cette génération d'auteurs qui, dans les années 1840, ont bouleversé le paysage philosophique à coups d'articles publiés dans des revues plus ou moins confidentielles et dont le plus célèbre n'est autre que Karl Marx. Les textes de ces auteurs nous plongent dans l'atmosphère des quelques années, marquées par une effervescence comme il n'y en a qu'une fois par siècle, qui ont précédé et préparé la révolution de 1848 : dans un contexte d'intenses transferts intellectuels entre l'Allemagne et la France, on assiste à la formation et à la diffusion des principaux courants du progressisme politique (libéralisme, socialisme, communisme, anarchisme). De la critique de la religion à la critique de la société existante et de l'État, en passant par la critique de la philosophie elle-même, c'est un moment intellectuel capital pour l'histoire de la philosophie et pour l'histoire européenne tout court qui est désormais rendu accessible par cette réunion de textes d'auteurs aussi fameux que mal connus.
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État, arme, passion, douleur, torture, exécution, combat, chasse, massacre, destruction des choses : en quelque douze courts chapitres, Wolfgang Sofsky traite des formes diverses de la violence contemporaine.
Pour ce faire, il recourt à l'un des procédés classiques de la philosophie politique, de Thomas Hobbes et Jean-Jacques Rousseau à John Rawls : la petite fiction qui dit, en un bref récit imaginaire, l'instauration originaire d'un ordre et de la violence nouvelle dont il est inéluctablement porteur. Car on trouve dans ce Traité la même interrogation - déplacée, élargie - qui anime la réflexion de Wolfgang Sofsky : pourquoi, comment la violence, sous les formes les plus variées, accompagne-t-elle le développement de la culture puisque force est de constater que celle-ci nourrit celle-là ?
Ici, nulle thérapeutique lénifiante n'est proposée. Il y est simplement, uniquement, question d'une clinique : celle, sombre mais décapante, des violences de la culture aujourd'hui. -
Rédigé à la suite des Apports à la philosophie à la fin des années 1930, le texte publié sous le titre Méditation est une pièce maîtresse du chemin sur lequel Heidegger s'est engagé après ce qu'il est convenu d'appeler le "tournant".
La question de l'Être reste la question centrale, mais elle est abordée ici dans une perspective originale, celle de l'histoire de l'Être. Méditation met au jour les présupposés philosophiques de la modernité, qui sont aussi et plus généralement ceux de la pensée occidentale depuis son commencement grec, et au premier rang desquels figure la Machenschaft, la fabrication. On voit en même temps se mettre en place les thèmes qui prendront une importance de plus en plus grande dans l'oeuvre heideggerienne, comme la question de la technique ou de la structure quadripartite du monde où se croisent le ciel et la terre, les divins et les mortels.
À travers toutes ces analyses, Heidegger entend oeuvrer au dépassement de la métaphysique et préparer l'avènement de l'autre commencement, un commencement promis à la pensée depuis son premier matin mais qu'elle a manqué sans le savoir ni le vouloir. Cette préparation est en même temps celle de la décision de se mettre à l'écoute de l'Être. Cette décision cependant ne peut pas être entièrement la nôtre, elle est d'abord et avant tout celle de l'Être lui-même qui peut seul nous permettre d'entrer en possession de notre propre Être. -
L'herméneutique littéraire veut rendre compte du caractère proprement esthétique des oeuvres. Au regard des études littéraires françaises, dont l'attention consacrée au texte, plus directe et plus stable, se laisse rarement tenter par les sauts de l'imagination érudite, Jauss montre une capacité inégalée à passer d'une période historique à l'autre et d'une tradition littéraire à celles qui l'ont précédée ou suivie.
Car l'interprétation est historiquement mobile : tout en tenant compte de l'enracinement d'une oeuvre dans les conventions et codes culturels de son époque, elle n'en a pas moins le devoir d'interroger les conversations transhistoriques dont cette oeuvre hérite et qu'elle continue.
Ainsi, le lecteur ébloui est, par exemple, conduit du catéchisme luthérien - suite de questions et de réponses obligatoires - vers la 'Profession de foi du vicaire savoyard' dans laquelle Jean-Jacques Rousseau présente quatre articles de foi, puis aux divers catéchismes du citoyen et du genre humain publiés pendant la Révolution française, à la transformation du catéchisme en théorie de l'histoire par Théodore Simon Jouffroy en 1833, aux Contemplations de Victor Hugo et, enfin, aux presque trois cents questions-réponses du chapitre "Ithaque" dans Ulysse de James Joyce.
Jauss, dans une alternance d'exposés théoriques, de retours réflexifs sur la démarche et surtout d'exemples de la méthode, balise le champ de la culture occidentale, depuis l'Ancien Testament ou Plaute jusqu'au travail poétique de Goethe ou de Valéry. -
Le droit de la liberté ; esquisse d'une éthicité démocratique
Axel Honneth
- Gallimard
- NRF Essais
- 22 Janvier 2015
- 9782072443312
Avec cet ouvrage, Axel Honneth marque une étape décisive dans ce qu'il appelle "le parcours de la reconnaissance", c'est-à-dire l'appréhension de la société contemporaine comme mue par les luttes visant à la reconnaissance par autrui de la spécificité et de l'égale dignité de chaque individualité. Prônant une répartition équitable des libertés individuelles entre tous les membres de la société, il repense à nouveaux frais une théorie de la justice, qui, afin d'échapper à la simple proclamation de principes idéaux, allie impérativement analyse empirique et réflexion normative.
Chaque sphère constitutive de notre société incarne institutionnellement un aspect déterminé de notre expérience de la liberté individuelle : l'idée une, moderne, de justice est donc fragmentée en autant de sphères institutionnalisées d'une promesse de liberté efficiente, selon leurs modalités propres.
Sur la base de cette idée fondatrice, Axel Honneth se livre à l'une des entreprises les plus ambitieuses de la philosophie contemporaine : une "reconstruction normative" destinée à déterminer, à travers l'évolution historique de chacune de ces sphères sociales (les rapports personnels : amitié, relations intimes, famille ; l'économie de marché : marché et morale, consommation, marché du travail ; la formation de la volonté démocratique : vie publique démocratique, État de droit démocratique, culture politique), jusqu'à quel point les conceptions de la liberté qui y furent à chaque fois institutionnalisées (liberté juridique, liberté morale, liberté sociale) ont déjà atteint une concrétisation ou se sont heurtées à des pathologies qui leur sont propres.
Une conscience claire des exigences à venir de la justice sociale n'est possible que si nous gardons le souvenir des revendications d'une liberté institutionnalisée qui sont demeurées jusqu'à aujourd'hui sans réponse. À cette fin, il y a nécessité, pour toute théorie de la justice digne de ce nom, d'une récapitulation des combats menés sur le terrain normatif de la modernité. -
Phénoménologie de l'intuition et de l'expression ; théorie de la formation des concepts philosophiques
Martin Heidegger
- Gallimard
- Bibliothèque de Philosophie
- 1 Décembre 2014
- 9782072565366
Prononcé au semestre d'été 1920, ce cours témoigne de la façon dont Heidegger s'approprie la phénoménologie dans les débuts de son enseignement à Fribourg. C'est au nom de la vie qu'il la fait sienne, scellant ainsi d'entrée de jeu une divergence fondamentale avec le projet transcendantal de son fondateur, Edmund Husserl. Tout converge, dans cette Phénoménologie de l'intuition et de l'expression, vers l'unique "phénomène originaire" de la vie et, en premier lieu, la méthode inventée pour s'en saisir : la "Destruktion phénoménologique", qui s'y trouve exposée pour la première fois. Elle est aussitôt mise en oeuvre par le jeune Heidegger vis-à-vis des deux grands cadres d'interrogation qui occultent à ses yeux le phénomène de la vie, le problème de l'a priori et celui du "vécu".
L'examen critique du premier est l'occasion d'un démantèlement minutieux de la signification théorique et épistémologique du concept d'histoire au profit de son sens comme dimension immanente et constitutive de la vie même. Le second est le théâtre d'une confrontation inédite avec deux grandes psychologies philosophiques contemporaines, celles de Paul Natorp et de Wilhelm Dilthey. L'enjeu en est, indissociablement, l'appréhension non objectivante du soi et la détermination du sens de la philosophie elle-même.
Le cours de 1920 apparaît ainsi tout à la fois comme une pièce maîtresse de la phénoménologie de la vie des premières années fribourgeoises de Heidegger et comme un jalon majeur sur le chemin de la future "analytique existentiale". -
De la raison d'Etat (1589-1598)
Giovanni Botero
- Gallimard
- Bibliothèque de Philosophie
- 13 Mars 2014
- 9782072460111
De la raison d'État, dont l'édition princeps date de 1589, compte parmi les livres qui ont le plus profondément marqué la modernité politique à ses commencements. Non seulement il a consacré la notion de raison d'État, mais il a également apporté une contribution décisive à la première affirmation européenne de l'idée d'"État". Giovanni Botero (1544-1617), ancien jésuite, secrétaire de grands princes d'Église et consulteur de la congrégation de l'Index, y poursuit comme objectif de codifier la rationalité gouvernementale de cette nouvelle entité politique. L'"État" dit désormais la puissance publique entendue comme seigneurerie sur les hommes et domination sur les territoires, dans une direction qui intègre la leçon machiavélique - bien que l'auteur s'en défende - et rompt avec la tradition éthico-juridique qui avait procuré à la politique son langage. À l'heure des guerres de Religion mais à l'écart des théorisations juridico-politiques de l'époque, la ratio de Botero définit avant tout les savoirs permettant de conserver cette seigneurerie et domination, sous trois aspects essentiels : le gouvernement des hommes, la gestion des richesses, l'administration des territoires. Identification du politique à l'étatique et institution des savoirs du monde social nécessaires à l'État territorial : tels sont les deux traits dont la conjonction fait la modernité de l'ouvrage.
Cette traduction (la première en français depuis 1599) a aussi été l'occasion d'un travail d'édition scientifique sans précédent (y compris en Italie) à partir des quatre versions revues et corrigées par l'auteur. Elle remet dans la circulation intellectuelle un "classique inconnu", toujours cité, mais rarement lu.