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Petit guide de philosophie pratique, le Manuel est destiné à quiconque souhaite progresser sur la voie de la sagesse. Selon Épictète, nous devons distinguer ce qui est en notre pouvoir de ce qui ne l'est pas. Ainsi, nous ne maîtrisons pas le cours des événements, mais nous sommes entièrement responsables de la façon dont nous y réagissons. Tempérer nos désirs, vivre en accord avec la Nature, comprendre le monde et le rôle que nous y jouons : tels sont les préceptes que nous exhorte à suivre Épictète, afin de connaître bonheur et vertu.
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Publié à l'aube de l'ère chrétienne, "L'Art d'aimer" d'Ovide est un traité de séduction qui chante la vie de plaisir. Dans les deux premières parties de l'ouvrage, l'auteur révèle à son élève lecteur qui souhaite plaire tout ce qu'il faut savoir pour chercher et entretenir les bonnes fortunes amoureuses et sexuelles. Puis, ayant jusque-là tout considéré du seul point de vue masculin, il s'adresse dans la troisième partie aux femmes pour leur enseigner à leur tour l'art de conquérir des amants et de varier les stratégies de séduction selon leur âge, leur caractère et le degré de leur passion. Mais il serait toutefois injuste de ne voir dans "L'Art d'aimer" qu'un simple manuel de libertinage. C'est aussi un tableau éclairé des moeurs romaines sous Auguste - qui veut alors restaurer la morale romaine et réagir contre l'adultère - et, avant tout, sous son apparence frivole, une profonde méditation sur le coeur humain. Le succès du livre ne se démentira pas au cours des siècles et fera d'Ovide un des maîtres de la pensée et de la sensibilité occidentales.
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"Aucun plaisir n'est un mal en soi ; mais ce qui est susceptible de produire certains plaisirs apporte bien plus de tourments que de plaisirs."
Sommes-nous en mesure d'atteindre le bonheur ? Le plaisir est-il une fin en soi ? Et à quelles conditions est-il premier ? Comment hiérarchiser nos désirs ? Et notre finitude a-t-elle à être redoutée ? En trois Lettres et quarante Maximes, Épicure pose les piliers de sa doctrine, théorie du plaisir autant que de la connaissance, et source féconde pour les innombrables penseurs - de Lucrèce à Montaigne - qui se réclameront de sa philosophie.
Le corpus fondateur de l'école du Jardin. -
Qu'est-ce que la science? Ou encore : au nom de quels critères un énoncé peut-il être présenté comme science? À cette question, le Théétète apporte trois tentatives de réponse qui sont autant d'impasses : la science n'est ni sensation, ni opinion vraie, ni opinion vraie accompagnée d'une définition. Échec d'une discussion stérile, attente déçue de qui se croyait convié au spectacle d'un accouchement de la vérité? Non, si l'on sait lire dans le Théétète la leçon du socratisme : la science, c'est de savoir que la science nous échappe.
Le Théétète, en pratiquant l'impasse, s'érige en carrefour. S'y rencontrent, quand y est tentée une solution de l'énigme des irrationnelles, l'histoire des mathématiques ; celle, très platonicienne bien qu'encore la nôtre, de la philosophie ; les pouvoirs de la rhétorique, car c'est en elle, à bien entendre le sophiste, qu'il nous faut apprendre à reconnaître la science ; la question, enfin, que Platon n'a cessé de poser : comment rétablir la dialectique dans ses droits? -
La Rhétorique est un texte fondateur à bien des égards. Outre l'intérêt capital qu'elle présente pour les spécialistes de la civilisation grecque antique, elle constitue une mine d'informations et de questionnements pour les théoriciens du langage, pour les historiens ou les praticiens de ce qu'on nomme aujourd'hui « communication ». Mais son intérêt est surtout philosophique. Reconnaître l'importance de la persuasion dans les rapports sociaux et politiques, comme alternative à la violence et pour satisfaire ce que l'homme a d'humain ; reconnaître dans la persuasion la présence incontournable de l'opinion (doxa), analyser ses mécanismes, y introduire de la rationalité sans ignorer ni ses pouvoirs ni ses prestiges, telle est l'entreprise de savoir, de lucidité et de progrès à laquelle nous convie Aristote. Qui nierait sa brûlante actualité ?
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Né en Égypte au début du IIIe siècle apr. J.-C., Plotin s'installe à Rome en 246, en terre stoïcienne, pour y enseigner les principes d'une philosophie platonicienne et y inaugurer la tradition qu'on dit aujourd'hui « néoplatonicienne ». De 254 jusqu'à la veille de sa mort, en 270, Plotin rédige un ensemble de textes que son disciple Porphyre éditera vers l'année 300 en les distribuant en six « neuvaines » : les Ennéades. Dans ces traités, Plotin se propose de guider l'âme de son lecteur sur le chemin d'une ascèse qui doit la conduire vers son principe, « l'Intellect », et lui permettre alors de percevoir, pour s'y unir, le principe de toutes choses qu'est « l'Un ».
La présente collection regroupe, en neuf volumes, les cinquante-quatre traités de Plotin, traduits et présentés dans l'ordre chronologique qui fut celui de leur rédaction.
Ce volume contient Sur la vie de Plotin et la mise en ordre de ses livres, par Porphyre, et les Traités : 51. Que sont les maux et d'où viennent-ils ? ; 52. Si les astres agissent ; 53. Qu'est-ce que le vivant ? ; 54. Sur le souverain bien et les autres biens. -
Avec Les Confessions, le moi fait son apparition dans la philosophie, la littérature et la spiritualité occidentales : dans une confession qui est tout à la fois aveu, louange et profession de foi, Augustin fait l'expérience de l'intériorité. Dans le livre X, il refait le parcours de sa conversion, intellectuelle (livre VII) puis morale (livre VIII) : un mouvement théorétique (qui suis-je ?) est suivi par un examen de conscience (suis-je pécheur ?). Mais l'introspection ne se réduit pas à la quête de soi d'un individu désireux de s'appréhender dans son unicité et sa subjectivité : c'est bel et bien une quête de Dieu, au cours de laquelle Augustin gravit l'échelle des facultés de son moi (âme, esprit, mémoire) jusqu'à la trace que Dieu a laissée en lui, l'amour naturel qui le porte vers Dieu. Derrière les énigmes du moi se profilent les mystères de la foi.