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PUF
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La Poétique de l'espace explore, à travers les images littéraires, la dimension imaginaire de notre relation à l'espace, en se focalisant sur les espaces du bonheur intime. Le « philosophe-poète » que fût Gaston Bachelard entend ainsi aider ses lecteurs à mieux habiter le monde, grâce aux puissances de l'imagination et, plus précisément, de la rêverie. Aussi l'ouvrage propose-t-il tout d'abord une suite de variations poético-philosophiques sur le thème fondamental de la Maison, de celle de l'être humain aux « maisons animales » comme la coquille ou le nid, en passant par ces « maisons des choses » que sont les tiroirs, les armoires et les coffres. Il ouvre de la sorte une ample réflexion sur l'art d'habiter le monde, impliquant une dialectique de la miniature et de l'immensité, puis du dedans et du dehors, qui s'achève par une méditation des images de la plénitude heureuse, condensant les enjeux anthropologiques, métaphysiques et éthiques de cette oeuvre sans précédent.
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Métaphysiques cannibales : lignes d'anthropologie post-structurale
Eduardo Viveiros de castro
- PUF
- MétaphysiqueS
- 1 Octobre 2014
- 9782130641247
Constatant que l'anthropologie ne peut plus simplement prétendre reconstituer aussi « objectivement » que possible les cultures étrangères, puisqu'elle rencontre des cosmologies qui précisément excluent le partage entre nature et culture, Eduardo Viveiros de Castro propose d'y voir le lieu d'une expérimentation métaphysique où les « autres » sont non pas objets mais témoins de pensées et même d'images de la pensée alternatives. Montrant alors la complicité de cette anthropologie décolonisée avec la « métaphysique des devenirs » de Deleuze et Guattari, il en éclaire les enjeux dans le passage de l'Anti-OEdipe à Mille Plateaux, incompréhensible si on ne le replonge pas dans le savoir ethnologique qu'il charrie et à travers lui dans les ressources offertes par les pratiques conceptuelles de l'Afrique, puis de l'Amazonie. Il conclut par une relecture du structuralisme de Claude Lévi-Strauss qui dépasse l'opposition factice des pensées de la structure et de la différence, tout autant que de l'anthropologie et de la philosophie, du nous et des autres.
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Un concept de différence implique une différence qui n'est pas seulement entre deux choses, et qui n'est pas non plus une simple différence conceptuelle. Faut-il aller jusqu'à une différence infinie (théologie) ou se tourner vers une raison du sensible (physique) ? À quelles conditions constituer un pur concept de la différence ?Un concept de la répétition implique une répétition qui n'est pas seulement celle d'une même chose ou d'un même élément. Les choses ou les éléments supposent une répétition plus profonde, rythmique. L'art n'est-il pas à la recherche de cette répétition paradoxale, mais aussi la pensée (Kierkegaard, Nietzsche, Péguy) ?Quelle chance y a-t-il pour que les deux concepts, de différence pure et de répétition profonde, se rejoignent et s'identifient ?
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Legosophie ; petite philosophie du lego
Tommaso W. Bertolotti
- PUF
- Hors collection
- 24 Avril 2019
- 9782130816713
Le LEGO, l'un des jouets les plus célèbres dans le monde, peut-il être un support de pensée ? Mieux encore, peut-on s'inspirer de son fonctionnement pour construire un système ? C'est du moins le point de départ de la réflexion de Tommaso Bertolotti. En philosophie comme dans le LEGO, la méthode ne va pas sans liberté. Liberté de mélanger plusieurs modèles, de tester une méthode dans un autre domaine, de reproduire une virtuosité constructive dans un registre complètement différent, ou bien de varier l'échelle de la construction. Les philosophes et les constructeurs de LEGO se nourrissent de cette liberté. Le LEGO et la philosophie sont modulaires par définition. Le constructeur revendique son indépendance face aux instructions en laissant libre cours à sa fantaisie, mais en faisant ainsi il va appliquer ces techniques qu'il a précisément apprises grâce aux instructions. Naviguant de la philosophie ancienne aux sciences cognitives, Tommaso W. Bertolotti éclaire d'un regard malicieux l'art de la méthode des philosophes.
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Forme et objet ; un traité des choses
Tristan Garcia
- PUF
- MétaphysiqueS
- 17 Septembre 2015
- 9782130740995
Ce Traité ne propose ni une phénoménologie des objets ni une analyse du concept de « chose », ni une pensée critique de la chosification ni une épistémologie du « découpage » de notre environnement par notre cognition.Ce Traité invite à prendre le large pour une tout autre aventure. Il suggère d'explorer d'abord notre monde comme s'il était vraiment plat, en lui ôtant toute intensité, toute valeur. Dans un second temps seulement, avec en poche la boussole de cette solitude ontologique radicale, cet ouvrage invite à retrouver la possibilité d'un univers, c'est-à-dire d'un ensemble de choses non plus seules, mais les unes dans les autres. Le désert théorique se transformera alors en encyclopédie luxuriante de nos objets contemporains, traversés d'ordres et de valeurs cosmologiques, biologiques, anthropologiques, artistiques, économiques ou sexuels.
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L'enquête de Wittgenstein (2e édition)
Roland Jaccard
- PUF
- Perspectives critiques
- 8 Juillet 2014
- 9782130638452
"Il n'y a pas de philosophie de Wittgenstein. Il y a l'histoire d'un homme qui lutta pied à pied contre la folie et le suicide avec pour seules armes la logique et l'éthique. Cet homme , on l'a dépeint tantôt comme un monstre, tantôt comme un saint, tantôt comme un génie, tantôt comme un détraqué sexuel. A Vienne où il a passé sa jeunesse, comme à Cambridge où il a enseigné, il est vite devenu une légende. Les rumeurs les plus extravagantes ont circulé sur son compte : on prétendit même que sa grande oeuvre n'était pas le "Tractacus logico-philosophicus" mais le suicide de son ancien camarade de classe Adolf Hitler et de sa compagne, Eva Braun, dans leur bunker berlinois. Ce qui demeure certain, c'est qu'aucun philosophe n'aura mené avec un tel acharnement son enquête sur "le monde tel qu'il l'a trouvé", ni sur les fins ultimes de l'existence. Dans ce bref essai, R. J. tente "à la manière de Stefan Zweig parlant de Montaigne, de Nietzsche, de Freud, " de cerner la personnalité de Wittgenstein et de faire quelques pas en sa compagnie."
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Ce livre s'ouvre sur un pari, celui de lire philosophiquement les pères de l'Eglise et les médiévaux, jusques et y compris dans les objets de la théologie. Certes, on n'a pas attendu la phénoménologie pour interroger le corpus des textes patristiques et médiévaux, mais le rapport de l'une à l'autre est décisif et exemplaire : c'est le thomisme de Brentano, le concept d'intention chez Husserl, Heidegger et sa thèse sur Duns Scot, Max Scheler et le Cantique des créatures de frère François... jusqu'à Hannah Arendt et ses analyses de la philosophie médiévale. Le projet de l'auteur n'est pas de sonder les racines patristiques et médiévales de la phénoménologie, mais de faire travailler la phénoménologie dans le corpus de la théologie : de descendre dans les profondeurs pour réaliser une véritable pratique phénoménologique de la philosophie médiévale.
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La pensée antique
Jean-François Mattéi
- PUF
- Une histoire personnelle de ...
- 23 Septembre 2015
- 9782130654155
Des présocratiques à Plotin en passant par Socrate, Platon, Aristote, Épicure et les stoïciens, Jean-François Mattéi nous convie à un voyage initiatique dans la philosophie antique. C'est à cette source que la raison occidentale se nourrit depuis des siècles. On y assiste à la naissance de la philosophie, de la physique, des mathématiques, de la politique : éblouissant feu d'artifice de la pensée comme l'histoire en a peu connu depuis lors, et qui continue de résonner dans les débats d'aujourd'hui. En fin pédagogue, Jean-François Mattéi construit des ponts entre hier et maintenant, fidèle à la formule qui fait le succès de la série « Une histoire personnelle de... ».
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Découvrir la noblesse de l'odorat, tel est le but de ce livre, qui fait d'un sens négligé un objet de réflexion à part entière. Chantal Jaquet remet en cause les préjugés sur l'odorat comme sa prétendue faiblesse, son caractère primitif ou immoral et met au jour la manière dont l'esprit nous vient aussi du nez. Le rôle décisif des odeurs dans la constitution de la mémoire et de l'affectivité ainsi que dans la construction de l'identité et de l'altérité est rappelé. Cette réhabilitation de l'odorat vise la promotion d'un véritable art olfactif qui dépasse le simple usage cosmétique des parfums et substitue le « sentir beau » au « sentir bon ». L'élaboration d'une esthétique olfactive repose sur la recherche des expressions artistiques de l'odeur, aussi bien dans la littérature de Huysmans, Balzac et Proust, que dans la musique de Debussy, la peinture de Gauguin ou la sculpture de Rodin. Elle s'appuie également sur les tentatives historiques de création pure de parfums ou les installations dans l'art contemporain.
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Comment saisir l'iki ? Tout l'ouvrage de Kuki Shûzô tourne autour de cette notion et de cette difficulté, qui lui permettent d'éclairer en profondeur la culture japonaise. Dès le XVIIIe siècle, mais surtout à la fin de l'époque d'Edo (1615-1868), la notion d'iki prend un sens tout à la fois esthétique et moral très particulier, lié à la vie urbaine et aux quartiers de plaisirs. Les geisha méprisent l'argent, se moquent des habitudes rustiques des « provinciaux », font montre de hardiesse, de charme et de capacité au renoncement...Comme le montre l'auteur, c'est donc en marge des règles et des conventions confucéennes, dans le monde à part des courtisanes, où la réalité la plus crue côtoie le plus grand raffinement, qu'il faut aller chercher la vérité si élusive de l'esprit iki - attitude face à la vie fondamentalement liée aux relations hommes-femmes et teintée par deux dominantes de la pensée japonaise : le bouddhisme et l'éthique du Samouraï.
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Archéologie de Bergson : temps et métaphysique
Camille Riquier
- PUF
- Quadrige
- 17 Novembre 2021
- 9782130834205
Le projet de retrouver l'unité de la philosophie de Bergson ne pouvait être mené à bien que depuis la méthode qui en avait fait une oeuvre. Il procède au retournement de la métaphysique traditionnelle : non plus se fonder sur un premier principe, mais se fondre dans l'expérience immédiate, c'est-à-dire descendre en soi-même, livre après livre, vers des couches de plus en plus profondes de la durée concrète. L'oeuvre entière de Bergson doit se comprendre à rebours, atteignant dans son dernier livre le véritable principe agissant. Camille Riquier reprend ce mouvement unique qui traverse l'oeuvre. En l'étayant des notes et des cours inédits de Bergson, il montre comment chaque livre se prolonge dans le suivant en gravitant à chaque fois autour d'un problème précis : la liberté, l'union de l'âme et du corps, la causalité, la volonté enfin. Bergson approfondit en vérité un unique problème, celui de la personne qui est pour la première fois pensée comme temps, chaque livre privilégiant l'une de ses dimensions : le présent (Essai sur les données immédiates de la conscience), le passé (Matière et mémoire), l'avenir (L'Évolution créatrice), l'éternité (Les Deux Sources de la morale et de la religion). C'est l'oeuvre entière qui s'avère être un corpus sur le temps.
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Les differents modes d'existence ; l'oeuvre à faire
Etienne Souriau, Isabelle Stengers, Bruno Latour
- PUF
- MétaphysiqueS
- 17 Septembre 2015
- 9782130740438
Ce livre d'Étienne Souriau se présente comme un petit traité consacré à une question fondamentale : y a-t-il différentes manières d'exister ? Quel rapport entre l'existence d'une oeuvre d'art et celle d'une personne ? Entre l'existence de l'atome et celle d'une valeur comme la solidarité ? Ces questions sont les nôtres, à chaque fois que quelque chose prend consistance et vient à compter dans nos vies. L'ouvrage défend méthodiquement la thèse d'un pluralisme existentiel : il y a, en effet, différentes manières d'exister - et même de « sur-exister », ou de « sous-exister ». L'existence est polyphonique. Dans un style à la fois clair et enlevé, l'auteur montre de quelle manière notre vision du monde s'en trouve radicalement transformée.Le texte d'Étienne Souriau (environ 150 pages) est précédé d'une introduction substantielle, un essai co-signé par Bruno Latour (sociologue des sciences et des techniques) et d'Isabelle Stengers (philosophe des sciences) : « Le sphinx de l'oeuvre ». Cette introduction contribue à dégager les éléments les plus novateurs et les plus actuels de la réflexion de Souriau, en montrant le jeu de correspondances qu'elle entretient avec la philosophie pragmatiste ou celle de Deleuze, par exemple.En appendice est reproduit le texte d'une conférence de Souriau consacrée à l'oeuvre d'art : « Du mode d'existence de l'oeuvre à faire » (1956).
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Nietzsche et le problème de la civilisation (2e édition)
Patrick Wotling
- PUF
- Quadrige
- 8 Juillet 2014
- 9782130642886
Comment saisir dans sa spécificité une pensée qui récuse les modes d'analyse de la tradition philosophique, et pour mieux défendre son absolue singularité va jusqu'à revendiquer l'incompréhensibilité ? Tel est le défi que Nietzsche lance à ses lecteurs. Comment comprendre la totalité de cette pensée déroutante, éclatée, en évitant la facilité d'une réduction unilatérale et négative : la critique de la morale, du christianisme, de la métaphysique ? À ce défi explicite répondent plus discrètement, dans le texte de Nietzsche, des indices permettant de rendre compte de la logique interne et de la rigoureuse cohérence de son expérience de pensée. Cette démarche neuve apparaît alors comme la conséquence d'un déplacement de l'interrogation philosophique : « Ma mission : comprendre la cohésion interne et la nécessité de toute civilisation véritable. »
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Au lieu de soi ; l'approche de Saint Augustin
Jean-Luc Marion
- PUF
- Épimethée
- 20 Avril 2015
- 9782130635406
Ce livre paraît sans doute répondre à une nécessité inscrite de longue date dans l'itinéraire intellectuel de l'auteur. Car s'il est parti de Descartes pour accéder à la question de la constitution de la métaphysique, pour en établir la constitution onto-théologique et marquer son écart avec la théologie chrétienne, comment ne pas finir par revenir à saint Augustin ? Cette nécessité s'est imposée à l'auteur à travers une réflexion et un travail sur le choix du thème d'un cycle de conférences données dans le cadre de la chaire Étienne Gilson en 2004 : lire et interpréter les Confessions de saint Augustin sur un mode non-métaphysique, au moyen des principaux concepts élaborés précédemment dans une logique phénoménologique. Cette entreprise relève d'un double enjeu : tester la validité herméneutique des concepts de donation, de phénomène saturé et d'adonné, en les appliquant à un texte de référence, entrer ensuite dans cette oeuvre énigmatique malgré les efforts réalisés pour se l'approprier, pour y retrouver l'itinéraire d'une approche "au lieu de soi".
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La voie des idées, de Descartes à Hume
Pierre Guenancia
- PUF
- Une histoire personnelle de ...
- 23 Septembre 2015
- 9782130731993
Lorsque Descartes fait de la connaissance de l'esprit humain la principale tâche de la philosophie, il lui applique l'idée moderne de la science comme connaissance certaine et évidente. Durant les 150 ans qui suivront, aucun penseur ne reniera cette étincelle cartésienne. Dans son sillage mais aussi contre elle, dans le ciel de la philosophie apparaît une constellation de penseurs de premier ordre : Pascal, Hobbes, Spinoza, Malebranche, Leibniz, Locke, Berkeley, Hume. La recherche philosophique accompagnant la « révolution scientifique » commencée avec Galilée s'engage alors dans « la voie des idées ».C'est donc sur cette voie que Pierre Guenancia nous entraîne, soulignant toujours dans les différences et les oppositions entre les philosophes la perspective épistémologique qui leur est commune : l'analyse de la connaissance doit précéder la connaissance des choses de l'univers, car ce n'est qu'à partir de nos idées que nous pouvons connaître les choses.
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Ces études, rassemblées dans cet ouvrage, sont nées de discussions entre philosophes préoccupés de questions esthétiques, de la « visibilité » de la peinture, de l'image qui « remplace » le monde et tient lieu d'original... Elles sont consacrées à une analyse phénoménologique de l'image, de sa représentation et de sa perception.
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Souffrance et douleur
Claire Marin, Nathalie Zaccaï-Reyners
- PUF
- Questions de soin
- 24 Janvier 2023
- 9782130807124
Cet ouvrage propose une nouvelle édition d'un texte du philosophe Paul Ricoeur, intitulé « La souffrance n'est pas la douleur », qui fut à l'origine une conférence prononcée lors d'un congrès de psychanalyse. Il est suivi des échos qu'il a suscités chez des lecteurs philosophes, sociologues ou médecins. Ces lectures mettent en évidence la richesse de ce texte datant de 1992 et la force de ces lignes directrices qui permettent d'interroger à nouveau frais la relation à l'homme souffrant, que ce soit dans le cadre d'une relation médicale ou dans la perspective d'une anthropologie philosophique. Quelle « compréhension du souffrir » est possible et comment la repenser dans le cadre d'une réflexion sur l'éthique médicale et plus généralement sur les enjeux du soin aujourd'hui ? Ce texte dont la profondeur et la pertinence nous offrent des points d'analyse précieux est plus que jamais nécessaire.
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Cet ouvrage présente une analyse très complète de la relation entre islam et politique. Les différentes approches présentent la sécularisation comme un pur produit de l'Occident et lient le destin de la modernité à un phénomène de "désenchantement du monde" (Weber) qui n'a pu avoir lieu en islam, resté prisonnier des schèmes religieux et qui n'a pu franchir le seuil de la modernité politique. La faiblesse du droit dans la tradition de l'islam classique et son incapacité à mettre des limites au pouvoir pourraient expliquer la raison pour laquelle certains régimes transforment l'état d'exception en mode normal de gouvernement. Néanmoins, la pensée politique de l'islam classique a réalisé des manières d'appréhender le politique : certains penseurs ont mis l'accent sur la pluralité des formes de rationalité qui doit guider l'action de l'homme politique, des juristes ont élu le maintien de la cohésion de la communauté comme critère majeur de l'action de l'État, des philosophes ont insisté sur les possibilités de l'amélioration de l'homme tel qu'il doit être et non tel qu'il est.
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étant donné ; essai d'une phénoménologie de la donation (2e édition)
Jean-Luc Marion
- PUF
- Quadrige
- 1 Janvier 2023
- 9782130807490
La démarche de l'auteur est, premièrement, de décrire le phénomène réduit à sa donation puis, dans un second temps, de redéfinir le don, contre son interprétation économique, à partir de la pure donation, afin de déterminer les caractères du phénomène comme un strict donné ; enfin, de distinguer les degrés de donation du donné. Étant donné constitue ainsi le premier élément d'un triptyque formé par Réduction et donation (Puf, rééd. 2004), complété et commenté par De surcroît, études sur les phénomènes saturés (Puf, rééd. 2010).
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Histoire de l'idée de temps ; cours au Collège de France 1902 -1903
Henri Bergson
- PUF
- Hors collection
- 3 Février 2016
- 9782130732716
Non seulement ce cours publié aujourd'hui sur « l'histoire de l'idée de temps » marque le début de « la gloire de Bergson », mais plus encore il en est la source. Il constitue, avec tous ceux donnés au Collège de France, le trait d'union entre l'oeuvre écrite à laquelle le philosophe tenait exclusivement, telle qu'elle survit à l'époque qui l'a vu naître et qui brille de son éclat propre, et l'enseignement oral dont provient la renommée de l'homme, grâce auquel ses idées se sont insérées dans le monde pour être adoptées par le plus grand nombre. Aussi ont-ils le double privilège de se concentrer comme jamais autour de la pensée de Bergson à laquelle ils apportent une lumière neuve et singulière et de rayonner plus largement encore au-delà du cercle des études spécialisées, en se rendant capable de toucher, comme jadis, un public lointain et non initié. Consacré à l'idée de temps à travers l'histoire des systèmes, ce cours nous donne de pouvoir lire, d'entendre presque la parole libre du philosophe telle qu'elle retentissait il y a plus d'un siècle dans ce haut-lieu de la pensée humaine et que nous avions crue irrémédiablement perdue. Car en le lisant, nous avons cette impression étrange de briser momentanément la loi inexorable du temps.
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MICHEL FOUCAULT, L'INQUIETUDE DE L'HISTOIRE
Potte-Bonneville M.
- PUF
- Quadrige Manuels
- 1 Octobre 2014
- 9782130639527
Avançant par bifurcations et ruptures, la pensée de Foucault renouvelle sans arrêt ses méthodes (archéologie, généalogie) et ses concepts (épistémès, dispositifs, problématisations). Sous cette ligne brisée se laisse lire l'unité, non d'un système, mais d'un souci : articuler l'analyse positive des normes historiques au repérage de leurs crises ; se défaire de toute référence au sujet constituant mais rouvrir l'interstice d'un soi , où penser autrement deviendrait possible. Ce livre propose l'étude de deux moments précis de l'oeuvre : la description, dans l'Histoire de la folie, de la naissance de l'asile; l'examen de la subjectivation grecque, dans L'Usage des plaisirs. S'y laisse voir l'invention d'une nouvelle figure de la critique : critique sans surplomb qui, au lieu d'en appeler à la raison et aux principes, s'autorise des failles singulières ouvertes dans le jeu du savoir et du pouvoir. De cette position exposée et précaire, chaque livre tire sa puissance d'intervention : morale de l'inconfort, la pensée de Foucault est aussi une politique de l'incertitude.
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« Le moi » est une invention cartésienne de Pascal, qui substantive le pronom pour parler de lui comme d'un objet. Aussitôt après Pascal, l'expression prolifère ; mais la multiplication de ses emplois n'en méconnaît-elle pas la spécificité ? Car le moi n'est ni l'âme, ni la conscience, ni la personne, ni le sujet, ni même le soi. Si l'analyse de Husserl permet de rendre raison de cette décision à la fois textuelle et philosophique - le moi est le résultat d'une réduction - elle n'a pas vu que Descartes ne passe pas de la position de l'ego à sa substantialisation sans s'être demandé « qui est le moi ? ». La première question cartésienne qui est posée au moi n'est donc pas la question (essentialiste) de ce qu'il est mais celle (identifiante) de savoir qui il est, question à partir de laquelle pourra se déployer l'analytique existentiale.
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Penseur singulier et inclassable, auteur de la Gnose de Princeton, Raymond Ruyer développa en plein XXe siècle le projet d'une métaphysique panpsychiste contemporaine des dernières avancées de l'embryologie, de la cybernétique et de la physique quantique. Salué par Merleau-Ponty et Deleuze, Ruyer est redécouvert aujourd'hui grâce notamment aux travaux de Fabrice Colonna, qui signe la préface de cette nouvelle édition de Néo-finalisme.Raymond Ruyer y entreprend rien de moins qu'une réhabilitation du thème finaliste que la philosophie et la science modernes semblaient avoir définitivement remisé au magasin des accessoires. Appuyée sur les résultats de la science, la réflexion philosophique conduit à reconnaître qu'une finalité réelle et créatrice est à l'oeuvre dans les replis de la nature partout où se manifeste une activité organisatrice de structures spatio-temporelles. Les questions les plus fondamentales de la philosophie s'en trouvent transformées : le sens de la vie corporelle, la signification de la liberté, la possibilité d'un Dieu.
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L'idée de guerre juste
Monique Canto-sperber
- PUF
- Éthique et philosophie morale
- 30 Juin 2014
- 9782130641933
« Il existe une philosophie morale de la guerre élaborée dès l'Antiquité, traditionnellement désignée sous le nom de guerre juste. La conception de la guerre juste a longtemps fourni une grammaire et un vocabulaire pour l'usage de la force. À l'origine de la réflexion sur la guerre juste, on trouve la conviction qu'il est possible de déterminer la légitimité des buts de la guerre et des moyens employés. La notion de guerre juste est étroitement associée à la possibilité d'une éthique de la violence, elle suppose qu'une distinction puisse être établie entre des usages légitimes et des usages illégitimes de la force.La théorie de la guerre juste met en avant deux considérations : d'une part, en certaines circonstances, les raisons qui conduisent à la guerre peuvent être légitimes, donnant parfois à la guerre une justification morale (jus ad bellum, droit de la guerre) ; d'autre part, il existe une juste façon de faire la guerre (jus in bello, droit dans la guerre). » (M. Canto-Sperber)