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Éditeurs
Hermann
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Le vrai des gens, c'est-à-dire ce qui est vrai pour eux et forgé par l'opinion, semble toujours s'éloigner un peu plus de la "vérité" dite par les experts. Quelque chose est vrai pour moi parce que cela fait sens à la fois dans ma vie et dans la perception que j'ai du monde. Mais la façon dont on met en récit ce que l'on vit, seul ou en communauté, devient chaque jour plus hermétique aux récits de "l'élite".Nous proposons, au lieu d'opposer stérilement ce qui est vrai pour le commun à la vérité des sachants, que soient ouverts des espaces d'une réconciliation possible entre les deux. Ces lieux hybrides d'actions communes et de récits collectifs redonneraient du sens et donneraient l'espoir d'un futur à la fois possible et désirable. C'est cela que nous appelons la "prosp'active".
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Philosophie clinique : Au chevet de l'animal parlant
Gérard Rabinovitch
- Hermann
- 28 Août 2024
- 9791037038975
Quand la philosophie se penche sur la condition humaine plutôt que de voltiger dans le ciel des idées, et qu'elle interroge les possibilités d'une « vie bonne » pour en faire son but explicite, alors la philosophie politique naît, soulignait Léo Strauss. Quand la philosophie politique se porte au chevet de la condition humaine, épaulée d'une histoire des mentalités et des apports d'une anthropologie non lénifiante, celle explorée par Sigmund Freud, elle devient clinique. L'objet central de celle-ci est alors cet « animal parlant », tel que les sagesses antiques d'Athènes et Jérusalem définissaient essentiellement l'Homme : zoon phonanta et haï medaber. Une spécification axiale qui s'est perdue, progressivement remplacée par la conception dévoyée d'« animal social ». Mais c'est là un fourvoiement qui n'a servi qu'à sociologiser les humains pour mieux les domestiquer en masse.Clinique, la philosophie retrouve sa vocation inaugurale, en replaçant le langage au coeur de la condition humaine : elle redevient capable d'affronter les fracas mortifères récurrents de notre espèce. Tel est le motif du présent essai.
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L'intelligence artificielle derrière nos écrans est devenue omniprésente. Ses capacités progressent à un rythme exponentiel dans des domaines que l'on croyait autrefois réservés aux humains, comme l'art, le langage, les relations interpersonnelles ou la science. Les innombrables IA, telles que ChatGPT, DALL-E 2 ou Midjourney, qui sont accessibles au grand public, mettent en lumière les défis d'une cohabitation incessante avec des algorithmes. En sortons-nous indemnes?? L'homme, qui rêvait de se voir «?augmenté?» grâce à la technique et de s'affranchir des limites liées aux contraintes biologiques, découvre qu'il risque en réalité d'être assujetti à la condition de cybcog (cybernetic cognition), un être dépendant et piloté par l'IA. Les études sont unanimes : notre exposition constante aux IA diminue nos capacités à créer, à apprendre et à penser, altère nos liens sociaux et notre autonomie.
Cet essai, qui tient compte des innovations et des recherches les plus récentes, nous informe sur les potentialités extraordinaires comme sur les dangers de l'IA, et plaide pour un encadrement strict de ses usages. -
« Lucrèce, philosophe épicurien, est aussi un immense poète. Le paradoxe est que sa poésie semble prendre perpétuellement l'épicurisme à contre-pied, comme si le poète, chez lui, donnait tort au philosophe à moins que ce ne fût l'inverse. C'est ce que j'ai essayé d'exprimer (notamment en retraduisant les plus beaux passages de son chef-d'oeuvre) et de comprendre. De la philosophie d'Epicure, la plus lumineuse, la plus douce, la plus sereine, peut-être la plus heureuse de toute l'Antiquité, Lucrèce a tiré le poème le plus sombre, le plus âpre, le plus angoissé, le plus tragique. Cela nous dit quelque chose sur l'homme qu'il fut, certes, mais aussi sur l'épicurisme, sur la philosophie, et sur nous-mêmes. Si nous étions des sages, nous n'aurions pas besoin de poètes. Mais aurions-nous besoin de philosophes ? »
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Philosophie du soin : économie, éthique, politique et esthétique
Jean-Philippe Pierron
- Hermann
- 9 Juin 2021
- 9791037011879
La philosophie du soin, que l'on parle aujourd'hui de care, d'attention ou de sollicitude, est maintenant bien installée dans le paysage intellectuel. À tel point que parler de moment du soin, à l'intersection entre philosophie, sciences humaines et sociales, arts et politiques, est devenu un point d'accord. Cet ouvrage, en s'installant au coeur d'une philosophie du soin, cherche à en tirer les conséquences dans quatre champs explorés singulièrement : le travail, le numérique, l'architecture et l'écologie.
En quoi penser et agir en termes de soin a-t-il des effets sur notre manière d'éclairer ce qui s'engage dans les métiers et les professions dans une philosophie du travail?? Quels aspects du soin le numérique, de la robotique à l'intelligence artificielle et aux logiciels, vient-il soutenir, déplacer ou abîmer?? Comment le soin s'explicite dans des manières spécifiques de ménager l'espace, dans les questions d'architecture et d'urbanisme?? Enfin, à quel point d'intersection, entre santé et environnement, le soin permet-il d'accompagner la transition écologique?? -
La liberté est-elle un pouvoir neutre et indifférencié de choix et d'action qui est octroyé à tout individu, et qu'il exerce identiquement avec tout autre, ou n'est-elle pas plutôt une capacité qui n'échoit qu'à lui seul d'accomplir son être propre dans ce qu'il a d'unique ? En souscrivant à la seconde branche de cette alternative, Claude Romano s'efforce de préciser les conditions de possibilité de ce qu'il appelle « liberté intérieure », c'est-à-dire la capacité de vouloir et de décider en l'absence de conflit intérieur, de telle manière que cette volonté et cette décision expriment l'être que nous sommes et manifestent un accord de cet être avec lui-même. En soulignant les limites de la conception largement dominante, de Platon à Harry Frankfurt, de cette liberté comme une subordination de nos désirs et tendances affectives spontanées aux « désirs de second ordre » qui découlent de notre réflexion rationnelle, l'auteur défend une conception originale de l'autonomie qui rejette une telle hiérarchie. Il étaye son propos par l'analyse d'un exemple littéraire, la décision finale de la Princesse de Clèves dans le roman éponyme de Mme de Lafayette.
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Le devoir de résister : apologie de la désobéissance incivile
Candice Delmas
- Hermann
- 26 Octobre 2022
- 9791037022080
Quelles sont nos responsabilités face à l'injustice?? Les philosophes considèrent généralement que les citoyens d'un État globalement juste doivent obéir à la loi, même lorsqu'elle est injuste, quitte à employer exceptionnellement la désobéissance civile pour protester. Les militants quant à eux, qu'ils luttent pour les droits civiques, contre les violences faites aux femmes ou pour le climat, jugent souvent que l'obligation première est de résister à l'injustice.
En revisitant le concept d'obligation politique, Candice Delmas montre que le devoir de résister a les mêmes fondements que le devoir d'obéir à la loi. Des formes de désobéissance incivile, de l'aide clandestine aux migrants aux fuites de documents non autorisés en passant par l'écosabotage ou les cyberattaques, peuvent parfois être justifiées, voire moralement requises, même dans des sociétés démocratiques. C'est par ces moyens illicites et incivils que les Freedom Riders ont dénoncé la ségrégation aux États-Unis, que #BlackLivesMatter a révélé les violences policières ou #MeToo l'ampleur des phénomènes de harcèlement et des féminicides. L'incivilité interpelle, accuse, rend l'indifférence impossible et force à prendre parti.
Qu'est-il légitime de faire pour défendre une cause juste dans un État de droit où elle est ignorée?? -
La pensée d'Edgar Morin est inclassable. Ni science ni philosophie, enjambant la science et la philosophie, les sciences humaines et les sciences naturelles, sa pensée échappe aux classements disciplinaires et aux modes de connaissance compartimentée. Edgar Morin a abordé des disciplines aussi différentes que la biologie, la sociologie, l'anthropologie, la philosophie et l'épistémologie des sciences.
Comment résumer une oeuvre qui couvre plus de soixante années de vie intellectuelle?? Comment en dégager un esprit général qui ne soit pas une réduction caricaturale??
En passant par La Méthode dont la publication s'est étalée sur presque trente ans (1977-2004). Déjà en gestation dans les premiers travaux d'Edgar Morin (L'Homme et la Mort, Le Vif du sujet, Le Paradigme perdu), La Méthode est le creuset d'où sont sorties de nombreuses ramifications, sociologiques, politiques, éducatives (Terre-Patrie, La Voie, Les Sept savoirs nécessaires à l'éducation du futur), ramifications distinctes mais inséparables de la source qui les a fait naître.
Ancien résistant et témoin privilégié de notre époque, Edgar Morin a traversé le XXe siècle en acteur de l'histoire. Il est l'auteur d'une oeuvre transdisciplinaire, abondamment commentée et traduite dans plusieurs langues, qui nous oblige à rompre avec la disjonction et la compartimentation des savoirs. Elle a pour dénominateur commun la recherche d'une connaissance non mutilée et le souci d'une pensée capable d'affronter la complexité du réel. -
La pensée est indissociable de la langue dans laquelle elle se forge. Si la philosophie est inséparable du grec, de quel type est la pensée qui germe dans la langue hébraïque ?
C'est l'ambition de ce livre d'en retrouver les traces, comme si il y avait déjà à l'oeuvre une pensée en deçà des théories et des doctrines, une pensée précédant le texte tout en ne s'exprimant qu'à travers ses différentes économies, une pensée de toutes les pensées issues de la racine hébraïque dans laquelle l'Ëtre ne se dit pas au présent.
Le livre de Shmuel Trigano jette une lumière nouvelle sur l'ontologie. Il inaugure une façon inédite de philosopher qui naît, certes, de la fréquentation de la langue grecque mais sans pour autant y ramener. Par delà la philosophie grecque mais aussi la philosophie juive classique, une voie s'ouvre vers une autre philosophie à laquelle ce livre appelle... -
Postface de Jean-Luc Nancy. « Le prisonnier est un être sacré parce que c'est un être livré et qu'il a perdu toutes ses chances. Si cet homme s'est rendu personnellement responsable d'actes criminels, il doit être jugé ». Au lendemain de la guerre, Robert Antelme, tout juste libéré de Buchenwald et de Dachau et venant d'apprendre la mort de sa soeur en déportation, rédige un long article sur le sort à réserver aux criminels allemands. Devant les violences qui leur sont infligées, il déclare l'exigence absolue du droit contre l'instinct de vengeance. Il sait qu'il va choquer certains rescapés ; mais il écrit au nom d'idéaux simples : « la justice, la liberté et le respect de l'homme ». Loin d'être un simple texte de circonstance, Vengeance ? constitue une réflexion de fond sur la question du droit et de son origine. Sans aucune référence à la notion chrétienne de pardon, Robert Antelme enjoint ses concitoyens à renoncer à toute vengeance : même lorsqu'un homme est légitimement privé de sa liberté, il doit conserver sa dignité. Toute atteinte au respect dû à la personne humaine (fût-elle coupable) constitue un acte de barbarie.
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Une éthique du regard ; le cinéma face à la catastrophe, d'Alain Resnais à Rithy Panh
Sylvie Rollet
- Hermann
- 19 Août 2011
- 9791037024367
Ouvrage publié avec l'aide de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah Comment évoquer, avec les moyens du cinéma, ce qui ne peut être représenté, la destruction des Juifs d'Europe, l'extermination des Arméniens ou l'élimination du quart de la population cambodgienne par les Khmers rouges ? Cette question est au coeur de Nuit et Brouillard, Images du monde et inscription de la guerre, Sursis, Calendar, Ararat, Shoah et S21. Ces « films-témoins » instaurent une scène où le regard est sommé de voir qu'il n'a rien vu et que la Catastrophe reste à penser. Resnais, Farocki, Egoyan, Lanzmann et Panh adoptent certes des formes cinématographiques différentes, entre témoignage et fiction, mais, comme le démontre Sylvie Rollet dans cet essai, ils manifestent une même exigence. Ne voulant ni représenter ni réparer ce qui par définition est irreprésentable et irréparable, ils inscrivent la lacune au coeur des images. L'« éthique du regard » à laquelle ils obéissent relance inlassablement notre désir de percevoir et de comprendre l'événement, qui, de la sorte, devient imaginable.
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à plus forte raison : Maurice Blanchot, 1940-1944
Michel Surya
- Hermann
- 15 Septembre 2021
- 9791037014634
Maurice Blanchot est un écrivain et un penseur considérable, auquel la modernité doit beaucoup. L'objet de ce livre est de revenir sur son passé politique lointain. Ce texte, qui fait suite à L'Autre Blanchot (2015), centré sur la période d'avant-guerre, se consacre aux années 1940-1944. Parce que Blanchot n'a pas tout dit à leur sujet, et parce qu'il a écrit des choses dont l'inauthenticité est maintenant démontrable. Silence, inauthenticité - à quoi se reconnaît une certaine mémoire politique française. Il est temps de lever le voile sur la mémoire intellectuelle, à plus forte raison sur celle de Maurice Blanchot.
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Pesanteur et portance : une éthique de la gravité
Christine Leroy, Chiara Palermo, Collectif
- Hermann
- 9 Décembre 2022
- 9791037021694
La thématique du corps-vécu dans l'épreuve de la gravité est au coeur de cette publication polyphonique. Il s'agit ici d'explorer la façon dont l'expérimentation de la pesanteur et du fait d'être porté, notamment en danse-contact improvisation et dans des pratiques motrices non curatives, voire certaines pratiques artistiques ancrées dans la matière (écriture, chant, pratiques performatives, etc.), peut vivifier le sujet. C'est ainsi d'une anthropologie de la «?portance?» (Emmanuel de Saint Aubert, 2015) à partir de la clinique du care (Winnicott, 1970), et plus largement de la place accordée au corps soignant dans le soin au corps, dont il est ici question. Nous soulignons la nécessaire interdépendance anthropologique des corps, vulnérabilité psychophysique qui, loin de nous dégrader, nous élève : c'est là un point de convergence entre l'éthique née du poids du corps et les care ethics (Gilligan, Tronto seq.).
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Par-delà les replis communautaristes : retours sur le religieux, le commun et le politique
Pierre Gisel
- Hermann
- 29 Mars 2023
- 9791037022332
Les rapports entre religions et politique doivent être repris. Les phénomènes de radicalisations y incitent, de même que les difficultés à reconnaître des traditions de religion et de culture différentes, et à en penser une fécondité possible. Le politique a ainsi trop connu un espace républicain voulu homogène et des individus déculturés, ignorant les réalités intermédiaires où se font et se défont les identités individuelles et collectives. De leur côté, les religions ont à réfléchir à nouveaux frais à ce qui les légitime et à leur rapport au social, et de ce fait à sortir de la seule mise en avant de ce qui les fonde et les autorise.
Le présent ouvrage donne des pièces de ce dossier, où sont en jeu le monde et le social en leur sécularité et leurs pluralités. S'y propose un pas-en-arrière permettant d'ouvrir des problématiques et la réflexion, à contre-courant de qui s'impose communément. Il met ainsi en exergue une tendance postmoderne des religions à se laisser enfermer dans un repli communautariste en auto-référence, et donne à penser des postures et des pistes (Certeau, Barth, Levinas), prometteuses ou égarantes, mais toutes significatives. -
La Bible hébraïque a-t-elle réellement inventé le monothéisme?? Si oui, elle l'a fait à travers un dieu indicible. Quand Moïse s'interroge sur son nom, le texte fournit une réponse énigmatique : « Je serai ». Que signifie le silence étourdissant de cette absence d'identité??
Se peut-il que la question du divin n'ait pas constitué l'essentiel du message biblique et que Moïse soit d'abord le fondateur d'une éthique libératrice, l'humanisme?? Telle est la question centrale de cet essai. -
Penser avec Edith Stein : de la phénoménologie à la métaphysique
Jean-François Lavigne, Collectif
- Hermann
- 29 Juillet 2022
- 9791037019707
Edith Stein est connue en France comme auteur spirituel et personnalité doublement héroïque?: née juive, devenue chrétienne, carmélite, déportée et assassinée à Auschwitz pour son appartenance à Israël et au Christ. Mais on ignore le plus souvent qu'elle est une philosophe de tout premier plan, intellectuelle engagée dans le débat international?; formée par Husserl et condisciple de Heidegger, elle a produit une pensée originale qui assume les interrogations fondamentales?: y a-t-il une réalité au-delà de la conscience?? Quel sens a l'existence?? Qu'est-ce qu'une personne humaine?? Comment penser la différence sexuelle?? Quelles valeurs pour une éducation réussie?? Dans l'État moderne, comment articuler droits individuels et organisation sociale?? Les essais ici réunis veulent donner accès à la pensée philosophique d'Edith Stein, à son effort pour répondre, rationnellement, aux questions de notre temps.
?Avec les contributions de : Angela Ales Bello, Francesco Alfieri, Vincent Aucante, Christof Betschart, Sophie Binggeli, Bénédicte Bouillot, Brice de Malherbe, Éric De Rus, Michel Dupuis, Emmanuel Falque, Jean-François Lavigne, Hans-Rainer Sepp, Francesco Valerio Tommasi. -
Le pouvoir doit limiter le pouvoir, afin d'éviter le despotisme. Bernard Manin éclaire le sens et les difficultés de cette idée décisive en revenant à la pensée de Montesquieu, fondatrice pour la politique moderne.Comment le recours à des lois fixes borne-t-il de l'intérieur la souveraineté ? Pourquoi y a-t-il en politique un seul mal, le gouvernement despotique, mais plusieurs biens ? En quoi consiste la séparation des pouvoirs ? La vertu républicaine est-elle compatible avec le commerce ?Cet ouvrage rassemble des études sur Montesquieu jusqu'ici dispersées, ainsi qu'un long essai inédit consacré à sa théorie de la monarchie. Il constitue une contribution majeure à l'interprétation des écrits de Montesquieu, saisis dans leur contexte historique, mais aussi à la théorie politique du gouvernement modéré, ce régime dont le propre est de « combiner les puissances » afin de mettre chacune « en état de résister aux autres ».
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Esprit de Diderot ; choix de citations
Laurent Loty, Eric Vanzieleghem
- Hermann
- 21 Juin 2013
- 9782705671266
Ce petit livre invite à découvrir l'ensemble de l'oeuvre de Diderot, et à dialoguer avec lui sur l'art, la science, la morale ou la politique, nos sentiments ou nos espérances de bonheur. Parce qu'il fait percevoir comment il essaie lui-même de s'éclairer, Diderot nous incite à conquérir notre liberté, et d'abord celle d'apprendre et de critiquer, d'interpréter et d'imaginer. Pourquoi le célèbre Diderot a-t-il été méconnu et le sera-t-il encore ? La prison le décide à écrire pour la postérité, et ce dialogue par-delà la mort lui offre cette liberté qui déplaît aux adeptes de la soumission. Son inventivité joyeuse et son indisciplinarité gênent les institutions dogmatiques, tandis qu'elles en font le cher ami de ses lecteurs. Sa méthode : mettre en rapport les choses, associer les idées, dialoguer. Diderot imagine des relations entre des êtres ou des fragments de pensée que d'autres n'auraient jamais osé rapprocher, et il les offre à notre ingéniosité. Ce recueil de citations adopte sa démarche, qui est aussi celle de L'Encyclopédie. Suggestifs, ses paradoxes sont une pratique poétique de la réflexion. Leur réunion est un appel à participer au concert d'une pensée qui libère. Diderot met notre esprit en mouvement.
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L'époque contemporaine est paradoxale : alors que la guerre peut nous préserver des fléaux ou des catastrophes comme les génocides, le terrorisme ou la prolifération incontrôlée de l'arme atomique, elle est souvent perçue comme un recours immoral à la violence, qu'il faudrait condamner. Or, la seule leçon, pour autant que l'on puisse en tirer, de la Shoah et des crimes contre l'humanité qui ont suivi, est la nécessité éthique et politique de la guerre. La Shoah a été « possible » parce qu'à un moment de l'histoire, on a préféré « avoir la paix » ; et les usines de la mort ne se sont arrêtées que grâce à une volonté de combattre le nazisme jusqu'au bout. Il ne s'agit pas d'être belliciste, mais, depuis 1945, nous devons reconnaître la réalité d'une présence de la guerre comme recours moral. Dans cet essai, Michael Bar-Zvi, philosophe et ancien militaire, se fonde sur l'expérience de la déportation vécue par son père et sur son histoire personnelle pour montrer que la guerre, dans certaines circonstances et sous certaines conditions, doit être considérée comme l'un des seuls moyens de préserver la dignité de l'homme.
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Souvenirs, proposé ici dans une traduction inédite, est l'un des derniers textes publiés par Rawls. Ce petit texte atypique écrit en 1997, attachant, drôle et parfois émouvant, est sans doute l'un des écrits les plus personnels de Rawls. Au-delà du caractère autobiographique de ce livre, Souvenirs propose aussi une typologie comparative des grands intellectuels de la fin du xxe siècle, et cherche à définir ce qui constitue une écriture proprement philosophique - une écriture dans laquelle l'entourage du philosophe et sa communauté intellectuelle jouent un rôle prépondérant.
Traduit de l'anglais et édité par Ophélie Desmons et Sequoya Yiaueki. -
Le philosophe sceptique serait-il voué à l'inquiétude ? Il est admis que le sceptique antique jouit de la tranquillité de l'âme non pas en dépit du doute mais grâce à lui. Est-on fondé à soutenir que l'âme du sceptique moderne, exilée de Dieu, est tourmentée par le doute ? Les Essais de Montaigne, modèle anthropologique, éthique et esthétique du scepticisme moderne, se présentent au contraire comme des pérégrinations enjouées, ou au moins consolatrices qui, se défiant de toute croyance, sont animées par un « souci de soi » non angoissé.
Relayée par des scepticismes partiels (Fontenelle, Nietzsche, Cl. Rosset, M. Conche, J.-F. Billeter, H. Blumenberg), la présente étude analyse les modalités sceptiques d'une quête sereine de la jouissance du monde, ainsi que leurs points de rupture avec les conceptions métaphysique (Augustin, Heidegger), pessimiste (Pascal, Leopardi) et foucaldienne de la subjectivité. -
Le principe alliance Tome 1 : phénoménologie de l'alliance
Philippe Capelle-dumont
- Hermann
- 22 Septembre 2021
- 9791037013880
L'alliance est la grammaire principale du monde. Phénomène commun, local et universel, le plus pauvre et le plus noble. Elle se trouve cependant aujourd'hui plus que jamais contrariée. Le monde est en dés-alliance sur le plan social, politique, anthropologique, écologique, techno-scientifique, métaphysique. Les demandes répétées de « recréer du lien » en corroborent le fait plus qu'elles n'en dessinent une alternative : affranchies de tout « principe », elles échouent à leur tour sur les rives du nihilisme. C'est que le principe est tombé dans l'oubli. Ses titres ont été, dès la fin du xixe siècle et tout au long du xxe siècle, durement contestés et ses droits confisqués. Nombre de succédanés se sont imposés, avec leurs antinomies et leurs tragédies humaines : Raison suffisante, Progrès, Destin, Cause, État. Le principe ainsi reclassé, déclassé, fut biffé derechef au titre de ce qui lui fut imputé : voracité de l'Un, maîtrise formelle de l'universalité, logique de sécurisation historique.
Reconsidérer le principe autrement, i.e. comme alliance, tel est l'enjeu phénoménologique du présent ouvrage : loin de tout Deus ex machina, elle est le jeu de la différence initiatrice, de la pluralité unitaire, de la donation herméneutique. Ainsi, au principe, l'alliance fait être et fait temps. Elle est notre première promesse. -
À la fin des années 1950, Guy Debord entreprend de confronter ses thèses et intuitions, initialement construites au sein des avant-gardes artistiques, avec la philosophie allemande. Il étudie Hegel et Marx, découvre le marxisme «?hétérodoxe?» (Karl Korsch, Georg Lukács, Anton Pannekoek), discute les théoriciens et commentateurs de son temps (Jean Hyppolite, Henri Lefebvre, Lucien Goldmann), et importe certains concepts issus de cette tradition (totalité, aliénation, marchandise, etc.) au sein de sa propre pensée. Quelles ont été les conséquences de ce «?tournant?» philosophique?? Comment l'étude de ce tournant peut-elle permettre de mettre en question la réduction de l'auteur de La Société du Spectacle à un sociologue critique de «?la société de consommation?»?? L'objectif de ce livre est de faire émerger la singularité de Guy Debord dans le champ philosophique, en plaçant notamment la question du temps au coeur de cette singularité.
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Petite philosophie des rides : que peut la science contre le vieillissement ?
Maël Lemoine
- Hermann
- 2 Novembre 2022
- 9791037022363
Rester jeune après 80 ans, sans ride, sans perte de mémoire ni de vitalité, sans trouble articulaire ni douleur. Ce fantasme abreuve une littérature abondante, depuis le mythe de la fontaine de jouvence jusqu'à Faust ou Peter Pan. Mais depuis quelques années, tout un pan de la médecine, soutenue par une industrie pharmaceutique puissante, oeuvre à lutter contre les maladies de l'âge pour repousser toujours plus loin les limites de la vie.
Que faut-il penser de ces produits et de nos tentatives pour conquérir l'immortalité?? Est-il scientifiquement possible de limiter les effets du vieillissement?? Jusqu'à quel point peut-on raisonnablement espérer «?vieillir jeune et mourir en bonne santé?»?? Telles sont les questions que soulève cette Petite philosophie des rides, révélant à la fois nos craintes et nos espoirs, reflets fidèles de notre rapport nouveau à la vieillesse et à la mort.