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Epel Editions
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Alors qu'il entend dire l'essentiel de l'homme en tant qu'animal rationnel, le mot sujet sert aussi bien à désigner un cadavre en anatomie. De la liberté à la servitude, son spectre sémantique est si large qu'il frise l'homonymie. Le droit, la politique, la médecine, les lettres, les arts ne sauraient s'en passer. Sa carrière philosophique ? Prestigieuse ! Jacques Lacan en a fait d'emblée un leitmotiv de son enseignement. En lançant par la suite sa formule nouvelle d'un sujet représenté par un signifiant pour un autre signifiant, il ne lui a plus accordé identité ni réflexivité. Cette subversion, dont les étapes constitutives sont ici examinées, l'a placé dans de curieuses compagnies, tantôt avouées (Maine de Biran), tantôt inaperçues (averroïsme latin), parfois de circonstance (Foucault). En recoupant ces références disparates, le présent essai redonne à la trouvaille de Lacan son espace épistémique singulier. Et sa puissance d'appel.
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Toute histoire est histoire d'une pensée ; autobiographie d'un philosophe archéologue
Robin-george Collingwood
- Epel Editions
- Des sources
- 14 Décembre 2014
- 9782354271145
Robin George Collingwood est peu connu du public français, alors qu'il fait depuis longtemps partie des classiques dans le monde anglo-saxon. Professeur de philosophie dans l'un des Colleges les plus réputés d'Oxford, il s'est révélé dans le même temps l'un des maîtres de l'histoire de la Roman Britain, cette Angleterre occupée pendant des siècles par Rome.D'un côté, il se trouvait donc enseigner la philosophie aussi bien ancienne que moderne ; de l'autre, il menait des fouilles pour construire un savoir historique cohérent sur une époque où les données textuelles sont plus que rares. Ce double mouvement l'a amené à des réflexions sur la nature de la tâche historienne qu'il n'a guère livrées que vers la fin de sa vie (relativement brève : il meurt en 1943, à cinquante quatre ans). Ainsi publie-t-il d'abord des ouvrages sur l'art, la religion, l'histoire de la philosophe, avant de se lancer dans des éclaircissements sur sa conception de l'histoire dans lesquels il stigmatise ce qu'il appelle « l'histoire ciseaux-pot-de-colle », désignant par là ces historiens qui ne connaissent que leurs « sources » textuelles, qu'ils découpent et recollent à leur guise.Le travail de l'archéologue, remarque-t-il, ne consiste pas à creuser là où il pense qu'il y a quelque chose à trouver, mais à se poser des questions à partir de son savoir lacunaire, et à chercher ce qui lui manque pour arriver à un minimum de consistance rationnelle. Collingwood part donc de l'idée qu'on ne trouve, pour peu qu'on soit chanceux, que ce qu'on cherche, quitte à ce que d'heureuses surprises viennent troubler ce plan de base. En philosophe, il généralise les leçons de cet apprentissage pour considérer qu'une proposition, quelle qu'elle soit, n'a de sens que relativement à la question, au problème, à l'aporie qu'elle entend solutionner. Ce qui revient à privilégier l'histoire dans l'étude même de la philosophie puisqu'un énoncé ne sera désormais reçu qu'au prix d'avoir été ramené, non seulement à son « contexte », mais aussi à ce qui depuis longtemps risque de s'être complètement dissipé et qu'il faut donc reconstruire, à savoir la question à laquelle il doit le jour.Dans cette Autobiographie, qu'il écrit rapidement en sachant que les années lui sont comptées, il livre, sous une forme libre et souvent drôle, les étapes de sa vie intellectuelle qui l'ont conduit de l'Oxford realism de sa jeunesse (devenue sa bête noire dès l'âge mur) à une vision de l'historien qui alimente encore aujourd'hui de nombreux débats en langue anglaise.
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Le philosophe Clément Rosset crut devoir se faire le pourfendeur de la soumission intellectuelle et associer nommément Lacan et ses élèves aux égarements de l'imposture althussérienne. Quelle place Lacan a-t-il tenue dans le cas Althusser ? Quel statut accorder au meurtre de sa femme ? Que visent à opérer les publications posthumes ?
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Elles étaient des filles des villes, des cocottes, des grues, des poules, des mannequins dans des vitrines, des prostituées. Elle est, elle, la fille des champs, l'unique, "une femme en elle-même, et sans au-delà". De quelle amour le jeune philosophe Ferdinand Alquié l'aura-t-il aimée ?Jacques Lacan s'emploie à réduire sa hantise d'elle : il fait parvenir à son ami une fort émouvante lettre, à laquelle il joint le seul poème qu'il ait jamais écrit.Unique, Ariane ne l'est pas moins dans son accouplement à Dionysos. Inspiré par Lou Salomé, comme le montre ici Chantal Maillet, Nietzsche en dessine le portrait : libre, elle sait y faire avec son fil, dompter, apaiser la jouissance en excès dont souffre son amant ; elle en reçoit le don dans sa chair.Alquié, Lacan, Nietzsche esquissent ce que serait une érotique déshabitée de Dieu, une érotique où, fruit d'une conquête qui est aussi un deuil, l'Autre est reconnu inexistant.
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Le projet cartésien d'une langue pour la science d'où toute équivoque serait chassée a débouché sur une découverte de taille : il manquera toujours à un tel système symbolique la capacité de prouver qu'il ne recèle aucune contradiction potentielle. En étudiant le questionnement du symbolique inauguré par Freud, Lacan devait déboucher sur une série d'énoncés négatifs (il n'y a pas de métalangage, il n'y a pas de rapport sexuel), signe d'une incomplétude du symbolique reconnue comme décisive dans le procès subjectivant. Comment situer l'événement de cette étrange convergence entre étude formaliste et psychanalytique ?