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Éditeurs
Desclée de Brouwer
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éveille-toi, mon âme : introduction à la philosophie d'Edith Stein
Christof Betschart, Bénédicte Bouillot
- Desclée de Brouwer
- 18 Octobre 2023
- 9782220098197
Si Edith Stein est aujourd'hui connue pour son parcours exceptionnel d'intellectuelle allemande, née juive, devenue chrétienne et carmélite, morte à Auschwitz, ce livre entend combler un manque : celui d'une introduction générale à sa philosophie, et relever un double défi : rendre abordable une pensée réputée difficile, tout en montrant sa vigueur et son actualité, à travers l'approche renouvelée qu'elle propose de la notion d'âme.Dans un xxe siècle où l'âme a été considérée comme une notion désuète, inappropriée même pour penser l'humain, où la philosophie, les sciences humaines, et la théologie ont cru pouvoir s'en passer, Edith Stein montre au contraire que renoncer à l'âme, c'est s'empêcher de considérer certains aspects fondamentaux de la vie humaine.À travers une démarche qui allie phénoménologie, métaphysique et mystique, et par ses talents descriptifs, elle nous rend attentifs à l'expérience vécue de l'âme, mais aussi au tragique d'une vie qui en est dénuée. Elle réveille ainsi en nous le désir de ce « supplément d'âme », qui donne à notre existence sa profondeur, sa vitalité, sa couleur et sa saveur... telle l'âme du violon qui, bien qu'à peine visible, assure l'unité de l'instrument et en déploie les résonances à tout le corps.
Bénédicte Bouillot, membre de la communauté du Chemin neuf, est professeur de philosophie aux facultés jésuites de Paris (Centre Sèvres).Christof Betschart, carme déchaux, est doyen de la faculté de théologie Teresianum à Rome, où il enseigne notamment l'anthropologie théologique. -
Depuis juillet 2013, on est sans nouvelles du prêtre jésuite italien Paolo Dall'Oglio, qui a réhabilité dans les années 1980 le monastère Mar Moussa al-Habachi, dans le désert syrien, pour en faire un haut lieu d'hospitalité et de dialogue.Opposant résolu à Bachar al-Assad, le père Paolo n'a cessé de plaider, aux côtés des révolutionnaires, pour une « Syrie libre ». Expulsé de son pays d'adoption en 2012, il y retourne clandestinement au bout d'un an. Il est enlevé peu de temps après à Rakka dans des circonstances troubles. Est-il retenu dans les prisons du pouvoir ou dans celles de Daech ? Le mystère autour de sa disparition reste entier.Pris entre les sentiments confus de révolte, de découragement et d'espoir, René Guitton rend ici hommage à un ami très cher, mais aussi, à travers lui, à ceux qui hurlent en silence leurs souffrances, leurs douleurs physiques et morales, et leur rage devant les irrémédiables destructions d'un des berceaux les plus importants de l'humanité.
René Guitton, essayiste engagé et romancier, est l'auteur de nombreux ouvrages, essais, documents et romans, parmi lesquels Ces chrétiens qu'on assassine ou encore le Dictionnaire amoureux de l'Orient. -
Qu'est-ce qu'avoir du pouvoir ?
Charles Pépin
- Desclée de Brouwer
- Des Paroles et des Hommes
- 21 Octobre 2010
- 9782220087450
Le pouvoir exerce une fascination, parce qu'il engendre la puissance, parce qu'il transforme aussi. Qu'est-ce qu'avoir du pouvoir ? Qu'est-ce qui fonde le pouvoir qu'un homme peut exercer sur d'autres hommes ? Charles Pépin s'attarde sur le pouvoir de l'homme politique, du chef d'entreprise, d'un ami qui sait se faire écouter, d'un prêtre sur ceux qui se confient à lui, d'un professeur dans sa classe et même sur celui d'une oeuvre d'art. Trouverons-nous alors l'essence du pouvoir ? Comprendrons-nous ce qui inscrit Napoléon, Barack Obama, Gérard Mestrallet ou Yannick Noah dans une veine commune ?
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Si c'est au nom d'un futur toujours meilleur que le monde a été transformé en un chantier permanent, nous sommes arrivés à un stade où le rapport entre les bénéfices du « développement » et ses nuisances s'avère de plus en plus défavorable. La perte de confiance dans le progrès doit alors être compensée par une inflation de ce qu'il est censé apporter : plus le monde va mal et menace de s'écrouler, plus il faut abreuver les populations de promesses exorbitantes.Tel est le rôle du transhumanisme - et peu importe que ce qu'il annonce ne soit pas destiné à se réaliser. Lui accorder trop d'importance, c'est donc se laisser captiver par un leurre. Faudrait-il refuser d'y prêter attention ? Cela n'est pas si simple. Le transhumanisme nous trompe parce qu'il joue en nous sur des ressorts puissants. Se donner une chance de désamorcer la fascination qu'il exerce et le malheur qu'il propage, réclame de mettre au jour ce qui nous rend si vulnérables à ses illusions.
Olivier Rey est chercheur au CNRS, membre de l'Institut d'histoire et de philosophie des sciences et des techniques. Il a enseigné les mathématiques à l'École polytechnique et enseigne aujourd'hui la philosophie à l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Il a publié plusieurs ouvrages dont Une folle solitude. Le fantasme de l'homme auto-construit (2006), Après la chute (2014) et Une question de taille (2014). -
Ce livre est à la fois sauvage et réfléchi. Sauvage parce qu'il exclut d'emblée les paix morbides, ces « sagesses de camomille » qui, sous couvert d'apprivoiser la mort, empoisonnent la vie. Il clame en premier lieu que nous ne sommes pas faits pour mourir.Mais ce cri oblige à une méditation plus profonde. Nous devons mourir à notre désir de maîtrise. Chaque fois que notre vie rencontre un obstacle, nous sommes invités à nous déprendre de nous-mêmes. Ce consentement à la mort se nomme amour. Mourir à soi-même, c'est tuer ce qui, dans notre vie, est obsédé par la vie.Ces « petites morts », lues à partir de la pensée de Simone Weil, indiquent un chemin de dépossession et de plénitude. À l'heure où nous serons dessaisis de tout, c'est notre propre vie qui nous sera redonnée. Nous étions à la lisière du paradis, et nous ne le savions pas ! Il faudra bien l'éternité pour prendre la mesure de cette étrange nouvelle.
Martin Steffens est professeur de philosophie en khâgne, conférencier et chroniqueur pour les journaux La Croix et La Vie. Il a publié plusieurs essais, parmi lesquels : Petit traité de la joie. Consentir à la vie (2011 ; Prix Humanisme Chrétien, 2013) ; La Vie en bleu (2014) ; Rien que l'amour (2015 ; Prix des Libraires religieux, 2016) ; Rien de ce qui est inhumain ne m'est étranger. Éloge du combat spirituel (2016). -
Composé des carnets, notes et fragments rassemblés en 1962 par son mari le philosophe Jacques Maritain sous le titre Journal de Raïssa Maritain, cet ouvrage couvre de manière quelques fois un peu disparate - due au manque de temps et sans doute au fait que Raïssa a détruit beaucoup de ses notes - une période allant de 1906, après sa conversion au christianisme, jusqu'à sa mort en 1960.Le lecteur y découvre l'histoire et le progrès de son expérience spirituelle, de sa vocation à la vie contemplative et de l'approfondissement de sa pensée. Ces pages, profondes et lumineuses, renouvellent et vivifient le lecteur et lui permettent d'élargir son horizon spirituel.
Née dans une famille juive et convertie au catholicisme, Raïssa Maritain, philosophe, mais aussi poète et mystique, a eu une grande importance dans la vie intellectuelle de son mari Jacques, comme il l'affirmait lui-même : sans Raïssa, « il n'y aurait pas eu de Jacques Maritain ». -
Marcher la nuit ; textes de patience et de résistance
Martin Steffens
- Desclée de Brouwer
- 7 Octobre 2020
- 9782220097404
Nous sommes entrés dans un autre monde. Un virus aura suffi à « gripper » la moitié de la planète. Nous avons dû éprouver un autre rapport à l'espace et au temps, où le pire a côtoyé le meilleur.À la lumière obscure d'un événement qui ne manquera plus de se reproduire, les chroniques de Martin Steffens sont ici reprises et reclassées dans une marche en trois temps, que symbolisent les figures de Melchior, Balthazar et Gaspard. Trois figures de l'humanité, parties à la conquête d'un salut, dans un monde où tout, déjà, se faisait recensement, contrôle, peur. Mais trois étapes aussi : « La nuit tombée », « Points d'or » et « Petits matins ». Un prologue, inédit et alerte, fait le constat de la soudaine éclipse de notre humanité.Ces textes courts, méditations philosophiques ou spirituelles, billets d'humour ou d'humeur, incitent à prendre patience, sans nous masquer la réalité de ce qu'il faut traverser.
Martin Steffens est professeur de philosophie en khâgne, conférencier et chroniqueur pour La Croix et La Vie. Il a publié de nombreux essais, parmi lesquels : Qui nous fera voir le bonheur? (J'ai lu, 2016, avec Christophe André) ; Rien que l'amour (Salvator, Prix des Libraires religieux 2016) ; Rien de ce qui est inhumain ne m'est étranger (Seuil, 2016) ; L'Éternité reçue (Desclée de Brouwer, 2017 ; Carnets DDB, 2020) et un Dictionnaire paradoxal de la philosophie : penser la contradiction (Lessius, 2019). -
Plus loin que l'actualité : philosopher jour après jour
Denis Moreau
- Desclée de Brouwer
- 19 Octobre 2022
- 9782220097978
Cela a-t-il un sens de philosopher sur l'actualité ? Sans doute, répond Denis Moreau, mais en s'imposant quelques règles de méthode et en respectant les procédures de réflexion que la philosophie met en oeuvre: logique de l'argumentation, clarté et distinction des propos, refus des préjugés et des arguments d'autorité...Le philosophe, après s'être informé sur le sujet à propos duquel il prétend réfléchir, peut alors promouvoir et appliquer une « philosophie tout-terrain », susceptible de prendre pour objet non seulement les thèmes habituels de la philosophie, mais aussi le travail, le sport, la sexualité, les impôts, les vacances, le téléphone portable, etc.En se penchant sur des questions de pratique et sur ce qui intéresse les humains dans leur vie concrète, ces chroniques philosophiques peuvent être lues dans la continuité ou butinées au hasard, au gré de ses envies. Une façon, non dénuée d'humour, de réfléchir jour après jour sur notre société et d'aller plus loin que l'actualité.
Denis Moreau est professeur de philosophie à l'université de Nantes. Auteur de plusieurs ouvrages sur Descartes et l'histoire de la philosophie moderne, il a aussi codirigé un Dictionnaire des monothéismes (Seuil, 2013) et publié des essais plus personnels où il conduit une réflexion philosophique sur le christianisme, parmi lesquels: Pour la vie ? Court traité du mariage et des séparations (Seuil, 2014) ; Mort, où est ta victoire ? (Bayard, 2017) ; Comment peut-on être catholique ? (Seuil, 2018) ; et Résurrections. Traverser les nuits de nos vies (Seuil, 2022). -
Sidération et résistance ; face à l'événement (2015-2020)
Frédéric Worms
- Desclée de Brouwer
- Cahiers
- 16 Septembre 2020
- 9782220097220
Auteur des Maladies chroniques de la démocratie, Frédéric Worms tient également une chronique dans le journal Libération. Il n'échappe donc pas à la sidération qui définit l'époque : des attentats aux épidémies, en passant par l'incendie de Notre-Dame, # Metoo ou le climat, il est saisi par l'événement.Mais en l'exprimant, en l'analysant, en le mettant à chaque fois à l'épreuve d'une pensée du vivant et de la justice, il nous donne le premier moyen de la résistance : un sens partagé. Car l'événement, ce sont aussi des actes, des oeuvres, des ressources que l'on peut repérer et soutenir. Ces chroniques vont à leur rencontre.Comment répondre aux dangers qui nous menacent ? En traversant l'épreuve de l'événement et en retrouvant la dimension vitale de la démocratie. Afin que les années de sidération soient aussi les jalons d'une résistance. Car rien n'est joué d'avance.
Frédéric Worms est professeur de philosophie à l'École normale supérieure et membre du Comité consultatif national d'éthique. Il est notamment l'auteur de : La Philosophie du xxe siècle en France. Moments (2009) ; Revivre. (2012 ; Prix lycéen du livre de philosophie, 2016) ; Pour un humanisme vital (2019) ; Les Maladies chroniques de la démocratie (2017 ; réédité en même temps que ces chroniques). -
Des robots domestiques se fontdélateurs, des agents conversationnels injurient leurs interlocuteurs. Pireencore : des systèmes informatiques participent aux conflits humains etparfois même les provoquent. Le 18 mars 2018, un véhicule autonome dela société Uber a tué une femme qui traversait la rue dans une ville del'Arizona. Ce fut la première mort d'un piéton provoquée par un algorithme.Qui est responsable ? Laréponse à cette question compte parmi les défis les plus urgents à relever dansnotre rapport aux technologies numériques. Mais il ne s'agit pas de savoircomment rendre l'intelligence artificielle bienveillante. Il s'agit de faire ensorte qu'elle ne se substitue pas à l'homme en tant qu'agent moral. Seul lerecours au hasard, et ceci dès sa conception, peut libérer la machine de laresponsabilité qu'on veut lui faire porter. AlexeiGrinbaum est physicien et philosophe. Chercheur au CEA de Saclay, il estspécialiste des fondements de la mécanique quantique. Conjointement à ces recherches mathématiques, il travaille sur les questions éthiques poséespar les nouvelles technologies.
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Petite vie de : petite vie de Blaise Pascal
Bernard Sesé
- Desclée de Brouwer
- 19 Septembre 2013
- 9782220079349
Blaise Pascal (1623-1662) a profondément renouvelé les connaissances de son siècle dans différents champs de la pensée. Enfant précoce éduqué par son père, il va tout d'abord consacrer ses travaux aux sciences naturelles et appliquées, et aux mathématiques ils donneront naissance au calcul des probabilités et influenceront les théories économiques modernes et les sciences sociales. Puis, après une expérience mystique, la Nuit de feu", en 1654, 1'"effrayant génie", comme le nommait Chateaubriand, va se consacrer à la réflexion philosophique et religieuse. Homme de science et de foi, l'auteur des Provinciales et des Pensées n'aura eu de cesse de se battre pour la vérité, scientifique, morale et religieuse.".
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Dans ce monde qui semble soumis à une accélération constante, où l'on ne cesse de louer la marche ou la course, nous souhaitons et craignons à la fois que tout ralentisse ou même que tout s'arrête. L'ambivalence de ce désir reste à étudier, comme ce que signifie aujourd'hui le fait de ne pas bouger.La privation de mouvement est une peine ; le droit pénal, les disciplines scolaires ou militaires immobilisent ; les accidents et les maladies paralysent ; l'accélération technique se paye en inertie dans les embouteillages ou les bureaux. Les éloges de la mobilité comme la critique de l'accélération sont passés à côté de ces situations où l'immobilité s'impose, non sans violence.Il faut redonner son sens à l'immobilisation. Car cette peine est aussi une étape, une station, impliquant le corps et la pensée. Tenir, debout, assis, dans la position du lotus ou même couché, c'est exercer sur soi une contrainte signifiante. Les « mouvements » d'occupation des places nous le rappellent, l'art également. Savoir faire halte, c'est savoir résister.
Jérôme Lèbre est professeur de philosophie en classes préparatoires. Membre du Collège international de philosophie, il est notamment l'auteur de : Vitesses (2011) ; Derrida - La justice sans condition (2013) ; Les Caractères impossibles (2014) ; et, avec Jean-Luc Nancy, de Signaux sensibles (2017). -
La guerre qui ne peut pas avoir lieu
Jean-pierre Dupuy
- Desclée de Brouwer
- Philosophie
- 20 Février 2019
- 9782220096001
Nous sommes plus près d'une guerre nucléaire que nous ne l'avons jamais été pendant la Guerre froide, mais la plupart des gens sont aveugles à ce danger. Ils ont appris que les armes nucléaires ne servent qu'à une chose : empêcher que les autres les emploient. C'est ce qu'on appelle la dissuasion. Ils pensent aussi que ces armes sont trop destructrices pour qu'on soit tenté de les utiliser. Telles sont les illusions qui leur permettent de dormir tranquilles.Entre l'été 2017 et janvier 2018, nous avons plusieurs fois frôlé une guerre nucléaire que ses protagonistes, Donald Trump et Kim Jong Un, ne voulaient nullement, pas plus que ne la voulurent Kennedy et Khrouchtchev pendant la crise de Cuba. Les intentions des acteurs comptent en effet très peu. Des « machines apocalyptiques » décident aujourd'hui pour nous, des systèmes de déclenchement semi-automatique où le faux calcul, la mauvaise interprétation ou l'accident jouent un rôle déterminant.On repose donc ici à nouveaux frais la question de l'efficacité et de la moralité de l'arme nucléaire.
Jean-Pierre Dupuy est professeur à l'Université Stanford. Il est l'auteur de très nombreux ouvrages, parmi lesquels : L'Enfer des choses. René Girard et la logique de l'économie (avec Paul Dumouchel, 1979) ; La Panique (1991) ; Le Sacrifice et l'envie (1994) ; Pour un catastrophisme éclairé (2002) ; Petite métaphysique des tsunamis (2005) ; La Marque du sacré (2010) ; L'Avenir de l'économie (2012) ou La Jalousie. Une géométrie du désir (2016). -
La figure imposante du révolutionnaire est morte. Mais celle du réactionnaire a survécu et prend de l'ampleur partout dans le monde. Il n'en reste pas moins l'inconnu de notre temps. Certes, il nous agace et nous fait peur. Mais nous ne nous interrogeons pas sur lui. Qui est-il ? Quelle est sa vision du monde ? On sait ce qu'il déteste, mais on sait moins ce qu'il veut.Le révolutionnaire se nourrissait d'espoir, le réactionnaire se nourrit de nostalgie. Il n'est pas conservateur, car il pense que l'Apocalypse est arrivée : dégoûté par tout ce qui l'entoure, il est électrisé par la splendeur du passé. Comme Don Quichotte, chaque expérience le confirme dans ses rêves. Car la nostalgie est irréfutable...Ce pessimisme historique inspire des figures aussi hétéroclites que des djihadistes rêvant d'un califat mondial et des polémistes qui voient dans ces attentats la confirmation de leur fatalisme, des catholiques intégristes et des maoïstes qui ont conservé leurs petits livres rouges, des antimondialistes et des néo-impérialistes russes, turcs et hindous. Tous avancent dans le passé.L'heure de la réaction a sonné. Il importe de l'entendre.
Mark Lilla est historien des idées et essayiste. Enseignant à l'Université Columbia de New York, il écrit souvent dans The New York Review of Books et pour The New York Times. Il a publié plusieurs ouvrages, parmi lesquels : Le Dieu mort-né. La religion, la politique et l'Occident (2010) ; La Gauche identitaire : l'Amérique en miettes (2018). -
La nation, chemin de l'universel ? sortir de l'impasse post-nationale
Mathieu Detchessahar
- Desclée de Brouwer
- 9 Mars 2022
- 9782220097787
On la disait archaïque, dépassée au temps de la globalisation et du Web. Pourtant, l'histoire récente ne cesse de nous ramener à la nation !L'idée de nation se porte bien au coeur même de l'Europe : l'Angleterre a recouvré sa pleine indépendance, la rapidité et le succès de la réunification allemande font contraste avec les difficultés persistantes de « l'Union » et les nouveaux entrants des pays de l'Est ne cessent d'opposer leurs spécificités culturelles nationales aux velléités unificatrices des règles européennes. Partout, les partis souverainistes gagnent du terrain. Tout se passe comme si la mondialisation économique avait suscité le réveil de peuples qui ne se résolvent pas à la dissolution de leurs libertés politiques dans le marché global.Il faut donc continuer de penser la nation, sans laquelle bon nombre d'enjeux contemporains - migrations, multiculturalisme, souveraineté, démocratie... - sont incompréhensibles. Qu'est-ce donc qu'une nation ? Pour répondre à cette question, ce livre mobilise une tradition intellectuelle rarement convoquée sur ce sujet, la philosophie politique chrétienne. On y découvrira une pensée de la nation qui s'organise constamment dans une tension fructueuse entre le particulier et l'universel. Une pensée qui ouvre un chemin sûr, loin du cosmopolitisme naïf comme de l'exaltation idolâtre, pour comprendre en quoi la nation répond aux besoins et aux désirs des hommes.
Spécialiste de théorie des organisations, agrégé des universités, Mathieu Detchessahar est professeur à l'Institut d'économie et de management de l'université de Nantes. Il est membre fondateur du Groupe de recherche anthropologie chrétienne et entreprises (GRACE). -
Civilisation et libre-arbitre : pourquoi l'Occident est différent
Jean-philippe Delsol
- Desclée de Brouwer
- 20 Avril 2022
- 9782220097855
La revendication de liberté hante l'histoire des hommes, elle en trame les batailles et les plus belles histoires d'amour. Mais que serait la liberté sans libre arbitre ? Savoir si le libre arbitre existe est la question première. Si la réponse est négative, toute liberté est vaine : elle n'autoriserait alors à faire que ce à quoi nous serions déjà voués.De nombreuses civilisations ont vécu ou vivent sans se préoccuper du libre arbitre. L'Antiquité se livrait au destin, l'islam se soumet aux décrets de Dieu. Pour les judéo-chrétiens, reconnaître le libre arbitre, c'est poser les fondements d'une morale, d'une façon de vivre, donner force à la personne et à sa responsabilité dans la marche du monde, ce qui différencie la civilisation occidentale.L'existence d'un libre arbitre ou la possibilité d'un destin conservent encore une part d'inconnu. Entre raison et passion, ce livre expose aussi complètement que possible les thèses en présence : l'histoire du libre arbitre et du déterminisme est un récit épique et prometteur.
Jean-Philippe Delsol est avocat et par ailleurs président de l'Institut de recherches économiques et fiscales (IREF), un think-tank libéral conservateur qu'il a créé depuis plus d'une vingtaine d'années avec des universitaires et des professionnels de différents pays d'Europe. Il a écrit une dizaine d'ouvrages, dont les deux derniers sont L'injustice fiscale ou l'abus de bien commun et Éloge de l'inégalité. -
Principes et préceptes du retour à l'évidence
Lanza del vasto
- Desclée de Brouwer
- 16 Octobre 2014
- 9782220076393
Un recueil de pensées
vivifiantes, portées par un souffle de liberté spirituelle : ce livre
poétique et critique, savoureux et lumineux, est un des plus denses de l'oeuvre
de Lanza del Vasto. Commencé sur les routes d'Italie, il fut achevé en Inde,
entre jungle et glacier, lors de son célèbre Pèlerinage aux sources. En
des phrases ciselées, il nous fait renouer avec l'essentiel.
Sobriété, silence,
respiration, maîtrise du corps et de la pensée : ces pages pleines de
sagesse nous éveillent à la vie simple, à des vérités oubliées. Par le
dénuement du regard, elles nous font voir la beauté du monde. Par la
connaissance de soi, elles nous apprennent à aimer. Certes, sur ce chemin, il
faut quitter ses idées toutes faites, ses attachements mondains, ses vieilles
peurs. Mais l'aventure en vaut la peine...
Philosophe, poète, pèlerin, sculpteur, artiste, homme
de sagesse et d'action, Lanza del Vasto (1901-1981) fut l'apôtre de la
non-violence et son grand témoin en Europe au xxe siècle.
Celui que Gandhi avait appelé Shantidas, le Serviteur de paix, a fondé en
France et dans le monde les communautés de l'Arche, qui poursuivent aujourd'hui
leur mission pacifique et spirituelle. -
Loin de l'image grossière du paysan lettré conservateur, GustaveThibon est un de nos penseurs profonds et dérangeants. Certainement parce qu'il a le souci des sommets. Le plus souvent sous forme d'aphorismes, il renverse les catégories entendues à coup de paradoxes, démasque les apparences, quitteà offenser l'hédonisme et l'individualisme de nos sociétés modernes.Tout à la fois véritable biographie intellectuelle et heureuse anthologie, cet ouvrage à l'écriture incisive ne se contente pas d'exposer une pensée mais réveille l'âme et la revigore. Parcourant les thèmes chers à Thibon, Raphaël Debailiac dégage les traits d'une personnalité animée par le souci de la vérité et ce, jusque dans l'épreuve de la nuit de la foi. Il offre ici un essai engagé, enracinédans la pensée de Gustave Thibon.« Qu'un jeune auteur l'ait entendu, qu'il lui fasse écho avec les mots qui sont les siens, que par surcroît il retrouve sa leçon non dans le silence d'une bibliothèque, mais dans les vicissitudes de l'action, constitue la plus belle preuve de l'actualité d'un philosophe. »Raphaël Debailiac est diplômé de la Sorbonne en philosophie et histoire.
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Le ciel
Léon Vandermeersch, Yi-jie Tang
- Desclée de Brouwer
- Proches lointains
- 11 Mars 2010
- 9782220087658
Comme l'écrit le sinologue Léon Vandermeersch, le ciel est un thème qui fascine les cultures les plus différentes et continue de nous hanter, en dépit de la sécularisation ou du déclin des croyances. Dans les traditions indo-européennes, c'est d'abord comme une voûte que le ciel atmosphérique est représenté alors que, dans le monde chinois, il s'agit d'un espace vide, ou plus exactement occupé seulement par un éther particulièrement subtil, identifié à l'énergie cosmique. Le ciel indo-européen est aussi le séjour des dieux. Dans le monde gréco-latin, il se confond avec l'Olympe, la plus célèbre des montagnes de la Grèce, dont le sommet se perd dans les nuages, et dont le nom est peut-être étymologiquement apparenté au mot ciel. Deux regards croisés sur les espaces infinis...
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Notre époque n'est-elle pas celle de l'éclipse de la mort ? Entre rêved'immortalité, culte de la jeunesse et peur du cadavre, la mort ne doit plusfaire partie de la vie. Elle est cachée, dénaturée, éclipsée. C'est à la foisune éclipse dans le langage (où « partir » a remplacé « mourir ») et uneéclipse sociale (la mort a été évacuée de la cité).Aujourd'hui, le transhumanisme porte et achève cette éclipse. La vie estdésormais sans mort, et la mort, sans vie. C'est à cette difficulté, d'une viequi n'est plus ordonnée vers une fin, vers la mort qui lui donnait saprofondeur et son sens, que Robert Redeker s'attaque. En analysant ce quel'éclipse de la mort nous dit de notre époque, il évoque les thèmes de lacrémation, de l'euthanasie, de la place du corps et pose cette questioncruciale pour notre société contemporaine : pourquoi devons-nous nous réjouird'avoir à mourir ?Agrégé de Philosophie, Robert Redeker est l'auteur de nombreux livres. Ilcollabore également à plusieurs revues et journaux. Il a publié dernièrement Le soldat impossible (Pierre-Guillaumede Roux, 2014), Le Progrès ? Pointfinal (Ovadia, 2015), Bienheureusevieillesse (Le Rocher, 2015) et L'Ecolefantôme (Desclée de Brouwer, 2016). Il s'emploie également à laphotographie et à la critique littéraire.
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Entretiens d'un été
Régis Debray, Dominique Rousset
- Desclée de Brouwer
- 28 Octobre 2010
- 9782220063591
Du 1er au 30 aout 2009, Dominique Rousset reçoit Régis Debray pour une série d'entretiens à France Culture. Debray, avant de prendre la parole, la rend à celles et ceux qui l'ont inspiré, instruit ou contredit. Les plus pointus ou les mieux informés. Dans tous les camps et dans chaque champ. Un demi-siècle en revue. De l'école au théâtre, des maquis sud-américains aux lambris élyséens, du souci religieux au plaisir littéraire. Ces amicales confrontations remettent à chaque étape les choses et les idées en place. En mariant rigueur et bonne humeur.
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L'inoubliable et l'inespéré
Jean-Louis Chrétien
- Desclée de Brouwer
- Philosophie
- 10 Avril 2014
- 9782220078878
Les extrémités du temps excèdent notre mémoire et notre attente. La philosophie, avec Platon, les médita : la vérité de l'être, immémoriale, n'est jamais que retrouvée, en traversant l'oubli. Comment penser cet oubli premier et fondateur ? Les analyses modernes de l'oubli, quant à elles, vivent de nier la perte : tout serait inoubliable, et notre intégrité toujours sauve. Pour la pensée chrétienne, tendue entre le Genèse et l'Apocalypse, espérer contre tout espoir et se souvenir de l'origine sont deux actes essentiels de la foi. La mémoire aussi doit mourir pour ressusciter, se purifier par là de toute nostalgie et devenir mémoire de la promesse : espérance. Saint Augustin, saint Jean de la Croix nous l'apprennent, après Philon le Juif : l'Autre seul est inoubliable, car seul il est l'inespéré.
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Son premier ouvrage, Les Étapes de la pensée psychanalytique, restituait l'ensemble des courants historiques de la psychanalyse. Dans ce nouveau livre, David Muhlmann défend une thèse psychanalytique inédite : celle du désir de régression intra-utérine, c'est-à-dire d'un désir primordial de retour au sein maternel. En effet, selon lui, la survalorisation du père et le règne de l'oedipe ont minimisé les phénomènes d'attachement et de dépendance à la mère, et sous-estimé l'importance du maternel et du féminin.S'appuyant sur son expérience clinique, dont il expose plusieurs cas, il présente les enseignements et les conséquences de cette problématique originale sur le plan théorique et conceptuel, qui approfondissent, complètent et remanient le corpus classique de la psychanalyse. Puis, dépassant ce cadre, David Muhlmann élabore une anthropologie psychanalytique et l'applique à des formes culturelles diverses : les mythes et les religions, les arts et les productions intellectuelles. Mettant en lumière la manière dont circule et fonctionne, dans le champ social, le fantasme d'un retour au sein maternel, son analyse en démontre la prégnance dans des espaces a priori éloignés de la psychanalyse, et permet une autre lecture des ressorts et des motivations des comportements humains en général.Retour à l'origine propose un concept totalement nouveau, qui institue une brèche dans le champ de la psychanalyse.David Muhlmann est docteur en sociologie (Sciences-Po Paris) et psychanalyste. Il a notamment publié Les Étapes de la pensée psychanalytique chez Desclée de Brouwer. Il est le fondateur, avec quelques analystes, d'Alpha - Association pour la laïcité de la psychanalyse -, puis des Rencontres psychanalytiques (en 2007) afin de promouvoir la pratique de la psychanalyse dans les quartiers populaires de Seine-Saint-Denis.
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Scandales et démocratie ; que faire de notre indignation ?
Jérôme Lèbre
- Desclée de Brouwer
- Cahiers
- 2 Octobre 2019
- 9782220096346
De Cahuzac à Benalla, les scandales suivent le rythme du monde ou participent à son accélération. Ils se diffusent par Internet, entraînant révélations et réactions instantanées. Au point que nous ne faisons plus la différence entre le vrai scandale et la provocation artificielle.Rien ne semble alors nous arrêter, ni dans la transgression ni dans la défense des règles, qui fragilise plus qu'elle protège. Scandaliser ou se scandaliser n'est pas réservé aux extrémistes. Nous sommes tous guettés par un conformisme qui engendre à son tour des scandales financiers, humanitaires, écologiques...C'est en résistant à cette multiplication de provocations, de scandales et d'affaires que nous pourrons faire apparaître le motif de cet emballement : un désir de justice qui affirme pour tous un droit à l'existence sur une Terre fragilisée. Que des êtres singuliers fassent de ce désir un droit, c'est la condition même de la démocratie.
Jérôme Lèbre ancien élève de l'École normale supérieure, est membre du Collège international de philosophie. Il a publié plusieurs ouvrages, parmi lesquels : Vitesses (2011) ; Derrida - La justice sans condition (2013) ; Les Caractères impossibles (2014) ; avec Jean-Luc Nancy, Signaux sensibles (2017) ; et plus récemment, Éloge de l'immobilité (2018).