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CNRS Editions
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Formes de vie ; du biologique au social
Sandra Laugier, Estelle Ferrarese, Collectif
- CNRS Editions
- Philosophie/Religion/Histoire des idées
- 13 Septembre 2018
- 9782271121103
La notion de " formes de vie " a émergé il y a une dizaine d'années et circule dans des domaines variés, de la biologie à la philosophie en passant par la sociologie, la science politique et l'anthropologie.
La notion de " formes de vie " a émergé il y a une dizaine d'années et circule dans des domaines variés, de la biologie à la philosophie en passant par la sociologie, la science politique et l'anthropologie.
Mais qu'entendre par " formes de vie " ? Un ensemble de pratiques, d'usages de nature variée, qui donnent à la vie commune des caractères propres, pour ainsi dire diffus, explicitement ou implicitement présents dans les croyances, la langue, les institutions, les modes d'action, les valeurs. Une forme de vie est toujours, en ce sens, particulière, c'est pourquoi il existe des formes de vie, plus qu'une forme de vie.
De l'étude de ses divers sens chez des auteurs aussi différents qu'Adorno et Wittgenstein à sa portée critique et politique et à ses incidences éthiques, cet ouvrage déploie toutes les dimensions de cette nouvelle approche. En particulier, la porosité entre les sphères privée, sociale, économique et politique, et la nouvelle articulation du social et du biologique. -
Fin de la philosophie politique ? ; Hannah Arendt contre Léo Strauss
Carole Widmaier
- CNRS Éditions via OpenEdition
- 13 Juillet 2022
- 9782271142146
Que valent les formes de pensée traditionnelles face à l'apparition des régimes totalitaires ? La démocratie a-t-elle présenté des lacunes favorisant l'émergence en son sein de tels régimes? Que devient l'idéal de progrès, de bonheur et de liberté des citoyens ? Leo Strauss et Hannah Arendt ont tous deux affronté ce dilemme et posé la question de la portée de la philosophie politique. C'est leur démarche, strictement parallèle mais radicalement opposée, que Carole Widmaier confronte dans une étude stimulante : du constat de la crise à leur parcours dans l'histoire de la pensée et à leur rapport respectif à la tradition et à la modernité. Tandis que Strauss invite à réhabiliter l'idée classique d'une nature humaine, Arendt montre la nécessité d'abandonner cette idée pour approcher l'existence humaine et ses différentes modalités. D'une part la défense d'un mode de vie philosophique retiré, la recherche de la vérité, de l'autre le " souci du monde " et l'attention à l'événement. Une réflexion salutaire pour affronter les maux de la modernité et s'ouvrir au changement politique.
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Des animaux dans le monde - Cinq questions sur la biologie d'Aristote
Pierre Pellegrin
- CNRS Editions
- Philosophie/Religion/Histoire des idées
- 5 Mai 2022
- 9782271142719
Auteur d'une oeuvre polymorphe de la physique à la politique, de la logique à la biologie Aristote est un savant multiple, animé de l'ambition de décrire et de comprendre tant le monde d'ici-bas, caractérisé par la contingence, que celui des astres, immuable et éternel. Dans le sillage du biological turn initié depuis une quarantaine d'années, Pierre Pellegrin met au premier plan la zoologie déployée dans les grands traités biologiques : l'Histoire des animaux, les Parties des animaux et la Génération des animaux.
Les questions de la génération spontanée, de la nécessité hypothétique, des rapports entre les parties et leur hiérarchie ou encore entre genèse et structure sont ici reprises, situées et saisies selon leur logique interne. L'originalité d'Aristote ressort particulièrement de son entreprise zoologique, qui n'avait pas de précédent et n'a trouvé un successeur qu'au tournant du XIXesiècle, lorsque Georges Cuvier, en particulier dans les Leçons d'anatomie comparée, reprit son programme, ouvrant ainsi un nouveau champ scientifique.
Par-delà les rapports des traités biologiques à la science moderne qui animent, et parfois égarent la recherche actuelle , cette enquête nourrie d'une exceptionnelle familiarité avec l'oeuvre du Stagirite permet de mettre en évidence une "pensée aristotélicienne", caractérisée par l'anti-réductionnisme, la confiance dans la connaissance sensible et l'anti-empirisme. Cette approche approfondie renouvelle de la sorte l'intelligence de la démarche globale d'Aristote et, en quelque sorte, la relance. -
Proudhon contemporain
Edouard Jourdain
- CNRS Editions
- Philosophie/Politique/Histoire des idées
- 12 Avril 2018
- 9782271119575
La propriété, c'est le vol ", cette phrase connue de Proudhon dans Qu'est-ce que la propriété ? (1840) fit scandale. Proudhon (1809-1865) participe au bouillonnement des idées socialisantes du XIXe siècle avec Marx, Bakounine, ou encore Fourier
La propriété, c'est le vol ", cette phrase connue de Proudhon dans
Qu'est-ce que la propriété ? (1840) fit scandale.
Proudhon (1809-1865) participe au bouillonnement des idées socialisantes du XIXe siècle avec Marx, Bakounine, ou encore Fourier...Marx qualifia son socialisme de scientifique. C'était un penseur aussi isolé qu'il fut novateur et qui ne se reconnaissait pas dans les camps idéologiques de son temps. Son oeuvre a été récupérée par de nombreux courants, parfois contradictoires.
S'il demeure un homme du XIXe siècle, les lignes de force de sa pensée ont traversé le XXe siècle, parfois souterrainement, pour rejaillir aujourd'hui. Le rôle de l'État, les droits de l'homme, la justice, l'organisation du travail, l'accès au crédit, la sécularisation, la guerre, l'utopie : toutes ces interrogations de Proudhon demeurent encore les nôtres. Tout en présentant la pensée de Proudhon dans son impressionnante diversité et dans sa vive complexité, Édouard Jourdain lui imprime une nouvelle force en la confrontant à des auteurs plus proches de nous : d'Elinor Ostrom à Paul Ricoeur, de Georges Gurvitch à Chantal Mouffe, de Julien Freund à Hannah Arendt.
Loin du petit bourgeois auquel l'a réduit un certain marxisme, c'est un penseur dégagé de tout dogmatisme, vivifiant le débat politique que découvrira le lecteur. -
Elizabeth Anscombe ; l'esprit en pratique
Valérie Aucouturier
- CNRS Éditions via OpenEdition
- 13 Juillet 2022
- 9782271142085
Elizabeth Anscombe (1919-2001) est l'une des grandes philosophes britanniques du XXe siècle. Influencée par Aristote et la scolastique médiévale, mais surtout par son maître Ludwig Wittgenstein, elle a renouvelé les débats en philosophie de l'action et en philosophie morale. L'action est un sujet de perplexité pour le philosophe car, irréductible à un mouvement sans agent, elle engage une volonté, des intentions et des valeurs morales. Elle se situe donc entre philosophie de l'esprit et philosophie morale : préciser le rôle de la volonté et des intentions dans l'action nous éclaire sur les degrés de responsabilité - en particulier morale - de l'agent. Dès lors, comprendre comment s'intriquent la spontanéité de l'action et sa dimension téléologique devient un enjeu majeur de la philosophie. L'esprit en pratique explique pourquoi la philosophie de l'esprit selon Anscombe doit opérer un détour par la philosophie de l'action et décrire le « mental » dans ce qu'il a de visible. Mais aussi pourquoi toute considération sur l'éthique impose de s'appuyer sur une vision claire des motifs de l'action et du type d'agent qui en est le moteur. En s'inscrivant pleinement dans les débats actuels sur la subjectivité, l'intentionalité, la responsabilité, la philosophie d'Anscombe renouvelle en profondeur la notion d'intention.
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Les régimes démocratiques supposent¿ils une difficulté à penser l'élite ? Celle-ci est-elle synonyme de privilèges, d'inégalités, de domination, voire d'injustice ? Complexe, plurielle, la pensée libérale décline divers types d'élite, d'ordre politique ou social. En confrontant trois grandes expressions de la pensée libérale - François Guizot antidémocratique, Friedrich A. Hayek donnant la primauté aux principes libéraux, John Rawls pour qui libéralisme et démocratie se fondent harmonieusement -, Olivia Leboyer explicite trois conceptions singulières des principes de liberté et d'égalité, trois modes de compréhension de la démocratie, montrant comment élite et démocratie libérale s'opposent ou se complètent. Peut-on parler pour autant d'un élitisme libéral ? Au¿delà des stigmatisations dogmatiques, des exaltations néo libérales et des traditions républicaines de l'excellence, une mise au point historique de grande actualité.
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Charles Taylor ; religion et sécularisation
Sylvie Taussig
- CNRS Éditions via OpenEdition
- 13 Juillet 2022
- 9782271142269
Avec L'Âge séculier (2007), Charles Taylor couronnait une œuvre consacrée à la genèse de la modernité et à la pensée du multiple. Il reconstituait la diversité des moments et des réflexions qui menèrent à un âge séculier, aux XVIIe et XVIIIe siècles. Mais loin de constituer une synthèse humaniste, laissant derrière lui l'âge théologique, celui-ci éclate à son tour aux XIXe et XXe siècles, par un " effet supernova " comme Taylor l'a joliment appelé, en une multitude de galaxies nouvelles, où les athéismes côtoient des humanismes déistes mais aussi des " retours de Dieu " surprenants d'expressivité. Ce sont les diverses facettes remarquables de cet Âge séculier que traitent les auteurs de ce livre : sa place dans l'œuvre de Taylor, sa théorie complexe de la sécularisation, certains de ses moments historiques, son intérêt – ou non – dans l'actualité des religions. Une confrontation à un maître ouvrage, qui contribue à forger des instruments de pensée permettant de dépasser le conflit entre laïcité intransigeante et " accommodements raisonnables ".
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Comment fonder la philosophie ? l'idéalisme allemand et la question du principe premier
Collectif
- CNRS Éditions via OpenEdition
- 13 Juillet 2022
- 9782271142221
La question de la légitimation de la philosophie est l'un des fils conducteurs de l'idéalisme allemand. Dans la première génération des successeurs de Kant en effet, certains ont pour ambition explicite de reprendre ses résultats, mais d'une manière suffisamment justifiée pour répondre aux objections sceptiques. D'autres, en revanche, décident de s'installer dans le renoncement à la fondation systématique, accusant la raison discursive d'être incapable de saisir la vie et la liberté. Quels sont, chez les auteurs de l'idéalisme allemand, les arguments qui plaident en faveur d'un fondement du discours philosophique ? Un tel principe est-il théorique ou pratique, inaugural ou terminal, intuitif ou discursif, tel qu'il adopte la forme d'une proposition singulière ou tel qu'il se confond avec le tout du discours ? En somme, l'enjeu est d'examiner, sous un point de vue nouveau, le thème de la raison dans l'idéalisme allemand. La question est ici abordée dans une perspective historique autant que systématique. La variété et la richesse des études témoignent de la vitalité des recherches actuelles sur l'idéalisme allemand.
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L'envers du moderne ; conversations avec Julien Charnay
Philippe d' Iribarne, Julien Charnay
- CNRS Editions
- 4 Novembre 2011
- 9782271074287
Le projet moderne de refondation de la société hante notre existence dhomme et de citoyen. Dans lunivers du travail comme dans les débats sur la construction européenne et limmigration, ou sagissant du regard que nous portons sur les pauvres, notre horizon demeure lav¿nement dune humanité régénérée par la raison, libérée des préjugés ancestraux et du poids des cultures. Mais jusqu¿ quel point le projet moderne reste-t-il un rep¿re pour lhumanité ? Nest-il pas gagné parfois par la démesure dont les Grecs pensaient quelle attire le châtiment des dieux ? Le projet moderne comporte un envers, une face sombre quil sagit dexplorer. Dans ces entretiens avec Julien Charnay, Philippe dIribarne offre une profonde réflexion sur nos difficultés ¿ penser les hommes comme des ¿tres de chair, soumis aux contingences du monde, irréductibles les uns aux autres. Lauteur revient sur son itinéraire intellectuel et la gen¿se de ses travaux visant ¿ déconstruire tout ce qui se présente comme ¿ moderne ¿, ¿ lappui de sa théorie de la culture qui nous éclaire sur la permanence, au fil des si¿cles, de mythes, de peurs et de désirs de salut largement inconscients au sein de chaque pays. Un livre qui fera date, fruit de trente années de recherches menées aux quatre coins du globe, des États-Unis ¿ la Chine en passant évidemment par la France, dont l¿ étrangeté ¿ ne cesse de nous interroger.
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Descartes et la précarité du monde
Thibault Gress
- CNRS Éditions via OpenEdition
- 13 Juillet 2022
- 9782271142108
La révocation en doute du monde sensible et intellectuel n'est-elle qu'une méthode ? Ce serait réduire les Méditations métaphysiques à un pur exercice. Ne s'agit-il pas plutôt d'une expérience fondamentale, offrant l'intuition de l'inconsistance de tout ce qui l'entoure ? Cette précarité n'est que relative car Dieu et l'être s'imposent au sujet comme une réalité incontestable, impossible à refuser. Au-delà de cette distinction de l'être et du mondain, cet ouvrage qui revisite toute l'oeuvre de Descartes découvre la toute-puissance de Dieu comme clé d'une nouvelle ontologie, empruntant des éléments au néoplatonisme renaissant. Au lieu de rechercher la nature du discours cartésien (est-il métaphysique ou non ?), Thibaut Gress croise histoire et spéculation, réintroduisant Descartes dans son temps, discutant en permanence avec de nombreux et célèbres commentaires, de Gouhier à Brunschvicg. Une relecture nourrie et subtile, éloignée de toute approche réductrice, en particulier heideggérienne. Un Descartes renaissant et humaniste.
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La théorie aristotélicienne de l'art continue d'inspirer philosophes et plasticiens. Au coeur de cette pensée en mouvement, la peinture macédonienne occupe une place essentielle : décor pariétaux, tombes peintes, fresques domestiques... Un domaine dont la connaissance s'est enrichie grâce aux récentes découvertes archéologiques, et que Mary-Anne Zagdoun confronte aux écrits du célèbre disciple de Platon. Pour Aristote, l'action et le caractère propres à la tragédie occupent des places similaires au dessin et à la couleur en peinture. Nécessaire et vraisemblable, mimêsis, catharsis de la pitié et de la frayeur sont pour le public grec à l'origine d'émotions fondatrices inscrites au coeur de la vie sociale. Pour l'auteur de la Poétique, les beaux-arts jouent un rôle dans l'éducation des jeunes gens, fournissent des loisirs aux gens d'âge et servent à l'édification morale des individus. Pour la première fois dans l'histoire de la Cité, l'art peut se goûter chez soi. Ce qui permet de faire concorder activité philosophie et émotion artistique... Une étude ambitieuse qui renouvelle en profondeur notre connaissance d'Aristote.
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Paradoxes de la transgression
Michel Hastings, Cédric Passard, Loïc Nicolas
- CNRS Editions
- Philosophie/Religion/Histoire des idées
- 27 Septembre 2012
- 9782271075321
Mahomet caricaturé, tombes profanées, Marseillaise sifflée... De quoi la transgression est-elle le nom ? Comment définir cette notion qui envahit l'actualité, mobilise la réflexion des philosophes, des sociologues, des juristes, bouscule nos systèmes de représentations et interroge en profondeur les conditions de notre existence collective ? Voici le premier ouvrage de fond sur un concept d'une richesse extraordinaire pour les sciences humaines. La transgression se réduit-elle à la désobéissance, à la licence, au crime ? Que nous dit-elle de la faute, du désir, du péché, de la règle, de l'ordre et de la raison ? Que révèle-t-elle sur la déviance et sur la norme ? Sur la puissance des tabous et la force du refoulé ? Des pamphlets de l'Ancien Régime aux transgressions de l'art contemporain, de la sexualité au blasphème, de Sade à Freud en passant par Bataille et Caillois, ce parcours ambitieux et pluriel invite à repenser les limites du tolérable et la force des interdits. Avec les contributions de Georges Balandier, Philippe Braud, Emmanuelle Danblon, Jeanne Favret-Saada, Guy Haarscher, Michel Hastings, Nathalie Heinich, Jean-Vincent Holeindre, Loïc Nicolas, Albert Ogien, Ruwen Ogien, Cédric Passard, Christelle Reggiani, Philippe Roussin, Sébastien Schehr, Erwan Sommerer.
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Les Principes de la philosophie du droit sont l'un des textes les plus lus et les plus controversés de Hegel. Il s'agit à la fois d'un bilan de l'histoire de la philosophie morale, juridique et politique et d'une analyse audacieuse et « engagée » de la modernité post-révolutionnaire. Pourtant, malgré sa destination pédagogique et sa rédaction soignée, le précis de 1820 est d'un abord malaisé, dans la mesure où il ne se soustrait à aucune des exigences de ce qui, pour Hegel, garantit la « scientificité » d'un traité de philosophie. Il n'y a rien d'étonnant, par conséquent, au fait que les querelles d'interprétation les plus violentes aient eu lieu à son propos et que la pensée hégélienne du droit ait, tour à tour, servi de caution ou de repoussoir aux prises de position politiques les plus diverses. La difficulté du texte mais aussi le caractère stratégique des thèmes abordés font en effet des Principes de la philosophie du droit un idéal miroir à fantasmes. Or ce que l'on nomme la « fin des idéologies » ouvre la voie à une lecture plus sereine (mais peut-être plus exigeante) de la conceptualisation hégélienne du droit et pas seulement de ce que Hegel nomme le « droit étatique », mais aussi du droit privé (« abstrait »), centré sur la question de la propriété, et du droit qu'a l'individu de voir honorée sa qualité de sujet moral agissant. Ce recueil d'études, qui illustre les tendances actuelles de la recherche, propose une lecture à la fois synthétique et détaillée de l'ouvrage de Hegel en insistant non seulement sur sa dimension « systématique » et spéculative, mais aussi sur ses prises de position les plus novatrices. Il ne s'agit pas de prétendre que Hegel soit avant tout un philosophe du droit, encore moins de mettre entre parenthèses le puissant soubassement métaphysique ou spéculatif de sa doctrine de l'esprit objectif, mais de réévaluer ce moment du système et de tirer parti des appuis qu'il peut offrir à la philosophie contemporaine.
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Esquisse d'une anthropo-logique
André Jacob
- CNRS Éditions via OpenEdition
- 13 Juillet 2022
- 9782271142061
Rien n'est plus essentiel à la réflexion de l'homme et à sa mise en oeuvre que la question de sa condition. André Jacob propose ici une théorie du devenir humain, une Anthropo-logique nourrie de la linguistique de Gustave Guillaume et de l'épistémologie de Jean Piaget, passant du corps à un Sujet façonné par la langue. Elle vise, par-delà les philosophies de la conscience issues du Cogito cartésien, à passer de l'opérativité linguistique à une figuration de la condition humaine déterminant un Schéma anthropo-logique. L'auteur montre comment, après plus de trois siècles de philosophies de la conscience, la prise en compte de forces et d'opérations inconscientes réfère l'expérience humaine à des espaces et à des temps qui offrent de passer de la vie au sens en fondant éthiquement notre vie. Une approche novatrice dans le paysage philosophique français qui renouvelle la critique de la métaphysique et de l'anthropocentrisme.
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Un nouveau libre arbitre
Krystèle Appourchaux
- CNRS Éditions via OpenEdition
- 13 Juillet 2022
- 9782271142283
Le " libre arbitre ", cette capacité à choisir librement ou encore à déterminer notre propre volonté, semble menacé par les avancées de la psychologie et des neurosciences contemporaines. Or, certaines interrogations philosophiques doivent être résolues avant de tirer les conséquences de ces résultats empiriques : le déterminisme causal, qui est au fondement de toute démarche scientifique, est-il compatible avec la notion de libre arbitre ? Quel type de relation entretiennent l'esprit et le cerveau ? L'examen de ces problèmes fondamentaux constitue le préalable à l'interprétation des données issues des neurosciences, en particulier des expériences de Benjamin Libet qui ont semblé remettre en question l'efficacité causale de nos décisions conscientes. Par ailleurs, il est légitime de se demander si les limites de la conscience et le rapport qu'elle entretient avec les processus inconscients, qu'ils relèvent de l'Inconscient freudien ou de l' " inconscient cognitif " mis en lumière par les neurosciences, constituent un frein à l'exercice de notre liberté. Cet ouvrage esquisse une solution nouvelle à ces questions. Il montre comment la psychologie et les neurosciences, bien que menaçant la conception traditionnelle du libre arbitre, permettraient de concevoir en leur sein même une redéfinition de cette notion, envisagée comme une capacité relative et non plus absolue, nécessitant un apprentissage.
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Bergson ou l'humanité créatrice
Nadia Yala kisukidi
- CNRS Éditions via OpenEdition
- 13 Juillet 2022
- 9782271142245
Y a-t-il une pensée consistante de l'art chez Bergson ? Existe-t-il une « philosophie politique » bergsonienne ? Ces deux questionnements, apparemment distincts, sont bel et bien traités et reliés chez l'auteur. Ils trouvent leur fondement au coeur d'une conception de l'homme, dont les contours sont tracés dans L'Évolution créatrice à l'intérieur du problème métaphysique de la vie. Partant de la question anthropologique, telle qu'elle se pose à partir de l'affirmation théorique du concept de création, Nadia Yala Kisukidi propose une lecture originale de Bergson perturbant les frontières de chaque livre et développant de nouveaux axes problématiques : peut-on parler d'un humanisme bergsonien ? Quels sont les enjeux psycho-sociaux d'une compréhension de l'homme centrée sur le concept de création ? L'artiste figure-t-il un modèle singulier d'humanité ? Pourquoi la promotion de la démocratie et des Droits de l'Homme tient-elle tout autant de la proposition politique effective que de la réaffirmation nette des résultats de la métaphysique de la vie ? Si la question de l'art a pu sembler opaque à cause d'une absence de livre, et si celle de la politique apparut suspecte du fait de son ancrage dans la philosophie de la vie et des engagements de l'auteur au XXe siècle, cet ouvrage, en montrant que le problème de l'émancipation de l'homme constitue une des inquiétudes du bergsonisme, se présente comme une contribution majeure au renouveau des études bergsoniennes.
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Les rhétoriques de la conspiration
Emmanuelle Danblon, Loïc Nicolas
- CNRS Éditions via OpenEdition
- 28 Novembre 2019
- 9782271130068
La modernité a donné un souffle nouveau à l'esprit de conspiration, dont on observe aujourd'hui plus qu'hier de fascinants avatars. Des grands mythes politiques au complot de la Lune, les conspirations semblent tout à la fois issues d'un autre âge et ancrées dans notre plus vive actualité. Trop souvent noyées dans des considérations politiques ou des jugements moraux, les analyses traditionnelles se privent d'une réflexion précieuse sur les mécanismes de la persuasion qui sont au coeur de cet ouvrage. Rassemblant ici plusieurs spécialistes des « théories du complot », Emmanuelle Danblon et Loïc Nicolas les invitent à interroger les paradoxes de ce phénomène en adoptant la démarche rhétorique comme moyen d'enquête. L'antique discipline, éclairée par la topique contemporaine, permet de penser ces constructions théoriques de l'intérieur, dans leurs mots, dans leur rationalité et dans les preuves qu'elles construisent pour donner ou créer du sens, parfois à tout prix. Réflexions théoriques et études de cas se complètent pour offrir une vision plus fine du conspirationnisme et, tout compte fait, des différentes façons de dire et de penser le monde en faisant le difficile exercice de la liberté.
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Hobbes ; le sujet du droit contractuel
Julie Saada
- CNRS Éditions via OpenEdition
- 13 Juillet 2022
- 9782271142023
La réflexion sur le droit peut-elle saisir son objet comme s'il se déployait dans une sphère autonome, ou bien doit-elle rapporter la logique juridique aux usages politiques qui en sont faits ? Partant de cette question, Hobbes et le sujet de droit met en lumière la rationalité juridique développée par Hobbes - rarement étudiée comme telle. Le philosophe rompt en effet avec les doctrines classiques de la loi pour penser l'autonomie du droit et le type de normativité qu'il instaure. Faisant de la volonté de l'individu la racine de l'ordre juridique institué, Hobbes construit une théorie inédite de l'obligation et une pensée du contractualisme centrée sur l'affirmation du sujet de droit, cette autre figure de la subjectivité. Mais cette pensée d'un sujet fondateur de l'ordre politique n'engendre-t-elle pas de nouvelles formes d'assujettissement ? Inscrit dans un système représentatif, jouissant d'une liberté négative plutôt que d'une absence de dépendance, le sujet de droit n'en vient-il pas à consentir à sa propre servitude ? Telles sont les interrogations qui traversent cet ouvrage et orientent une lecture politique de ce moment décisif de la rationalité juridique moderne.
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Hegel au présent ; une relève de la métaphysique?
Jean-françois Kervegan, Bernard Mabille
- CNRS Éditions via OpenEdition
- 13 Juillet 2022
- 9782271142160
Quel rapport Hegel entretient-il avec la métaphysique ? Cette question engage un jugement quant à la nature des convictions fondamentales sur lesquelles repose sa philosophie : alors qu'elle a longtemps été louée (ou vilipendée) en tant que métaphysique spéculative, des approches récentes s'estiment en mesure de contourner ce problème. Les arguments hégéliens semblent alors pouvoir être reconstruits et évalués indépendamment des convictions métaphysiques professées par leur auteur ; la " conscience de soi métaphysique " de Hegel ferait en quelque sorte écran au potentiel rationnel et normatif de cette pensée. D'autres lectures actuelles résistent à une telle façon de voir : dissocier les analyses hégéliennes de leur arrière-plan métaphysique serait les priver de ce qu'elles ont de plus tranchant, les ramener au niveau de ce que Hegel nommait la pensée d'entendement. À vouloir actualiser sa philosophie, ne la condamne-t-on pas à l'insignifiance ? Ce débat, au coeur du commentaire hégélien actuel, s'est développé au mois de juin 2009 à l'Université de Poitiers et à la Sorbonne, lors d'un colloque international qui a réuni au total plus de vingt contributeurs comptant parmi les commentateurs les plus réputés de Hegel. Ce volume contient les textes qui y ont été présentés. Il constitue une pièce majeure de la discussion contemporaine autour de cette philosophie et montre combien Hegel est plus que jamais présent.
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L'homme dépossédé ; une tradition critique, de Marx à Honneth
Stéphane Haber
- CNRS Éditions via OpenEdition
- 16 Juin 2016
- 9782271091352
Le marxisme traditionnel a désormais montré ses limites. Il peinait à expliquer, à partir de l'organisation économique des sociétés modernes, la domination masculine ou les sujétions ethniques et culturelles. Mais comment, dès lors, se réapproprier les thèmes et les concepts jadis élaborés dans le cadre de la « critique du capitalisme » encore indispensables à la compréhension de notre monde ? Sur quelle base la longue culture anticapitaliste pourrait-elle être actualisée ? Stéphane Haber, revisitant certains textes fondamentaux de la philosophie sociale, de Hegel à Habermas et Honneth, montre quel rôle essentiel la catégorie d'aliénation, promue par Marx en 1844, peut encore jouer. Approfondi, enrichi, contourné, parfois même rejeté au cours de son histoire, le lien entre analyse de l'aliénation et critique du capitalisme, dont différents avatars font ici l'objet d'une recherche précise, reste aujourd'hui une puissante source d'inspiration intellectuelle et pratique. À l'heure de la mondialisation néolibérale et de ses crises, ce peut être l'une des tâches inattendues de l'histoire de la philosophie que d'éclairer l'arrière-plan de cette vitalité persistante.
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Entre philosophie et anthropologie
Frédéric Keck
- CNRS Éditions via OpenEdition
- 19 Juin 2013
- 9782271078094
En quoi consiste le « primitif » n'est-il pas un succédané de l'enfant, du rêveur ou du criminel auxquels veulent le cantonner les défenseurs de la « civilisation » ? Comment comprendre que les Bororo puissent dire qu'ils sont des oiseaux Arara ? C'est la question que pose Lévy-Bruhl dans la Mentalité primitive en 1922. Cet historien de la philosophie, spécialiste des transferts culturels entre la France et l'Allemagne, intervient ainsi, au croisement de la philosophie, de l'anthropologie, de la psychologie et de la sociologie dans le contexte des sciences humaines alors naissantes et déjà rivales. Aujourd'hui, ses travaux continuent d'alimenter les débats entre le structuralisme, la philosophie analytique et la phénoménologie. Qu'est ce qui fonde, dans l'esprit humain, le principe de contradiction ? À quoi tiennent les sentiments et des croyances qui font percevoir un être naturel comme un être social ? Qu'est-ce qui rend possible la participation immédiate et affective au monde ? Voici enfin redécouvert un pan considérable de l'histoire de la pensée, qui lie le XIXe au XXe siècle, et qui permet de relire autrement Durkheim, Bergson, Lévi-Strauss.
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Constructions du temps dans le monde grec ancien
Catherine Darbo-Pechanski
- CNRS Éditions (réédition numérique FeniXX)
- CNRS-philosophie
- 7 Janvier 2017
- 9782271113269
Quels rythmes scandaient la vie privée, la vie sociale, des Grecs anciens, leurs activités psychique et intellectuelle ? Que révèlent les confrontations - voire les conflits - de leurs différentes représentations du temps ? Quelles questions suscite l'étude de ces temporalisations ? Pluridisciplinaire, cet ouvrage mène de la période archaïque à la période romaine. On découvre comment, chez Homère, Hésiode et les poètes archaïques, le temps est mû par des forces inattendues, telles la justice ou encore la poussée vitale (le thumos). Comment, dans les chants de victoire des poètes lyriques, la progression temporelle n'est ni cyclique ni linéaire. Ou encore comment, chez Platon, Aristote ou les grammairiens marqués par le stoïcisme, le temps fait l'objet d'élaborations, où se lit le souci de singulariser la philosophie, de distinguer les facultés psychologiques mises en oeuvre dans la perception, de mettre la notion d'acte (le procès) au centre de la théorie des temps grammaticaux. L'étude du paysage civique et des sites funéraires, du calendrier des saisons chez un médecin hippocratique, de la chronologie des poètes chez Hérodote, ou dans l'histoire lointaine de Sparte et d'Athènes, montre que les constructions du temps accompagnent l'émergence de nouvelles couches de la population. Elles témoignent d'une recherche d'harmonie entre le corps et le monde, de la volonté d'inscrire l'équilibre, la bonne organisation (l'eunomia) ou la régularité dans la succession même des révolutions. Rythmes de l'âme et du corps, de la cité et de ses groupes sociaux, de l'existence des mortels face aux dieux, se répondent et se complètent. Leur analyse ouvre de stimulantes voies de recherche à l'étude de la pensée et de la société grecques.
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Aristote en syriaque ; Paul le Perse, logicien du VIe siècle
Javier Teixidor
- CNRS Éditions via OpenEdition
- 16 Juin 2016
- 9782271091307
Les traductions de textes philosophiques grecs en langue syriaque faites en Syrie du Nord et dans la haute Mésopotamie du vie au xe siècle, constituent un chapitre fondamental de l'histoire des idées. Elles furent un trait d'union entre l'Orient, hellénisé mais toujours sémite, et un Occident à la recherche de son identité au seuil du Moyen Âge. Elles allaient faciliter la transmission aux Arabes des ouvrages de la philosophie classique, en particulier du corpus aristotélicien. L'étude d'Aristote reflète la volonté des intellectuels syriens d'éclairer le rapport entre science et religion, elle eut des conséquences remarquables pour le développement de la culture syriaque. Le Traité de logique de Paul le Perse, philosophe du vie siècle, est à cet égard révélateur de cette tradition comme de ces relais actifs. En langue syriaque, dédié à Chosroès le roi perse, il regroupe dans la tradition néoplatonicienne le texte d'Aristote, les Catégories, le De interpretatione, et les Premiers Analytiques en abrégé, le tout précédé par l'Isagoge de Porphyre. Javier Teixidor commente le texte de Paul et le confronte à des écrits d'autres philosophes de langue syriaque, ses contemporains ou ses continuateurs, tous nés dans une région du Proche-Orient qui fut dans l'Antiquité tardive un vrai carrefour de cultures. On découvre chez ces lecteurs d'Aristote une volonté résolue de présenter leurs recherches philosophiques dans une perspective de synthèse, offrant une vision rationnelle du monde chrétien dans lequel ils vivaient, laissant de côté toute controverse théologique.
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Crise de la substance et de la causalité
Véronique Le Ru
- CNRS Éditions via OpenEdition
- 8 Septembre 2020
- 9782271127884
Descartes a écrit le Monde ou Traité de la Lumière dont la deuxième partie s'intitule L'Homme, il n'a jamais écrit de « Traité de l'Homme ». L'unité structurelle du traité de 1633 s'opère par le schème de la flamme qui se rapporte aussi bien au premier élément - le Feu - qu'au coeur, organe de fermentation ou de feu sans lumière. Lire Descartes par le biais essentiel de la flamme et de la lumière, tel est le propos de cet ouvrage. La lumière est-elle mouvement, action ou inclination à se mouvoir ? L'hésitation cartésienne engendre un questionnement sur la force mouvante. Si le mouvement n'est qu'un mode du corps mû, d'où vient la force mouvante ? Quel est son support substantiel ? Et qu'appelle-t-on substance ? Le problème de la force mouvante redouble quand on le rapporte à l'interaction de l'esprit et du corps. L'esprit est-il la cause des mouvements dits volontaires du corps ? Le corps est-il la cause de ce que sent l'esprit ? Descartes répond que l'esprit est la cause déterminante et non efficiente des mouvements dits volontaires et que le corps donne occasion à l'esprit de sentir. Certains cartésiens vont plus loin : l'esprit n'est que la cause occasionnelle des mouvements volontaires et, réciproquement, le corps n'est que la cause occasionnelle de ce que sent l'esprit. Le corps et l'esprit ne sont que des occasions pour Dieu d'exercer sa puissance, cause totale et unique de tous les mouvements du corps et de toutes les impressions de l'esprit. L'objet de ce livre est de montrer que Descartes a provoqué, par certains écarts conceptuels, une véritable crise de la causalité et de la substance, manifeste dans l'occasionalisme mais dont on voit encore les traces dans l'Encyclopédie de Diderot et de d'Alembert.