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CNRS Éditions via OpenEdition
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Fin de la philosophie politique ? ; Hannah Arendt contre Léo Strauss
Carole Widmaier
- CNRS Éditions via OpenEdition
- 13 Juillet 2022
- 9782271142146
Que valent les formes de pensée traditionnelles face à l'apparition des régimes totalitaires ? La démocratie a-t-elle présenté des lacunes favorisant l'émergence en son sein de tels régimes? Que devient l'idéal de progrès, de bonheur et de liberté des citoyens ? Leo Strauss et Hannah Arendt ont tous deux affronté ce dilemme et posé la question de la portée de la philosophie politique. C'est leur démarche, strictement parallèle mais radicalement opposée, que Carole Widmaier confronte dans une étude stimulante : du constat de la crise à leur parcours dans l'histoire de la pensée et à leur rapport respectif à la tradition et à la modernité. Tandis que Strauss invite à réhabiliter l'idée classique d'une nature humaine, Arendt montre la nécessité d'abandonner cette idée pour approcher l'existence humaine et ses différentes modalités. D'une part la défense d'un mode de vie philosophique retiré, la recherche de la vérité, de l'autre le " souci du monde " et l'attention à l'événement. Une réflexion salutaire pour affronter les maux de la modernité et s'ouvrir au changement politique.
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Elizabeth Anscombe ; l'esprit en pratique
Valérie Aucouturier
- CNRS Éditions via OpenEdition
- 13 Juillet 2022
- 9782271142085
Elizabeth Anscombe (1919-2001) est l'une des grandes philosophes britanniques du XXe siècle. Influencée par Aristote et la scolastique médiévale, mais surtout par son maître Ludwig Wittgenstein, elle a renouvelé les débats en philosophie de l'action et en philosophie morale. L'action est un sujet de perplexité pour le philosophe car, irréductible à un mouvement sans agent, elle engage une volonté, des intentions et des valeurs morales. Elle se situe donc entre philosophie de l'esprit et philosophie morale : préciser le rôle de la volonté et des intentions dans l'action nous éclaire sur les degrés de responsabilité - en particulier morale - de l'agent. Dès lors, comprendre comment s'intriquent la spontanéité de l'action et sa dimension téléologique devient un enjeu majeur de la philosophie. L'esprit en pratique explique pourquoi la philosophie de l'esprit selon Anscombe doit opérer un détour par la philosophie de l'action et décrire le « mental » dans ce qu'il a de visible. Mais aussi pourquoi toute considération sur l'éthique impose de s'appuyer sur une vision claire des motifs de l'action et du type d'agent qui en est le moteur. En s'inscrivant pleinement dans les débats actuels sur la subjectivité, l'intentionalité, la responsabilité, la philosophie d'Anscombe renouvelle en profondeur la notion d'intention.
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Charles Taylor ; religion et sécularisation
Sylvie Taussig
- CNRS Éditions via OpenEdition
- 13 Juillet 2022
- 9782271142269
Avec L'Âge séculier (2007), Charles Taylor couronnait une œuvre consacrée à la genèse de la modernité et à la pensée du multiple. Il reconstituait la diversité des moments et des réflexions qui menèrent à un âge séculier, aux XVIIe et XVIIIe siècles. Mais loin de constituer une synthèse humaniste, laissant derrière lui l'âge théologique, celui-ci éclate à son tour aux XIXe et XXe siècles, par un " effet supernova " comme Taylor l'a joliment appelé, en une multitude de galaxies nouvelles, où les athéismes côtoient des humanismes déistes mais aussi des " retours de Dieu " surprenants d'expressivité. Ce sont les diverses facettes remarquables de cet Âge séculier que traitent les auteurs de ce livre : sa place dans l'œuvre de Taylor, sa théorie complexe de la sécularisation, certains de ses moments historiques, son intérêt – ou non – dans l'actualité des religions. Une confrontation à un maître ouvrage, qui contribue à forger des instruments de pensée permettant de dépasser le conflit entre laïcité intransigeante et " accommodements raisonnables ".
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Comment fonder la philosophie ? l'idéalisme allemand et la question du principe premier
Collectif
- CNRS Éditions via OpenEdition
- 13 Juillet 2022
- 9782271142221
La question de la légitimation de la philosophie est l'un des fils conducteurs de l'idéalisme allemand. Dans la première génération des successeurs de Kant en effet, certains ont pour ambition explicite de reprendre ses résultats, mais d'une manière suffisamment justifiée pour répondre aux objections sceptiques. D'autres, en revanche, décident de s'installer dans le renoncement à la fondation systématique, accusant la raison discursive d'être incapable de saisir la vie et la liberté. Quels sont, chez les auteurs de l'idéalisme allemand, les arguments qui plaident en faveur d'un fondement du discours philosophique ? Un tel principe est-il théorique ou pratique, inaugural ou terminal, intuitif ou discursif, tel qu'il adopte la forme d'une proposition singulière ou tel qu'il se confond avec le tout du discours ? En somme, l'enjeu est d'examiner, sous un point de vue nouveau, le thème de la raison dans l'idéalisme allemand. La question est ici abordée dans une perspective historique autant que systématique. La variété et la richesse des études témoignent de la vitalité des recherches actuelles sur l'idéalisme allemand.
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Descartes et la précarité du monde
Thibault Gress
- CNRS Éditions via OpenEdition
- 13 Juillet 2022
- 9782271142108
La révocation en doute du monde sensible et intellectuel n'est-elle qu'une méthode ? Ce serait réduire les Méditations métaphysiques à un pur exercice. Ne s'agit-il pas plutôt d'une expérience fondamentale, offrant l'intuition de l'inconsistance de tout ce qui l'entoure ? Cette précarité n'est que relative car Dieu et l'être s'imposent au sujet comme une réalité incontestable, impossible à refuser. Au-delà de cette distinction de l'être et du mondain, cet ouvrage qui revisite toute l'oeuvre de Descartes découvre la toute-puissance de Dieu comme clé d'une nouvelle ontologie, empruntant des éléments au néoplatonisme renaissant. Au lieu de rechercher la nature du discours cartésien (est-il métaphysique ou non ?), Thibaut Gress croise histoire et spéculation, réintroduisant Descartes dans son temps, discutant en permanence avec de nombreux et célèbres commentaires, de Gouhier à Brunschvicg. Une relecture nourrie et subtile, éloignée de toute approche réductrice, en particulier heideggérienne. Un Descartes renaissant et humaniste.
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Les Principes de la philosophie du droit sont l'un des textes les plus lus et les plus controversés de Hegel. Il s'agit à la fois d'un bilan de l'histoire de la philosophie morale, juridique et politique et d'une analyse audacieuse et « engagée » de la modernité post-révolutionnaire. Pourtant, malgré sa destination pédagogique et sa rédaction soignée, le précis de 1820 est d'un abord malaisé, dans la mesure où il ne se soustrait à aucune des exigences de ce qui, pour Hegel, garantit la « scientificité » d'un traité de philosophie. Il n'y a rien d'étonnant, par conséquent, au fait que les querelles d'interprétation les plus violentes aient eu lieu à son propos et que la pensée hégélienne du droit ait, tour à tour, servi de caution ou de repoussoir aux prises de position politiques les plus diverses. La difficulté du texte mais aussi le caractère stratégique des thèmes abordés font en effet des Principes de la philosophie du droit un idéal miroir à fantasmes. Or ce que l'on nomme la « fin des idéologies » ouvre la voie à une lecture plus sereine (mais peut-être plus exigeante) de la conceptualisation hégélienne du droit et pas seulement de ce que Hegel nomme le « droit étatique », mais aussi du droit privé (« abstrait »), centré sur la question de la propriété, et du droit qu'a l'individu de voir honorée sa qualité de sujet moral agissant. Ce recueil d'études, qui illustre les tendances actuelles de la recherche, propose une lecture à la fois synthétique et détaillée de l'ouvrage de Hegel en insistant non seulement sur sa dimension « systématique » et spéculative, mais aussi sur ses prises de position les plus novatrices. Il ne s'agit pas de prétendre que Hegel soit avant tout un philosophe du droit, encore moins de mettre entre parenthèses le puissant soubassement métaphysique ou spéculatif de sa doctrine de l'esprit objectif, mais de réévaluer ce moment du système et de tirer parti des appuis qu'il peut offrir à la philosophie contemporaine.
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Esquisse d'une anthropo-logique
André Jacob
- CNRS Éditions via OpenEdition
- 13 Juillet 2022
- 9782271142061
Rien n'est plus essentiel à la réflexion de l'homme et à sa mise en oeuvre que la question de sa condition. André Jacob propose ici une théorie du devenir humain, une Anthropo-logique nourrie de la linguistique de Gustave Guillaume et de l'épistémologie de Jean Piaget, passant du corps à un Sujet façonné par la langue. Elle vise, par-delà les philosophies de la conscience issues du Cogito cartésien, à passer de l'opérativité linguistique à une figuration de la condition humaine déterminant un Schéma anthropo-logique. L'auteur montre comment, après plus de trois siècles de philosophies de la conscience, la prise en compte de forces et d'opérations inconscientes réfère l'expérience humaine à des espaces et à des temps qui offrent de passer de la vie au sens en fondant éthiquement notre vie. Une approche novatrice dans le paysage philosophique français qui renouvelle la critique de la métaphysique et de l'anthropocentrisme.
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Un nouveau libre arbitre
Krystèle Appourchaux
- CNRS Éditions via OpenEdition
- 13 Juillet 2022
- 9782271142283
Le " libre arbitre ", cette capacité à choisir librement ou encore à déterminer notre propre volonté, semble menacé par les avancées de la psychologie et des neurosciences contemporaines. Or, certaines interrogations philosophiques doivent être résolues avant de tirer les conséquences de ces résultats empiriques : le déterminisme causal, qui est au fondement de toute démarche scientifique, est-il compatible avec la notion de libre arbitre ? Quel type de relation entretiennent l'esprit et le cerveau ? L'examen de ces problèmes fondamentaux constitue le préalable à l'interprétation des données issues des neurosciences, en particulier des expériences de Benjamin Libet qui ont semblé remettre en question l'efficacité causale de nos décisions conscientes. Par ailleurs, il est légitime de se demander si les limites de la conscience et le rapport qu'elle entretient avec les processus inconscients, qu'ils relèvent de l'Inconscient freudien ou de l' " inconscient cognitif " mis en lumière par les neurosciences, constituent un frein à l'exercice de notre liberté. Cet ouvrage esquisse une solution nouvelle à ces questions. Il montre comment la psychologie et les neurosciences, bien que menaçant la conception traditionnelle du libre arbitre, permettraient de concevoir en leur sein même une redéfinition de cette notion, envisagée comme une capacité relative et non plus absolue, nécessitant un apprentissage.
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Bergson ou l'humanité créatrice
Nadia Yala kisukidi
- CNRS Éditions via OpenEdition
- 13 Juillet 2022
- 9782271142245
Y a-t-il une pensée consistante de l'art chez Bergson ? Existe-t-il une « philosophie politique » bergsonienne ? Ces deux questionnements, apparemment distincts, sont bel et bien traités et reliés chez l'auteur. Ils trouvent leur fondement au coeur d'une conception de l'homme, dont les contours sont tracés dans L'Évolution créatrice à l'intérieur du problème métaphysique de la vie. Partant de la question anthropologique, telle qu'elle se pose à partir de l'affirmation théorique du concept de création, Nadia Yala Kisukidi propose une lecture originale de Bergson perturbant les frontières de chaque livre et développant de nouveaux axes problématiques : peut-on parler d'un humanisme bergsonien ? Quels sont les enjeux psycho-sociaux d'une compréhension de l'homme centrée sur le concept de création ? L'artiste figure-t-il un modèle singulier d'humanité ? Pourquoi la promotion de la démocratie et des Droits de l'Homme tient-elle tout autant de la proposition politique effective que de la réaffirmation nette des résultats de la métaphysique de la vie ? Si la question de l'art a pu sembler opaque à cause d'une absence de livre, et si celle de la politique apparut suspecte du fait de son ancrage dans la philosophie de la vie et des engagements de l'auteur au XXe siècle, cet ouvrage, en montrant que le problème de l'émancipation de l'homme constitue une des inquiétudes du bergsonisme, se présente comme une contribution majeure au renouveau des études bergsoniennes.
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Les rhétoriques de la conspiration
Emmanuelle Danblon, Loïc Nicolas
- CNRS Éditions via OpenEdition
- 28 Novembre 2019
- 9782271130068
La modernité a donné un souffle nouveau à l'esprit de conspiration, dont on observe aujourd'hui plus qu'hier de fascinants avatars. Des grands mythes politiques au complot de la Lune, les conspirations semblent tout à la fois issues d'un autre âge et ancrées dans notre plus vive actualité. Trop souvent noyées dans des considérations politiques ou des jugements moraux, les analyses traditionnelles se privent d'une réflexion précieuse sur les mécanismes de la persuasion qui sont au coeur de cet ouvrage. Rassemblant ici plusieurs spécialistes des « théories du complot », Emmanuelle Danblon et Loïc Nicolas les invitent à interroger les paradoxes de ce phénomène en adoptant la démarche rhétorique comme moyen d'enquête. L'antique discipline, éclairée par la topique contemporaine, permet de penser ces constructions théoriques de l'intérieur, dans leurs mots, dans leur rationalité et dans les preuves qu'elles construisent pour donner ou créer du sens, parfois à tout prix. Réflexions théoriques et études de cas se complètent pour offrir une vision plus fine du conspirationnisme et, tout compte fait, des différentes façons de dire et de penser le monde en faisant le difficile exercice de la liberté.
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Hobbes ; le sujet du droit contractuel
Julie Saada
- CNRS Éditions via OpenEdition
- 13 Juillet 2022
- 9782271142023
La réflexion sur le droit peut-elle saisir son objet comme s'il se déployait dans une sphère autonome, ou bien doit-elle rapporter la logique juridique aux usages politiques qui en sont faits ? Partant de cette question, Hobbes et le sujet de droit met en lumière la rationalité juridique développée par Hobbes - rarement étudiée comme telle. Le philosophe rompt en effet avec les doctrines classiques de la loi pour penser l'autonomie du droit et le type de normativité qu'il instaure. Faisant de la volonté de l'individu la racine de l'ordre juridique institué, Hobbes construit une théorie inédite de l'obligation et une pensée du contractualisme centrée sur l'affirmation du sujet de droit, cette autre figure de la subjectivité. Mais cette pensée d'un sujet fondateur de l'ordre politique n'engendre-t-elle pas de nouvelles formes d'assujettissement ? Inscrit dans un système représentatif, jouissant d'une liberté négative plutôt que d'une absence de dépendance, le sujet de droit n'en vient-il pas à consentir à sa propre servitude ? Telles sont les interrogations qui traversent cet ouvrage et orientent une lecture politique de ce moment décisif de la rationalité juridique moderne.
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Hegel au présent ; une relève de la métaphysique?
Jean-françois Kervegan, Bernard Mabille
- CNRS Éditions via OpenEdition
- 13 Juillet 2022
- 9782271142160
Quel rapport Hegel entretient-il avec la métaphysique ? Cette question engage un jugement quant à la nature des convictions fondamentales sur lesquelles repose sa philosophie : alors qu'elle a longtemps été louée (ou vilipendée) en tant que métaphysique spéculative, des approches récentes s'estiment en mesure de contourner ce problème. Les arguments hégéliens semblent alors pouvoir être reconstruits et évalués indépendamment des convictions métaphysiques professées par leur auteur ; la " conscience de soi métaphysique " de Hegel ferait en quelque sorte écran au potentiel rationnel et normatif de cette pensée. D'autres lectures actuelles résistent à une telle façon de voir : dissocier les analyses hégéliennes de leur arrière-plan métaphysique serait les priver de ce qu'elles ont de plus tranchant, les ramener au niveau de ce que Hegel nommait la pensée d'entendement. À vouloir actualiser sa philosophie, ne la condamne-t-on pas à l'insignifiance ? Ce débat, au coeur du commentaire hégélien actuel, s'est développé au mois de juin 2009 à l'Université de Poitiers et à la Sorbonne, lors d'un colloque international qui a réuni au total plus de vingt contributeurs comptant parmi les commentateurs les plus réputés de Hegel. Ce volume contient les textes qui y ont été présentés. Il constitue une pièce majeure de la discussion contemporaine autour de cette philosophie et montre combien Hegel est plus que jamais présent.
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L'homme dépossédé ; une tradition critique, de Marx à Honneth
Stéphane Haber
- CNRS Éditions via OpenEdition
- 16 Juin 2016
- 9782271091352
Le marxisme traditionnel a désormais montré ses limites. Il peinait à expliquer, à partir de l'organisation économique des sociétés modernes, la domination masculine ou les sujétions ethniques et culturelles. Mais comment, dès lors, se réapproprier les thèmes et les concepts jadis élaborés dans le cadre de la « critique du capitalisme » encore indispensables à la compréhension de notre monde ? Sur quelle base la longue culture anticapitaliste pourrait-elle être actualisée ? Stéphane Haber, revisitant certains textes fondamentaux de la philosophie sociale, de Hegel à Habermas et Honneth, montre quel rôle essentiel la catégorie d'aliénation, promue par Marx en 1844, peut encore jouer. Approfondi, enrichi, contourné, parfois même rejeté au cours de son histoire, le lien entre analyse de l'aliénation et critique du capitalisme, dont différents avatars font ici l'objet d'une recherche précise, reste aujourd'hui une puissante source d'inspiration intellectuelle et pratique. À l'heure de la mondialisation néolibérale et de ses crises, ce peut être l'une des tâches inattendues de l'histoire de la philosophie que d'éclairer l'arrière-plan de cette vitalité persistante.
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Entre philosophie et anthropologie
Frédéric Keck
- CNRS Éditions via OpenEdition
- 19 Juin 2013
- 9782271078094
En quoi consiste le « primitif » n'est-il pas un succédané de l'enfant, du rêveur ou du criminel auxquels veulent le cantonner les défenseurs de la « civilisation » ? Comment comprendre que les Bororo puissent dire qu'ils sont des oiseaux Arara ? C'est la question que pose Lévy-Bruhl dans la Mentalité primitive en 1922. Cet historien de la philosophie, spécialiste des transferts culturels entre la France et l'Allemagne, intervient ainsi, au croisement de la philosophie, de l'anthropologie, de la psychologie et de la sociologie dans le contexte des sciences humaines alors naissantes et déjà rivales. Aujourd'hui, ses travaux continuent d'alimenter les débats entre le structuralisme, la philosophie analytique et la phénoménologie. Qu'est ce qui fonde, dans l'esprit humain, le principe de contradiction ? À quoi tiennent les sentiments et des croyances qui font percevoir un être naturel comme un être social ? Qu'est-ce qui rend possible la participation immédiate et affective au monde ? Voici enfin redécouvert un pan considérable de l'histoire de la pensée, qui lie le XIXe au XXe siècle, et qui permet de relire autrement Durkheim, Bergson, Lévi-Strauss.
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Aristote en syriaque ; Paul le Perse, logicien du VIe siècle
Javier Teixidor
- CNRS Éditions via OpenEdition
- 16 Juin 2016
- 9782271091307
Les traductions de textes philosophiques grecs en langue syriaque faites en Syrie du Nord et dans la haute Mésopotamie du vie au xe siècle, constituent un chapitre fondamental de l'histoire des idées. Elles furent un trait d'union entre l'Orient, hellénisé mais toujours sémite, et un Occident à la recherche de son identité au seuil du Moyen Âge. Elles allaient faciliter la transmission aux Arabes des ouvrages de la philosophie classique, en particulier du corpus aristotélicien. L'étude d'Aristote reflète la volonté des intellectuels syriens d'éclairer le rapport entre science et religion, elle eut des conséquences remarquables pour le développement de la culture syriaque. Le Traité de logique de Paul le Perse, philosophe du vie siècle, est à cet égard révélateur de cette tradition comme de ces relais actifs. En langue syriaque, dédié à Chosroès le roi perse, il regroupe dans la tradition néoplatonicienne le texte d'Aristote, les Catégories, le De interpretatione, et les Premiers Analytiques en abrégé, le tout précédé par l'Isagoge de Porphyre. Javier Teixidor commente le texte de Paul et le confronte à des écrits d'autres philosophes de langue syriaque, ses contemporains ou ses continuateurs, tous nés dans une région du Proche-Orient qui fut dans l'Antiquité tardive un vrai carrefour de cultures. On découvre chez ces lecteurs d'Aristote une volonté résolue de présenter leurs recherches philosophiques dans une perspective de synthèse, offrant une vision rationnelle du monde chrétien dans lequel ils vivaient, laissant de côté toute controverse théologique.
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Crise de la substance et de la causalité
Véronique Le Ru
- CNRS Éditions via OpenEdition
- 8 Septembre 2020
- 9782271127884
Descartes a écrit le Monde ou Traité de la Lumière dont la deuxième partie s'intitule L'Homme, il n'a jamais écrit de « Traité de l'Homme ». L'unité structurelle du traité de 1633 s'opère par le schème de la flamme qui se rapporte aussi bien au premier élément - le Feu - qu'au coeur, organe de fermentation ou de feu sans lumière. Lire Descartes par le biais essentiel de la flamme et de la lumière, tel est le propos de cet ouvrage. La lumière est-elle mouvement, action ou inclination à se mouvoir ? L'hésitation cartésienne engendre un questionnement sur la force mouvante. Si le mouvement n'est qu'un mode du corps mû, d'où vient la force mouvante ? Quel est son support substantiel ? Et qu'appelle-t-on substance ? Le problème de la force mouvante redouble quand on le rapporte à l'interaction de l'esprit et du corps. L'esprit est-il la cause des mouvements dits volontaires du corps ? Le corps est-il la cause de ce que sent l'esprit ? Descartes répond que l'esprit est la cause déterminante et non efficiente des mouvements dits volontaires et que le corps donne occasion à l'esprit de sentir. Certains cartésiens vont plus loin : l'esprit n'est que la cause occasionnelle des mouvements volontaires et, réciproquement, le corps n'est que la cause occasionnelle de ce que sent l'esprit. Le corps et l'esprit ne sont que des occasions pour Dieu d'exercer sa puissance, cause totale et unique de tous les mouvements du corps et de toutes les impressions de l'esprit. L'objet de ce livre est de montrer que Descartes a provoqué, par certains écarts conceptuels, une véritable crise de la causalité et de la substance, manifeste dans l'occasionalisme mais dont on voit encore les traces dans l'Encyclopédie de Diderot et de d'Alembert.
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Spinoza ; la science mathématique du salut
Françoise Barbaras
- CNRS Éditions via OpenEdition
- 13 Juillet 2022
- 9782271141989
« Je considérerai les actions et les appétits humains comme s'il était question de lignes, de surfaces et de solides. » C'est une science de l'homme que construit Spinoza en ce début du XVIIe siècle. Une science nourrie des bouleversements dans les mathématiques, l'algèbre, la conception de l'infini. Écrite sur le modèle des Éléments d'Euclide, l'Éthique n'a rien d'artificiel. Sa forme coïncide, au contraire, avec la neuve radicalité d'une pensée qui donne au désir toute sa puissance. Cette ambitieuse lecture de la philosophie de Spinoza comme science du salut engendre un appétit renouvelé de savoir.
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Notion équivoque et polémique, l'idéalisme a souvent été assimilé à une posture intellectuelle abstraite, oublieuse de son ancrage naturel et social. Dénoncée par Marx et Nietzsche, cette notion fut centrale pour la philosophie classique allemande, en particulier Hegel. Explicitement assumée, revendiquée même, elle désigne l'orientation spéculative fondamentale du hégélianisme, mais aussi toute philosophie qui s'engage avec cohérence dans une démarche théorique : " Toute vraie philosophie est un idéalisme ", affirme Hegel.Faisant ressortir l'originalité radicale de la conception hégélienne de l'idéalisme, Olivier Tinland confronte cet engagement philosophique aux doctrines majeures de la modernité, de la métaphysique rationaliste et de l'empirisme moderne jusqu'aux différentes incarnations de l'idéalisme allemand (Kant, Fichte, Schelling). Cette confrontation aux pensées majeures de la modernité sert de toile de fond à l'explicitation progressive de la démarche philosophique de Hegel, dont l'ambition est ainsi approchée au plus près : moyennant le dévoilement de l'idéalité du réel, rendre compte, d'un même geste, du statut de la réalité, de la manière dont nous nous rapportons à elle et du mode de validation spécifique du discours philosophique.Plus largement, cet ouvrage invite à se demander dans quelle mesure la stratégie spéculative de Hegel trouve un écho dans les débats métaphysiques et épistémologiques contemporains sur la vérité, l'expérience, l'objectivité ou le réalisme.