La biographie croisée de deux géants que tout oppose.
Si Andrew Roberts est désormais bien connu du public francophone grâce au succès de son
Churchill paru en traduction en 2020, il se penche de longue date sur la personnalité, la carrière et l'oeuvre du grand homme.
Ici, l'auteur enfourche l'un de ses chevaux de bataille préférés pour s'en prendre à ceux qui suggèrent qu'au fond, il n'y avait guère de différence entre Hitler et Churchill. Leur expérience des tranchées au cours de la Grande Guerre, leur patriotisme exacerbé, la fierté qu'ils tiraient du glorieux passé de leur pays et par-dessus tout leur charisme, leur art de mener les hommes, le pouvoir psychologique qu'ils exerçaient sur les foules - et ce, souvent même en dehors de leur patrie : tout cela, lit-on çà et là, les rapprochait au point de faire d'eux des frères ennemis.
Andrew Roberts montre magnifiquement le caractère fallacieux de ces points communs supposés, et d'abord sur le plan pratique, en rappelant que Churchill a toujours su déléguer le pouvoir de décision militaire à ses chefs d'état-major en se rendant à leurs arguments - certes, non sans avoir au préalable ferraillé avec eux jusqu'au bout - tout en se réservant le rôle de représentant indiscuté du Royaume-Uni auprès de ses interlocuteurs Roosevelt et Staline. Cette délégation de pouvoir, Hitler l'a certes appliquée lors des grands triomphes de la guerre éclair, en Pologne et en France, en 1939-1940, mais il y a mis fin dès les premiers revers sur le front soviétique à la fin de 1941, pour devenir totalement incapable de faire confiance à ses généraux après l'attentat de juillet 1944. Pour l'auteur, un grand meneur d'hommes c'est un chef qui, au contraire, pratique la confiance à double sens : le commandant en chef fait confiance aux commandants sur le terrain dont il a su discerner la compétence en les nommant, et les subordonnés, aussi hauts gradés qu'ils soient, lui font confiance pour les soutenir sans réserve une fois qu'ils l'ont amené à percevoir le bien-fondé de leurs entreprises. Ce fut là, soutient Andrew Roberts dans des pages fort convaincantes, ce qui fit la force de Churchill, chef de guerre de 1940 à 1945.
Récit de la bataille de Stalingrad, première défaite majeure de l'armée d'Hitler.Stalingrad reste à bien des égards la reine des batailles : par la durée et l'intensité des combats, le nombre d'hommes engagés et perdus, l'importance des enjeux stratégiques et l'exceptionnelle valeur symbolique de son dénouement, l'affrontement homérique de deux dictatures entre Don et Volga représente un tournant unique dans l'évolution de la guerre en Europe.
C'est une suite de hasards, de rapports de forces et d'erreurs de calcul qui a provoqué la concentration progressive des immenses armées le long des rives de la Volga, autour d'une ville dont la valeur militaire était des plus réduites ; c'est aussi l'entêtement de deux dictateurs et la discipline de fer qu'ils ont fait régner parmi leurs troupes qui ont prolongé pendant cinq mois une confrontation unique par son ampleur et sa férocité.
Quatre-vingts ans plus tard très exactement, il est passionnant d'en suivre les péripéties au triple niveau des chefs suprêmes, des commandants d'armées et des soldats sur le terrain.
Le témoignage des combattants, les clichés pris dans les deux camps et les nombreuses cartes permettent de prendre la mesure de ce duel de titans aux confins de l'Europe et de l'Asie qui décide du sort de la guerre.
Une histoire totale de l'armée d'Hitler.De la Wehrmacht, on croyait tout connaître. Vivant sur un mythe formé par Jacques Benoist-Méchin et relayé par des dizaines d'historiens, le public croit en la légende " dorée " de la première armée du monde demeurée invincible, avant de crouler sous le nombre, tout en combattant héroïquement jusqu'au bout sans trop se compromettre avec le nazisme.
Si, comme toute légende, celle-ci s'appuie sur une part réelle - le
blitzkrieg, la pulvérisation des adversaires successifs jusqu'en décembre 1941, une capacité d'innovation forte, notamment dans les chars et l'aviation -, elle n'en est pas moins largement outrée et souvent mensongère.
Pour rétablir " les " vérités, Jean Lopez et son équipe habituelle de rédacteurs nous offrent une histoire globale sans précédent, dont la matrice est forgée d'articles parus dans
Guerres & Histoire, augmentés de nombreuses contributions inédites.
En deux grandes parties (" La supériorité militaire allemande. Etude d'un mythe " et " Les opérations "), l'ensemble raconte toutes les grandes campagnes et batailles (Dunkerque, batailles d'Angleterre,
Barbarossa, Stalingrad, Koursk, Débarquement,
Bagration,
Market Garden, Ardennes, bataille de Berlin, etc.), mais offre de surcroît de riches chapitres plus analytiques disséquant notamment l'héritage intellectuel et opérationnel depuis Frédéric II, les stratégies en vigueur, les logistiques déployées et la qualité véritable des hommes et du matériel. Des témoignages recueillis auprès des vétérans complètent le propos.
Une nouvelle édition de ce futur classique.
La trahison qui a ébranlé les services secrets britanniques.Tout est invraisemblable dans ce récit aux allures de roman. Et pourtant, tout est vrai. Au milieu des années 1930, les maîtres-espions de Staline recrutent cinq étudiants de la prestigieuse université de Cambridge. Des jeunes pousses qui s'appellent Anthony Blunt, Guy Burgess, John Cairncross, Donald Maclean et Kim Philby. Retournant contre lui l'esprit de caste de l'
establishment britannique, ce quintette de " taupes " soviétiques atteindra des postes clé dans la hiérarchie de l'Intelligence Service, poussés par une foi absolue dans l'idéal communiste. Rémi Kauffer révèle l'extraordinaire réussite de cette entreprise de trahison. Il situe l'importance de la sexualité et de l'homosexualité parmi les membres du réseau. Dévoilant des complicités françaises, inédites à ce jour, il explique pourquoi et comment "les Cinq "ont tous bénéficié d'une impunité juridique ahurissante en Angleterre et révèle les dessous d'un scandale qui s'étend de la Seconde Guerre mondiale à la Guerre froide.
Terreur, grandeur et mensonge, de Raspoutine à Poutine.Le Kremlin. Derrière ses murailles de brique rouge, combien la célèbre forteresse moscovite a-t-elle abrité de complots, de mystères, de crimes et de trahisons ? Elle fut à la fois, pendant près d'un siècle, le centre et le symbole de l'Empire communiste fondé par Lénine, conforté par Staline, géré par Khrouchtchev et Brejnev, mis à bas par Gorbatchev et restauré, tant bien que mal, par Poutine. Combien de questions, d'ombres, d'interrogations et de tabous reste-t-il derrière les tours du Kremlin ? Qui a tué Raspoutine ? Comment le tsar Nicolas II est-il mort ? Comment Staline fit-il assassiner Trotski ? Qui furent vraiment Kravchenko, Andropov ou l'espion " Farewell " ? Comment furent accueillis de Gaulle et Mitterrand par les dirigeants russes ? D'où sort Vladimir Poutine ? Enfin et surtout, quels sont les véritables ressorts de la guerre en Ukraine ?
Au lieu d'un récit chronologique ou linéaire, l'auteur a choisi de raconter dix-sept épisodes fracassants et emblématiques de ce siècle de feu et de sang, où se côtoient le drame et le romanesque.
Autant de drames, autant de secrets qui méritaient qu'on mène à nouveau l'enquête. Et à cet exercice, l'éminent kremlinologue Bernard Lecomte n'a pas son pareil...
L'histoire des hitlériens français.De la naissance du parti nazi en 1920 jusqu'à la déclaration de guerre en 1939, on a vu croître en France un courant d'opinion pacifiste, humaniste, européiste et germanophile. " Hitler est un modéré, disaient en substance ses apôtres, c'est un humaniste, un pacifiste. Il n'est antisémite que par tactique. Il calmera ses troupes. D'ailleurs, l'Allemagne ne veut pas la guerre... " Qui étaient les partisans de cette grande réconciliation généralisée entre les peuples ? Jean Luchaire, Fernand de Brinon, Jacques Benoist-Méchin, pour n'en citer que quelques-uns. En parallèle, l'extrême droite française se construit, à l'exemple du fascisme, puis du nazisme. Le Faisceau, la Solidarité française, le Parti franciste, le Parti populaire français et une myriade de groupements haineux inventent le fascisme à la française et soutiennent ouvertement les dictatures, en général, et Hitler, en particulier. Lorsque la guerre éclate, ces adeptes se métamorphosent, s'enfonçant dans une collaboration toujours plus radicale, qui les mène, en une spirale destructrice, à l'apocalypse de 1945. De Pierre Laval à Jacques Doriot en passant par Alphonse de Chateaubriant, Marcel Déat, Eugène Deloncle et beaucoup d'autres, nous suivons ainsi les parcours inouïs de ces champions de la paix devenus des prêcheurs de haine.
La vraie histoire de la guerre impériale.
Conditionnée par le récit héroïque imposé par Napoléon puis par la cohorte de mémorialistes du Consulat et de l'Empire, l'histoire de la " Grande " Armée repose sur un certain nombre de légendes, devenues vérités pour le public car relayées par une historiographie complaisante.
Conduite par un génie invincible adulé par ses grognards, temple de l'héroïsme et incarnation de la méritocratie puisque chaque soldat a dans sa giberne un bâton de maréchal, elle vole de victoires en victoires jusqu'à son engloutissement par " le général hiver en Russie " avant de livrer des derniers combats homériques dont la campagne de France et la défaite glorieuse de Waterloo attribuable au choix à l'incurie de Grouchy, à la folie de Ney, à des trahisons ou à la météo plutôt qu'aux manquements de son chef.
En regard, la légende noire, d'inspiration anglaise et royaliste, a imposé une poignée de thèmes comme la répulsion de Napoléon envers toute forme de progrès (n'est-ce pas Fulton ?), son mépris de la vie humaine -le fameux " million de morts ", le caractère inexpugnable d'Albion sans oublier sa supériorité écrasante sur mer ou dans le maniement au combat de l'infanterie.
Afin de rétablir toute la vérité, Thierry Lentz et Jean Lopez ont mobilisé un commando d'authentiques spécialistes pour passer au crible une vingtaine de ces affirmations, parmi les plus célèbres, et les passer au crible dans des contributions aussi vivantes que riches en surprises et en révélations.
Un exercice salutaire qui renouvelle en profondeur l'histoire napoléonienne.
À la guerre, tous les moyens sont bons...De nombreuses opérations ont lieu entre 1939 et 1945. Si
Overlord - qui permet le débarquement de Normandie - ou encore
Barbarossa - qui orchestre l'invasion de l'Union soviétique par le Reich - sont célèbres, il en existe pourtant beaucoup d'autres. Souvent moins imposantes, certaines sont toutefois bien plus exceptionnelles car elles font appel à l'audace incroyable, la ruse inouïe ou encore l'imagination débordante de leurs instigateurs.
Ainsi, saviez-vous que les Américains avaient voulu lâcher sur le Japon un million de chauves-souris lestées d'une charge incendiaire ? Que les services secrets britanniques avaient fait croire à une prétendue invasion de la Sardaigne grâce à un faux cadavre ? Que les nazis avaient fabriqué de la monnaie britannique factice ? Ou encore que les Anglais avaient voulu construire un porte-avions en glace ?
Claude Quétel, grand spécialiste de la Seconde Guerre mondiale, nous narre le récit d'une trentaine d'opérations méconnues, souvent loufoques et improbables, mais pourtant bien réelles. Sources à l'appui, il nous dévoile la préparation et le déroulement de ces " coups tordus ", tous plus spectaculaires les uns que les autres.
" Passionnant et haletant de bout en bout ! "
Le Figaro Histoire" Claude Quétel a un talent particulier pour faire revivre ces épisodes palpitants. "
Ligne de front
France, 1900-1914.
Forgée après la Première Guerre mondiale, l'expression " Belle Epoque " correspond-elle réellement aux années 1900-1914 qu'elle désigne ? Pour certains mémorialistes, la misère, le chômage, la dureté de la condition ouvrière et paysanne éloignent cette quinzaine d'années d'un mythique âge d'or. Elles s'éclairent pourtant de plusieurs aspects positifs : embellie économique, dernières splendeurs du franc germinal, essor de l'automobile, débuts de l'aviation, démarrage du cinématographe et, surtout, extraordinaire floraison artistique et musicale. Avec son talent d'exposition et sa clarté habituels, Michel Winock montre l'authentique unité de cette époque, et en quoi elle constitue l'apogée de la Troisième République.
Un nouveau regard porté sur la Wehrmacht à son crépuscule.Jean-Luc Leleu entend explorer le fonctionnement global de la Wehrmacht face au spectre de la défaite. Il s'agit de comprendre les acteurs plutôt que raconter les événements. Pour ce faire, les forces armées allemandes sont étudiées au prisme de la bataille de Normandie à l'été 1944 : une confrontation qui a vu quelque 640 000 soldats du Reich s'opposer pendant douze semaines à près de 2 millions de combattants alliés. Deux volets structurent le livre. Le premier consiste à appréhender la manière dont les stratèges allemands ont anticipé l'offensive alliée et y ont préparé leurs troupes. A cet égard, le Débarquement est analysé en fonction des réactions dans une situation d'extrême urgence. Comment réagissent les acteurs d'une chaîne de commandement face à un événement majeur aux contours mal définis, sur la base d'informations parfois erronées, souvent imprécises, toujours parcellaires ? Ceux qui commandent prennent-ils (ou ne prennent-ils pas) les bonnes décisions en temps et en heure ? Il apparaît ainsi que les premières contre-mesures allemandes furent loin d'être efficaces, faute de pouvoir localiser le point d'effort exact des Alliés.
Le second grand volet concerne les attitudes rencontrées au combat au sein d'une institution militaire évoluant ici dans le cadre de la dictature nazie. L'analyse des pertes (tués, blessés, malades et prisonniers de guerre) permet tout d'abord de déterminer le degré de consentement au sacrifice et de mesurer quelles sont les catégories de personnels qui, selon l'âge, le grade, la fonction et l'unité, portèrent le fardeau du combat. Ensuite elle permet de toucher du doigt l'intensité des combats au fil des semaines et de déterminer les points de rupture dans la combativité des troupes.
Sous couvert d'un sujet - la Wehrmacht - maint fois exploré, c'est donc une étude riche et originale que nous livre cet éminent specialiste de la Seconde Guerre mondiale.
Un vainqueur impitoyable.Walter Model (1891-1945), chef d'état-major de l'armée Busch pendant la campagne de France de 1940, nommé général en 1941, se distingue en Russie, d'abord à la tête d'une division blindée, ensuite d'une armée en 1943. Nommé maréchal, successeur de Manstein à la tête du groupe d'armées du Sud en 1944, il conduit la retraite de ses troupes jusqu'aux défilés des Carpates, avant de prendre, en août, le commandement du front Ouest. Tacticien hors pair, il parvient à regrouper ses troupes à la frontière allemande après le Débarquement. En 1945, il commande le front Nord et, refusant la défaite, se suicide le 21 avril après la capitulation de ses forces, encerclées dans la Ruhr. Détesté de ses subordonnés et d'un caractère exécrable - il est surnommé " Cochon au front " par ses troupes -, Model est connu pour son fanatisme envers Hitler, lequel l'intègre dans l'équipe qu'il constitue à partir de 1943, pour remplacer le commandement traditionnel, et son jusqu'au-boutisme, personnifiant l'aveuglement des serviteurs du régime nazi. C'est enfin un criminel de guerre majeur, dont les responsabilités en URSS sont pour la première fois explicitées.
Un portrait biographique intime : un éloge de la femme d'état et de l'insitution monarchique.Pour cet ouvrage inédit, Jean des Cars a construit son ouvrage autour des axes suivants :
- Toutes les raisons pour lesquelles cette femme devenue une telle icône. Par sa fonction et son âge, elle est unique.
- Son éducation, ses rapports avec sa
nurse montrent les aspects dominants de son caractère. Un handicap : sa timidité. Ses avantages : sa détermination et son empathie face aux malheurs des autres.
- Une visionnaire de la communication : contre l'avis de Churchill, elle exige que son couronnement soit télévisé. Elizabeth II devient la reine de l'image. Elle l'est toujours.
- L'épouse follement amoureuse de son mari, passion réciproque surtout entre 1947 et 1952, avant son avènement. Mais aussi sa maladresse à l'égard de Philip.
- Son manque de chaleur et de tendresse à l'égard de ses premiers enfants, Charles et Anne. Elle se rattrape avec Andrew et Edward.
- Ses rapports conflictuels avec sa soeur Margaret.
- Sa formidable capacité d'adapter la tradition à l'innovation : au milieu des Années 60, elle accompagne la révolution musicale des Beatles, qui est aussi celle du " swinging London " et de la mini-jupe.
- Quand il faut trancher, elle le fait, parfois durement, par exemple pour la fin des mariages de ses fils Charles et Andrew. Pourtant, elle règle ces divorces davantage en grand-mère qu'en reine.
- Sa détestation des conflits familiaux et privés étalés sur la place publique.
- Politiquement, elle ne refuse pas les désaccords avec ses Premiers ministres. Elle est devenue expérimentée, sachant ce qu'elle veut et le fait savoir au gouvernement.
- Elle aime tous ses petits-enfants et les protège. Le bonheur du mariage de William et Kate. A l'opposé, celui de Harry et Meghan.
- L'importance des secrétaires particuliers de la souveraine
- Un chef d'Etat qui aime la campagne, les chiens et les chevaux. Mais qui n'a jamais fait passer ses goûts profonds avant l'exercice de son métier de Reine.
- En public, elle évolue selon des codes secrets. Tout a une signification : les bijoux et les chapeaux qu'elle porte, les couleurs, le sac à main qui change de bras pour signifier discrètement qu'une audience est terminée...
Le destin méconnu du successeur d'Heydrich, un haut dignitaire nazi longtemps négligé mais terrifiant.En janvier 1943, six mois après la mort de Reinhard Heydrich, Ernst Kaltenbrunner, un Autrichien quasi inconnu en Allemagne, est désigné pour prendre la tête de l'Office principal de sûreté du Reich (RSHA) à Berlin. Ce dignitaire devient ainsi le chef du renseignement de l'État nazi et le numéro 2 de la SS après Himmler.
Pourquoi Kaltenbrunner est-il si peu connu de nos jours, alors que les autres dirigeants du régime hitlérien, tels Goebbels ou Gring, font l'objet de nombreuses études ? Comment sa carrière a-t-elle pu être à ce point négligée, alors que ce haut fonctionnaire conduit la politique de terreur nazie entre 1943 et 1945 années qui voient le régime se radicaliser et ses politiques criminelles dans le Reich et l'Europe occupée s'intensifier ? D'où vient la mise à l'écart dans la mémoire collective de cet homme pourtant jugé par le Tribunal international de Nuremberg et condamné à mort en octobre 1946 ?
Pendant plusieurs années, Marie-Bénédicte Vincent a cherché à répondre à toutes ces questions en menant un véritable travail d'enquête en Allemagne, en Autriche et aux États-Unis. S'appuyant sur des sources de première main et exhumant des documents inédits, elle reconstitue ici la trajectoire personnelle du " petit Himmler d'Autriche ", en réalité choisi délibérément parce qu'il ne possède pas l'aura de son célèbre prédécesseur. À travers Kaltenbrunner, c'est aussi toute l'histoire de l'Autriche nazie encore trop ignorée aujourd'hui que l'historienne retrace. Une biographie éclairante et nécessaire.
L'histoire méconnue de trois écrivains rebelles et irrévérencieux qui ont fait école.Si la plupart des groupes d'écrivains revendiquent leur appartenance à un mouvement - que l'on songe au naturalisme de Zola et Maupassant, à la Négritude de Césaire et Senghor, ou encore au Nouveau Roman de Sarraute et Robbe-Grillet -, les hussards dénotent profondément car leur unité repose plus sur ce qu'ils ne sont pas que sur ce qu'ils sont.
En effet, ils ne constituent pas une école littéraire (tiré du
Hussard bleu, leur nom leur a été attribué malgré eux), ils n'épousent pas les idéaux de leur époque (l'humanisme de Camus et l'existentialisme de Sartre), ils ne se reconnaissent pas dans le monde dans lequel ils évoluent (leur difficulté d'être les rapproche du romantisme) et, enfin, ils n'acceptent pas la bien-pensance marquant l'après-guerre (ils réhabilitent des auteurs controversés comme Céline).
L'écriture contestataire et le style frondeur des hussards ne fait donc aucun doute, et c'est ce qui les rassemble. De la Libération à la fin de la guerre d'Algérie, Roger Nimier, Antoine Blondin et Jacques Laurent, leurs chefs de file - rejoints plus tard par Michel Déon -, publient nombre d'essais, de pamphlets, d'histoires d'amour et de romans d'aventure. Ces jeunes auteurs désinvoltes et insouciants produisent une oeuvre considérable d'une richesse absolue, marquant ainsi profondément et durablement la France des années 1950.
Cette brillante synthèse met enfin en lumière toute une vie culturelle qui a inspiré de nombreux artistes : de François Truffaut à Eric Neuhoff, en passant par Fabrice Lucchini ou encore Henri Verneuil (qui adapte au cinéma
Un Singe en hiver, de Antoine Blondin, avec Gabin et Belmondo).
La biographie de référence du dauphin d'Hitler.Le dossier Hess figure en première place sur la liste des grandes " énigmes " historiques avec la mort de Napoléon, le secret du Masque de fer ou l'assassinat du président Kennedy...
S'appuyant sur des archives britanniques et allemandes inédites, une bibliographie exhaustive et une connaissance fine des services secrets et des arcanes de la Seconde Guerre mondiale, Pierre Servent tord le cou à toute une série de théories complotistes qui s'attachent à ce personnage étrange et féru d'occultisme dont la légende noire est née un soir de mai 1941, lorsqu'il est tombé du ciel sur le sol écossais, un rameau d'olivier à la main.
Et d'abord, quelle était la nature exacte de sa relation avec Hitler, dont il fut l'un des premiers et plus proches compagnons ? Quel était son rôle précis au sein du IIIe Reich ? Hitler a-t-il encouragé en secret cette incroyable tentative de paix avec Albion ? L'homme est-il le " fou " que l'on a décrit à Nuremberg ? A-t-il caché des " secrets " jusqu'à sa mort à 93 ans dans la prison de Spandau ? Enfin, s'est-il suicidé ou a-t-il été " suicidé " car il en savait trop ? Ces questions, parmi beaucoup d'autres, trouvent enfin leur réponse dans ce livre captivant - enquête biographique écrite d'une plume alerte qui convoque témoins et documents pour restituer toute la vérité sur un des personnages les plus énigmatiques du IIIe Reich.
La guerre d'Algérie, par-delà le bien et le mal.
Plus d'un demi-siècle après l'indépendance de l'Algérie, est-il possible de raconter, sans manichéisme et sans oeillères, un conflit au terme duquel un territoire ayant vécu cent trente ans sous le drapeau français est devenu un Etat souverain ? De la Toussaint sanglante à la fusillade de la rue d'Isly en passant par la manifestation du 17 octobre 1961, Jean Sévillia relit tous les grands épisodes de cette révolution. Il compare les chiffres, démasque la propagande, replace la cruauté du conflit dans celle de l'époque. Car ce livre raconte cette histoire telle qu'elle fut : celle d'une déchirure dramatique où aucun camp n'a eu le monopole de l'innocence ou de la culpabilité et où Français et Algériens ont tous perdu quelque chose, même s'ils l'ignorent ou le nient toujours.
Une guerre secrète : l'hyperpuissance contre le Connétable." La France ne le sait pas, confiait François Mitterrand au soir de sa vie, mais nous sommes en guerre avec l'Amérique. Une guerre inconnue, une guerre sans mort... Et pourtant une guerre à mort. "
Ce n'est pourtant pas contre lui, mais bien contre Charles de Gaulle, combattu avec tant d'ardeur par ce même Mitterrand sous l'oeil bienveillant de Washington, que les États-Unis ouvrirent les hostilités, dès 1940, en préférant Pétain, Darlan puis Giraud à l'homme du 18-Juin.
Pourquoi cette hostilité jamais démentie, trois décennies durant, alors que le Général sut se montrer l'allié le plus solide de l'Amérique quand, au début des années soixante, l'apocalypse nucléaire menaçait ? Parce qu'au contraire des autres Européens, le fondateur de la Ve République estimait qu'amitié ne devait pas rimer avec vassalité. De tous les présidents américains, un seul eut la clairvoyance de partager ce point de vue : l'inclassable Richard Nixon qui, sur les conseils de De Gaulle, fit plus pour la paix du monde qu'aucun de ses prédécesseurs.
C'est l'histoire secrète de ce conflit, toujours d'une brûlante actualité, que raconte avec brio ce livre, à l'aide, notamment, d'archives américaines déclassifiées.
" Le livre est passionnant - très documenté, vif, agréable à lire. "
Le Figaro Magazine " Un ouvrage brillant " -
Le Point
Le premier volume de la nouvelle collection "Champs de bataille", dirigée par Jean Lopez
Que s'est-il passé en mai 1942 dans la steppe autour de Kharkov, en Ukraine ? L'Armée rouge a lancé une offensive qui s'est conclu pour elle par un énorme désastre. Les Allemands étaient une fois de plus les plus forts ! Mais les leçons seront tirées et ce sera le dernier désastre des troupes de Staline. L'ouvrage
Kharkov 1942 décrit, analyse et explique en détail cet énorme affrontement dont l'issue était en vérité imprévisible. Les clés de la bataille, replacées au coeur de la campagne du printemps 1942 et de l'ensemble de la guerre germano-soviétique, sont fournies au lecteur avec un cahier de cartes en couleur qui l'aidera à en suivre les péripéties au jour le jour. Une partie finale expose les conséquences de cette défaite soviétique, la façon dont les historiens - de l'est comme de l'ouest - en ont rendu compte et en recherchera les traces mémorielles dans l'Ukraine et la Russie d'aujourd'hui. L'écriture est fluide, toujours appuyée sur des sources allemandes et russes de première main.
Tels sont les traits de cette nouvelle collection "Champs de bataille". Un texte alerte, une contextualisation intelligente, une méthode historique irréprochable, la recherche de la résonance de l'événement dans la longue durée. L'objectif ? Rien moins que le renouvellement de l'histoire bataille, favorite du grand public mais qu'il fallait dépoussièrer.
Le plus célèbre des monstres modernes enfin démystifié.
Que peut-on dire de plus sur Hitler, après la publication de milliers d'articles et de livres, parmi lesquelles des biographies solides ? Précisément, il ne s'agit pas de dire plus, mais de dire juste et de voir autrement en examinant ce qui fait problème dans toute biographie de Hitler. Dans cet esprit, on le suivra à la trace en posant les questions que tout le monde se pose et auxquels bien peu peuvent répondre. En commençant par le commencement : Hitler a-t-il eu une enfance malheureuse ? A-t-il toujours été antisémite ? A-t-il été un héros de la Grande Guerre ? On verra que la rédaction de Mein Kampf n'était nullement préméditée. Que sa marche vers le pouvoir était résistible. Qu'il n'a amélioré ni la condition ouvrière, ni le statut de la femme. Qu'il a fait marche arrière face aux Églises allemandes. Qu'il était un piètre stratège...Mais qu'il a pourtant fait basculer le monde dans la plus atroce des guerres.
Voyage au bout de l'enfer. 27 janvier 1945. Les troupes soviétiques pénètrent dans l'enceinte d'Auschwitz-Birkenau pour la première fois et découvrent avec horreur le plus important camp d'extermination du IIIe Reich. Si 60 000 prisonniers ont été évacués à leur approche, il ne reste, sur place, que 7 000 malades mourant de faim. Comment ont-ils pu survivre à cet enfer ? Quel a été le rôle exact des hauts gradés nazis, et plus particulièrement des médecins, dans l'organisation du camp ?
S'appuyant sur des documents inédits et de nombreux témoignages de survivants, cet ouvrage répond à ces questions et fait pour la première fois la lumière sur le rôle primordial qu'ont joué les médecins SS dans l'exécution de la Solution finale. De 1940 à 1945, ce sont eux qui orchestrent les meurtres et profitent de leur statut pour commettre l'impensable. En plus d'ôter la vie à des milliers de personnes, ils utilisent ceux qu'ils épargnent comme cobayes de leurs expériences médicales et, à l'instar de Josef Mengele, leur font subir les pires atrocités.
Heureusement, dans un mouvement inverse, les médecins déportés font preuve d'obstination et d'acharnement pour soigner les malades qui les entourent et protéger leurs compagnons d'infortune. Mentir, cacher, subtiliser et falsifier deviennent leurs maîtres mots. Mais jusqu'à quelles compromissions sont-ils prêts à aller pour sauver des vies ? Doivent-ils accepter de collaborer et ainsi rejoindre la " zone grise ", remarquablement décrite par Primo Levi, dans l'espoir d'être épargnés ?
Loin de tout manichéisme, le docteur Bruno Halioua retrace avec maestria l'histoire méconnue des médecins d'Auschwitz, et tente de comprendre leur psychologie. Un livre aussi glaçant qu'essentiel.
Ouvrage préfacé par Claude Quétel, et publié avec le soutien de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah.
Le portrait de dix actrices au coeur du star system nazi.Nous le savons, la production cinématographique a été intense en Allemagne sous le IIIe Reich. Mais si l'on connaît les films de propagande exaltant l'esprit guerrier (tels
Stukas ou
Kolberg) ainsi que les incontournables documentaires de Leni Riefenstahl (notamment celui sur les Jeux olympiques de 1936), le cinéma de divertissement est souvent mis de côté, voire totalement ignoré.
C'est pourtant entre 1933 et 1945 que les studios allemands comme la UFA produisent le plus de films (comédies, mélodrames, films d'amour, policiers, etc.) et élèvent nombre d'actrices au rang d'icônes (Zarah Leander, Brigitte Horney, Camilla Horn...). Largement inspirée du modèle hollywoodien, cette industrie est une véritable usine à rêves qui présente alors deux avantages majeurs : d'une part, divertir les citoyens allemands et leur faire oublier la guerre en leur offrant un monde de glamour et de paillettes ; d'autre part, délasser les " grands " - tels Goebbels - qui se consolent facilement dans les bras des actrices...
Pour la première fois, cet ouvrage explore et analyse le star system nazi : le statut particulier et ambigu des comédiennes, leurs carrières étonnantes, leurs vies hors du commun, leurs rapports avec les hauts dignitaires, le rôle qui leur a été dévolu à l'écran... En dévoilant cette face cachée de l'univers national-socialiste, Isabelle Mity revisite de manière originale et inattendue l'histoire de l'Allemagne au XXe siècle.
Le récit et l'analyse magistrale de la première guerre moderne, par le plus grand historien de la guerre de notre temps.La guerre de Sécession (1861-1865), la plus coûteuse en vies humaines et en pertes matérielles de toute l'histoire des États-Unis, marqua le passage de l'ère napoléonienne du combat à la " guerre totale ". Pour raconter ce conflit sans précédent, il fallait un historien d'envergure internationale. Dans la lignée de ses synthèses renommées sur les deux guerres mondiales, John Keegan retrace les grandes batailles (Bull Run, Gettysburg) et le duel des généraux (Lee contre Grant) tout en donnant une large part aux enjeux stratégiques, à l'analyse psychologique et à certains aspects trop souvent négligés comme l'approvisionnement, la géographie militaire ou le rôle des Noirs dans le conflit. Ce grand livre, déjà considéré comme un classique, permet ainsi de comprendre comment la déchirure de deux peuples fonda une nation.
21 mythes de la Seconde Guerre mondiale expliqués et déconstruits par une équipe d'historien et la rédaction de Guerres et Histoire, dirigées par Jean Lopez et Olivier Wieviorka. "Une opération salutaire de désintox historique", selon L'Express. Les idées reçues sur la Seconde Guerre mondiale abondent. Mais desservant la cause de la connaissance, elles montrent surtout que la propagande de l'Axe comme celle des Alliés a durablement imprimé sa marque. Ce volume vise donc à rétablir quelques vérités en revenant, au crible de vingt-trois entrées, sur les grands mythes de cette guerre qui, tenus pour vérités d'Evangile, n'en restent pas moins erronés. Ainsi, par exemple, combien de Français persistent à croire que la défaite aux jours sombres de 1940 était inscrite dans les astres ou que Hitler n'a fait que devancer une attaque de Staline ? A ces questions essentielles, les meilleurs spécialistes apportent au fil de chapitres courts et enlevés des réponses souvent inattendues, parfois surprenantes et toujours passionnantes.
" Une opération salutaire de désintox historique. "
L'Express " Un ouvrage clair, sérieux, utile et accessible. "
Le Point Dirigé par Jean Lopez, fondateur et directeur de la rédaction de
Guerres & Histoire, et Olivier Wieviorka, professeur à l'ENS-Cachan.
Le portrait puissant et novateur de l'un des hommes les plus ahurissants du XXe siècle.Les biographies de Staline sont nombreuses, certes, mais si l'on attend d'une biographie qu'elle déroule une vie de façon anecdotique en restant fidèle à la véracité des faits, celle de Staline pourrait être multipliée à l'infini sans jamais atteindre ce but. Car que dire sur un homme qui plus qu'aucun autre dans l'histoire a manipulé les éléments biographiques et terrorisé son entourage, proche et éloigné, au point que chacun devait soigneusement mesurer ses mots ; sur un homme qui a réussi à mettre en place un régime aux oreilles multiples et hostiles, au point que même après sa mort, il n'était pas toujours prudent de parler ?
Ici, les éléments biographiques ne sont pas une fin en soi, ils servent également à alimenter une réflexion permettant de mettre en lumière certains aspects d'un personnage dont l'influence a profondément marqué l'Histoire. À travers l'histoire de Staline, la réflexion de Robert Service, au-delà des anecdotes et des récits de témoins, met en lumière la personnalité complexe et la psychologie du dictateur.
Cette biographie est aussi un voyage à travers l'histoire du XXe siècle, en suivant le parcours d'un homme qui l'a profondément marquée. Elle s'inscrit dans la même ligne que
Lénine (2011) et de
Trotski (2012) et en est la suite logique.