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République des Lettres
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Texte intégral révisé suivi d'une biographie de Homère. Traduit du grec par Leconte de Lisle. Épopée composée vers la fin du VIIIe siècle avant J.-C et divisée, comme "L'Iliade", en vingt-quatre chants, "L'Odyssée" raconte les aventures d'Ulysse (Odysseus) lors de son voyage de retour à Ithaque, sa patrie, après la fin de la Guerre de Troie. L'action au sens strict ne couvre qu'une quarantaine de jours, la dernière étape du voyage d'Ulysse - de son départ de l'île de Calypso jusqu'à sa réinstallation à Ithaque - mais en introduisant des récits rétrospectifs, Homère parvient à construire une narration où sont retracées les dix années d'aventures du héros. Première oeuvre littéraire à être traduite en latin au IIIe siècle av. J.-C., "L'Odyssée" ne cesse depuis d'inspirer directement ou indirectement les plus grands créateurs: Virgile, Dante, Joyce,... C'est l'une des oeuvres les plus constamment aimées à travers les âges, peut-être parce qu'elle met en scène ce qui dans l'homme est en butte aux forces qui semblent le dépasser. Le langage courant n'a-t-il pas assimilé l'odyssée au voyage en tant que tel et même à celui de la vie humaine ?
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Déclaration des Droits de la femme et de la citoyenne
Olympe De Gouges
- République des Lettres
- 7 Septembre 2012
- 9782824900421
En 1791, Olympe de Gouges s'installe à Auteuil, où elle fréquente les milieux intellectuels avant-gardistes de l'époque, se liant d'amitié avec Sophie de Condorcet et Fanny de Beauharnais. Le 14 septembre, elle publie une brochure radicalement féministe, intitulée "Les Droits de la femme", qu'elle adresse à la reine Marie-Antoinette. Entre la dédicace à la reine et une proposition de "Contrat social entre l'Homme et la Femme", l'opuscule inclut surtout sa désormais célèbre "Déclaration des droits de la Femme et de la Citoyenne", pendant polémique de la "Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen" de 1789. Outre une exhortation à donner enfin la parole aux femmes - "La femme a le droit de monter sur l'échafaud; elle doit avoir également celui de monter à la Tribune", proclame l'article X - le texte dénonce le fait que la Révolution oublie les femmes dans son projet puisque une bonne partie des droits fondamentaux - droit de vote, droit de propriété, droits professionnels, etc. - ne s'applique qu'aux hommes. Destiné à être présenté à l'Assemblée nationale le 28 octobre 1791, ce premier document juridique français évoquant l'égalité des sexes et proclamant le droit des femmes à devenir des citoyennes égales aux hommes en matière civile et politique, est refusé par la Convention.
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"Capitale de la douleur", publié en 1926, contient deux groupes de poèmes déjà publiés sous les titres de "Répétitions" (1922) et "Mourir de ne pas mourir" (1924). Il se termine sur des poèmes plus récents: "Les Petits Justes" et "Nouveaux poèmes". Dans "Répétitions", les domaines du rêve et de la réalité se confondent et se mêlent étroitement. Les mots, les membres de phrases se heurtent, se contredisent et parviennent à faire fleurir d'énigmatiques images. La matière se refuse à toute espèce de définition rationnelle, cohérente, elle n'obéit qu'aux lois mystérieuses de l'inconscient et irradie d'admirables éclairs poétiques. Dans "Mourir de ne pas mourir", les textes expriment la solitude, notamment celle du rêve et du rêveur. Le poète est clos dans son univers onirique, les êtres qui le hantent ne sauraient se dissocier de sa personne, atteindre la réalité objective. Le monde extérieur est inaccueillant, plein de chausse-trapes. Le poème est souvent, aussi, constat d'un malheur immuable, absolu, dans lequel l'homme est muré en tous temps et lieux. Les "Nouveaux poèmes" poursuivent la transcription des aventures intérieures du poète. Paul Éluard sort de sa «saison en enfer», le désespoir qui nourrit "Mourir de ne pas mourir" semble, pour un moment, conjuré. Nous assistons à un défilé d'images superbes et insolites, les textes baignent dans une atmosphère chaude et lumineuse, ont la pureté et l'allégresse d'une «invention du monde». Les derniers poèmes achèvent cette évolution et nous en donnent la clé. Ce sont des poèmes d'amour dans lesquels la femme aimée et exaltée est une médiatrice qui permet au poète de sortir de sa prison intérieure et lui rend la possession du monde.
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De 1919 à 1926, Georges Bernanos est employé comme inspecteur dans une compagnie d'assurances. À côté de son travail, il se consacre à la rédaction d'un roman, écrit dans les gares, les wagons de chemin de fer, les hôtels, et publie en 1926, à trente-huit ans, "Sous le soleil de Satan", qui rencontre d'emblée un écho très vif. Le futur auteur du "Journal d'un curé de campagne" montre, à travers Donissan, le héros de son roman, la grande déception de sa génération à la suite de la Première Guerre mondiale. Il se propose en même temps de dénoncer la rhétorique creuse de l'après-guerre, l'inflation de la parole, grâce au personnage de Saint-Marin. Par sa recherche d'une langue authentique, Donissan incarne en revanche la conception bernanosienne de la littérature sur les conflits de l'âme. La figure de Satan, loin de relever du fantastique littéraire, incarne ici un principe métaphysique: le Mal.
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Texte intégral révisé suivi d'une biographie d'Alphonse de Lamartine. Livre d'un âge de la vie rassemblant les textes écrits entre 20 et 40 ans, ces trois volumes rassemblés - les "Méditations poétiques", les "Nouvelles méditations poétiques" et les "Méditations poétiques inédites" - sont aussi le livre d'un âge de la sensibilité française. On y entend la voix d'un homme en accord avec son temps, les années 1815-1840, période de naissance et de développement du romantisme poétique. Toute la génération des premiers romantiques y découvrit en des images amples et simples, en des rythmes souples, une poésie de l'âme insatisfaite en quête de bonheur, d'amour et de vérité, une poésie pure qui enivre et qui plane. Lamartine y est en même temps un Racine moderne et un Chateaubriand en vers. Il crée un nouveau genre où la poésie devient véritablement émotion. Préludant même à l'âge symboliste, il est en deça et au-delà du romantisme, par l'art de suggérer la fusion du visible et de l'invisible, la suprématie de la musique. Sa quête poétique s'exprime aussi bien dans des discours en vers que dans des élégies, des odes ou des méditations proprement dites. De l'exercice philosophique ou religieux, il garde le mouvement: contemplation, réflexion, élévation. Sa contemplation est un paysage et sa réflexion est un rêve ascendant qui emporte le lecteur. Ce qui n'exclue pas parfois certains poèmes d'inspiration purement politique, tels par exemple "Ressouvenir du Lac Léman", où le diplomate fondateur du Parti Social, redoutable opposant à la monarchie de Louis-Philippe et co-fondateur de la Seconde République française, exprime aussi toute sa détestation de Napoléon.
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Texte intégral révisé suivi d'une biographie de Stendhal. Publiée en 1829 dans la Revue de Paris puis intégrée en 1855 dans le volume des Chroniques italiennes, Vanina Vanini est l'une des plus romantiques et des plus romanesques nouvelles écrites par Stendhal (1783-1842). Elle raconte l'histoire de Vanina, fille du Prince Vanini, belle romaine "aux cheveux noirs et à l'oeil de feu", prête à tout pour garder l'amour d'un jeune et pauvre révolutionnaire carbonaro. Comprenant que celui qui lutte pour la liberté de l'Italie lui échappe, elle le trahit, puis le sauve de la mort, avant d'épouser finalement un sage aristocrate de son milieu. Vanina Vanini est un somptueux tableau de l'Italie stendhalienne, lieu des passions amoureuses exaltées sur fond historique et politique. Elle nous livre le meilleur de l'auteur de La Chartreuse de Parme et du Rouge et le Noir.
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Les Aventures d'Alice au pays des merveilles
Lewis Carroll
- République des Lettres
- 23 Janvier 2019
- 9782824904764
Texte intégral révisé suivi d'une biographie de Lewis Carroll. Né par hasard des récits que Lewis Carroll improvisait pour les jeunes soeurs Liddel, "Les Aventures d'Alice au Pays des merveilles" est dédié à l'une d'elles, Alice. C'est l'histoire d'un rêve: Alice, en suivant un lapin blanc, est précipitée au centre de la terre. Là, il lui arrive de changer de taille selon ce qu'elle mange, de faire la connaissance du chat de Chester qui peut apparaître ou disparaître à volonté, de prendre le thé avec le lièvre de Mars ou encore de jouer au croquet avec la Reine de Coeur. Elle se trouve en difficulté lorsque toutes les cartes du jeu s'agitent autour d'elle, au moment précis où elle se réveille. "De l'autre côté du miroir" est la suite des aventures d'Alice qui voyage ici dans un pays en forme d'échiquier caché derrière le miroir du salon et y rencontre des êtres vraiment très singuliers. Les deux récits, chefs-d'oeuvre de la littérature enfantine et du voyage initiatique, sont emprunts d'une fantaisie, d'un humour subtil et d'un sens du merveilleux qui dominent toute l'action et les personnages. Lewis Carroll, profond connaisseur de la psychologie des enfants, y relate les choses avec leur mentalité libre sans préjugés et souvent sans pitié pour les conventions sociales.
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Fidèle à son principe philosophique selon lequel l'homme naît bon, ses vices étant imputables à un état social mal organisé et à une éducation déficiente, Rousseau tente d'établir dans ce livre les principes d'une éducation naturelle. Il le fait en donnant à son traité la forme d'un "roman psychologique". L'éducation naturelle est pour lui non pas celle fondée sur les règles et traditions de la société mais sur la connaissance de la véritable nature de l'homme et de l'enfant. Il considère que les instincts naturels, les premières impressions, les sentiments et les jugements spontanés qui naissent au contact de la nature sont les meilleurs guides de la conduite humaine et donc son enseignement le plus précieux. Il s'ensuit qu'il faut respecter et favoriser chez l'enfant le développement de ces phénomènes instinctifs et se garder de les étouffer par une éducation mal comprise. Le philosophe veut "préparer le chemin à la raison par un bon exercice des sens". Ces affirmations de principe étant posées, il propose un cycle complet d'éducation divisé en quatre périodes correspondant au développement du corps (de 1 à 5 ans), des sens (de 5 à 12 ans), du cerveau (de 12 à 15 ans) et du coeur (de 15 à 20 ans). La nouveauté et l'audace pédagogique de l'"Émile" ont fait l'objet de longues polémiques courant de la date de publication du livre (1762) jusqu'au 20e siècle - l'ouvrage fut sévèrement condamné par le Parlement, par l'Église et même par certains philosophes comme Voltaire - mais ses théories sont aujourd'hui en grande partie passées dans la pratique et adoptées par le monde de l'éducation. Et les travaux des plus grands éducateurs du 19e et du 20e siècle (Pestalozzi, Herbart, Froebel, etc), tout en le discutant et le nuançant, dérivent pour la plupart directement de l'"Émile". Un style direct et vivant, riche de digressions poétiques, conservent encore aujourd'hui à ce livre majeur toute sa vitalité.
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Texte intégral révisé suivi d'une biographie d'Herbert Marcuse. Dans "Éros et civilisation", Herbert Marcuse renouvelle l'interprétation marxiste des structures sociales répressives à la lumière d'une relecture de Freud. Il conteste le freudisme comme théorie de l'intégration psychologique individuelle dans la société et renverse la conception freudienne des pulsions. Il y découvre aussi toute l'importance de l'imagination et des forces d'utopie qui, à l'oeuvre dans l'art, par exemple, semblent renfermer la promesse d'un accomplissement du principe du plaisir. Au lieu de voir dans la pulsion de mort le principal moteur de la destinée humaine, il soutient que Éros (ou principe de plaisir) est la seule force capable de lutter contre l'ordre établi (principe de réalité) et contre Thanatos, source de toutes les résignations et de tous les pessimismes. Il s'agit pour lui, exactement comme le fait Jacques Lacan à la même époque, mais par d'autres moyens, de redonner au freudisme ce statut de doctrine subversive qu'il a perdu à force de s'édulcorer au contact des psychothérapies hygiénistes et pragmatiques des sociétés industrielles normalisées. Marcuse prône ainsi une théorie de la libération qui le conduit à imaginer une société fondée sur le dépassement des conflits et la possible pacification de l'existence.
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"L'Enfant", autobiographie romancée et premier volume de la trilogie sociale "Jacques Vingtras, Mémoires d'un révolté", est dédiée à tous ceux qui furent tyrannisés et roués de coups par leurs parents. Fils d'un professeur de collège et d'une paysanne bornée, Vingtras est dès le bas âge instruit à l'école du malheur, sans avoir rien à attendre de l'éducation. Sous prétexte de l'aguerrir, on s'ingénie à lui rendre la vie dure et on lui reproche le pain qu'il mange. Quoi qu'il fasse, il ne parvient jamais à gagner l'affection de ses parents et maîtres. C'est dans cette atmosphère viciée qu'il fait ses humanités, grec et latin «avalés comme de la boue». Aussi brûle-t-il du désir de déserter la maison familiale maudite. Dans ce premier volume, Jules Vallès dresse un tableau de la vie de province en France au XIXe siècle impossible à oublier. Longtemps en proie à la misère, le révolté, futur fondateur du "Cri du peuple" et leader de l'insurrection de la Commune de Paris, arrache ici des lambeaux de sa vie, les ajuste, les coud ensemble et s'en sert comme d'un étendard. "L'Enfant", comme les deux autres volumes de "Jacques Vingtras", est écrit en haine de la société et si Vallès attaque aussi durement cette société c'est, avant tout, parce qu'elle laisse dans le dénuement ceux qui refusent d'être ses valets soumis.