'Je me souviens qu'elle fut la première personne vivante, intacte, que j'aie vue apparaître, la première qui m'ait fait sentir à quel point ceux qui approchaient de moi, désormais, venaient d'une autre planète - la planète où la vie continue.'
Le 7 janvier 2015, Philippe Lançon était dans les locaux de Charlie Hebdo. Les balles des tueurs l'ont gravement blessé. Sans chercher à expliquer l'attentat, il décrit une existence qui bascule et livre le récit bouleversant d'une reconstruction, lente et lumineuse.
En opposant à la barbarie son humanité humble, Le lambeau nous questionne sur l'irruption de la violence guerrière dans un pays qu'on croyait en paix.
" La crise. On ne parlait que de ça, mais sans savoir réellement qu'en dire, ni comment en prendre la mesure. Tout donnait l'impression d'un monde en train de s'écrouler. Et pourtant, autour de nous, les choses semblaient toujours à leur place. J'ai décidé de partir dans une ville française où je n'ai aucune attache, pour chercher anonymement du travail... J'ai loué une chambre meublée.
Je ne suis revenue chez moi que deux fois, en coup de vent : j'avais trop à faire là-bas. J'ai conservé mon identité, mon nom, mes papiers, et je me suis inscrite au chômage avec un baccalauréat pour seul bagage. Je suis devenue blonde. Je n'ai plus quitté mes lunettes. Je n'ai touché aucune allocation. Il était convenu que je m'arrêterais le jour où ma recherche aboutirait, c'est-à-dire celui où je décrocherais un CDI. Ce livre raconte ma quête, qui a duré presque six mois, de février à juillet 2009.
J'ai gardé ma chambre meublée. J'y suis retournée cet hiver écrire ce livre. "
Florence Aubenas
Au milieu des années 80, élevée par une mère divorcée, V. comble par la lecture le vide laissé par un père aux abonnés absents. À treize ans, dans un dîner, elle rencontre G., un écrivain dont elle ignore la réputation sulfureuse. Dès le premier regard, elle est happée par le charisme de cet homme de cinquante ans aux faux airs de bonze, par ses oeillades énamourées et l'attention qu'il lui porte. Plus tard, elle reçoit une lettre où il lui déclare son besoin « impérieux » de la revoir. Omniprésent, passionné, G. parvient à la rassurer : il l'aime et ne lui fera aucun mal. Alors qu'elle vient d'avoir quatorze ans, V. s'offre à lui corps et âme. Les menaces de la brigade des mineurs renforcent cette idylle dangereusement romanesque. Mais la désillusion est terrible quand V. comprend que G. collectionne depuis toujours les amours avec des adolescentes, et pratique le tourisme sexuel dans des pays où les mineurs sont vulnérables. Derrière les apparences flatteuses de l'homme de lettres, se cache un prédateur, couvert par une partie du milieu littéraire. V. tente de s'arracher à l'emprise qu'il exerce sur elle, tandis qu'il s'apprête à raconter leur histoire dans un roman. Après leur rupture, le calvaire continue, car l'écrivain ne cesse de réactiver la souffrance de V. à coup de publications et de harcèlement.
« Depuis tant d'années, mes rêves sont peuplés de meurtres et de vengeance. Jusqu'au jour où la solution se présente enfin, là, sous mes yeux, comme une évidence : prendre le chasseur à son propre piège, l'enfermer dans un livre », écrit-elle en préambule de ce récit libérateur.
Plus de trente ans après les faits, Vanessa Springora livre ce texte fulgurant, d'une sidérante lucidité, écrit dans une langue remarquable. Elle y dépeint un processus de manipulation psychique implacable et l'ambiguïté effrayante dans laquelle est placée la victime consentante, amoureuse. Mais au-delà de son histoire individuelle, elle questionne aussi les dérives d'une époque, et la complaisance d'un milieu aveuglé par le talent et la célébrité.
Depuis Les Cercueils de zinc et La Supplication, Svetlana Alexievitch est la seule à garder vivante la mémoire de cette tragédie qu'a été l'urss, la seule à écrire la petite histoire d'une grande utopie. Mais elle est avant tout un écrivain, un grand écrivain. Pour ce magnifique requiem, elle invente une forme littéraire polyphonique singulière, qui fait résonner les voix de centaines de témoins brisés.
Mai 2006. Pour l'INA et la Fondation pour la Mémoire de la Shoah, face caméra, Simone Veil déroule le film de sa vie. Le soleil de Nice, une famille unie, républicaine et laïque, l'insouciance, la guerre, l'Occupation... Et, le 13 avril 1944, le convoi 71 à destination d'Auschwitz avec sa mère et sa soeur.
C'est la première fois qu'avec une grande liberté Simone Veil raconte le froid, la faim, les humiliations, les camarades, le rapport entre les hommes et les femmes, ses dix-huit mois dans les camps, mais aussi le retour, les nouvelles humiliations, son engagement pour la mémoire. Seul l'espoir que la Shoah ne sera pas oubliée apaise la douleur.
Un texte inédit, un témoignage pour l'histoire, un récit bouleversant.
Nouvelle édition réactualisée (dans sa partie « guide pratique ») et préfacée par Matthieu Ricard de ce texte fondateur à bien des égards de la nouvelle pensée écologique, sobre et respectueuse de la planète tout en étant accueillante et conviviale avec l'ensemble du vivant, humain et non-humain.
« Je ne lui ai pas dit au revoir ». Ces simples mots restent comme une cicatrice indélébile pour Alice Mendelson, qui voit son père partir pour Drancy, le 17 septembre 1941. Elle a alors 16 ans.
À l'aube de ses 98 ans, accompagnée de son ami l'historien Laurent Joly, Alice nous confie le récit de sa vie durant la Seconde Guerre mondiale en France, ce pays qui l'a vu naître et qu'elle aime tant, sa « terre promise », où ses parents, d'origines polonaises, l'ont élevée.
Alice grandit dans le 18ème arrondissement de Paris. Dans le salon de coiffure de ses parents ou le soir à la maison, elle les écoute refaire le monde avec leurs amis. Ils sont communistes, cultivés, mélomanes.
Lorsque la guerre éclate, alors que la famille s'accroche à son quotidien, leur voisin coiffeur et concurrent les dénonce au commissariat général aux Questions juives.
Le père d'Alice est déporté. Le salon de coiffure leur est confisqué. Alice et sa mère échappent de peu à la rafle du Vel d'Hiv, aidées par des voisines. Commence alors un long chemin semé d'embûches et de périls, mais aussi d'espoirs : passée en zone sud, Alice s'engage dans la Résistance.
Après la Libération, sa mère, durement éprouvée par deux années de vie traquée, doit se battre pour obtenir justice et réparation.
Alice deviendra une merveilleuse enseignante, mais aussi une conteuse et une poétesse.
Aujourd'hui, portée par le désir impérieux de transmettre, avec son écriture gracieuse et libre, Alice Mendelson nous livre un témoignage essentiel sur la vie des Juifs sous l'Occupation.
« Aujourd'hui, devenir pute est encore plus rapide que de se créer un compte Instagram. Notre ère 2.0 a déplacé le tapin de la place publique à l'intimité de nos smartphones et les hommes peuvent désormais se commander une fille aussi facilement qu'on commande un Uber. Leur fantasme ultime ? La professionnelle qui exerce par passion. Moi, je suis entrée dans la puterie pour subvenir aux besoins de ma môme, un peu comme l'aurait fait Fantine si elle avait vécu au XXIème siècle. Je suis devenue Alma, masseuse naturiste et sensuelle qui monnaie ses charmes pour 120 euros l'heure. Je pensais déjà tout savoir et j'y ai tout appris : les hommes, avec tout ce que leurs désirs révèlent, les femmes, avec tout ce qu'elles ignorent, les ravages de la morale, le mythe de l'argent facile, l'hypocrisie d'une société biberonnée au porno. Huit cents clients plus tard, j'en tire une seule conclusion : pute n'est pas un projet d'avenir. Mais ne nous leurrons pas non plus, nous sommes tous la pute de quelqu'un au moins une fois dans notre vie. À vrai dire, j'aurais gagné un temps fou si tout ceci m'avait été appris lorsque j'avais 20 ans. »
Louise Brévins
Un témoignage poignant, décisif et sans concession.
Comme moi, plusieurs dizaines de femmes ont cru que l'époque rendait caduque notre condamnation au silence et possible celle de notre agresseur, l'un des hommes les plus connus de France.
Ça n'est pas ce qui s'est passé. On a été classées sans suite. Mais nos bulles de solitude ont éclaté. On s'est rencontrées, racontées, soutenues. On s'est fait la courte échelle pour surmonter les murs de découragement.
On a parlé plus haut, plus nombreuses.
H. D.
Hélène Devynck est journaliste et scénariste. Elle a travaillé pendant plus de 20 ans au sein du groupe TF1. De 1991 à 1993, elle a été l'assistante de Patrick Poivre d'Arvor. Impunité est son premier livre.
Le 14 mars 2022, en plein JT sur la principale chaîne télé russe, Marina Ovsiannikova apparaît à l'écran avec une pancarte " NO WAR ", déclarant à des millions de téléspectateurs que l'état leur ment et que Poutine mène une guerre brutale contre l'Ukraine. Parvenue à fuir la Russie,elle décide de poursuivre son combat. Le récit hors du commun de celle qui osa défier Poutine.
14 mars 2022. Une image fait le tour du monde. En direct lors du journal télévisé le plus regardé de Russie, la journaliste Marina Ovsiannikova brandit une pancarte et révèle à des millions de téléspectateurs qu'on leur ment, que Vladimir Poutine mène une guerre brutale contre l'Ukraine, et non une " opération spéciale visant à dénazifier le pays ", selon les termes officiels.
Aussitôt arrêtée, Marina est longuement interrogée avant de bien vite se retrouver prisonnière d'une autre guerre, celle de l'information.
Le Kremlin l'accuse d'être une espionne britannique, les Ukrainiens prétendent qu'elle est manipulée par le FSB, le Service fédéral de sécurité qui a succédé au KGB.
En octobre 2022, quelques jours avant le début de son procès, alors qu'elle est assignée à résidence, elle et Arisha, sa fille de 11 ans, parviennent à fuir la Russie grâce à l'aide de Reporters sans frontières...
Dans ce récit, Marina raconte son geste, acte de résistance d'un courage inouï, pour ouvrir les yeux de ses concitoyens - au risque de tout perdre : sa carrière, sa famille, sa liberté...
" Ma mère est décédée le 23 août 2015. Elle a légué son corps à la science. Je n'aurais jamais imaginé qu'elle allait mourir une deuxième fois sous les assauts de sauvages sans scrupules.
Quand j'ai appris ce qu'elle avait subi au Centre du don des corps de la rue des Saints-Pères, j'ai tenté de découvrir ce qui avait bien pu se passer derrière les portes closes de cette faculté de médecine réputée dans le monde entier. "
Laurence Dezélée, traumatisée par cette affaire d'État, nous livre un récit inimaginable, scandaleux, honteux, pour que la vérité soit faite, et la justice enfin rendue.
Liens transgénérationnels, secrets de famille, syndrome d'anniversaire, transmissions des traumatismes et pratique du génosociogramme.
Anne Ancelin Schutzenberger livre dans cet ouvrage, à travers son analyse clinique et sa pratique professionnelle de près d'une vingtaine d'années, une «thérapie transgénérationnelle psychogénéalogique contextuelle».En langage courant, ceci signifie que nous sommes un maillon dans la chaîne des générations et que nous avons parfois, curieusement, à «payer les dettes» du passé de nos aïeux. C'est une sorte de «loyauté invisible» qui nous pousse à répéter, que nous le voulions ou non, que nous le sachions ou pas, des situations agréables ou des événements douloureux. Nous sommes moins libres que nous le croyons, mais nous avons la possibilité de reconquérir notre liberté et de sortir du destin répétitif de notre histoire, en comprenant les liens complexes qui se sont tissés dans notre famille.Ce livre passionnant et truffé d'exemples s'inscrit parmi les toutes récentes recherches en psychothérapie intégrative. Il met particulièrement en évidence les liens transgénérationnels, le syndrome d'anniversaire, le non-dit-secret et sa transformation en un «impensé dévastateur».
Anne Ancelin Schutzenberger, psychothérapeute, groupe-analyste et psychodramatiste de renommée internationale, est professeur émérite des Universités et a été directeur pendant une vingtaine d'années du Laboratoire de psychologie sociale et clinique de l'Université de Nice. Elle a publié Le Psychodrame, Psychogénéalogie, Le plaisir de vivre, Sortir du deuil, chez Payot, et Vouloir guérir chez Desclée de Brouwer.
La Révolte est un récit mené à la première personne : celui d'un jeune homme, topographe de formation, qui n'aspirait qu'à vivre libre, en harmonie avec la vaste nature russe, et à se consacrer à sa passion pour les cartes de géographie. Mais comme de nombreux autres, cet homme est rattrapé par la guerre mondiale, puis par les répressions staliniennes. Engagé dans l'armée de Vlassov, emprisonné dans un camp de concentration nazi, puis réfugié dans la Belgique d'après-guerre, Sergueï Soloviev décide de rentrer en URSS pour retrouver sa famille et sera déporté au Goulag. Il est à l'origine du légendaire soulèvement des prisonniers dans le camp de Norilsk en 1953.
Devant le peu de documents à disposition, car Soloviev a dissimulé les traces de son existence jusqu'à sa mort (à l'exception de merveilleux carnets de rêves), l'auteur Nikolaï Kononov a dû « devenir Sergueï Soloviev » : il écrit à la première personne, du point de vue de Soloviev, ce qui donne au récit une extraordinaire puissance d'évocation.
Le roman documentaire de Nicolas Kononov met en lumière le destin d'un nouveau héros de l'époque soviétique ; il montre son immense aspiration à la liberté dans un pays qui en était privé.
"Cinquante-sept ans chez Gallimard et trente-cinq ans d'enseignement et de recherche, plus de mille livres édités, sept volumes des Lieux de mémoire, quarante ans à la tête du Débat, en faut-il davantage pour justifier mon titre ?
Je me suis souvent défini comme marginal central. Marginal, parce que je n'ai pas été un universitaire classique, ni un éditeur professionnel, ni un historien typique, ni un écrivain authentique. Encore qu'un peu tout cela.
Central cependant, parce que beaucoup des auteurs, beaucoup des idées d'une des époques les plus effervescentes et créatrices de la France contemporaine sont passés par mon petit bureau du premier étage de la rue Sébastien-Bottin, devenue Gaston-Gallimard.
C'est ce vu et vécu dont, avant de disparaître, j'ai voulu laisser la trace. Les auteurs, les idées, l'époque. En mémorialiste et en historien."
P. N.
Claude Martin, né en 1944, s'intéresse très jeune à l'Allemagne, malgré la haine contre ce pays et ses habitants qui demeure au sein des esprits de ceux qui les ont combattus. Cela ne l'empêche pas de partir à la découverte de la langue, de la culture et de l'intelligence de ce pays encore maudit.
Les années passent et l'auteur gravit peu à peu les échelons jusqu'à devenir ambassadeur de France à Pékin, expérience qu'il raconte dans son livre La Diplomatie n'est pas un dîner de gala. À son retour de Chine, il ne peut que constater les désaccords entre la France et l'Allemagne. Une situation qu'il refuse de voir perdurer, et qui le pousse à poursuivre son rôle d'ambassadeur au sein de cette Allemagne qui l'a toujours passionné... C'est cette grande aventure qu'il nous raconte aujourd'hui.
Claude Martin, né en 1944, ancien ambassadeur de France en Chine et en Allemagne, est l'un des meilleurs connaisseurs français de la diplomatie internationale. Il a publié, chez le même éditeur, La diplomatie n'est pas un dîner de gala.
Il y a une Venise de l'évidence et une Venise invisible qui refuse de livrer ses secrets : Celle des églises, jamais ouvertes. Pourquoi sont-elles inaccessibles ? Jean-Paul Kauffmann a essayé de forcer ces portes solidement cadenassées où des oeuvres dorment dans le silence.
" La raison principale de mon épuisement moral, c'était la conscience que mes camarades et moi combattions dans ce pays pour un gouvernement corrompu et détesté par ses propres citoyens, pour un peuple qui avait perdu son droit à la souveraineté, et que nous aidions une armée totalement inapte. J'avais besoin de savoir de quel côté je me battais et quelles valeurs je défendais. "
« A Auschwitz, j'ai cherché ma mère partout dans le camp des femmes. Je demandais à toutes les Françaises. Je cherchais par date d'arrivée, j'allais voir dans les baraquements. Ma mère était très débrouillarde, très joyeuse. Elle avait une telle force de vie que j'étais certaine de la retrouver. Puis j'ai rencontré une femme qui se souvenait d'elle. C'est toi Julia ? m'a-t-elle demandé. Il paraît que ma mère parlait de moi sans arrêt.
J'espérais que mon père, comme il savait travailler le cuir, serait employé dans un bon commando. Mais quelques jours après notre arrivée, je l'ai croisé sur le chantier du Revier, l'infirmerie des femmes. Il s'était porté volontaire parce qu'il voulait savoir ce qu'il était arrivé à sa femme. Qu'est-ce qu'on peut contre un grand amour ? C'est la dernière fois que je l'ai vu. On m'a dit qu'il avait été envoyé nettoyer le ghetto de Varsovie puis, avec tout son commando, assassiné.
Au camp, pendant l'appel, on soufflait dans le dos de la femme devant nous et on frottait le tissu mince de sa robe. Celle qui était derrière nous faisait pareil. Quand on avait une journée sans travail, on s'asseyait par terre et on se racontait notre enfance. Et puis on chantait. »
Née à Paris en juin 1925, de parents polonais, Julia Wallach a quinze ans quand les Allemands entrent dans Paris, et dix-sept ans quand elle est arrêtée avec son père sur dénonciation d'une voisine, en 1943, puis déportés de Drancy vers Auschwitz-Birkenau... Julia connaît la faim, le froid, les coups, et la marche de la mort à travers la Pologne et l'Allemagne enneigées. Pendant quatre mois, sans plus rien à manger, ils avancent. En avril 1945, avec quelques femmes, Julia trouve encore la force de s'enfuir....
Elle qui a survécu au typhus et aux sélections, aux coups, au froid et à la faim, aux deuils et au chagrin, va pas à pas, reconstruire sa vie, tomber amoureuse et fonder une famille dont les photos magnifiques ornent les murs de cet appartement qu'elle n'a jamais plus quitté. Son livre est le récit d'une longue marche vers la vie, ponctué d'éclats de rire et de colère, drapé, avec une élégance sans faille, dans la force de caractère qui n'a jamais cessé de l'animer.
Quadri-amputé à 26 ans, qui aurait pu imaginer que je réaliserai mes rêves les plus fous ? Traverser la Manche ou relier les cinq continents à la nage, venir à bout du Dakar, le Rallye-Raid le plus éprouvant au monde, sauter en parachute, faire de la plongée sous-marine... Ou tout simplement me brosser les dents !
Certains événements obligent à repenser notre vie, notre relation aux autres, à définir de nouveaux objectifs et à s'offrir d'autres chances. Pour que nos rêves deviennent réalité, que le changement puisse opérer, il nous faut jeter toutes nos forces dans la bataille et surtout rêver grand. Chaque jour échafauder les plus improbables défis et oser d'autres plus petits. Pour cela, écoutez votre voix intérieure et votre instinct !
En treize chapitres, je ne propose ni modèle, ni vérité, ni recette miracle, juste quelques clés. Treize, le chiffre redouté. Tout un symbole pour conjurer le sort, aller contre les préjugés et ne jamais se laisser dicter ses pensées.
L'homme dont le courage a ému des millions de FrançaisDirigeant du premier pôle d'innovation européen dédié à l'avancée en âge dans nos sociétés, Nicolas Menet envisageait à 42 ans de réaliser son rêve : entrer en politique et devenir député. Mais ce 18 novembre 2021, un accident vasculaire cérébral vient brutalement remettre en cause ses ambitions : un cancer du cerveau incurable ouvre devant lui le chemin vers une mort à brève échéance.
Se décrivant lui-même comme " issu de la société d'abondance, de confort et de consommation ", n'ayant jusque-là, comme la plupart des gens de sa génération, jamais été confronté à la mort, pas même à la maladie, Nicolas va envisager sa propre disparition comme un ultime projet, en collaboration avec ses proches et le corps médical.
Dès lors, il invente des stratégies, suit un parcours initiatique ardu pour aborder, de la manière la plus responsable qui soit, la fin de sa vie de façon sereine, en accord avec lui-même et ce que la société lui propose en matière de soins palliatifs et de choix individuels.
Bien davantage que le seul récit d'une expérience personnelle intime et intense, lucide et déjà généreux en soi, ce livre porte un message sociétal fort. En formulant des propositions concrètes, inspirées de son " observation participante ", celui qui se rêvait député réveille nos consciences et nous invite à porter un autre regard sur la mort, et donc sur la vie.
UN TÉMOIGNAGE UNIQUE ET SALUTAIRE
Le témoignage de l'une des plus jeunes resistantes de France
Josette, 11 ans, vit paisiblement en Bretagne lorsque la guerre éclate. Son père part en zone libre et la famille Torrent traverse la France pour le rejoindre près de Perpignan, en zone libre. Le quotidien est difficile mais la famille soudée. Pourtant, le père de Josette s'absente de plus en plus longtemps et reste longtemps enfermé dans la pièce vide de la maison. Un jour, il emmène Josette se promener et lui apprend qu'il est résistant et qu'il a besoin d'elle. Commence alors une double vie pour Josette : derrière la collégienne joyeuse se cache la plus jeune résistante de France. Elle transmet des messages aux membres du réseau Gallia car qui soupçonnerait une jeune fille à l'air innocent ? Mais en 1944, le père de Josette est arrêté et déporté. Josette ne le reverra jamais.
Le récit captivant et émouvant d'une jeune fille que rien ne prédestinait à jouer un rôle déterminant dans les pages les plus sombres de l'Histoire.
À propos des auteurs
Johanna Cincinatis est journaliste et travaille notamment pour Rue89, Slate, Télérama, et Causette. Elle participe également à la création de divers podcasts.
Olivier Montegut est journaliste et a travaillé notamment pour l'AFP audio.
L'autrice de Deux petits pas sur le sable mouillé livre un récit lumineux qui aide à vivre avec la douleur.
Le récit tisse avec grâce des scènes vécues et des réflexions qui touchent toujours juste. Anne-Dauphine Julliand évoque ses deux filles, Thaïs et Azylis, mais aussi Loïc, son mari, Gaspard, son fils aîné, et enfin Arthur, le petit dernier. Elle rend hommage à tous les consolants : une soeur qui vous rend dans les bras, une infirmière qui s'assoit sur le bord du lit et prend juste le temps" d'être là ". Elle a le don de ces scènes courtes qu'elle rend inoubliables. Anne-Dauphine Julliand refuse l'idée selon laquelle la douleur doit s'effacer une fois " le travail du deuil " accompli. Pour elle, les pages ne se tournent pas, elles s'ajoutent. La vie se complique, et tout s'entremêle. Elle ne juge pas, donne des clés, apprend à être avec la douleur, la sienne et celle des autres. " Ne me secouez pas, je suis plein de larmes ", écrivait Henri Calet. " Si on ne me touche pas, je meurs ", lui répond Anne-Dauphine Julliand. Plus jamais les lecteurs de ce livre hésiteront à serrer dans leurs bras celui ou celle qui souffre. C'est une déclaration pour le droit de pleurer.
« Il y avait cet énorme chêne près des toilettes des garçons, sur lequel je reproduisais les coups de pied retournés du Chevalier Lumière, pour envoyer un signal aux inconscients qui t'auraient cherché des noises. Il ne pouvait rien t'arriver. Tu avais un frère dans la cour des grands, qui maîtrisait en théorie les rudiments du karaté et qui veillait sur toi. En théorie. Dans la pratique, ta garde rapprochée laissait parfois à désirer. »
Deux frères. L'un, candide, l'autre, rageur.
Leurs parents ont mis au monde la parfaite antithèse.
Quand Thibault fonce, Guillaume calcule.
Si Thibault tombe, Guillaume dissimule.
Prise de risque contre principe de précaution.
L'amour du risque face à l'art de ne jamais perdre.
En 2001, Thibault est diagnostiqué schizophrène. À cela, un Chevalier Lumière ne peut rien.
Sa bascule, il fallait la raconter. Et aussi la culpabilité, les traitements, la honte, les visions, l'amour, les voyages, les rires, la musique et l'espoir. Alors Thibault a accepté de livrer ses folles histoires. Et ses voix se sont unies à celle de son frère.
Contre une maladie qui renferme tous les maux, les clichés, les fardeaux, ils ont livré bataille.
À partir d'une tragédie universelle, ils ont composé un livre où douleur et mélancolie côtoient la plus vibrante tendresse.
« Un récit sans complaisance, une déclaration d'amour fraternel. »
Delphine de Vigan
« Gringe signe un livre bouleversant. » Augustin Trapenard, France Inter
« Un récit explosif ». Laurent Goumarre, France Inter
« Un voyage en littérature, un bel ouvrage littéraire. » Flavie Flament, RTL
« Un livre passionnant, absolument superbe et très poétique. » Marina Carrère d'Encausse, Le Mag de la santé
« Un texte haché et nerveux, chaotique et vibrant. » BFM TV
« Un livre magnifique, sans concession où chemine beaucoup d'amour ». Konbini
À propos de l'auteur
On connaissait Gringe (de son vrai nom Guillaume Tranchant) rappeur, en solo ou en duo avec Orelsan et les Casseurs Flowters, Gringe sur un canapé dans la série Bloqués, Gringe sous un abribus dans le film Comment c'est loin, et acteur, toujours, sous la direction entre autres d'Olivier Marchal ou d'Andréa Bescond. Place à Gringe auteur.
Didier Duchiron a été le chef de la détention de la centrale pénitentiaire de Saint-Maur, seul lien direct entre les " longues peines " et l'extérieur. Qu'ils soient tueurs en série, auteurs de crimes de sang faisant la une des médias, figure du grand banditisme ou terroristes, Didier Duchiron les a accompagnés et nous décrit un quotidien derrière les murs qu'on fantasme mais qu'on ne connaît pas. Loin de se cantonner à assurer l'ordre et la sécurité, son rôle dans la détention consiste aussi à préparer la sortie des rares condamnés libérables en prévenant les récidives. Il prône une vie carcérale qui ne soit pas que sanction, mais apporte un semblant de lumière, notamment aux " perpétuités ". Les mutineries, menaces de mort, ne doivent pas faire oublier la création d'ateliers de travail, de courses pour le téléthon, d'une bibliothèque... Didier Duchiron a tout connu, le pire comme le meilleur, en gardant intacte sa passion pour ce métier dont le coeur est l'humain dans toute sa complexité.