.
.
.
Une exécution capitale... tout le monde sait ce que c'est ! Un couperet qui dégringole, une tronche qui bascule dans la sciure, du sang bien frais, bien rouge, qui gicle sur l'assistance... Les plus anciens n'ont pas dû manquer ce spectacle jouissif du temps où il se déroulait en public ! Vicelards comme je les connais ! Et une sexécution capitale ? Hein ! Une tête tranchée, très certainement... Mais de quel genre de tête s'agit-il ? Là est le noeud du problème J'en raconterais volontiers davantage, mais ce serait déflorer le sujet. Or, c'est le seul type de défloration que je ne pratique pas ! Si j'ai un conseil d'ami à vous donner : gardez ce livre en pogne et ne changez pas de main pour le lire !
.
Faudrait pas croire que ce titre : OBJETS VIOLENTS NON IDENTIFIES cache une aventure de science-fiction ! C'est pas le genre de la maison ! Karolus et Bis donnent plutôt dans le réel ! Ils adorent ce qui est concret, ce qui peut se toucher, se tripoter. Ils raffolent surtout lorsque la réalité dépasse la friction, si vous voyez de quoi il retourne... Quant aux OBJETS VIOLENTS, ils sont parfaitement IDENTIFIABLES ! Des poings, d'abord. Coriaces et qui déplaisent aux messieurs ! Et puis d'autres trucs plus durs encore qui enthousiasment les dames. Faut préciser davantage? Non, il y a des marmots dans la salle... Banco ! Alors glissez ce bouquin dans vos caleçons des dimanches, le libraire regarde ailleurs ! Maintenant vous mouillez bien votre index et paf... vous tournez les pages !
.
Avec ces petits laïus au dos du bouquin, j'ai l'impression que nous autres, les z'auteurs, on fait la retape pis que les putes ! Achète mon livre, chéri, y a plein de cochonneries dedans ! " - Prends plutôt le mien, il est plus touffu ! Désormais, moi je renonce à la concurrence déloyale : je me contenterai de dire la stricte vérité. A savoir que AU MALEFICE DU DOUTE est le plus extraordinaire roman d'espion-nage que l'univers ait jamais porté. De l'avis général, les précédentes aventures de KAROLUS et BIS étaient déjà authentiquement trépidantes et fertiles en rebondissements. Et bien, à côté de celles-ci, on pourrait presque les confondre avec le Journal des brodeuses 1 Et pas seulement à cause de la manière dont on y enfile les chas 1 AU MALEFICE DU DOUTE, un roman à lire au bénéfice d'une certitude : c'est un Alix Karol, un vrai !
.
.
Alix Karol, le personnage créé par Patrice Dard en 1973 en pleine guerre froide est à l'espionnage ce que San- Antonio est au policier. Alix Karol et son compère Bis forment le même couple que San-Antonio et Bérurier, utilisant comme couverture un numéro de music-hall. Ils travaillent pour une organisation tout aussi farfelue qu'eux, les services secrets du tiers monde, pleine de bonnes intentions, chargé de défendre les intérêts des pauvres face aux pays riches. si vous aimez : la photographie en noir et blanc, la gynécologie appliquée, les daimler bordeaux, la manche agitée, les coffres-forts biens garnis, les coups fourrés maison, les salopes endiablées et le foie de veau à l'anglaise... Vous allez être gâtés ! Attachez vos ceintures, on décolle vers Rio pour la plus trépidante des aventures. Poilade et gaudriole sont les deux mamelles d'Alix Karol. Qu'on se le dise !
.
Nous nous affaissons bientôt en travers du lit, le corps apaisé, l'âme navigante. "C'était bon... mais ça brûlait !" Je louche sur la table de nuit. "Mince, rigolé-je, voilà que j'ai pris ma gomina pour de la vaseline !" Graziella pousse un interminable soupir : "Quelle idée aussi de se faire la raie au milieu et de se gominer ! A notre époque..." "Qu'est-ce que tu racontes, poulette ? On n'est pas à notre époque... On est en 1930 !" C'est à peu près comme ça que démarre cette histoire. Mais pour la suite, prière d'acheter le bouquin. Je veux bien, à la rigueur, vendre la peau de l'URSS, pas la donner !
.
.
.
Un détournement d'avion, c'est nettement moins plaisant qu'un détournement de mineur, faut admettre. Surtout quand on fait partie des détournés Surtout lorsqu'on sait d'avance qu'on sera détourné! Et que le détournement a été organisé pour vous ! Mais Alix Karol et son inséparable Bis n'ont pas coutume de faire des choses plaisantes. Même s'ils les font plaisamment. En Finlande, les nuits sont froides mais les filles sont chaudes. Agréable compensation au suicide programmé de tout un peuple...
.
.
.
Ce roman s'intitule Los Ringardos parce qu'il se déroule au Mexique. Mais il aurait pu tout aussi bien s'appeler The Ringards du côté de chez Obama, I Ringardi au pays du scampi et de la poudre d'escampette ou Die Reinghardten chez nos cousins germains. Les Ringards sont partout. Les Ringards nous épient. Les Ringards ont des oreilles. Et puis, confidence pour confidence, j'ai bien cru apercevoir un Ringard ce matin dans la glace où vous vous rasez.