Bien que ses collègues séraphins et archanges le charrient souvent sur ses origines (il est née sur Terre), et que ses frères humains s'étonnent qu'un familier du ciel n'en rapporte que des nouvelles équivoques ou consternantes, Marcel Cogito insiste, reprend ses aventures où elle l'avaient laissé : dans la nature languedocienne, dont il hante les friches, les prés salés, les escarpements ; en ville, où il passe dégourdir son néant, prendre le pouls de l'art, tester la coexistence réelle ; chez lui enfin, où il dort, prie et meurt.
Chroniques désespérées et drôles de Cogito face à ses semblables (une vie intenable ?).
Chroniqueur mental de son propre cerveau, clown bénévole de la pensée (ces expressions sont de lui), Cogito déambule devant nous, entre migraines et colères, entre rêve et pensée, entre la montagne et son évier, entre Dieu et le néant - entre soi et soi. On le voit en cours (il est prof de philo), au café, dans sa voiture, en train de draguer ou de dormir, toujours plus intelligent que les autres (oui, même quand il dort), et que nous, et parfois qu'il ne faudrait. Il y a en lui du M. Hulot, mais en plus spéculatif. On pense aussi au M. Teste de Valéry, au Plume de Michaux... Il y a des comparaisons plus insultantes. C'est d'ailleurs plus drôle que Valéry et, à mon sens, plus intelligent que Michaux. Trop intelligent ? C'est parfois l'impression qu'il produit ; mais on lui pardonne, parce qu'il n'en est pas dupe. L'intelligence compte moins que le coeur. Les idées, moins que la vie.
Montre que le coléreux, le cynique, le pervers, le terroriste et le tortionnaire sont des figures concrètes de la méchanceté.
Cogito, personnage complètement inédit, nous entraîne dans ses tribulations quotidiennes, au marché, en train, au bureau de poste.
Conçue pour les lycéens, les étudiants préparant le DEUG ou les concours des grandes Ecoles, la collection "Philosopher" s'organise autour des grandes notions du programme de philosophie des classes terminales. "La fonction de penser ne se délègue point" disait Alain. Si philosopher c'est s'interroger sur le sens des mots et des choses, cette collection est une invitation à l'effort de chacun pour penser par soi-même. A la fois essai et cours rédigé, chaque titre est un auxiliaire précieux pour l'exercice difficile de la dissertation.
Un personnage réduit à sa seule pensée. Pourquoi ? La timidité, l'absence de spontanéité, l'impossibilité de vivre autrement que dans l'instant... Très conscient de sa propre contingence, Marcel agit comme tout le monde. Conformiste né et conscient de l'être, il fonctionne par clichés. Son but ? Ne pas avoir de regrets, être au mieux avec soi.
On voit souvent en l'imaginaire un aimable et divertissant reposoir ou défouloir, un monde de rêveries et de fantasmes, une annexe à la dure réalité. Pour Marc Wetzel, agrégé de philosophie, il n'en est rien. L'imaginaire n'est ni anodin, ni subjectif. Ce serait plutôt une antichambre du réel, souvent redoutable, parfois prophétique et jamais indifférente.
Destiné aux lycéens des classes terminales et aux étudiants des grandes écoles.