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Littérature
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Agrégative d'anglais, Hélène Berr a vingt-et-un ans lorsqu'elle commence à écrire son journal. L'année 1942 et les lois anti-juives de Vichy vont faire lentement basculer sa vie. Elle mourra à Bergen Belsen quelques jours avant la libération du camp. Soixante ans durant, ce manuscrit n'a existé que comme un douloureux trésor familial. Ce n'est qu'en 1992 que Mariette Job, nièce d'Hélène Berr, décide de reprendre contact avec le fiancé d'Hélène, Jean Morawiecki. En 1994, il décide de lui faire don du manuscrit. Ce témoignage éclairé et d'une qualité littéraire exceptionnelle en fait un document de référence. Il a obtenu un très grand succès critique et public. « Au seuil de ce livre », écrit Patrick Modiano à propos du Journal d'Hélène Berr, « il faut se taire maintenant, écouter la voix d'Hélène et marcher à ses côtés. Une voix et une présence qui nous accompagneront toute notre vie. »
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Dans un livre qui mêle étroitement pérégrinations pédestres, vagabondage philosophique et littéraire,souvenirs personnels et interrogations sur le sens de l'existence, Patrick Tudoret, marcheur invétéré, convie le lecteur à le suivre, à s'interroger lui-même sur ce qu'est la marche.
Dans ce Vendômois qui lui est cher, sur les chemins de Compostelle, dans les forêts de Sologne ou les rues de Paris, mais aussi aux quatre coins du monde et dans ses métropoles, Patrick Tudoret réfléchit au sens de cette quête ambulante - si importante pour lui, et qui est le propre de l'homme. Car marcher n'est pas qu'utilitaire, mais participe de toute la vie humaine, de la découverte du monde à la flânerie nocturne, du corps à corps avec la nature jusqu'à la réflexion philosophique, la contemplation, la spiritualité, jamais aussi vivantes que lorsque l'homme met un pied devant l'autre.
Dans ce compagnonnage avec l'auteur, le lecteur trouvera la joie de rencontres pleines de surprises et le bonheur de se découvrir lui-même, en traçant son propre chemin. -
Robert Badinter ; l'homme juste
Dominique Missika, Maurice Szafran
- Tallandier
- 11 Mars 2021
- 9791021029989
Robert Badinter occupe une place aussi singulière qu'importante au sein de la société française. Un homme juste. Celui qui a aboli la peine de mort et qui, à ce titre, figure déjà dans les livres d'histoire.
Avocat, professeur d'université, ministre de la Justice, président du Conseil constitutionnel, sénateur, essayiste, Robert Badinter s'est toujours refusé à écrire ses mémoires, lui qui aime tant cultiver le secret. Qui sait que son destin s'est joué un jour de février 1943 quand, à Lyon, la Gestapo a arrêté son père ? Qui connaît la véritable nature de sa longue amitié avec François Mitterrand ? D'où vient cette volonté tenace de combattre l'injustice ? Comment devient-on la dernière icône de la gauche française ?
Robert Badinter s'est confié aux auteurs, l'une historienne, l'autre journaliste, expliquant en particulier ses combats. Répondait-il à toutes leurs questions ? À sa façon. D'où ce portrait, cet essai biographique à la fois fouillé et critique d'un personnage hors du commun. -
Arletty ! Immédiatement, on pense à sa célèbre réplique : « Atmosphère, atmosphère. Est-ce que j'ai une gueule d'atmosphère ? » Et que dire de « Si mon coeur est français, mon cul est international » répondant ainsi aux accusations de collaboration pendant l'Occupation.
De 1940 à 1944, Arletty a été l'actrice française la plus populaire, et, de loin, la mieux payée de son temps, invitée dans les salons les plus huppés de la Collaboration artistique et politique de Paris, et amoureuse à la folie d'un bel officier allemand, membre du parti nazi depuis 1938, un ami personnel de Goering. Pourtant, a-t-elle objectivement collaboré ?
Preuves à l'appui, David Alliot montre que l'Occupation a été la période la plus riche et la plus intense de la vie de l'actrice. Son chant du cygne, aussi.
Longtemps, le silence a entouré les amours féminines qu'Arletty entretenait secrètement. Grâce à des archives inédites, David Alliot brosse le portrait de la môme de Courbevoie, cette belle et insolente Garance des Enfants du paradis, avec son accent des faubourgs, ses répliques cinglantes et son anticonformisme, qui paiera cher sa passion pour un « boche ». À la Libération, elle sera arrêtée et emprisonnée quelques semaines pour « trahison » et « collaboration avec l'ennemi » mais jamais condamnée.
Avec subtilité, David Alliot retrace cette période de la vie d'Arletty où on la voit côtoyer Jacques Prévert, Jean-Louis Barrault, Pierre Brasseur ou Sacha Guitry, tant elle a été l'une des actrices mythiques du cinéma français. -
L'arrivée : de Constantine à Paris, 1962-1972
Benjamin Stora
- Tallandier
- 7 Septembre 2023
- 9791021054455
« Dans l'avion, au moment du décollage, j'observe les passagers. Certains pleurent. Les visages sont tristes, fatigués. Très vite, un grand silence s'installe. L'inquiétude, la violence de la situation écrasent tout désir de conversation. Plus personne n'ose parler. Puis, derrière les hublots, la nuit apparaît. Si soudainement que nous n'avons pu voir la terre algérienne s'éloigner. Cette terre déjà absente. Ainsi, je n'ai pas conservé dans ma mémoire la "dernière image" d'un pays disparu.
Il fait nuit, encore, lorsque nous arrivons à Orly. Mon oncle Robert nous y attend. En guise d'accueil, une hôtesse de la Croix-Rouge offre à chacun de nous un bonbon. Nous étions en France et, à défaut de Ville Lumière, installé sur la banquette arrière, à travers la vitre de la voiture, je contemplais la noirceur du périphérique jusqu'à notre destination, Montreuil, en banlieue parisienne... »
En une dizaine d'années, le jeune Benjamin Stora passe de l'enfance à l'âge adulte, de Constantine en guerre au Paris de Mai 68. Il raconte sa propre histoire, celle d'un exil et de l'apprentissage d'un homme qui va embrasser une nouvelle vie. -
Large calvitie, barbe blanche, sobre costume noir, voilà l'image de Sully, ministre sévère mais, à l'image du « bon roi Henri », protecteur des humbles et des paysans. Le mythe correspond-il à la réalité ?
Maximilien de Béthune, duc de Sully, né en 1559 et mort à plus de 82 ans en 1641, n'était au fond ni le protecteur de l'agriculture ni le mentor sourcilleux du roi. Il était d'abord, depuis l'âge de 12 ans, le fidèle compagnon du futur Henri IV, qu'il a servi sans faille jusqu'à son assassinat en 1610. Il était aussi un gentilhomme, attaché aux valeurs de la noblesse d'épée. Il était enfin un travailleur acharné dans des domaines aussi variés que les finances, les fortifications, l'artillerie, les voies de communication et les bâtiments royaux, autant qu'amateur des lettres et des arts. Cet homme de guerre et homme d'État a finalement largement dépassé en longévité les autres grands ministres de la France du XVIIe siècle tels que Richelieu, Mazarin ou Colbert, et garde l'aura d'un grand réformateur chargé d'une somme de responsabilités inédite.
Laurent Avezou, qui a consacré une part notable de sa carrière de chercheur à Sully, nous invite à suivre et comprendre cet homme qui a contribué de façon décisive à l'affirmation de l'État absolu. Cette biographie, renouvelée par les recherches inédites de l'auteur et portée par son écriture vive, est l'occasion de redécouvrir enfin ce personnage majeur de l'histoire de France. -
Arthur Conan Doyle : l'histoire extraordinaire du créateur de Sherlock Holmes
François Rivière
- Tallandier
- 26 Octobre 2023
- 9791021055148
Qui n'a jamais entendu parler d'Arthur Conan Doyle, le créateur de Sherlock Holmes ? Et pourtant on ne sait pas grand-chose de la vie d'un des auteurs les plus populaires de la littérature des deux derniers siècles.
Dans cette première biographie en français, François Rivière nous emmène à la découverte d'un écrivain qui a noué une relation complexe à son héros. On découvre une personnalité ambiguë, une figure majeure de son temps, proche de Stevenson ou de Kipling, et s'adonnant au spiritisme. Avec élégance et raffinement, l'auteur nous fait entrer dans le monde fascinant de l'inventeur du détective le plus célèbre du monde. -
« Amants, heureux amants, voulez-vous voyager ? » demandait La Fontaine qui ajoutait : « Que ce soit aux rives prochaines. » Aussitôt, ce sont les enchantements de l'Italie qui nous viennent à l'esprit, ce pays où la vie est un art, où l'art est si vivant. Depuis Toulouse, la plus italienne des villes de France, Christiane Rancé nous invite à filer vers Gênes, à flâner autour des grands lacs et à rêver sur la lagune vénitienne. Au cours de son voyage, nous redécouvrons la Toscane, le coeur de l'Ombrie, l'universalité de Rome, le feu de Naples et jusqu'aux sortilèges de la Sicile. Nous voilà à sonder l'âme italienne et avec elle ses paysages et ses hauts-lieux. À interroger les génies qui ont façonné cette terre bénie - les césars et les papes, Michel-Ange, Léonard, Raphaël, Dante, mais aussi Pasolini, Fellini ou Cristina Campo. Sous la plume alerte et enjouée de Christiane Rancé, on croise des saints et des héros, des musiciens et des princes, des stars de Cinecittà, comme des mammas et des mafieux. Riche en découvertes et en paradis secrets, ce voyage en Italie est une invitation à retrouver le goût du bonheur et de l'éternité.
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Charles Darwin connaissait par coeur ses romans, Winston Churchill la lisait pendant le Blitz et Virginia Woolf la comparaît à Shakespeare. Aujourd'hui encore, Jane Austen (1775-1817) suscite dans le monde entier une véritable passion. Quel est son secret ?
Il y a dans ses romans beaucoup de la vie qui a été la sienne : la campagne du Hampshire, le monde corseté de la gentry, les bals dans les manoirs, les jeunes filles promises au mariage, la domination des hommes, ces héritiers qui ont tous les droits. Quand Jane Austen commence à écrire, ses manuscrits essuient refus sur refus. Mais la jeune fille n'abandonne pas et se consacre corps et âme à la littérature, quitte à renoncer à fonder un foyer. Tout plutôt qu'un mariage sans amour. De 1811 à 1818, elle écrit six romans, dont les chefs-d'oeuvre Raison et Sentiments et Orgueil et Préjugés. Emportée par une maladie soudaine, elle n'assistera pas au succès de son oeuvre.
Ce portrait vivant et délicat plaira à tous les inconditionnels de la romancière et convaincra ceux qui ne la connaissent pas encore de la découvrir. -
La guerre au féminin : elles combattent pour la France
Dorothée Olliéric
- Tallandier
- 2 Mars 2023
- 9791021053960
Elles sont pilote d'hélicoptère, parachutiste, démineuse, commandant de base ou officier spécialiste des renseignements...Mais qui sont-elles vraiment ? Comment sont-elles arrivées là ? Comment se sont-elles imposées dans un monde d'hommes ? Dorothée Olliéric, grand reporter, est allée à la rencontre de ces femmes qui se livrent ici sur leur vocation et la raison de leur engagement.
Leur parcours est souvent bluffant, elles n'ont peur de rien et risquent leur vie pour la France. Encore trop peu nombreuses aux premières loges, elles ont toutefois gagné leur place. Célia raconte la traque d'une planque de djihadistes au Mali et la perte d'un de ses coéquipiers Élodie, ses difficultés à revenir à la « vraie » vie au retour d'Afghanistan;Léa nous bouleverse en nous confiant la perte de son compagnon lors d'une attaque terroriste au Burkina Faso;Juliette, pilote de chasse en Opex au Niger, nous fascine par sa détermination.
Leur parole franche, libre, témoigne de leur expérience exaltante sur le terrain, sans oublier leur vie de femmes, la difficulté de laisser un compagnon ou des enfants, mais aussi du syndrome post-traumatique lorsqu'un drame surgit. Ces discrètes héroïnes mènent, tête haute, aux côtés de leurs frères d'armes, des combats pour leur pays et nous font vibrer dans ce livre plein de courage et de passion. -
Un marin à l'Elysée : des sous-marins nucléaires au bureau du Président
Bernard Rogel
- Tallandier
- 31 Août 2023
- 9791021054509
« En mer, on apprend à dominer ses peurs, la tolérance, la pugnacité et la résilience. Mais le plus beau des cadeaux faits par la Marine nationale, c'est de nous apprendre à travailler ensemble vers un même objectif. Ce que l'on appelle, avec fierté, l'esprit d'équipage.»
Né à Brest, Bernard Rogel n'était pas prédestiné à côtoyer les hautes sphères. Très jeune, il a la vocation de la mer et déclare à sa famille : « J'irai à Tahiti et je serai amiral. - On a toujours le droit de rêver ! », lui répond sa grand-mère. Il a rêvé très grand.
Engagé dans la Marine nationale, il commande à 34 ans son premier sous-marin nucléaire, pistant les navires espions russes dans les profondeurs. Responsable des opérations à l'état major des Armées, il dirige les forces françaises lors de la crise libyenne puis devient chef d'état major de la Marine. Il termine sa carrière en tant que chef de l'état major particulier du Président et nous fait entrer dans les coulisses de cette fonction où la gestion de crise est permanente : faire évacuer des ressortissants français à l'autre bout du monde, suivre les chefs d'État dans des négociations jusqu'au petit matin, organiser une cellule de crise après un attentat ou une prise d'otages, participer à une rencontre avec Vladimir Poutine à Brégançon... Tous ces défis, et bien d'autres, l'amiral Rogel les a relevés.
Dans ces Mémoires, ce « cinq étoiles » raconte son parcours singulier et inspirant. Son amour pour la mer, l'armée et notre pays se trouve au coeur de son action. Il partage ici son expérience, ses coups de gueule, son acuité géopolitique et son espoir inébranlable en nos valeurs, notre solidarité collective et notre jeunesse. -
Edmond et Jules de Goncourt sont comme écrasés par leur nom. Si nul n'ignore le prix qu'ils ont fondé, l'oubli a frappé la vie et l'oeuvre de ces deux frères qui se sont attaqués pendant près d'un demi-siècle à tous les genres littéraires, et plus encore au genre humain.
Suivre les Goncourt, c'est courtiser la princesse Mathilde, dîner avec Zola, survivre à la Commune, passer des salons des Rothschild aux soupentes sordides et recevoir toute l'avant-garde artistique dans leur Grenier de la Villa Montmorency.
Pamphlétaires incisifs, romanciers fondateurs du naturalisme, dramaturges à scandale, collectionneurs impénitents , ces langues de vipère ont légué à la postérité un cadeau empoisonné : un Journal secret qui fait d'eux les meilleurs chroniqueurs du XIXe siècle.
Seule la méchanceté est gratuite , aussi les deux écrivains la dépensent-ils sans compter. Chaque page laisse éclater leur détestation des femmes, des parvenus, des Juifs, des artistes et de leurs familiers. On découvre Baudelaire ouvrant sa porte pour offrir aux voisins le spectacle du génie au travail, Flaubert invitant ses amis à déguster des « cervelles de bourgeois », les demi-mondaines étalant un luxe tapageur ou Napoléon III entouré d'une cour servile qui met en bouteilles l'eau de son bain...
Réactionnaires ne jurant que par la révolution en art, aristocrates se piquant de faire entrer le bas peuple dans la littérature, les Goncourt offrent un regard aiguisé sur un monde en plein bouleversement, où, de guerres en révolutions, le paysan fait place à l'ouvrier, la bougie à l'ampoule et le cheval à l'automobile. -
Écrivain majeur du tournant du XXe siècle, auteur dandy du Culte du Moi, « prince de la jeunesse » qui fut le maître de Mauriac ou de Montherlant, et que chérissaient le général de Gaulle et François Mitterrand, Maurice Barrès (1862-1923) est aussi le chantre du nationalisme, de « la terre et [des] morts », particulièrement impliqué dans l'antisémitisme de l'époque. De ces deux facettes, on a souvent insisté sur la carrière politique de l'auteur des Déracinés, et peiné à trouver une unité.
Cet ouvrage, aboutissement de trente-cinq ans de travail, montre les liens complexes et la cohérence secrète entre l'oeuvre altière de l'écrivain et l'engagement patriotique de l'homme politique. En ressort une biographie d'une densité et d'une finesse exceptionnelles, sans complaisance pour les aspects noirs de Barrès, mais avec une admiration sans réserve pour son oeuvre. La rigueur scientifique d'Emmanuel Godo ne l'empêche pas de nous livrer un ouvrage écrit dans une langue sensible et délicate, à la hauteur de l'exigence littéraire du sujet. La biographie de référence qui fera date. -
Le monde selon Sacha Guitry : sagesses, aphorisme, mots d'esprit et perfidies
Christophe Barbier
- Tallandier
- 1 Novembre 2018
- 9791021033207
Prolifique et brillant dramaturge, écrivain, scénariste et cinéaste, Sacha Guitry a dominé son temps par ses dialogues et ses célèbres aphorismes. Son oeuvre reste un bréviaire pour qui veut briller dans les dîners ou clore un discours par un mot d'esprit !
De sa plume au scalpel, Guitry gratte la psychologie, le couple ou la vie en société pour en tirer bons mots ou sagesses cruelles. Car le monde de Sacha Guitry, c'est un passé glorieux, un certain art de vivre mais c'est avant tout l'homme... et surtout la femme ! Les qualités, les vices, les charmes, les horreurs, l'intangible comme l'éphémère, l'éternel féminin ou le mortel masculin, la morale comme l'instinct : tout passe sur le divan du docteur Guitry - un divan convertible en lit, bien sûr.
Homme de plume et amoureux du théâtre, Christophe Barbier nous emmène pour un savoureux voyage dans l'univers de celui qui semble avoir dédié sa vie à l'esprit français.
« 21 février 1945 : j'ai cinquante-dix ans. »
« J'ai déchiré le testament que je venais d'écrire. Il faisait tant d'heureux que j'en serais arrivé à me tuer pour ne pas trop les faire attendre. »
« Je conviendrais bien volontiers que les femmes nous sont supérieures, si cela pouvait les dissuader de se prétendre nos égales. -
« Tu es un petit ange de génie et de fidélité. » Ainsi Céline parlait-il de sa femme, Lucette Almanzor (1912-2019), connue sous le nom de Madame Céline. De leur rencontre en 1936 jusqu'à la mort de l'auteur en 1961, la danseuse et l'écrivain ne se sont jamais quittés. Elle est dépensière, il est radin, elle est charmante, il est bourru. Il est mal habillé, elle est élégante. En 1943, ils se marient, pour le meilleur parfois, comme pour le pire souvent. Grâce à des archives inédites et des témoignages surprenants, David Alliot perce le mystère de cette étrange alchimie qui unit ce couple pas comme les autres et révèle la destinée de cette femme aussi discrète que mystérieuse
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«Je suis né le 21 novembre 1957, pas loin du jour des morts. Je donne cette date une fois pour toutes. Elle servira de repère dans le désordre chronologique du récit qui va suivre, écrit à la billebaude, par petites touches, en forme de palimpseste heureux, et qui s'achève à peu près à la fin des années 1960. J'avais un peu plus de dix ans. À la lumière du présent, les terres de mon enfance m'apparaissent aussi exotiques et abandonnées que celles de Vanikoro, en mer de Corail, quand La Pérouse s'y était échoué sans qu'on le retrouve. »
Biographe connu et reconnu, essayiste de talent, chroniqueur du temps présent, Emmanuel de Waresquiel se penche ici sur son enfance et se fait l'historien de lui-même. Il évoque des lieux, des visages, des maisons, des paysages et excelle à restituer des univers engloutis. Élégant, poétique, tendre, secret, souvent drôle, ce livre est un conte sur l'enfance, le temps, l'exil, la mémoire et l'oubli. -
Hélène Berr, jeune fille juive dans Paris occupé, nous a bouleversés par son Journal publié en 2008. Arrêtée le 8 mars 1944, elle est déportée à Auschwitz et à Bergen-Belsen d'où elle ne reviendra pas. Depuis son adolescence, elle entretenait une correspondance avec sa camarade de classe et amie, Odile Neuburger. Voici leurs lettres échangées de l'été 1934 jusqu'au 1er mars 1944.
Elles sont cultivées, pétillantes, volontiers taquines, personne n'échappe à leurs commentaires. Mais, quand la guerre bouleverse leur vie, elles savent aussi être graves, sérieuses, courageuses. Écrire à Odile réconforte Hélène, recevoir une de ses lettres rompt son isolement. Au fil des pages se précise le portrait d'une jeune fille pudique, d'une extrême sensibilité, délicate dans son expression, d'une intelligence lumineuse qui nous touche et nous émeut. Hélène Berr est assurément une écrivaine.
Cette correspondance est un témoignage d'une richesse exceptionnelle sur le destin de deux familles juives dans la France de Vichy, et c'est aussi, sous la plume d'Hélène Berr, la révélation d'une réelle profondeur de pensée. L'interdiction de passer l'agrégation d'anglais, les restrictions imposées aux juifs, le port du « badge », l'étoile jaune, l'arrestation de ses amis et leur déportation vers une destination inconnue, l'indifférence de certains, la séparation avec le « garçon aux yeux gris » dont elle est tombée amoureuse, l'horrible pressentiment du destin qui la guette, autant de réflexions d'une rare intensité.
Un document pour l'histoire. -
Mémoires d'un juge trop indépendant ; Boulin, Urba, Elf, Clearstream, Kerviel... 40 ans d'affaires
Renaud Van Ruymbeke
- Tallandier
- 7 Janvier 2021
- 9791021044111
Boulin, Urba, Elf, les frégates de Taïwan, Clearstream, Kerviel, Cahuzac, Karachi, Balkany... Le juge Van Ruymbeke a instruit pendant plus de quarante ans les grandes affaires financières qui ont secoué notre République. Tenace et libre, il est la figure emblématique de la lutte anticorruption.
Dans ces mémoires vibrantes, animé par sa si chère indépendance, il raconte la manière dont il s'est attaqué aux sphères du pouvoir et au financement illégal des partis politiques. Engagé dans la lutte contre les paradis fiscaux, Renaud Van Ruymbeke fait des propositions pour traquer l'argent sale et réformer durablement la justice française.
Voici le parcours d'un homme déterminé à se battre pour une justice égale pour tous. -
Sous le feu ; la mort comme hypothèse de travail
Michel Goya
- Tallandier
- 26 Novembre 2019
- 9791021042155
Combattre, c'est évoluer pendant quelques instants dans un monde régi par ses propres lois. En sortir vivant, c'est se réveiller épuisé, brisé ou exalté, mais toujours transformé. Pour comprendre cette vie près de la mort, Michel Goya nous confronte à l'expérience sous le feu : décider, risquer sa vie, tuer. Sous le feu est une description précise de la manière dont les hommes, individuellement et collectivement, se conduisent en situation de danger extrême : l'énergie pour progresser dans les combats, l'effort pour éviter les risques, tout en cherchant à accomplir sa mission, mettent l'individu dans une tension insoutenable. à partir de son expérience personnelle et de témoignages, Michel Goya offre une analyse originale et passionnante du comportement des hommes au combat. En un mot, un livre hors du commun.
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Le courage guidait leurs pas : 12 destins face à l'Histoire
Manuel Valls
- Tallandier
- 23 Mars 2023
- 9791021051638
Charb, Sébastien Castellion, Georges Clemenceau, Louise Michel, Nadejda et Ossip Mandelstam, André Malraux, Charles de Gaulle, Winston Churchill, Albert Camus, les 343 femmes pour le droit à l'avortement, Willy Brandt, Jean-Marie Tjibaou, Jean Moulin... À travers ces destins admirables, Manuel Valls, féru d'Histoire et de littérature, nous propose une profonde réflexion sur le courage.
Churchill en 1940 ne plie pas alors que son pays est seul face à l'Allemagne nazie, Clemenceau en 1917 sait galvaniser la France brisée par la guerre, Louise Michel en 1871 affronte debout ses juges, Charb combat l'islamisme jusqu'à son assassinat en 2015. Castellion ou Camus se détachent par leur tolérance et leur humanité lumineuse, le geste de Brandt est celui que les hommes font quand les mots leur manquent. Et le courage a, aujourd'hui, le visage de Volodymyr Zelensky qui incarne la résistance des Ukrainiens face à l'agression russe.
Ces hommes et ces femmes nous incitent à rejeter la tentation de la résignation. Il s'agit d'entendre leur message de grandeur. Alors que les valeurs européennes sont menacées par le fanatisme, la violence aveugle et le terrorisme, cette réflexion sur le courage de ceux qui nous ont précédés est plus nécessaire que jamais. -
Au coeur de la prison des femmes : ma vie de surveillante
Marie-annick Horel, Maria Poblete
- Tallandier
- 3 Mars 2022
- 9791021037854
Jamais l'univers carcéral féminin n'avait été dévoilé de si près. Surveillante au Centre pénitentiaire de Rennes, le seul en France exclusivement réservé aux femmes, Marie-Annick Horel nous raconte 37 années de terrain, la confrontation avec la violence permanente mais aussi son immense fierté d'exercer un métier qu'elle juge pourtant être une « zone d'ombre de la République ».
À 21 ans, Marie-Annick Horel est une jeune recrue qui découvre l'univers de la prison et veut se rendre utile. Son goût du contact, elle le cultivera toute sa carrière, cherchant à instaurer des relations plus humaines avec les détenues. Qu'elles soient mères infanticides, braqueuses, tueuses ou trafiquantes, elle ne les juge pas. Toujours à leur écoute, Marie-Annick Horel a voulu témoigner du désespoir et de la solitude de ces longues peines « qui ne se pardonnent jamais » mais aussi de la drogue, des trafics, de l'ultraviolence du quotidien carcéral et des quelques moments de joie. Elle dessine des portraits poignants : de rares femmes parviennent à s'en sortir, d'autres récidivent ou désespèrent...
Avec sa parole franche et vraie, Marie-Annick Horel livre un témoignage inédit sur la réalité d'un métier dévalorisé, encore tabou, exposé à la gestion de crise continue. Elle dénonce le manque de moyens et de formation d'une profession invisible et fait des propositions pour améliorer la réinsertion des condamnées. -
Andrée Putman (1925-2013) s'impose dès la fin des années 1970 comme l'ordonnatrice hors pair des intérieurs, la fée des logis chics.
Consacrée « grande prêtresse de la décoration », elle érige sa silhouette hiératique en image de marque d'un métier, architecte d'intérieur, qu'elle s'invente à 53 ans. On vante la folle allure de sa mèche crantée et de ses tailleurs cintrés autant que son apologie du noir, du blanc, des beiges et des gris, de l'épure domestique et des lignes sobres d'un mobilier Art déco revisité. Connue dans le monde entier, elle est l'incarnation d'un minimalisme élégant, à la française.
Mais qui était vraiment cette grande bourgeoise piquée de rébellion, ex-jeune fille mutique muée en night-clubbeuse senior, musicienne défroquée intronisée « Coco Chanel du design » ?
À la lumière de minutieuses recherches et de nombreux témoignages, cette première biographie d'Andrée Putman révise l'histoire officielle d'une styliste de sa propre vie. Elle donne chair à une icône. -
Le monde selon Flaubert : le style, c'est la vie. c'est le sang même de la pensée
Michel Winock
- Tallandier
- 13 Mai 2021
- 9791021048393
Gustave Flaubert a posé sur son siècle un regard féroce ; il l'a pourfendu avec véhémence dans son oeuvre épistolaire et avec une ironie corrosive dans son oeuvre romanesque. Bourgeois et béotiens de tout ordre ; société du nombre ; révolution industrielle et culte de la vitesse ; standardisation du travail ; dégradation de la culture, il n'a qu'un cri contre tout ce que le modernisme exalte au mépris du Beau.
Il ne faudrait pourtant pas réduire Flaubert à un renfrogné aigri, il n'est pas l'homme d'un seul registre. Vivant, chaleureux, aimant, bouffon parfois, sensible, il prodigue dans toutes ses relations des gestes et des paroles d'amitié et d'affection, dont George Sand, Tourgueniev, Louis Bouilhet, les Goncourt, l'impératrice Mathilde et tant d'autres ont pu goûter les agréments. Antimoderne fondateur du roman moderne, largement incompris de son vivant, c'est de manière posthume, au XXe siècle, que l'auteur de Madame Bovary est devenu l'un des plus grands romanciers français.
Avec sensibilité et érudition, Michel Winock, qui connaît en profondeur l'oeuvre de Flaubert, a puisé dans ses écrits, ses lettres ou ses brouillons les plus beaux passages qui symbolisent son génie. -
« Je suis née dans la nuit du 16 au 17 février 1833 à Paris... à l'âge de vingt-six ans. Toutes les années écoulées n'avaient pas compté, ne pouvaient pas compter. Je ne puis, en y repensant, réprimer un ébranlement de tout mon être, un frémissement de chaque parcelle de ma peau comme en ce temps béni où il la caressait de ses mains. »
Un roman bouleversant, palpitant, celui d'un amour fou, de deux destins hors normes - Victor Hugo et Juliette Drouet - où, dans un style flamboyant, l'auteur épouse la plume de Juliette et rend un fervent hommage à sa liberté d'esprit.