La mort de Napoléon, le 5 mai 1821, fait sortir de l'obscurité où ses geôliers avaient voulu l'enfoncer l'empereur déchu. Très vite, une onde de choc se propage à travers l'Europe. Poètes, artistes et écrivains prennent la plume pour exalter le martyr de Sainte-Hélène. Les écrits provenant de ses derniers compagnons, à commencer par le Mémorial de Las Cases, contribuent à ce renouveau d'un culte à Napoléon que prolongent mémorialistes et historiens, mais aussi grognards de la Grande Armée, oeuvrant à effacer une légende noire qui avait été particulièrement vive au lendemain de son abdication. Deux cents ans après sa mort, le mythe Napoléon est toujours bien vivant. Il tire ses racines de la volonté de l'empereur de faire perdurer son oeuvre, par l'écrit comme par l'image, au-delà de sa mort. Il a surtout bénéficié du concours de plumes talentueuses provenant du cercle de ses partisans comme de celui de ses adversaires.
L'abattement deNapoléon devant les défaites de 1813. Sa tentative d'empoisonnement en avril 1814. Ses entretiens tendus aux Tuileries avec les maréchaux Oudinot et Mortier... Autant de scènes parmi beaucoup d'autres, mêlées à de minutieuses descriptions des lieux que raconte le mameluck Ali, témoin proche et privilégié. Ce mameluck de fonction s'appelait en réalité Louis-Étienne Saint-Denis. Ses "Souvenirs" scrupuleux qu'il mit quinze ans à rédiger dans un style réaliste et direct en font un mémorialiste objectif et inclassable.
Le mameluck Ali (de son vrai nom Louis-Etienne Saint-Denis) est un des plus intéressants mémorialistes de son temps. De 1812 à 1821, il a vécu dans l'intimité de Napoléon, en particulier à Saint-Hélène. C'est le récit complet en très grande partie inédit de sa campagne de Russie qui est ici exhumé. Le texte est précédé d'une longue introduction sur le mameluck Ali et son travail de rédaction enrichi de notes et d'illustrations.
Longtemps larvé, l'antagonisme entre le Saint-Siège et l'État français se mua, à partir de 1808, en un duel féroce scandé d'épisodes dramatiques comme l'excommunication de Napoléon ou l'enlèvement de Pie VII. Les contributions réunies dans ce livre s'attachent notamment à interroger la manière dont ces évènements ont été vécus par les catholiques de l'Empire. Quelles motivations ont inspiré leur soumission ou leur résistance ? Quels liens peut-on établir avec les oppositions politiques à Napoléon ? Comment cette crise a nourri les controverses internes au catholicisme ?
Evoquer la marine de Napoléon conduit presque inévitablement à prononcer les noms d'Aboukir et de Trafalgar, deux des plus cinglantes défaites navales subies par la France. Pour autant, Napoléon ne s'est jamais désintéressé des affaires maritimes. En 1815, la Restauration hérite d'une marine régénérée. Le Second Empire signe le retour en force de la marine sous le sceau de la liberté des mers et du commerce. Ce renforcement de la présence française sur les mers du globe assure à la France un nouveau droit d'intervention. Les évolutions sont nombreuses et la comparaison des stratégies maritimes et des hommes qui les conduisent permettent de comprendre les permanences et les changements de ce secteur.
Entre l'entrée en guerre de la Russie contre la France révolutionnaire en 1798 et la chute du Second Empire, les relations entre les deux empires ont été faites de conflits et de réconciliations. Austerlitz, Friedland, Campagne de Russie, guerre de Crimée, congrès de Paris de 1856, venue du tsar en France en 1867 en sont autant de témoignages. Mais au-delà des cycles de guerres et de paix, les relations entre les deux empires ont aussi été économiques, scientifiques et culturelles ; elles se traduisent par des échanges nombreux que favorisent les voyages entre les deux pays. Cet ouvrage vise ainsi à mieux comprendre la richesse des relations nouées entre la France et la Russie sous les Premier et Second Empires.
Le maréchal Marmont est resté dans la mémoire de l'épopée napoléonienne comme le modèle du traître. La défection d'Essonnes le 4 avril 1814, quatre jours après la capitulation de Paris, est restée à jamais attachée à sa mémoire, alors même que Marmont avait été l'un des plus proches compagnons du jeune Bonaparte, dès le siège de Toulon, puis encore en Italie et en Égypte. Même s'il n'est pas immédiatement promu maréchal, il reste un rouage essentiel du système napoléonien jusqu'à se voir confier le gouvernement général des provinces illyriennes où il a laissé un souvenir durable. Après la chute de l'Empire, Marmont n'aura de cesse de se justifier, objet principal des Mémoires qui seront publiés après sa mort survenue en 1852.
Cet ouvrage s'intéresse à la vie des femmes sous le Consulat et l'Empire. Il envisage la conception que Napoléon se faisait de la femme, en scrutant son apport à la rédaction du Code civil sur la question de la place de la femme dans la société ou sur l'éducation des jeunes filles. Les mémoires ou correspondances permettent de se faire une idée de la manière dont les femmes qui ont traversé l'Empire ont perçu cette période de réformes, de privation des libertés, mais aussi de guerres.
Le 24 juin 1812, environ 400000 hommes de la Grande Armée franchissent le Niémen en différents points. A la tête de cette armée européenne l'empereur Napoléon Ier, mais aussi les maréchaux Berthier, Davout, Murat, Oudinot, Eugène de Beauharnais etc. Dans les rangs allemands, von Papet, jeune capitaine de 21 ans, rédige ses réflexions et notes le soir au cours des veillées. Il apporte ainsi sa modeste contribution à l'histoire de la guerre de 1812. Son journal ici traduit a été publié en allemand en 2009.
François-Jérôme Riffard Saint-Martin a connu une longévité politique exceptionnelle sous la Révolution et l'Empire. Député de base, il prend vite conscience de l'importance des événements auxquels il participe et transforme le cahier sur lequel il notait quelques comptes en un véritable journal politique. Il y consigne ses impressions sur la Terreur, la chute de Robespierre, la prise de pouvoir de Bonaparte... C'est donc un témoignage qui permet de mieux comprendre l'histoire de la Révolution et du Consulat.
Si Napoléon Ier est le créateur des principales institutions de la France actuelle, de Napoléon III on retient l'image de l'empereur de la Fête impériale. L'un et l'autre ont une action déterminante en faveur du développement de l'économie, en oeuvrant à la construction des canaux, des routes et du chemin de fer (sous le Second Empire) et le réaménagement des villes ("l'hausmannisation"). Napoléon Ier comme Napoléon III cherchent à laisser une trace visible de leur oeuvre.
Ces travaux de recherche sur la police et la gendarmerie conduisent à une réflexion plus large qui montre combien la période impériale est héritière d'une tradition d'Ancien Régime, même si elle innove aussi sur bien des points. L'ensemble des études proposées illustrent le rôle qu'ont joué police et gendarmerie dans la lutte contre l'insécurité, mais aussi dans l'instauration d'un ordre napoléonien à travers l'Europe.