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Publications de l'École française de Rome
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Reconstruire Rome : La restauration comme politique urbaine, de l'Antiquité à nos jours
Bruno Bonomo
- Publications de l'École française de Rome
- 27 Août 2024
- 9782728318148
Partout dans Rome, les monuments sont couverts d'inscriptions, antiques ou modernes, qui ne rapportent pas uniquement le nom de leur constructeur, mais célèbrent leur restauration. Les empereurs romains, les dirigeants de la Commune au xiie siècle, les papes de la Renaissance ou encore Mussolini au xxe siècle se sont souvent présentés comme les protecteurs d'un patrimoine ancien et ont fait de la restauration urbaine l'un des fondements de leur légitimité, quand bien même ils modernisaient la ville. En effet, toute l'histoire de l'urbanisme romain peut être interrogée sous l'angle du lien qui unit reconstruction matérielle de la ville, identité romaine et restauration d'un ordre politique. Cet ouvrage collectif réunit ainsi seize contributions d'historien·ne·s, archéologues, spécialistes de la littérature latine et historien·ne·s de l'art, qui mettent en lumière l'impératif politique de la restauration à différentes époques et différentes échelles, du monument ou du quartier à l'espace urbain dans son ensemble. De l'Antiquité aux premières années du xxie siècle, les notions de restauration ou de reconstruction ont été à la fois un moteur de l'urbanisme romain, un programme politique des pouvoirs publics et un idéal partagé ou contesté par les différents acteurs de la ville.
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Les métropoles d'Europe du Sud à l'épreuve des crises du XXIe siècle
Dominique Riviere
- Publications de l'École française de Rome
- 22 Octobre 2024
- 9782728318117
Crise des « subprimes » (2008), crise « des migrants » (2015), crise sanitaire (2020-2021)... Le début du XXIe siècle a été ébranlé de secousses majeures qui ont révélé les fragilités à l'oeuvre et accéléré les mutations. Certains territoires, plus que d'autres, ont été particulièrement affectés par ces crises, à l'image des grandes villes d'Europe du Sud, touchées de plein fouet par l'austérité économique et la problématique migratoire, dans un contexte de blocage de la dynamique d'intégration européenne.Par une approche comparative et pluriscalaire, cet ouvrage propose une grille de lecture innovante des métropoles d'Europe du Sud comme observatoire privilégié de l'adaptation aux crises contemporaines. À travers de nombreuses études de cas portant sur des territoires variés (Athènes, Rome, Naples, Milan, Barcelone, Valence, Catane, Madrid...), il offre un point de vue utile pour aborder la notion de crise et les grandes thématiques contemporaines : politiques de régénération urbaine et culturelle, action publique et mobilisations citoyennes, logement et économie des plateformes touristiques, innovation sociale et vulnérabilité urbaines, migrations et accueil.Une synthèse richement illustrée qui vient contribuer au débat plus général sur les métropoles et le processus de métropolitisation.
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L'oeil expert : Juger la peinture dans la Rome moderne (1580-1630)
Julia Castiglione
- Publications de l'École française de Rome
- 24 Octobre 2024
- 9782728318124
Juger les tableaux - évaluer leur qualité, estimer leur prix - relève de nos jours d'une expertise spécifique, aux mains d'acteurs vers lesquels se tournent les salles de ventes, les musées ou les propriétaires de collections. Mais cela n'a pas toujours été le cas. À Rome, au XVIIe siècle, cette compétence fait en effet l'objet d'une farouche concurrence entre différents groupes qui s'affrontent notamment en vue d'accéder au statut de conseiller à la cour des grands collectionneurs. Alors qu'émerge progressivement un marché des tableaux et que la circulation des oeuvres s'amplifie, savoir estimer leur valeur devient une qualité essentielle. Si l'évaluation du prix est traditionnellement un rôle dévolu aux peintres, qui s'estiment les uns les autres au sein de leur corporation, l'émergence de critères commerciaux nouveaux tend à saper l'autorité de la profession en matière de jugement.Cet ouvrage s'intéresse au processus de captation de cette expertise, qui se détache du savoir-faire des peintres au profit de courtisans spécialisés dans le conseil en matière de peinture. À la croisée de l'histoire, de l'histoire de l'art et de la littérature, il vient analyser, à travers l'exemple romain, la manière dont le jugement artistique s'est formalisé dans l'histoire en s'éloignant de la pratique pour reconfigurer les critères de valeur et d'appréciation des oeuvres d'art.
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Circulations animales et zoogéographie en Méditerranée (Xe s. av. J.-C.-Ier s. ap. J.-C.)
Christophe Chandezon
- Publications de l'École française de Rome
- 11 Décembre 2024
- 9782728318094
L'histoire des circulations en Méditerranée ancienne s'est longtemps restreinte à celles des hommes et dans le cadre des milieux anthropisés, au détriment des circulations des animaux. L'essor des études animales amène désormais à les intégrer pleinement à cette histoire qui s'insère aussi dans celle des environnements et des sociétés qui les habitent.Au cours du Ier millénaire av. J.-C., des espèces ont régressé sous la pression humaine (lions, éléphants), voire disparu ; d'autres sont arrivées de mondes lointains, comme le paon ou le zébu, parfois introduites par les hommes indépendamment de leur volonté. Les déplacements de troupeaux ont fondé les élevages. Des espèces sauvages ont migré spontanément, comme les criquets. Les animaux se révèlent ainsi sujets autant qu'objets de l'histoire des faunes méditerranéennes.C'est cette variété de circulations animales et la façon dont elles reconfigurent la répartition géographique des espèces dans l'espace méditerranéen que cet ouvrage vient étudier, en proposant la première zoogéographie historique de la Méditerranée ancienne. En mêlant archéologie, archéozoologie, histoire, iconographie et philologie, l'étude des faunes, des bestiaires et des différentes formes de circulations permet d'interroger les phénomènes d'expansion ou de régression des espèces et l'impact de l'action humaine sur ces mutations.
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Transitions funéraires en Occident : une histoire des relations entre morts et vivants de l'Antiquité
Guillaume Cuchet, Nicolas Laubry, Michel Lauwers
- Publications de l'École française de Rome
- 27 Octobre 2023
- 9782728318018
Depuis plusieurs décennies, le rapport à la mort et aux morts connaît une véritable mutation dans la société occidentale. Transformations des rites funéraires, notamment sous l'effet de la déchristianisation de l'Occident, diffusion d'un pluralisme religieux, pratiques individuelles en sont les traits les plus marquants. Mais c'est davantage l'acte de mourir, voire la définition même de la mort, qui semblent aujourd'hui changer radicalement. Cette mutation, profonde, n'est pourtant pas un fait nouveau. Elle n'est que le prolongement d'une autre transformation, plus ancienne, qui a touché l'ensemble du monde occidental dès le XVIIIe siècle, où l'on a commencé à déplacer et éloigner les sépultures à la périphérie des villes. La « transition » - si ce n'est la rupture - qui s'est alors produite en seulement quelques générations est venue bouleverser un régime funéraire qui s'était imposé depuis la fin de l'Antiquité, articulant des espaces destinés aux morts aux lieux sacrés, et faisant cohabiter les vivants et les défunts. Cet ouvrage vient analyser la manière dont s'est mis en place cet effacement progressif à travers les siècles, en tentant de dresser une histoire longue des rapports entre les vivants et les morts.
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L'inquisition romaine et la France : Juridiction, doctrine et pluralité des catholicismes européens à "l'âge tridentin" (XVe-XIXe siècles)
Albrecht Burkardt, Jean-Pascal Gay
- Publications de l'École française de Rome
- 6 Mars 2024
- 9782728315963
Ce volume propose un bilan et une prospective sur l'histoire des relations qu'entretiennent, du XVIe au XIXe siècle, l'Inquisition romaine et la France. Si l'ouverture de l'Archivio della Congregazione per la Dottrina della Fede (1998) a permis des progrès considérables, tant de l'histoire de l'Inquisition elle-même que de l'histoire intellectuelle du monde catholique, l'historiographie s'est jusqu'à présent surtout focalisée sur les territoires où le Saint-Office exerçait une pleine juridiction, et donc peu sur la France. Il s'agit dans cet ouvrage de réévaluer le rôle de la Congrégation dans la vie du catholicisme français, et inversement la place de la France dans l'histoire de la plus puissante des administrations pontificales. Quels furent les acteurs de la mise en place et du maintien de ces rapports ? Quels étaient leurs différents terrains d'intervention ? Suivant quelles modalités cette autorité sans juridiction s'est-elle construite ? Toutes ces questions sont abordées dans un temps long, pensé par Paolo Prodi comme une « époque de l'histoire de l'Église », caractérisée par la permanence d'un paradigme fonctionnel. Cette enquête place donc l'époque moderne au centre de son questionnement, mais entend aussi interroger la genèse et le devenir des logiques modernes, en essayant de penser les ruptures et continuités liées à ce même paradigme.
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Église(s) et grands hommes, entre Renaissance et réformes
Cécile Caby
- Publications de l'École française de Rome
- 19 Juin 2024
- 9782728318155
Loin de se cantonner aux portraits des princes et des rois, des hommes de guerre ou des lettrés et artistes laïcs, la représentation en série des hommes illustres aux XIVe-XVIIe siècles pénètre aussi au coeur de l'institution ecclésiale : d'une part, les catalogues d'hommes illustres englobent des papes, évêques, frères et autres clercs ; d'autre part, l'Église romaine ou certains groupes en son sein - comme les ordres religieux - puis les différentes Églises réformées captent à leur profit les potentialités de cette nouvelle forme d'écriture biographique et historique, déployée dans toutes les déclinaisons de la rhétorique eulogique. En s'interrogeant sur les renouvellements de la biographie religieuse entre Renaissance et réformes, ce livre entend ouvrir deux pistes d'analyse, trop souvent oubliées dans l'historiographie : l'une relative à l'évolution des formes de représentation des mondes ecclésiaux et de leur histoire ; l'autre attentive à la promotion des nouvelles pratiques culturelles humanistes au service de la construction et de la promotion des identités religieuses, notamment sur fond de conflits entre l'Église romaine et les nouvelles Églises issues des réformes protestantes.
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Forme du savoir, forme de pouvoir : les atlas géographiques à l'époque moderne et contemporaine
Jean-Marc Besse, Collectif
- Publications de l'École française de Rome
- 19 Septembre 2022
- 9782728315109
Parmi les livres qui ont permis aux sociétés modernes et contemporaines d'élaborer une nouvelle compréhension du monde terrestre à la suite des entreprises de découverte et de conquête engagées par les puissances européennes, les atlas géographiques, dès leur apparition en Europe à la fin du XVIe siècle, ont occupé une place déterminante. À la fois espaces d'expérimentation graphique et produits de synthèses intellectuelles, mais aussi objets de prestige et de pouvoir, ils offraient à leurs utilisateurs l'image et le récit d'une maîtrise réelle et symbolique possible de l'espace. Le présent ouvrage a pour ambition d'étudier les atlas géographiques dans l'histoire de leurs productions, de leurs transformations, de leurs circulations, ainsi que de leurs effets sociaux et politiques. Il propose également d'envisager l'atlas, de manière générale, comme une forme éditoriale spécifique qui organise les conditions visuelles du savoir sur le monde. Les atlas géographiques sont, d'une part, étudiés dans leur fonction politique, c'est-à-dire dans le rôle qu'ils ont pu jouer dans l'exercice du pouvoir, dans la fabrication des territoires et dans le développement des imaginaires politiques. Ils sont, d'autre part, considérés dans leur portée cognitive, c'est-à-dire comme des dispositifs graphiques de construction, d'organisation, de conservation et de transport des connaissances géographiques. Ils sont, enfin, reconnus comme des objets matériels, qui relèvent de pratiques graphiques et éditoriales spécifiques et de métiers particuliers (le dessin, la gravure, l'imprimerie, la librairie).
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De la dictature à l'état d'exception : approche historique et philosophique
Marie Goupy, Yann Rivière
- Publications de l'École française de Rome
- 9 Décembre 2022
- 9782728315000
Cet ouvrage collectif naît d'abord d'un contexte. À une époque où les crises s'enchaînent au point de paraître permanentes, les législations d'urgence et les mesures dérogatoires connaissent une expansion telle que l'exception semble devenir la règle. Pourtant, le concept même d'état d'exception ne va pas de soi et alimente, dans le champ académique, de nombreux débats. Ne masque-t-il pas, derrière le sentiment partagé de quitter un monde politique et constitutionnel stabilisé, des situations juridiques très différentes ? Ce faisant, ne nous rend-il pas, paradoxalement, impuissants à penser le monde qui vient ? Les textes rassemblés ici proposent d'élargir ces réflexions en les réinscrivant dans une perspective historique longue. Ils présentent un vaste répertoire des formes historiques de « l'exceptionnalité », depuis l'institution romaine de la dictature jusqu'à l'état d'urgence contemporain, en tenant compte des normes et des pratiques juridico-politiques, mais aussi des concepts qui leur ont été associés. Au fil d'un dialogue entre histoire et philosophie, l'ouvrage s'ouvre à d'autres disciplines et aux réflexions transversales qui ont accompagné ces concepts. Il interroge la manière dont des termes « dictature » ou « état d'exception » circulent et se modifient, en laissant émerger des questions récurrentes, notamment autour du rapport du droit et du politique à l'histoire et au temps.
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Moines, saints et hérétiques dans l'Ethiopie médiévale : les disciples d'Ewostatewos et l'invention d'un mouvement monastique hétérodoxe (XIVe-mi-XVe siècle)
Olivia Adankpo-Labadie
- Publications de l'École française de Rome
- 11 Mai 2023
- 9782728315741
wostwos (Eustathe sous forme francisée) fut à l'origine de la fondation de plusieurs monastères dans le premier tiers du xive siècle au nord du royaume chrétien d'Éthiopie. Outre le plaidoyer pour l'indépendance des moines à l'égard des laïcs, wostwos prônait la stricte observance des deux sabbats, samedi et dimanche, une doctrine jugée hérétique par le souverain et le métropolite égyptien, qui dirigeait l'Église éthiopienne. Les disciples d'wostwos, les eustathéens, furent mis alors au ban de la société chrétienne dès la seconde moitié du XIVe siècle. Malgré les persécutions, les eustathéens multiplièrent les fondations au nord du royaume, contribuant à la diffusion de leurs idées et fragilisant l'unité de l'Église éthiopienne. Au milieu du XVe siècle, à la faveur du succès rencontré par le respect des deux sabbats, les eustathéens parvinrent à faire triompher leurs positions auprès du roi Zara Yeqob, et devinrent dès lors les précieux alliés du pouvoir royal. Comment expliquer la trajectoire étonnante du mouvement fondé par wostwos? Cet ouvrage cherche à la fois à comprendre l'expansion paradoxale des premières communautés eustathéennes et les significations de l'hétérodoxie dans la société de l'Éthiopie médiévale. En s'appuyant sur l'analyse des récits des origines et des archives croisée à des enquêtes de terrain, cette enquête démontre que les eustathéens ont su mobiliser de multiples stratégies pour s'implanter au nord du royaume. Ce livre s'attache à montrer comment ces moines ont fait de l'écrit un puissant instrument d'affirmation et de défense face aux différents pouvoirs.
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Le charisme en politique : Max Weber face à l'Antiquité grecque et romaine
Pascal Montlahuc, Jean-Pierre Guilhembet, Raphaëlle Laignoux
- Publications de l'École française de Rome
- 19 Avril 2023
- 9782728315840
Cet ouvrage confronte le concept wébérien de charisme aux pratiques politiques antiques. À quelles conditions peut-on parler du charisme de l'oligarque, du roi, du général, du consul, de l'empereur ? Quelles étaient, dans l'Antiquité grecque et romaine, les modalités concrètes de construction et de mise en scène du pouvoir charismatique ? Les contributions reviennent sur les réflexions de Weber en les mettant à l'épreuve d'études de cas contextualisées, s'inscrivant dans le temps court des crises ou sur la longue durée. En se gardant de (re)lire toute la vie politique antique au prisme du charisme, il s'agit de souligner l'utilité de ce concept pour saisir certains pouvoirs personnels et, en retour, d'évaluer l'intérêt de ces cas concrets pour ajuster le concept wébérien. L'ouvrage insiste ainsi sur l'importance de la rhétorique des émotions ou de la communauté émotionnelle, tout en soulignant la coexistence d'éléments charismatiques, légaux-rationnels et bureaucratiques. Il tente également de comprendre comment un pouvoir originairement révolutionnaire pouvait se « quotidienniser » sans pour autant disparaître.
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Le peuple et l'argent : administration et représentations du trésor public dans la Rome républicaine (509-42 av. J.-C.)
Clara Berrendonner
- Publications de l'École française de Rome
- 20 Juillet 2022
- 9782728315604
Pourquoi arrive-t-il que, dans les inscriptions latines d'époque républicaine, le mot populus soit employé pour désigner l'Aerarium ? C'est de cette question qu'est né ce livre consacré au Trésor Public romain entre le Ve siècle av. n. è. et l'époque césarienne. L'enquête porte, d'une part, sur les rouages d'un service administratif indispensable au fonctionnement de la première puissance méditerranéenne. Les relations de la cité romaine avec les publicains, les mouvements de fonds publics, les procédures institutionnelles relatives à la prise de décision financière et à sa mise en oeuvre, les activités concrètes des questeurs urbains et de leurs appariteurs montrent la singularité d'une administration républicaine dont l'historiographie a souvent eu tendance à minorer l'importance. D'autre part, l'étude conduit à s'interroger sur le rôle, qu'au cours des siècles, l'idée de dépense publique légitime a joué dans la progressive structuration de la res publica, l'élaboration de la notion de biens communs et la définition de la place que le peuple devait occuper dans la cité.
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Diplomatie et mobilités : Négocier l'"étranger" dans l'Europe moderne (XVIe-XVIIIe siècle)
Virginie Martin, Gilles Montègre
- Publications de l'École française de Rome
- 20 Décembre 2024
- 9782728316007
Depuis la première modernité jusqu'à l'âge des révolutions, la mobilité des étrangers constitue un véritable enjeu diplomatique en Europe. Dans cet ouvrage, les auteurs questionnent le périmètre, les ressorts et les effets de l'action et de la protection diplomatiques sur les dynamiques de cette mobilité et la fabrique de l'étranger. Comment les diplomates contribuent-ils à impulser, encadrer ou entraver ces mobilités, subies ou choisies ? Dans quelle mesure participent-ils de l'intégration ou de la marginalisation d'individus et de communautés, qualifiés d'« étrangers » du fait de leur origine ou de leur sujétion à autrui ? En quoi tendent-ils ainsi à façonner autant qu'à brouiller l'identité, toujours incertaine, de ces étrangers ?Ces questions ouvrent aussi la voie à une relecture critique du concept de soft power, mettant en lumière la portée politique de la négociation diplomatique des personnes et des biens culturels. Les ambassadeurs, rouages essentiels du marché des arts, des savoirs et des savoir-faire, se conduisent en entrepreneurs et en protecteurs de mobilités culturelles. Ce faisant, le traitement diplomatique de la personne (physique et juridique) de l'étranger et de ses biens infléchit, voire cisèle, la condition d'extranéité. Ce livre, privilégiant une diplomatie au ras du sol et au fil de l'archive, envisage ainsi de manière conjointe action diplomatique, échanges culturels et construction de l'altérité.
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Gouverner par le hasard : le tirage au sort des provinces à Rome (IIIe s. av. J.-C.-Ier s. ap. J.-C.)
Julie Bothorel
- Publications de l'École française de Rome
- 24 Août 2023
- 9782728315802
Le tirage au sort ne fut jamais une spécificité des régimes démocratiques. À rebours d'une idée reçue, cette procédure, appelée sors ou sortitio en latin, occupait une place centrale dans la vie publique de la Rome républicaine et impériale, bien que le système politique de cette cité devenue un Empire ne fut jamais une démocratie. Si le recours au tirage au sort était fréquent dans la sphère privée ou dans les sanctuaires oraculaires, il était aussi au coeur du fonctionnement des institutions et servait à sélectionner des citoyens ou à répartir entre eux des fonctions. Ce livre retrace l'histoire, de l'époque médio-républicaine à l'époque augustéenne, de l'un des tirages au sort civiques les plus cruciaux pour la cité romaine : celuides provinces,qu'effectuaient consuls et préteurs en exercice, puis sortis de charge. Cette sortitio permettait de répartirle commandement des armées et les principales tâches juridiques, judiciaires et administratives à Rome et dans l'empire romain entre les magistrats curules, tout en limitant les effets délétères de la compétition aristocratique et la corruption. L'enquête, qui s'appuie sur un corpus mêlant sources littéraires, épigraphiques, numismatiques et archéologiques, cherche à restituer, d'une part,les règles qui encadraient cette procédure, c'est-à-dire l'ensemble des coutumes, lois, sénatus-consultes, qui réglaient l'attribution des provinces par le sort, et, d'autre part, la manière dont le rituel était effectué et perçu. Plus largement, c'est une réflexion sur la place et le rôle qui étaient réservés au hasard dans la vie et la culture politiques romaines, et sur les significations religieuses et sociopolitiques que lui prêtaient les Romains, qui est ici proposée.
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La colonne Trajane et les forums impériaux
Galinier M.
- Publications de l'École française de Rome
- 27 Mai 2013
- 9782728310180
Inaugurée en 113 après J.-C., la colonne Trajane, seul élément intact du somptueux Forum de Trajan, est, depuis le XIXe siècle, au centre de débats quant à la lisibilité de ses deux cents mètres de bas-reliefs relatant les guerres daciques. Les qualificatifs à son endroit allant de « sommet de l'art romain » à « échec artistique », il a semblé nécessaire de faire le point historiographique sur ce monument, puis d'examiner la frise dans ses structures iconographiques (lecture horizontale, mais aussi lecture verticale appuyée sur un relevé photographique intégral), optiques (théorie de la vision antique) et idéologiques, puis de confronter ces analyses à l'environnement spatial et politique du monument. À partir des documents contemporains (textes, monnaies, archéologie, art, faits religieux, etc.), est proposée une synthèse qui dresse le portrait de Marcus Ulpius Trajanus, considéré par ses contemporains comme l'Optimus Princeps. Cette « Rhétorique de l'Excellence » s'appuyait sur des comparaisons délibérées avec les empereurs antérieurs (citations architecturales et statuaires aux Forums adjacents), établissait un lien privilégié avec Alexandre le Grand, César et Hercule, enfin affirmait la supériorité historique de Rome sur l'Empire : l'origine géographique des matériaux employés sur le Forum et leur disposition spatiale témoignaient ainsi de la maîtrise du monde et de la prospérité générale née des conquêtes. Trajan apparaît en définitive comme un Prince complexe, aussi soucieux de son image politique qu'Auguste et qui demeura pour les Romains son égal. « Plus heureux qu'Auguste, meilleur que Trajan », s'écriait le Sénat au 4è siècle lors de l'avènement d'un nouvel empereur...
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Malte, frontière de chrétienté (1530-1670)
Anne Brogini
- Publications de l'École française de Rome
- 30 Avril 2013
- 9782728309979
Aux XVIe et XVIIe siècles, l'île de Malte, propriété de l'Espagne et confiée en 1530 à l'ordre militaro-religieux des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem, devient un lieu privilégié d'affrontements entre les rives chrétienne et musulmane de la Méditerranée. Après des épisodes militaires marquants (la razzia de 1551 et surtout le « Grand Siège » de 1565) ainsi que des fortifications intensives (notamment la construction de La Valette, cité utopique réputée imprenable), l'île incarne à la fin du XVIe siècle la frontière par excellence de la chrétienté face à l'Islam. Au siècle suivant, son épanouissement en tant qu'île-frontière est symbolisé par l'essor de la guerre de course, qui maintient l'affrontement avec les « Infidèles » tout en favorisant l'émergence, puis le développement de contacts commerciaux avec la rive ennemie pour l'écoulement des butins et des esclaves. Le développement multiforme des contacts humains et marchands est alors en permanence contrôlé et régulé par les autorités politiques et religieuses (l'Ordre, le Saint-Office, le clergé insulaire), soucieuses de maintenir intact le sentiment d'un contraste entre les civilisations que semblent effacer les associations commerciales qui transcendent les appartenances nationales ou confessionnelles. Ce singulier équilibre entre ouverture économique et clôture religieuse et mentale contribue alors à façonner une société originale, qui apparaît porteuse de la dualité inhérente aux frontières, c'est-à-dire à la fois ouverte, cosmopolite, et profondément hostile à toute différence religieuse.
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Sous les pas des frères ; les sépultures de papes et de cardinaux chez les mendiants au XIIIe siècle
Haude Morvan
- Publications de l'École française de Rome
- 2 Mars 2021
- 9782728314485
Ce livre aborde l'art funéraire du XIIIe siècle par un biais original. Il s'intéresse à la manière dont les Frères Prêcheurs et Mineurs ont traité les sépultures de papes et de cardinaux dans leur discours, à la fois littéraire et monumental, entre 1250 et 1304. L'analyse des tombes de prélats situées dans des églises mendiantes, réparties entre l'Italie et la France, révèle une intervention des frères dans les choix d'emplacement, de forme et d'iconographie. Il ressort ainsi de l'enquête que les Frères Prêcheurs ont eu une politique de leur espace davantage planifiée que les Frères Mineurs, puisqu'ils n'acceptèrent dans le choeur de leurs églises que les sépultures de prélats appartenant à l'ordre, surmontées d'une plate-tombe. De leur côté, les Frères Mineurs ont construit un discours original sur leur rôle dans l'accompagnement des mourants, à la fois dans l'iconographie et dans la littérature homilétique. Enfin, ce livre accorde une place importante aux procédés mis en oeuvre par les mendiants pour « créer » des saints parmi les prélats qui étaient issus de l'ordre ou qui en étaient des bienfaiteurs.
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Vivre de la musique à Rome au XVIIIe siècle ; lieux, institutions et parcours individuels
Elodie Oriol
- Publications de l'École française de Rome
- 28 Septembre 2021
- 9782728314522
Consacré à l'étude des métiers de la musique à Rome au XVIIIe siècle, l'ouvrage s'inscrit dans une perspective d'histoire sociale. Il offre au lecteur un panorama des lieux et des institutions liés à la pratique de la musique, des chapelles aux théâtres en passant par les palais aristocratiques et les places publiques. À l'appui d'une documentation diversifiée, l'auteure met en lumière les spécificités structurelles de la vie musicale romaine et les ressorts de son attractivité. Nourrie des acquis récents de l'histoire du travail et de l'histoire des pratiques culturelles, l'approche associe des analyses quantitatives et des reconstitutions de parcours individuels afin de comprendre comment les cadres institutionnels et sociaux de la pratique musicale ont conditionné les carrières des musiciens et des musiciennes. L'étude des rivalités et des fortes disparités économiques, sociales et symboliques observées dans ce milieu professionnel apporte une contribution à la connaissance des transformations sociales et artistiques du XVIIIe siècle. En variant les échelles d'observation, les évolutions qui ont marqué cette période sont éclairées, tant du point de vue des productions culturelles et de leur consommation que des pratiques artistiques et des positionnements sociaux.
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Rome, archéologie et histoire urbaine : trente ans après l'Urbs (1987)
Cyril Courrier, Jean-Pierre Guilhembet, Nicolas Laubry, Domenico Palombi, Collectif
- Publications de l'École française de Rome
- 21 Juillet 2022
- 9782728315406
En 1987, paraissaient dans la Collection de l'EFR les actes d'un colloque fondateur : L'Urbs,espace urbain et histoire. Parce qu'il mit en dialogue les potentialités offertes par les progrès de la topographie historique de la ville de Rome et l'histoire urbaine de celle-ci, ce livre bouleversa nos connaissances. L'année suivante, disparaissait un éminent représentant de la topographie historique : Ferdinando Castagnoli. S'il ne put participer au colloque de 1985, F. Castagnoli avait été l'un des acteurs majeurs des renouvellements qui avaient conduit à son organisation. À trente ans d'écart, le présent livre, lui-même le fruit d'un colloque tenu à Rome en 2018, analyse l'héritage laissé par chacun, mesure le chemin parcouru et ouvre de nouvelles voies à la recherche en archéologie et en histoire urbaine sur la ville éternelle.
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Cicéron et la Commune : le rhéteur comme modèle civique (Italie, XIIIe-XIVe s.)
Carole Mabboux
- Publications de l'École française de Rome
- 26 Août 2022
- 9782728315468
Cicéron, en tant que maître d'éloquence, est l'un des auteurs classiques les plus copiés au Moyen Âge. Figure tutélaire de la rhétorique, il est aussi un modèle récurrent des pratiques vertueuses, christianisé par les Pères de l'Église. À ces influences, l'historiographie consacrée à l'Italie communale a ajouté une dimension politique, en notant, tout particulièrement dans le cadre florentin, l'application des normes cicéroniennes aux définitions du juste gouvernement et du bon citoyen. Or cette dette médiévale n'est pas datée avec précision par les historiens : à quand faire remonter les prémices de l'« humanisme civique » ? Ce livre vise à estimer le rôle formateur et légitimateur attribué à Cicéron quant aux normes civiques communales. Par le biais de l'auteur classique, il interroge l'unité et les spécificités des idéaux politiques de cet espace institutionnel en mobilisant un large corpus : sources normatives, florilèges, dictamina, traités de regimine, traductions invitent à reconsidérer le regard « républicain » qu'aurait porté le lecteur médiéval sur ce modèle antique.
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Image et droit : du ius imaginis au droit à l'image
Naïma Ghermani, Caroline Michel d'annoville, Collectif
- Publications de l'École française de Rome
- 21 Septembre 2022
- 9782728315628
Ce livre est issu d'une série de trois colloques à l'École française de Rome qui entendait non pas revenir sur les représentations de la justice, mais s'interroger sur l'usage anthropologique des images juridiques, en partant du fondement antique jusqu'à la période récente où celui-ci est largement relu, commenté et exploité : que signifie avoir droit à l'image ? Comment les enjeux religieux fondent-ils une partie du droit des images depuis l'Antiquité jusqu'à la période moderne ? Quelle place ont les images non seulement dans la production juridique de l'époque moderne et contemporaine, mais également dans l'économie du texte juridique ? Les débats théologiques sur la licéité des images, qui occupent une place historique majeure dans cette réflexion, donnent-ils naissance à une jurisprudence particulière sur les usages ? Cet ouvrage a ainsi pour double vocation de faire dialoguer des spécialistes européens, principalement français, allemands et anglo-saxons issus de plusieurs disciplines, en associant les sciences humaines et les sciences juridiques, et de permettre une réflexion diachronique sur ledroit des images, des images qui créent du droit, des images objets du droit ou encore des fictions juridiques qu'elles soient anciennes ou actuelles. Il permet d'esquisser les contours d'un droit des images et d'un droit aux images qui demeurent encore aujourd'hui l'objet de luttes et de conflits.
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Savoirs profanes dans les ordres mendiants en Italie (XIIIe-XVe siècle)
Joël Chandelier, Aurélien Robert
- Publications de l'École française de Rome
- 4 Avril 2023
- 9782728315543
Les ordres mendiants (Franciscains, Dominicains mais aussi Ermites de saint Augustin ou Carmes) ont joué un rôle majeur dans la production du savoir à la fin du Moyen Âge. Auteurs de nombreux ouvrages dans tous les domaines de la culture, ils ont aussi largement contribué à la diffusion des manuscrits et des idées ainsi qu'à l'approfondissement des disciplines, grâce aux lieux d'enseignement et de débat abrités dans les couvents. Or, si ces ordres ont été largement étudiés pour leurs apports en théologie, leur place dans le développement des savoirs dits profanes, c'est-à-dire non liés à leur vocation religieuse, a été moins souvent abordée. Tout autant producteurs que passeurs de savoirs, les Mendiants ont contribué de manière décisive à la redéfinition et à l'essor des disciplines enseignées dans les universités ou pratiquées dans les cours. En se concentrant sur l'Italie, laboratoire intellectuel et culturel de la fin du Moyen Âge et du début de la Renaissance, ce volume cherche à comprendre leur importance dans plusieurs domaines essentiels de la culture des débuts de la Modernité, notamment les arts libéraux, les sciences de la nature, la littérature, la rhétorique ou encore la géographie.
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Pour le pape-roi : les catholiques français et l'unification italienne (1856-1871)
Arthur Hérisson
- Publications de l'École française de Rome
- 7 Juillet 2023
- 9782728316021
Au milieu du XIXe siècle, l'unification de l'Italie autour du royaume de Piémont-Sardaigne conduit à la disparition des États pontificaux. Cet événement a des répercussions dans toute l'Europe, et notamment en France. Le soutien apporté par Napoléon III à la cause italienne pousse en effet les catholiques, inquiets du sort du pape, à se détacher du régime impérial. Cet ouvrage met en lumière la mobilisation massive des catholiques français en faveur de la papauté au cours des années 1860 et montre comment le Saint-Siège a cherché à en tirer profit pour faire face aux difficultés causées par l'effondrement de son pouvoir temporel. À ce titre, une attention particulière est accordée aux aspects militaires (engagement au sein des zouaves pontificaux) et financiers (dons au denier de Saint-Pierre) du mouvement. L'ampleur de ce soutien et la diversité des formes qu'il prend montrent que, à rebours de certaines idées reçues, le XIXe siècle constitue pour la papauté et l'Église bien moins une période de déclin qu'un moment d'élaboration de nouveaux moyens d'action destinés à perpétuer leur influence.
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Protéger, libérer, assujettir : L'expansion territoriale de la commune de Florence au XIVe siècle
Solal Abélès
- Publications de l'École française de Rome
- 23 Novembre 2023
- 9782728315789
Au milieu du XIVe siècle, la commune de Florence, qui ne contrôlait jusqu'alors qu'un petit territoire au-delà des murs de la cité, le contado, réussit à assujettir les six principaux centres urbains voisins : Colle Valdelsa, San Gimignano, Prato, Pistoia, Volterra et San Miniato. Pour mener à bien cet assujettissement, le pouvoir florentin ne pouvait cependant se contenter d'une pure et simple conquête militaire : l'issue en aurait été non seulement incertaine mais surtout très difficile à consolider dans le temps. Car même s'ils n'avaient pas atteint l'importance démographique des grandes cités de la région, les centres convoités étaient parvenus à maintenir leur autonomie depuis plus d'un siècle. Ils avaient par conséquent développé une identité politique et culturelle propre, en vertu de laquelle ils auraient pu, une fois conquis, refuser la soumission et constituer partant des foyers permanents de révolte. D'où la nécessité pour les Florentins d'élaborer des instruments en mesure de légitimer leur domination et d'en assurer ainsi la pérennité. Quels furent les mécanismes explicites et implicites de cette entreprise de légitimation ? À partir d'une étude approfondie des actes juridiques qui formalisèrent la soumission et du discours produit sur celle-ci par les chroniques contemporaines, cet ouvrage en analyse les ressorts politiques et culturels. Il permet ainsi de comprendre comment et pourquoi cet assujettissement fut paradoxalement pensé comme la condition nécessaire au maintien de la libertas.