Il apparaît au 16e siècle une définition de la raison d'Etat, à laquelle se rattachent les contributions de cet ouvrage : on se persuade alors que rien ne préside plus efficacement aux destinées d'un Etat que la connaissance de ses qualités propres (peuple, géographie, ressources, etc.) et de la manière d'en améliorer l'usage.
Qu'est-ce que la raison d'État ? Le concept est ordinairement associé au pouvoir politique dégagé de toute limite éthique ou juridique. Il désigne l'excroissance inouïe et soudaine de l'autorité, libérée des entraves qui se révèlent fragiles. Il est tentant d'y voir une part essentielle du pouvoir politique. Le moment de la raison d'État fait surgir la permanence profonde de ce qui se donne pourtant comme un pouvoir d'exception. L'idée associant la raison d'État à la force brutale dont l'institution accable ses propres sujets, traduit peut-être fondamentalement la réalité du conflit indépassable qui oppose les gouvernants et les gouvernés. Cependant, la conservation d'un État et l'accroissement de sa puissance ne sont pas étrangers au domaine des fins légitimes. C'est ainsi qu'une longue tradition philosophique et juridique a voulu reconnaître de telles nécessités, en essayant toutefois de codifier les dérogations aux principes et aux règles en vigueur. Dans la perspective d'une telle tension, les auteurs du Pouvoir de la raison d'État se demandent quelles sont la réalité historique et la signification philosophique d'un concept aussi décisif pour la théorie et la pratique politiques. Par quels actes spécifiques s'affirme cette raison d'État, qu'est-ce qu'un secret d'État, quel est le sens du coup d'État ? Telles sont, parmi d'autres, les questions auxquelles cet ouvrage tente d'apporter quelques réponses. Dans le prolongement de ces travaux, un autre volume, intitulé La raison d'État : politique et rationalité, s'interroge sur les théories et les enjeux qui sont à l'oeuvre dans les pratiques relevant de la raison d'État. Il est publié simultanément dans la même collection.
Notre mythe est que l'on peut faire de la politique sans mythe; sans sortilèges ni enchantements. La rhétorique n'en a cure. Il suffit de regarder ses réussites fulgurantes, bons mots, slogans et autres grands mots.
Le dandy, être élégant et narcissique, est absorbé dans la transformation de sa vie en oeuvre d'art.
Une image originale de l'Etat français, à partir d'une représentation du modèle néo-corporatiste, d'une discussion des grandes controverses internationales et d'une interrogation sur le cas français.
En montrant l'unité et la cohérence de la pensée de R. Aron, cet ouvrage en dégage aussi la logique. R. Aron s'est interrogé sur les limites de l'objectivité des sciences sociales. Les relations internationales ont une place prépondérante dans sa réflexion. Aron a élaboré une phénoménologie de la guerre qui culmine dans son dialogue avec Clausewitz.
La cohabitation entre un président de la République et un premier ministre politiquement antagonistes, de mars 1986 à mai 1988, fut l'expérience constitutionnelle la plus enrichissante de ces dernières années. Bien loin de remettre en cause la Ve République comme on l'a souvent prétendu, la cohabitation permet en réalité de dévoiler le sens d'une Constitution si longtemps bafouée qu'elle semblait avoir perdu toute cohérence. Pourtant, même dans ce contexte, la Constitution n'est pas toujours respectée. Or, dans un État de droit démocratique, la Constitution doit être un instrument permettant au Peuple de garantir le respect des règles de la démocratie pluraliste. Il est donc important de renforcer l'efficacité de cet outil. Pourquoi la Constitution est-elle parfois violée ? Comment garantir son respect ? Le choix de cette démarche, aussi simple que fondamentale, permet de remettre en cause bien des idées reçues. À l'heure d'une nouvelle cohabitation et au-delà, quand l'existence même du régime politique peut être remise en cause par une révision de la Constitution aujourd'hui ou demain, on trouvera dans les leçons de cette expérience bien des réponses aux questions qui ne peuvent manquer de se poser.
S'interroge sur les raisons qui ont conduit une génération à abandonner son militantisme pour célébrer le réalisme sous toutes ses formes.
En se posant en groupe d'intérêt comparable aux autres grands groupes admis à s'exprimer dans la vie de la nation, le mouvement consommateur est-il parvenu à lever les ambiguïtés qui pesaient sur son entreprise?
Le but de cet essai est de montrer l'unité et la cohérence des divers aspects de la pensée de Max Weber.
Sans préconiser un retour aux anciennes images philosophiques du monde, l'auteur part à la reconquête d'une raison qu'il découvre dans le lien qu'instaure entre nous la communication de tous les jours.
Education, instruction, liberté, égalité, rapport aux minorités, aux Noirs, au juifs, aux femmes, dont la citoyenneté fut longtemps débattue. Cette liste dit bien l'actualité de ce retour qui ne nous entraîne pas vers un passé mort ou sans pertinence pour nous, mais vers un passé présent par des questions qui restent nôtres.
Cet ouvrage est une réédition numérique d'un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d'origine.
Pour les Victoriens, assister les pauvres c'est les rendre plus moraux. A partir de sources inédites, les rapports des sociétés charitables, l'auteur s'interroge sur ce diagnostic et sur les fonctions de l'action philanthropique.
Dans la France qui se dirige vers le XXIe siècle, les angoisses et les solitudes sont parfois graves comme les douleurs et les souffrances du tiers-monde; dans ces pays de famines, s'il n'existe pas de protection sociale, les connivences du clan restent f
Deux siècles après, qu'est devenue la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen du 26 août 1789? D'éminents juristes apportent des éléments de réponse qui font l'objet d'un débat approfondi.
Les différences politiques seraient-elles en voie d'extinction dans les pays occidentaux ? Les partis, dit-on, deviennent de plus en plus semblables les uns aux autres et les modes de gouvernement des démocraties libérales convergent vers un modèle unique. L'histoire de la social-démocratie semble se conformer à cette loi générale : on a depuis longtemps l'impression qu'elle perd progressivement les caractères qui avaient fait son originalité. Les auteurs montrent ici en quoi cette impression est fausse : malgré ses transformations, la social-démocratie est demeurée une réalité politique originale jusque dans la période la plus contemporaine, en particulier pendant la crise économique des années 1970. De la rencontre entre le mouvement ouvrier et la démocratie, ont émergé un mode d'organisation et une culture politique qui rendent possible, aujourd'hui encore, une forme de gouvernement particulière. La social-démocratie appartient à notre environnement familier, mais nous commençons peut-être tout juste à mesurer la profondeur de l'invention historique qu'elle constitue.
Censure, manipulation, propagande. L'information télévisée n'aurait-elle que cela pour toute histoire, le grand catalogue de ce qui a été écarté, gommé, retranché du petit écran par la main noueuse de l'Etat ? Cette référence à l'action des gouvernements comme à celle des grands professionnels qui, en leur temps, marqueraient d'une empreinte indélébile la télévision, ou encore l'invocation des progrès technologiques qui ouvriraient des périodes chaque fois nouvelles de l'audiovisuel, enfin l'influence qu'exerceraient les coûts économiques des émissions, tout cela prétend aujourd'hui expliquer la télévision. Or, ces arguments restent aveugles à la fabrication quotidienne de l'actualité télévisée. Ils omettent l'exercice même d'un journalisme qui, depuis plus de trente ans, crée une manière spécifique de produire la vérité. Et qui, dans ce travail, a opéré un profond bouleversement en substituant le journalisme d'examen au journalisme d'enquête. Ainsi, donner à voir la vérité, cela a sa propre histoire. L'ouvrage s'achève avec un débat entre François Châtelet et Pierre Dumayet.
Cet ouvrage est une réédition numérique d'un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d'origine.
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