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PUF
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L'opportunité de vivre : Ultimes études
André Comte-Sponville
- PUF
- Hors collection
- 15 Janvier 2025
- 9782130876304
Continuer de vivre ou décider d'en finir, c'est une question d'opportunité plutôt que de principe : telle est la leçon d'Épicure, des stoïciens et de Montaigne. Encore faut-il être vivant pour en décider. L'opportunité de vivre est donc première, et c'est elle qui requiert tous nos soins : la philosophie ne nous apprend à mourir, comme disait Montaigne, que parce qu'elle nous apprend d'abord à vivre. Car que vaudrait une philosophie qui n'aiderait pas à juger - non une fois pour toutes mais en fonction des circonstances - que la vie, comme disait Camus, « vaut ou ne vaut pas la peine d'être vécue » ? Ces « ultimes études » viennent clore le triptyque entamé en 1994 avec Valeur et vérité (Études cyniques) et prolongé en 2015 avec Du tragique au matérialisme (et retour). André Comte-Sponville y éclaire son propre cheminement en s'appuyant sur celui de ses maîtres de prédilection : Épicure, les stoïciens, Montaigne, Spinoza, Alain, Louis Althusser et Marcel Conche. C'est l'occasion pour lui de porter des éclairages forts sur des questions très actuelles, comme celles qui touchent au cerveau, à la spiritualité ou au matérialisme.
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La clé des champs et autres impromptus
André Comte-Sponville
- PUF
- Hors collection
- 1 Mars 2023
- 9782130848967
"Les douze articles ici rassemblés entrent dans la série de ce que j'appelle, pensant à Schubert, mes impromptus : des textes brefs, résolument subjectifs, écrits sur le champ et sans préparation (comme dit le Dictionnaire de Littré), qui s'adressent au grand public et sont le plus souvent, malgré l'éventuelle légèreté de l'écriture, d'une tonalité quelque peu grave ou mélancolique. C'est encore le cas dans ce recueil, et d'autant plus, s'agissant de ce dernier point, que la plupart de ces minuscules essais (pour reprendre cette fois le mot de Montaigne) portent sur des sujets en effet sombres ou douloureux : le pessimisme, le tragique, la mort des enfants, le handicap, l'agonie, le bagne, le suicide, l'euthanasie... J'ose croire qu'ils ne seront pas pour autant cause de tristesse, mais aideront plutôt à accepter, si possible joyeusement, la part, en toute vie, de deuil, de chagrin ou de détresse. C'est la joie qui est bonne, mais d'autant plus méritoire et belle qu'elle est souvent difficile. À l'exception du dernier, qui est de très loin le plus long, tous ces textes ont été (ou seront, pour deux d'entre eux) publiés ailleurs, dans des ouvrages collectifs ou à titre de préface ou postface. On trouvera en fin de volume la date et le lieu de leur publication passée ou à venir. Ils sont tous ici revus, corrigés, parfois sensiblement augmentés. Merci aux auteurs ou éditeurs qui les ont suscités ou accueillis. Quant au dernier texte, qui est inédit, il ne doit d'exister qu'aux lecteurs (et plus souvent aux lectrices) qui m'ont expressément demandé de l'écrire. Qu'ils en soient eux aussi remerciés."
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À l'heure du surtourisme et de l'encombrement de la planète, Rémy Oudghiri propose une pratique totalement subversive : celle du voyage de proximité, du dépaysement près de chez soi. Le microvoyage repose sur une conviction forte : celle qu'il existe, tout près de là où l'on vit, des splendeurs que l'on ne sait pas voir. Inutile de parcourir des kilomètres, tout est là, à quelques pas de chez soi. La poésie est au coin de la rue. Le microvoyageur n'est pas un touriste : il ne cherche pas à fuir un quotidien vécu comme morne ou ennuyeux. Il ne suit ni les guides ni les réseaux sociaux. Il ne cherche pas à « avoir vu », mais plutôt à « avoir vécu ». Le microvoyageur aspire à une chose essentielle : être vivant et présent au monde.
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Petit manuel philosophique à l'intention des grands émotifs
Ilaria Gaspari
- PUF
- Hors collection
- 4 Mai 2022
- 9782130835486
Les émotions ont mauvaise presse et souffrent depuis toujours d'un préjugé tenace. Les émotions, ce sont les « humeurs », ou encore les « passions » ? passivité de l'âme. Aujourd'hui encore, les hommes, bien souvent, ne doivent pas montrer leurs larmes, tandis que les femmes passent pour hystériques quand elles le font. Pourtant, ce sont nos émotions, ce que nous ressentons, qui nous rendent humains. À rebours du développement personnel, c'est un guide philosophique des émotions que propose Ilaria Gaspari. Nostalgie, angoisse, gratitude, etc. : les mots que nous mettons sur nos maux ont une histoire, celle de toutes les personnes qui les ont vécues, dites, chantées, étudiées. En s'appuyant sur les plus grands philosophes et la littérature, des récits initiatiques d'Homère à Schopenhauer en passant par Spinoza, Ilaria Gaspari montre que ce qui est le plus intime est aussi universel : les émotions nous inscrivent dans la lignée des hommes. À travers ce voyage émotionnel dans le temps et la philosophie, à partir de son expérience personnelle, Ilaria Gaspari enjoint à se reconnaître comme émotif afin de ne pas se laisser dominer par elles, ne pas les subir, ni les réprimer, mais les vivre et nous fier à ce qu'elles nous disent. Car c'est l'émotion que nous ressentons qui nous rappelle nos besoins profonds, qui nous rappelle que nous sommes humains.
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Parmi les besoins essentiels de l'homme, il y a celui de se raconter des histoires. Le récit permet de donner du sens à notre existence et est créateur de lien social. La saturation actuelle de mots et d'informations a tendance à corrompre la nature du récit en le transformant en un objet mercantile. C'est ce que dénonce l'auteur dans ce court texte stimulant et incisif.
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Un sens à la vie : Enquête philosophique sur l'essentiel
Pascal Chabot
- PUF
- Hors collection
- 28 Août 2024
- 9782130838258
Le sens est partout mais sa définition, nulle part. On veut du sens pour son travail, dans ses relations, face au système. Mais que cherche-t-on en cherchant du sens ? Que cache ce Graal éternel, devenu tellement important qu'il semble avoir supplanté la recherche du bonheur ? Pour y répondre, cette enquête montre comment le sens circule entre ce que nous sentons, ce que nous comprenons et ce que nous désirons. Or une mutation majeure a rompu l'équilibre entre ces trois pôles car dès que nous consultons un écran, nous nous branchons au « surconscient » numérique qui bouleverse notre rapport au sens. De là, ce qu'il faut appeler les « digitoses » contemporaines : le burn-out, l'éco-anxiété, la rivalité avec l'intelligence artificielle et le triomphe des machinoïdes, ces humains qui ressemblent à leurs outils.
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Le féminisme en héritage : Incidences intimes et transmission familiale d'une lutte politique
Camille Masclet
- PUF
- Hors collection
- 23 Avril 2025
- 9782130853343
Le féminisme change-t-il la vie ? Ressurgie dans le sillage du mouvement #MeToo, cette question se pose à chaque grande vague de mobilisation féministe. Dans les années 1970, les mouvements féministes qui clament que « le privé est politique » aspirent précisément à changer la vie des femmes. Le corps, la sexualité, le couple, les tâches domestiques, l'éducation des enfants, sont autant de sujets dont les féministes se saisissent alors pour les politiser. Les transformations sociales et politiques engendrées par ces mobilisations sont aujourd'hui connues et célébrées comme des acquis. Moins spectaculaires et plus difficiles à saisir, les révolutions intimes qu'elles ont entraînées à l'échelle individuelle, chez les femmes qui ont rejoint le mouvement féministe, sont davantage restées dans l'ombre. Sont-elles parvenues à se libérer de certains carcans sous l'effet de cet engagement ? Quel écho la contestation du patriarcat a-t-elle eue sur leur sexualité et leurs relations de couple ? Comment ont-elles élevé leurs enfants ? Leurs filles et leurs fils sont-ils devenus féministes à leur tour ? À partir d'une enquête sociologique inédite, le livre examine l'empreinte laissée par la politisation du privé sur la vie de ces féministes ordinaires et sur celle de leurs enfants. Il offre une perspective nouvelle sur les effets à long terme de ce mouvement historique et sur sa contribution au changement social, qui éclaire en retour les mobilisations féministes contemporaines.
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Le grand récit ; introduction à l'histoire de notre temps
Johann Chapoutot
- PUF
- Hors collection
- 29 Septembre 2021
- 9782130825371
L'histoire n'est pas une réalité brute, mais surtout, le récit que l'on en fait, à l'échelle individuelle comme à l'échelle des groupes et des sociétés, pour donner sens au temps, au temps vécu, au temps qui passe. Jadis, le sens était tout trouvé : il avait pour nom(s) Dieu, Salut, Providence ou, pour les plus savants, Théodicée. À l'orée du XXe siècle, la lecture religieuse n'est plus crédible, dans le contexte de déprise religieuse qui caractérise l'Occident - l'Europe au premier chef. La question du sens (« de la vie », « de l'histoire »...) en devient brûlante et douloureuse, comme en témoignent les oeuvres littéraires et philosophiques du premier XXe siècle, notamment après ce summum d'absurdité qu'aura constitué la mort de masse de la Grande Guerre. La littérature entra en crise, ainsi que la philosophie et la « pensée européenne » (Husserl). On ne peut guère comprendre le fascisme, le nazisme, le communisme, le national-traditionnalisme mais aussi le « libéralisme » et ses avatars sans prendre en compte cette dimension, essentielle, de donation et de dotation de sens - à l'existence collective comme aux existences individuelles -, sans oublier les tentatives de sauvetage catholique ni, toujours très utile, celles du complotisme. Au rebours de l'opposition abrupte entre discours et pratiques, ou de celle qui distingue histoire et métahistoire, il s'agit d'entrer de plain-pied dans l'histoire de notre temps en éclairant la façon dont nous habitons le temps en tentant de lui donner sens.
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La droitisation française, mythe et réalités : comment citoyens et électeurs divergent
Vincent Tiberj
- PUF
- Hors collection
- 4 Septembre 2024
- 9782130837961
La France deviendrait conservatrice. C'est une évidence pour beaucoup d'intellectuels et de journalistes, et les résultats électoraux semblent leur donner raison. Pourtant ce n'est pas la thèse de ce livre. Les citoyens français sont devenus beaucoup plus ouverts et progressistes qu'il n'y paraît. Face à cette situation paradoxale, Vincent Tiberj analyse comment offre politique et citoyens divergent. Il pointe l'importance de la manière dont on parle des inégalités sociales et des questions de société « en haut », qui vont à rebours des préoccupations d'« en bas ». Il met en avant la grande démission citoyenne face aux partis, aux candidats : avec ce silence électoral grandissant, les voix des urnes sont de moins en moins représentatives. La droitisation est un mythe, mais comme tous les mythes il pourrait bien avoir des lourdes conséquences sur les équilibres politiques et l'avenir des Français.
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Ces invisibles qui font le cinéma : Equipes, métiers, monde professionnel
Samuel Zarka
- PUF
- Hors collection
- 30 Avril 2025
- 9782130868491
En dépit du mythe fondateur constitué par la Nouvelle Vague, qui consacre le réalisateur-auteur comme un démiurge, chaque générique de film ou de série rappelle que sa réalisation repose sur un travail collectif. Samuel Zarka prend acte de cette collectivité en proposant une histoire du cinéma français « par le bas », dans le métier d'une quantité de spécialistes au son, au décor, au costume ou à l'image. Chaque équipe est exposée à une épreuve indéfiniment renouvelée : passer d'un projet à l'autre, et trouver chaque fois la bonne équation entre une intention de réalisation, un scénario, un budget et une dynamique collective. Mobilisant archives, entretiens et observations, cet ouvrage rend compte de dynamiques professionnelles occultées, soutenant le déploiement de logiques auteuristes, commerciales, sérielles ou innovantes, depuis les compagnies des premiers temps jusqu'à l'émergence contemporaine de plateformes mondiales.
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La peine et le plaisir : Dépression, addiction, obésité
Hugues Lagrange
- PUF
- Hors collection
- 9 Avril 2025
- 9782130878568
Dépression, addictions, obésité parlent d'un corps-esprit en déséquilibre, qui manifeste dans nos chairs nos difficultés à faire face aux épreuves de la vie sociale. Le mal que l'on se fait, le plus souvent involontairement, se conjugue avec celui qui vient du dehors. Autrefois fréquentes dans les milieux aisés, ces pathologies connaissent au xxe siècle un basculement social et sont désormais l'apanage des classes populaires, témoignant d'une recomposition des rapports de domination sociale autour des performances cognitives. Ceux qui ne peuvent pas mobiliser efficacement des ressources inégalement réparties sont plus souvent en déséquilibre, démunis, obèses, toxicomanes, anxieux ou dépressifs. Tous expriment le sentiment d'une défaite dans les épreuves imposées par la vie sociale et un déficit de plaisir. Récusant la dissociation social/biologique, cet essai explore les conséquences du fait que les pathologies ne parlent pas seulement du corps physique mais d'un corps-esprit investi par les tensions sociales.
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Histoire (dé)coloniale de la philosophie française : De la renaissance à nos jours
Thierry Hoquet
- PUF
- Hors collection
- 2 Avril 2025
- 9782130875925
Y eut-il un philosophe français pour protester contre la conquête d'Alger en 1830 ? Les cours de philosophie, géné-ra-lement, ne nous l'apprennent pas. Et c'est ce vide que vient combler cette nouvelle histoire de la philosophie française, qui n'est pas une somme de problèmes abstraits, l'incar-nation hexagonale ou francophone d'une philosophie pérenne. Elle naît de la rencontre des autres peuples au fil de diverses entreprises coloniales, à mesure que se modifient les contours de la France : « Nouvelle-France », « France antarctique » ou « équinoxiale », « Grande France ». La philosophie française ne naît donc pas avec le cogito de Descartes, mais dans une scène exemplaire, quand Montaigne, en 1562, rencontre à Rouen trois Tupinambas du Brésil, et en rend compte dans son essai « Des cannibales ». Le point de vue des autres sur la société française, tel qu'il s'exprime dans les textes des philosophes, renouvelle profondément notre regard et nous permet de penser autrement.
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L'être et la mer : pour un existentialisme écologique
Corine Pelluchon
- PUF
- Hors collection
- 11 Septembre 2024
- 9782130850458
Tout en soulignant l'actualité de l'existentialisme, qui implique d'accepter la facticité de notre condition et éclaire le lien entre contingence et liberté, indétermination du sens et responsabilité, Corine Pelluchon montre que l'écologie exige de l'enrichir. Mais l'existentialisme écologique ne se réduit pas au coexistentialisme attestant notre appartenance à une communauté de vivants. Il suppose de prendre ses distances avec l'imaginaire terrestre et de penser l'humain en partant de la mer. Reposant sur une ontologie liquide, cet existentialisme rompt avec l'obsession territoriale qui explique les contradictions du droit international de la mer, déchiré entre l'impératif de préservation d'un écosystème indispensable à notre survie et les rivalités économiques et militaires conduisant à sa surexploitation. Opposée à toute pensée de l'enracinement, cette phénoménologie de la vie marine met en évidence la fluidité du moi et conçoit notre immersion dans le monde commun, qui renvoie à la mémoire et à l'immémorial, à la mer-mère conçue dans sa préséance sur les terres.
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La situation est inédite. Jamais, dans l'histoire de l'humanité, nous n'avons disposé d'autant d'informations et jamais nous n'avons eu autant de temps libre pour y puiser loisir et connaissance du monde. Nos prédécesseurs en avaient rêvé : la science et la technologie libéreraient l'humanité. Mais ce rêve risque désormais de tourner au cauchemar. Le déferlement d'informations a entraîné une concurrence généralisée de toutes les idées, une dérégulation du « marché cognitif » qui a une fâcheuse conséquence : capter, souvent pour le pire, le précieux trésor de notre attention. Nos esprits subissent l'envoûtement des écrans et s'abandonnent aux mille visages de la déraison. Victime d'un pillage en règle, notre esprit est au coeur d'un enjeu dont dépend notre avenir. Ce contexte inquiétant dévoile certaines des aspirations profondes de l'humanité. L'heure de la confrontation avec notre propre nature aurait-elle sonné ? De la façon dont nous réagirons dépendront les possibilités d'échapper à ce qu'il faut bien appeler une menace civilisationnelle. C'est le récit de cet enjeu historique que propose le nouveau livre événement de Gérald Bronner.
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Les soldats et l'état dans le Liban en guerre, 1975-1990
Jonathan Hassine
- PUF
- Hors collection
- 16 Avril 2025
- 9782130878148
Contrairement aux idées reçues, l'armée et les militaires libanais ne sont pas les spectateurs impuissants de la guerre qui déchire le Liban de 1975 à 1990. Grâce à des sources écrites en arabe, en français et en anglais (mémoires, presse, archives diplomatiques) et à une vaste enquête menée auprès des vétérans, Jonathan Hassine retrace l'histoire oubliée de cette institution et de son personnel. En se penchant sur le quotidien des militaires, il éclaire la survie des unités combattantes et le rôle central des soldats dans les affrontements et la formation des milices. Les trajectoires de ces hommes et leur cohésion permettent de dépasser le récit dominant sur l'omniprésence des clivages communautaires et de réinscrire la guerre civile libanaise dans le contexte de la guerre froide, du conflit israélo-arabe et de la décolonisation. Ce livre propose ainsi une réflexion sur la formation de l'État libanais, la coexistence entre chrétiens et musulmans, les ressorts locaux et internationaux de la violence et la difficile sortie de guerre dans une société divisée, cinquante ans après le début du conflit et alors que la mémoire douloureuse de cette époque est ravivée par les crises qui frappent le pays.
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Pour une autre justice : La voie restaurative
Antoine Garapon
- PUF
- Hors collection
- 2 Janvier 2025
- 9782130865575
Pourquoi n'arrive-t-on pas à juger les crimes que sont l'inceste, les abus sexuels, notamment commis par des religieux, ou encore des crimes de masse ? Parce qu'ils excèdent les possibilités actuelles de la justice pénale mais aussi parce que l'effroi qu'ils suscitent dépasse la question de la transgression de la loi et de la punition. Ils manifestent un effondrement existentiel des hommes et des institutions. D'où l'apparition des différentes formes de justice restaurative fondées sur la réparation des victimes. Elles sont le signe d'une transformation de l'idée de justice à qui il est désormais demandé de reconstruire les personnes et le lien social. Une justice qui s'élargit et se conçoit désormais comme accomplissement. Antoine Garapon propose une nouvelle théorie de la justice, au regard de la profondeur des expériences des victimes. Il est des crimes auxquels il est temps d'apporter des réponses plus intelligentes et mieux adaptées aux attentes de nos sociétés.
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Histoire politique du Panthéon : De 1791 à nos jours
Michel Biard
- PUF
- Hors collection
- 14 Mai 2025
- 9782130870234
Créé par l'Assemblée constituante au printemps 1791 afin d'accueillir les restes des « grands hommes » auxquels la patrie est reconnaissante, le Panthéon connaît une histoire mouvementée et plusieurs périodes de mise en sommeil, avant de devenir au XXIe siècle l'un des éléments forts de mise en scène du pouvoir présidentiel. Si Le Figaro écrit en 1889 que cette « jonglerie politique avec les cadavres prend des proportions inquiétantes », force est de constater que le monument national demeure aujourd'hui un lieu d'enjeux politiques, et pas seulement celui du dernier séjour de « grands hommes et femmes ». De ses origines révolutionnaires aux premières décennies du XXIe siècle, cet ouvrage aborde les questions fondamentalement politiques que pose cet édifice : l'évolution de la prise de décision (qui décide d'une panthéonisation, quand, pourquoi et comment ?), les motivations politiques qui sous-tendent ces choix, les réactions qu'elles suscitent, mais aussi les formes que revêtent ces hommages, d'un cérémonial républicain aux véritables spectacles de ces dernières années. L'ouvrage de référence sur l'histoire politique du Panthéon.
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L'art peut-il transformer le monde ? Peut-il influencer la politique ? En somme : un art véritablement engagé existe-t-il ? Des avant-gardes soviétique, germanique et italienne des années 1920 aux mouvements plus récents qui ont échoué à « faire politique » - un certain post-modernisme, les arts de l'intime, les néo-avant-gardes, l'esthétique relationnelle... -, cet essai fait un tour d'horizon des liens - ou des fossés - qui se tissent et se creusent entre l'artiste et les enjeux politiques de son temps. Si l'art contemporain a globalement échoué à dire le politique, certaines formes récentes, comme le documentaire engagé, le cinéma politique, le versant radical de l'art écologique et - plus étonnamment - les séries politiques et la caricature, ont su atteindre un réel engagement. Avec un regard critique redoutable, parcourant tous les médias de notre contemporanéité, cet ouvrage incisif met en exergue la question cruciale, sartrienne, de l'engagement, sur fond d'une dépolitisation généralisée du monde de l'art et d'une grave crise de la notion de vérité.
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Renoncer aux voyages : une enquête philosophique
Juliette Morice
- PUF
- Hors collection
- 15 Mai 2024
- 9782130857747
À l'heure de la transition écologique, ne pourra-t-on plus jamais voyager comme avant ? Faut-il limiter ses déplacements, voire renoncer aux voyages ? Ces questions n'ont rien inédit. Les philosophes de l'Antiquité, sans avoir ni l'avion, ni Internet, les avaient pour l'essentiel déjà posées. Car les voyages ont toujours eu un caractère ambigu et polémique. A contre-courant des idées reçues, Juliette Morice propose de penser le voyage, depuis ses tout débuts jusqu'à l'ère du tourisme de masse. Ce que l'on découvre alors, ce ne sont pas tant les contradictions de cette pratique, que les nôtres propres, désir d'évasion et refus de l'inconnu, entre mensonges exotiques et besoin d'ailleurs.
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Critique en crise : Comment prétendre changer le monde d'aujourd'hui ?
Fanny Lederlin
- PUF
- Hors collection
- 29 Janvier 2025
- 9782130862970
Si la critique est une disposition de la philosophie qui remonte à l'Antiquité, c'est avec la Modernité qu'elle en est devenue le programme. Un programme dont Kant a posé la méthode avant que Marx n'en décrète le dessein : rien de moins que changer le monde. Mais, après les terribles XIXe et XXe siècles, la critique, qui prétend articuler moralement et politiquement la théorie et la pratique, n'est-elle pas décrédibilisée par son incapacité à substituer à l'ordre du monde (« ce qui est ») un ordre plus juste et plus viable (« ce qui devrait être ») ? La question est d'autant plus pressante que l'ordre capitaliste mondial qui a pris depuis cinquante ans une forme néolibérale ne se contente pas de se maintenir : il se dégrade politiquement, socialement et écologiquement. Défiée par la complexité des problèmes actuels, la critique paraît désarmée. Et le fait qu'elle s'invite continuellement dans le débat public en clamant son impatience à faire advenir un monde meilleur ne modifie pas le constat : la critique est en crise. Une crise qui pourrait cependant devenir l'occasion de son renouveau, à condition de s'y confronter vraiment et d'oser demander : de quoi la critique est-elle responsable ? De quoi est-elle capable ? Et que peut-elle encore pour nous ?
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Livie est encore une figure méconnue de l'Antiquité. À côté de Messaline et d'Agrippine, elle semble faire un peu pâle figure. Pourtant, tous les empereurs qui se succèdent, de Tibère à Néron, sont ses descendants. Issue d'une des plus nobles lignées de la République romaine, elle divorce pour devenir l'épouse de celui qui allait devenir l'empereur Auguste. Présentée comme un coup de foudre, leur union sert les intérêts de l'héritier de César, qui gagne ainsi l'appui de familles illustres. Livie elle-même est-elle la parfaite épouse romaine, parée de toutes les vertus ou bien une intrigante ? C'est la complexité de ce personnage que Pierre Cosme se propose d'explorer, en restituant aussi le mode de vie, les goûts et les ambitions de celle qui allait détenir pour longtemps le pouvoir suprême, jusqu'à devenir la véritable impératrice de Rome. Un destin oublié de l'Histoire et la toute première biographie consacrée à Livie.
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Pour un compte carbone individuel : Des algorithmes au chevet de la planète
Hugues Bersini
- PUF
- Hors collection - Série société
- 14 Mai 2025
- 9782130888086
Comment respecter les accords de la COP 21 et réduire d'un facteur cinq nos émissions de CO2 d'ici 2050 ? Parmi les différents leviers d'action, il en est un dont on parle depuis plus de vingt ans et souvent repris par de nombreux activistes climatiques : le compte carbone individuel. Sa raison d'être et son mode opératoire sont d'une simplicité déconcertante : à tout achat de quelque bien que ce soit, à chaque consommation ou prestation de toute nature, notre compte carbone, dont le montant est alloué en début d'année, diminue d'un montant équivalent aux émanations de CO2 ou autre gaz à effet de serre dont cet achat se trouve responsable. Ce compte n'est rendu possible que par l'existence de dispositifs numériques liés au smartphone, qui rendent possible pour chacun de suivre son évolution et de prévoir l'impact carbone de nos actions. Profilage souhaité, recommandation, simulation, arbitrage automatisé : tout un large pan du monde digital qui est le nôtre, du big data, de l'internet des objets et de l'intelligence artificielle se trouve mobilisable afin de s'adapter à ce compte carbone et de le maîtriser. En un mot, le compte carbone revient à mettre les algorithmes au chevet de la Planète.
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L'écologie libertaire d'André Gorz : Démocratiser le travail, libérer le temps
Céline Marty
- PUF
- Hors collection
- 9 Avril 2025
- 9782130872030
« Lip, Larzac, même combat ! » Au coeur des années 1970, luttes écologistes et émancipation du travail aliénant se rejoignent. Au centre de cette convergence, un mot d'ordre : l'autogestion. Conceptualisée dans l'effervescence contestataire des années 1960 et 1970 par André Gorz, héritier de Sartre et de Marx, l'autogestion est une réponse à l'aliénation du sujet dans toutes ses conditions matérielles d'existence. Ainsi Gorz décline-t-il ce projet émancipateur dans les sphères du travail, des besoins et du temps. Pionnier de l'écologie politique, il montre les limites matérielles de la croissance et les dégâts du capitalisme industriel, en dialogue avec Marcuse et Illich. Critique de la société salariale, il défend la réduction du temps de travail, le temps libre et le revenu universel, en échange avec Habermas et Negri. Dans cet essai, Céline Marty offre une lecture inédite et exhaustive de l'oeuvre d'André Gorz à l'aune de cet idéal d'autonomie. Partant, elle souligne combien celle-ci peut nourrir et guider l'écosocialisme et ses luttes aujourd'hui.
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Saturation : Un monde où il ne manque rien, sinon l'essentiel
Renaud Hétier
- PUF
- Hors Collection
- 12 Mars 2025
- 9782130868613
Trop de bruit, trop de sel, de sucre, de graisse, trop d'activités, trop de sollicitations, trop d'écrans, trop de tout : nous sommes de plus en plus saturés. De surcroît, nous débordons sur le monde, que nous occupons de façon toujours plus intense. Pour accentuer ce phénomène, nous nous engageons dans des formes d'hypercommunication et d'hyperprésence qui nous accaparent. Ce « trop » débouche finalement sur une forme de vacuité, quand on découvre que, bien que comblé, on passe à côté de l'essentiel. Tout est fait pour que l'expérience du vide - qui n'est pas celle de la vacuité - soit évitée, et c'est pourtant de cette expérience que peut venir le salut. Non pas un vide total, mais un vide qui, ne serait-ce que par alternance, ouvre la possibilité de s'apaiser, de penser, d'imaginer, de créer.