« Ventre » le deuxième volet d'une trilogie théâtrale du comédien et dramaturge Steve Gagnon continue l'exploration de la séparation amoureuse amorcée avec « La montagne rouge (SANG) ». Elle et lui s'affrontent, s'entrechoquent et se déchirent avec leurs mots nus et leur chair crue.
Le jour où la belle Junie emménage avec Britannicus, le royaume d'Agrippine est menacé. Néron n'a plus qu'une idée en tête, posséder Junie, quitte à mettre Octavie dehors. L'ordre établi s'écroule et tous se retrouvent dans une course à qui mettra le feu à la maison familiale.
Si les personnages sont empruntés à Racine, c'est dans un royaume de vinyle et de mélamine que se déploie cette histoire de trahisons, de sacrifices, de désirs, de flammes et de corps ensevelis sous la neige et les cendres, mais aussi d'amours infinis.
Du modernisme des années 1960, en passant par le réalisme politique des années 1970, le postmodernisme des années 1980 et 1990, jusqu'aux premières décennies du cinéma du numérique, le cinéma de répertoire rayonne aussi dans les cinématographies nationales.
Enrichi de tableaux récapitulatifs regroupant les films essentiels pour chaque période donnée, Le cinéma de répertoire et ses mises en scène propose une rétrospective historique d'un cinéma indépendant tantôt lumineux, tantôt désabusé, mais jamais à court d'inventivité.
TROIS regroupe la trilogie sur la migration et l'identité amorcée par le monologue autobiographique UN, dans lequel Mani Soleymanlou tente de nommer ce qui le définit comme Iranien. Dans DEUX, rejoint par son complice Manu, Mani cherche, comme dans un écho, ce qui a bien pu lui échapper dans sa quête identitaire. Celle-ci culmine dans TROIS, une oeuvre chorale mettant en scène quarante-trois artistes montréalais qui évoquent le sujet sensible de leurs origines et de leur identité.
Avec une pointe d'humour et d'autodérision, TROIS entraîne le propos singulier vers la pluralité, souvent paradoxale, qui forme le Québec d'aujourd'hui
Un an après le suicide de son amoureux, une jeune femme retourne à l'endroit où le couple s'était inventé un refuge. Elle veut confier sa détresse à celui qu'elle aimait, et la culpabilité qui la ronge. S'ouvre un dialogue où le temps n'a plus de prise. Au mal-être qu'exprime le jeune homme, la jeune femme réplique par sa propre colère et son trouble devant la nécessité de continuer à vivre.
À travers le désarroi d'une jeune femme qui porte seule le poids de son deuil et la rage d'un jeune homme qui refuse la norme, Steve Gagnon expose crûment le malaise d'une société à court de rituels.
Entretiens avec Peter Brook menés par Pierre MacDuff, directeur général de la compagnie de théâtre Les Deux Mondes.
Carl et Steven en arrachent ; pères à temps partiel, fils ou amoureux décevants, ils peinent à garder la tête hors de l'eau et à préserver un semblant de dignité. Pour survivre, ils feront des petits boulots pour Mario Vaillancourt, le propriétaire des Galeries du Boulevard. Mais Vaillancourt ratisse large et il ne donne pas seulement dans le commerce licite. Il exploite aussi des « sides lines » pour lesquels le recrutement se fait à la pièce. Idéalement auprès des plus vulnérables.
On retrouve dans Pour réussir un poulet les personnages qui jalonnent l'univers de Fabien Cloutier. Des êtres dépassés qui, en tentant d'améliorer leur sort, ne peuvent faire autrement que de glisser dans le vortex de la déchéance. Si Fabien Cloutier réussit à nous faire rire, c'est pour mieux nous rappeler que les choses vont mal. De plus en plus mal.
Ce florilège des textes parus sur la question du français de la Conquête à aujourd'hui présente la situation de notre langue en terre d'Amérique telle que nous la vivons et que l'ont vécu nos ancêtres. Contributions d'auteurs anciens et modernes. Texte général de Gilles Pellerin.
Ce volume fait suite au Parcours de la musique baroque publié en 1995. Il est dans le même esprit. Destiné au mélomane profane, ce bref survol cherche à cerner ce qui, dans la musique classique au sens restreint, exerce un attrait sur le grand public. Seuls les grands maîtres viennois de la haute période (1750- 1820) sont ici examinés : Haydn, Mozart et Beethoven, l'après- Beethoven étant considéré comme le début de la période romantique. L'ouvrage contient un court résumé de la biographie de chacun des trois compositeurs suivi d'une présentation succincte de l'ensemble de l'oeuvre.
À l'origine des Rencontres du Ciné-psy, cycle de causeries proposé aux cinéphiles par Marcel Gaumond, se trouve le rapport fonctionnel du cinéma et de la psychanalyse. Devant l'écran, nous rappelle Marcel Gaumond dans son introduction, nous pénétrons dans « un monde qui fait appel à l'imaginaire, aux ressources inventives et créatrices de la psyché humaine ». Or, le cinéma actuel semble refléter le « vide mythologique de l'âme occidentale contemporaine ». Tenant pour acquis que les diverses théories psychanalytiques ont besoin pour rendre compte de toute la complexité de l'être humain de l'éclairage des arts, de la littérature, de la philosophie et de l'ensemble des sciences humaines, Marcel Gaumond a invité des représentants d'une vingtaine de disciplines à commenter certains des films qui ont marqué les vingt dernières années. De La donation à La vie d'Adèle, de Ennemi à Deux jours, une nuit, de Molière à bicyclette au Prénom, le dialogue avec Soi et avec l'Autre nourrissent ces commentaires réunis pour souligner les vingt ans du Ciné-psy.
La littérature fantastique, ce genre évanescent, joue sur les terreurs ancestrales de l'être humain, franchit à loisir la frontière des tabous, principalement ceux qui ont trait à la mort. Comment expliquer alors que l'on y rencontre autant de personnages se moquant de la tragédie inexplicable qui les menace ? Pourquoi rire quand la peur point et quand la mort veille ? Georges Desmeules s'est penché sur la question, en partant du constat que des mécanismes communs à l'humour et au fantastique méritent d'être étudiés sous le signe de leur double allégeance. Une fois la thèse en place - pour laquelle l'auteur a eu recours à des théoriciens québécois, français, américains et britanniques -, il se penche sur le cas spécifique des Aymé, Brossard, Buzzati, Carrier, Cortázar, James, Kafka, Maupassant, Poe, Thériault et Tremblay.
Climat de gouaille et de plomb, car le naufrage menace. D'abord ce «glissement de terrain» qui vous arrache un homme, une maison, un quartier sans crier gare. Ici ou là, la terre s'effondre, signe visible de la gangrène qui travaille et pourrit tout un pays. En surface, les vivants vivent la déroute au jour le jour. Ça les mine, ça les anime aussi. Pas d'autre morale, pas d'autre lutte, pas d'autre foi, pas d'autre parole, quand ça vous crie au ventre, que d'échapper à l'étranglement. On veut partir, quitte à prendre le risque de voir mourir en soi la mémoire de ses origines. Les moins chanceux magouillent pour trouver une faille dans le système et pour mettre les bouts. Les vieux restent au pays comme les déchets d'une société en perdition. Une maladie qui n'épargne personne. La peste que cet appel vers tous les possibles. Et pendant ce temps, la terre, la terre jamais rassasiée, la terre haïe, que nul n'habite plus sinon contre son gré, avale ses enfants...
Recueil de nouvelles présentant des personnages contemporains aux prises avec les problèmes inhérents à la condition humaine : la détresse d'une femme au retour de l'hôpital, l'infidélité suspectée et redoutée, la difficulté du rompre la solitude, etc. Chaque nouvelle devient une ponction, une plongée, une saisie.
Huit personnages vivent dans des cabanes autour d'un lac, au milieu d'une forêt, Des hommes, des femmes, qui ont des chenilles, des papillons, des peuples en migration dans les jambes et dans le ventre.
Un matin, Élie, la femme marin, décide de partir sur un bateau ; Emma se prépare à mettre un oreiller sur le visage de ses fils ; Thomas se met à manger les oies de Louise : Louise passe ses nuits au milieu du lac, à hurler comme un loup. Ils font tout ça par ennui, pour provoquer quelqu'un ou te temps, pour lancer un appel, par besoin urgent que quelque chose se passe, enfin.
C'est aussi et surtout une envie folle de bousculer les choses, de ne pas avoir peur de se tromper ou de s'égratigner et de ne pas se complaire dans un confort qui parfois nous prend à la gorge et nous donne la terrible sensation de passer à côté.
Comment s'organise un texte ? Comment faire du langage un instrument de communication efficace ? Quelles sont les structures fondamentales et récurrentes, les modes d'organisation du sens décelables dans tout texte narratif, poétique, argumentatif ou théâtral ?
Si, d'Aristote à Fontanier, en passant par Gardes-Tamine et le Groupe ?, le discours sur la rhétorique a changé, ses fondements ne varient guère. Nicole Fortin nous livre un ouvrage pratique et clair qui nous permet de comprendre les procédés rhétoriques à l'oeuvre quand nous parlons ou écrivons, depuis les principes structurants jusqu'aux principales figures du discours. Sa présentation de la rhétorique permet d'accroître la compréhension des genres littéraires à l'étude dans les programmes scolaires.
Ce roman met en scène la banlieue qui est l'image même de la cohérence avec ses bungalows, ses pelouses rasées de près, ses arbres émondés, ses cabanons, ses plates-bandes bien ordonnées. Derrière leurs haies bien taillées, les occupants s'épient, s'envient, se lient, se trompent. Bercés par les slogans publicitaires, ils attendent le bonheur promis.
Destiné aux créateurs, aux professeurs de théâtre, d'arts plastiques, d'arts visuels ou vidéo et aux animateurs d'ateliers de création, le manuel Face à l'image se veut un outil de base pour faciliter l'intégration du son et de l'image. Il répond aux besoins de tous ceux et celles qui, peu importe leur domaine d'activité, souhaitent « parcourir le spectre des possibilités de l'écriture scénique ». Motivés par une longue collaboration ainsi que par des pratiques scéniques multidisciplinaires, les auteurs ont tenu par le biais de cet ouvrage à jeter des ponts entre les continents, l'Europe et l'Amérique, tout en demeurant conscients des différences inhérentes aux réalités culturelles. La richesse du résultat témoigne largement de l'universalité du langage visuel et souligne avec éloquence la pertinence d'une telle collaboration.
Norge, c'est le récit d'un voyage vers les origines durant lequel Kevin tente de remplir les trous de son histoire familiale, de jeter une lumière sur les énigmes soulevées par la découverte du passeport de son aïeule, Herbjørg Hansen. Ses pérégrinations le feront marcher sur les pas de celle qui a quitté sa Norvège natale à l'âge de quatorze ans pour se construire une nouvelle vie de l'autre côté de l'océan. Elles seront aussi l'occasion pour lui de revenir sur sa propre migration, qui l'a conduit de Chicago à Québec.
Avec un brin d'humour et une profonde sensibilité, entremêlant le français, l'anglais et le norvégien, Kevin McCoy jette des ponts - littéraires, artistiques et même géographiques - entre des cultures qui présentent de nombreuses affinités. Magnifique chant d'amour adressé à une mère, Norge est aussi l'invitation généreuse d'un artiste à nous mettre à l'écoute de nos propres résonances.
Textes de trois pièces de théâtre de Lomer Mercier Gouin accompagnés d'un dossier bibliographique et d'une présentation de André G. Bourassa, éminent spécialiste du théâtre québécois et des écrivains automatistes.
Chacune des onze nouvelles de ce recueil dit et redit l'étonnement de vivre, depuis l'enfance avide jusqu'à la vigilante vieillesse. Un livre bouleversant de tendresse, où chaque personnage nous soumet une fidèle et fraternelle énigme.
Médilhault, XXIe siècle. La Troisième Guerre Mondiale a bel et bien eu lieu, mais pas celle qu'on attendait. Les riches l'ont gagnée, la classe moyenne a été annihilée en raison du ferment de contestation qu'elle porte en elle. Dans cet univers sur écran, l'écriture, comme acte individuel et privé, n'existe plus, personne ou presque n'en connaissant la pratique manuelle. Nous entrons dans un nouveau Moyen Âge. Connue par son oeuvre de dramaturge, Anne Legault imagine les rites de ce monde neuf et ancien.
Vivant dans un bordel en bordure de la forêt, les filles de Magloire Prémont sont devenues les parias de leur communauté. L'électrification prochaine (on est sous Duplessis) donne lieu aux magouilles d'usage, à la suspicion et à un marché cruel où elles sont leur propre monnaie d'échange. Elles croient tenir leur vengeance en détournant la parade de la Saint-Jean afin que tous ceux qui les ont humiliées, notables et ecclésiastiques, passent devant chez elles, leur maison faisant office de reposoir.
Pour ce tableau social où le comique le dispute au dramatique, André Ricard s'en est tenu à une distribution restreinte, ce qui permet à chaque personnage de se découper dans un effet de contre-jour sur fond de désir, de pulsions. On se rappellera longtemps le véritable contrepoint qu'il a créé entre l'opiniâtre volonté qui anime les soeurs Prémont et le drame intime sur lequel tombera le rideau.
S'il est parfois possible de s'aventurer sans trop de risque de l'autre côté du décor, la traversée des apparences semble plus périlleuse, à en juger par le sort réservé aux personnages de ces dix-sept nouvelles. Que l'écran s'apparente aux rituels a priori les plus anodins, à la surface projective d'une petite annonce, à la déclinaison maniaque d'un savoir fossilisé ; qu'il prenne la forme d'une fenêtre d'ordinateur ou celle d'une fenêtre sur rue : on risque, à le franchir, de faire imploser les règles du quotidien, voire les fondations d'une vie. De faire émerger la conscience... alors qu'il serait si confortable de rester dans l'illusion. Comme « en passant », et mine de rien, Jean-Paul Beaumier nous convie à une réflexion sur la nature souvent trompeuse des apparences.
Dans cette suite d'essai, l'auteur Belge flamand Luc Devoldere, se livre à un parcours intellectuel qui couvre une période s'étendant de l'Antiquité à aujourd'hui. Tantôt, c'est la dimension philosophique qui retient son attention tantôt, il aborde la littérature à partir des outils classiques que sont la rhétorique, la poétique et la stylistique. Chaque chapitre répond, et parfois explicitement, à la question suggérée par le titre : sommes-nous menacés de retourner à la barbarie ? la civilisation occidentale vacille-t-elle sur ses bases ? Il ressuscite de grandes figures comme Ératosthène, Quintilien et Érasme, utiles à la compréhension du monde tel que nous le connaissons, tel que ces grands esprits nous l'ont légué : un monde fondé sur le désir de le pénétrer.