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Gallimard
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Le Liban en guerre : De 1975 à nos jours
Stéphane Malsagne, Dima De Clerck
- Gallimard
- Folio histoire
- 27 Mars 2025
- 9782073098955
Guerre civile ? Prolongement du conflit israélo-arabe ? Conflit périphérique de la guerre froide ? La guerre du Liban, qui a ravagé le pays et causé près de 100 000 victimes entre 1975 et 1990, ne se réduit pas aux catégories dans lesquelles les commentateurs l'ont souvent enfermée. C'est pourquoi Dima de Clerck et Stéphane Malsagne l'explorent dans toutes ses dimensions : politique, militaire, sociale, territoriale, familiale... En tenant compte des dynamiques régionales, notamment celle qui résulte du voisinage d'Israël et de la Syrie, ils proposent une élucidation historique des faits doublée d'une étude au ras du sol, au niveau où tombaient les bombes et d'où tiraient les snipers.
Ainsi est brossé le tableau d'une société composite qui a vécu pendant seize ans au rythme des affrontements : soldats et miliciens, victimes et survivants, populations déplacées, réfugiés palestiniens... Tableau d'où sourd la résilience d'un peuple qui, tout en éprouvant dans sa chair les traumatismes de la guerre, s'est organisé pour maintenir une économie de subsistance et assurer une éducation à ses enfants. -
Le Conseil national de la Résistance : Un programme fondateur
Collectif
- Gallimard
- Folio histoire
- 6 Mars 2025
- 9782073076854
Fondé en 1943, le Conseil national de la Résistance (CNR) réunissait l'ensemble des forces de la Résistance, de droite comme de gauche. Son programme, adopté à l'unanimité dans la clandestinité le 15 mars 1944, a jeté les bases de la démocratie politique, économique et sociale de l'après-guerre, avec notamment la Sécurité sociale.
C'est sur cette période-clé que revient un collectif d'historiens réunis par Claire Andrieu. Leurs contributions permettent de mieux cerner la faç -
8 août 1786. Jacques Balmat et Michel Paccard atteignent pour la première fois le sommet du mont Blanc. L'événement marque la fondation de l'alpinisme moderne. Pourtant, avant d'être découvert puis vaincu, le mont Blanc a bien dû être "inventé". C'est cette longue histoire de la haute montagne dans la sensibilité des hommes que raconte Philippe Joutard dans ce livre dont la première édition a paru à l'occasion du bicentenaire de la conquête du plus haut sommet d'Europe.
Longtemps domaine maudit, la montagne entre dans l'imaginaire européen à la fin du Moyen Âge. Curiosité scientifique, goût du risque, esthétique de la démesure où se mêlent des sentiments d'horreur et de beauté... Autant d'attraits qui font d'elle, désormais, un lieu d'investissement privilégié.
Des abîmes aux glaciers, des glaciers aux sommets, voici que s'invente un paysage affectif et moral qui deviendra le symbole d'une nouvelle relation de l'homme à la montagne. Symbole d'inspiration et d'exploits sportifs, mais également symbole de la fragilité d'un écosystème qu'il nous faut désormais protéger. -
Mafias et pouvoir : XIXe-XXIe siècles
Jacques de Saint Victor
- Gallimard
- Folio histoire
- 9 Janvier 2025
- 9782073098900
La mafia naît sur les décombres du "régime féodal" mais c'est avec l'avènement de la démocratie et du capitalisme qu'elle connaît son essor. En Italie, elle s'enracine très tôt et doit sa prospérité à des "pactes scélérats" passés avec une fraction de l'élite politique et sociale.
Le présent livre reconstitue l'histoire de ces sociétés secrètes et de leur expansion à travers le continent européen. Il visite leur berceau et en retrouve les premiers acteurs, aristocrates véreux, fermiers parvenus, tueurs à la botte... Il interroge les accointances de ces "sectes criminelles" avec la démocratie naissante et les suit dans leur conquête de l'Amérique. Il révèle aussi l'échec du fascisme à éradiquer cette plaie mafieuse. Avec la guerre froide, on découvre la mutation affairiste des réseaux mafieux et leurs méthodes pour parasiter l'économie libérale. C'est l'époque de l'explosion du trafic de drogue et des paradis fiscaux, où se côtoient boss criminels, hommes politiques, industriels et financiers. Avec la chute du Mur, de nouvelles nébuleuses se font jour en Europe, y compris en France, qui utiliseront ce "modèle".
Le phénomène mafieux n'est pas consubstantiel à la démocratie, écrit Jacques de Saint Victor, et pas davantage au capitalisme ; mais il est le mieux à même de tirer profit des insuffisances de l'une et de l'autre. -
Figures du Palestinien : Identité des origines, identité de devenir
Elias Sanbar
- Gallimard
- Folio histoire
- 1 Mai 2024
- 9782073070944
Cet ouvrage part du principe que les identités nationales sont toujours en devenir, distinctes en cela de celles fondées sur leurs seules origines. Ainsi approchée, toute identité nationale requiert de montrer comment nos racines sont en réalité devant nous, que nous sommes qui nous devenons.
Ni chronique du conflit palestino-israélien, ni histoire séculaire de chaque camp, Figures du Palestinien propose, grâce à une approche d'anthropologie historique, des clés pour comprendre l'identité palestinienne, ici abordée comme un cas d'école.
Partie du temps de l'Empire ottoman, la première figure du Palestinien renvoie aux Gens de la Terre sainte : ils se définissent par le pays où coexistent communautés et religions, et dont les paysages sont marqués par la fusion des lieux de culte et de pèlerinage des monothéismes.
La deuxième figure est celle des Arabes de Palestine : du temps du mandat britannique, lorsque se bâtit le "Foyer" sioniste, ils sont pris dans la double tourmente des colonialismes britannique et juif, et deviennent, malgré résistance et révoltes, des étrangers sur leur propre terre.
La troisième, enfin, est celle de l'Absent ou du Palestinien invisible : après l'expulsion de 1948, alors que le nouvel État d'Israël efface ou modifie progressivement toponymie et topographie, ils cultivent, parqués dans les camps de réfugiés, la mémoire des lieux et nourrissent l'idée du retour sur leur terre...
La question essentielle n'est donc pas "d'où sommes-nous ?" mais "où allons-nous ?". -
Celle que l'on surnomma en son temps la Vierge Rouge reste un objet de fascination : qu'il s'agisse de condamner son tempérament exalté lors de la Commune de Paris ou d'admirer son héroïsme, de considérer son jugement politique et son activisme social ou d'apprécier l'institutrice anticonformiste, l'image a gardé tout son éclat.
Le mystère "Louise Michel" a fait couler beaucoup d'encre. Les biographies romancées et les prétendues autobiographies foisonnent. Pour les écrire, chacun pioche dans les textes de la révolutionnaire, se sert, gomme ou remanie... Comme si, pour faire connaître la « vie » de Louise Michel, on commençait par oublier qu'elle en a été elle-même l'autrice. Comme s'il fallait commencer par la faire taire - au fond, comme si elle dérangeait toujours.
Dans ses Mémoires de 1886, on découvre une Louise Michel tour à tour adolescente facétieuse, institutrice féministe, ré -
Chronos : L'Occident aux prises avec le Temps
François Hartog
- Gallimard
- Folio histoire
- 14 Novembre 2024
- 9782073087263
"Omniprésent et inéluctable, tel est Chronos. Mais il est d'abord celui qu'on ne peut saisir. L'Insaisissable, mais, tout autant et du même coup, celui que les humains n'ont jamais renoncé à maîtriser. Innombrables ont été les stratégies déployées pour y parvenir, ou le croire, qu'on aille de l'Antiquité à nos jours, en passant par le fameux paradoxe d'Augustin : aussi longtemps que personne ne lui demande ce qu'est le temps, il le sait ; sitôt qu'on lui pose la question, il ne sait plus. Ce livre est un essai sur l'ordre des temps et les époques du temps depuis la formation du temps chrétien.
Aujourd'hui, l'avenir s'est obscurci et un temps inédit a surgi, vite désigné comme l'Anthropocène, soit le nom d'une nouvelle ère géologique où c'est l'espèce humaine qui est devenue la force principale : une force géologique. Que deviennent alors les anciennes façons de saisir Chronos, quelles nouvelles stratégies faudrait-il formuler pour faire face à ce futur incommensurable et menaçant, alors même que nous nous trouvons encore plus ou moins enserrés dans le temps évanescent et contraignant de ce que j'ai appelé le présentisme ?"
F. H. -
Mémoires d'une féministe intégrale
Madeleine Pelletier
- Gallimard
- Folio histoire
- 1 Mai 2024
- 9782073056696
La doctoresse Pelletier (1874-1939) fut d'abord une féministe des plus radicales. Elle porta ce combat dans les partis de gauche, dans la franc-maçonnerie, et partout où elle put dans le débat public.
Première femme admise à passer le concours des asiles d'aliénés, elle empoigna les enjeux de l'affranchissement des femmes à la lumière de sa culture scientifique, de sa pratique de la médecine et de sa grille d'analyse matérialiste. Se sentant née ' trop tôt ', elle batailla en première ligne, sans troupes mais pas sans courage. Elle voulait une égalité absolue, par la voie d'une virilisation des femmes que réprouvaient les féministes, trop timorées à son goût. Elle défendait la virginité militante comme moyen de résistance au patriarcat. Les antiféministes en firent une cible privilégiée. Elle paya par l'internement à l'asile son engagement concret pour la liberté de l'avortement.
On la découvre ici sous un angle autobiographique pensé pour la transmission car, pour elle, "le privé est politique".
Spécialiste de l'histoire des féminismes, Christine Bard partage et éclaire la transcription des manuscrits inédits de cette féministe toujours critique qui ne renonça jamais à changer le monde. -
Alésia : 27 septembre 52 av. J.-C.
Jean-Louis Brunaux
- Gallimard
- Folio histoire
- 10 Octobre 2024
- 9782072979736
Ce fut un formidable affrontement et une terrible défaite. Le 27 septembre de l'an 52 avant J.-C., la reddition de Vercingétorix marque le point final d'une bataille considérée a posteriori comme cruciale pour la France. Après des semaines de siège et de famine, Alésia finit par tomber : les armées gauloises cèdent aux légions romaines et leur chef se livre à César. Cette journée sonne la fin de l'indépendance gauloise et marque un tournant dans l'histoire romaine autant que dans celle de la Gaule. L'événement n'aura cessé de résonner dans notre mémoire ; pendant des siècles on le célébrait comme l'origine d'une civilisation gallo-romaine enfin pacifiée.
Jean-Louis Brunaux en interroge à nouveau le sens et la portée. Si ce moment demeure une journée qui aura fait la France, c'est moins à Alésia même qu'il faut en chercher la raison que dans l'histoire longue de la Gaule, de sa civilisation, de ses institutions, de ses moeurs politiques : elles seules peuvent faire comprendre comment tout un élan ' national ' a pu assembler l'ancienne Gaule pour affronter les Romains.
Alésia est ce miroir qui laisse entrevoir l'unité longtemps méconnue des nations gauloises. -
Les Grandes Guerres ; 1914-1945
Nicolas Beaupré
- Gallimard
- Folio histoire
- 1 Novembre 2019
- 9782072799563
Le grand basculement de l'été 1914, les horreurs des tranchées et le "front de l'arrière" font comprendre le processus qui conduit à un conflit inédit par son ampleur et sa brutalité : une guerre totale. En 1918, la France émerge, victorieuse mais "malade de la guerre" : profondément affectées, jusque dans leurs structures, l'économie et la démographie ne peuvent être "réparées" aussi rapidement qu'un pont ou une route. La démobilisation culturelle et le retour à la mobilisation politique se déroulent dans une atmosphère de tensions et de modernisation artistique. Alors que la France abandonne, en partie à regret, une politique de puissance en Europe, elle l'exprime avec force sur le terrain colonial. Avant que tout ne retombe dans des crises multiples pour aboutir à la catastrophe de mai-juin 1940 et, avec elle, à la mise à mort des principes républicains.
Pour restituer ce "passé qui ne passe pas", Nicolas Beaupré a su trouver la bonne distance entre passion et parti pris pour rendre intelligibles les enjeux d'une des périodes les plus dramatiques et controversées de l'histoire de France. -
1559-1629 : les guerres de religion
Nicolas Le Roux
- Gallimard
- Folio histoire
- 29 Septembre 2022
- 9782072799211
1559-1629 est une séquence dramatique pour le royaume de France, profondément divisé par la question religieuse. Les protestants constituent environ 10% de la population française au début des années 1560. Les monarques sont de jeunes hommes incapables de gouverner par eux-mêmes ou des princes déconsidérés aux yeux de leurs sujets. En dépit des efforts de Catherine de Médicis et du chancelier Michel de L'Hospital, qui accordent aux protestants la liberté de culte, le royaume sombre dans le chaos : exactions et batailles se succèdent et les violences culminent en 1572 avec la Saint-Barthélemy. On assiste même à deux régicides (Henri III en 1589 et Henri IV en 1610).
Temps de crise sans précédent, les guerres de Religion constituent le creuset de la monarchie absolue d'Ancien Régime. Henri IV parvient à reconstituer l'unité du royaume autour de l'idéal d'obéissance à la figure royale et son fils Louis XIII bénéficie de ses succès pour achever de créer une monarchie puissante capable de s'imposer sur la scène européenne. -
Ce livre efface la coupure aussi traditionnelle qu'arbitraire entre le Moyen Âge et l'époque moderne. C'est toute cette période, de Charles VII à Henri II, qui est placée sous le signe ' des ' Renaissances. La fin de la guerre de Cent Ans et des grandes crises socio-économiques, au milieu du XVe siècle, est effectivement le point de départ d'un renouveau général, des hommes, des échanges, des richesses... La période 1453-1559 est alors entraînée dans un mouvement de floraison, de dynamisme et de créativité en de multiples domaines ; c'est ce siècle effervescent qui, en définitive, correspond bien à l'appellation de ' beau XVIe siècle '.
Il s'agit bien ici d'un ' certain regard ' sur le temps des Renaissances. La dialectique du changement (emblématique des représentations sur la période) et des continuités suppose d'évaluer avec justesse l'ampleur des mutations. Elle nourrit le débat, déjà ancien, sur la ' modernité ' de la Renaissance : s'agit-il de l'enfantement d'un monde nouveau ou du point d'aboutissement d'un certain rapport au monde, issu des derniers siècles médiévaux ? Cette interrogation permet de tisser la trame qui sépare ce temps lumineux des Renaissances des ténèbres des guerres de Religion... -
La France des Lumières (1715-1789)
Pierre-Yves Beaurepaire
- Gallimard
- Folio histoire
- 29 Septembre 2022
- 9782072799310
De la mort de Louis XIV à la convocation des États généraux, la France des Lumières est un laboratoire où des administrateurs dévoués au roi comme à l'État inaugurent des chantiers aussi ambitieux que risqués, de la refonte fiscale à la réorganisation de la monarchie administrative. Les gens de lettres animent l'espace public et bousculent les frontières du secret du roi. Jamais un appareil d'État n'a reçu autant de projets de réformes. Pourtant, lorsqu'il s'agit de passer de l'expérimentation à l'application, roi et ministres hésitent et souvent trébuchent.
Louis XV rompt avec la représentation traditionnelle du souverain de guerre pour se poser en roi de paix et en roi citoyen, serviteur du bien public, rendant perceptible le processus de désacralisation de l'autorité monarchique. Mais la croissance économique inégalement répartie met la société sous tension. Hors des frontières nationales, l'heure est aux expériences audacieuses, de l'alliance franco-anglaise défendue par le régent Philippe d'Orléans à l'intervention armée aux côtés des Insurgents américains en lutte contre leur souverain. -
La saga des intellectuels français Tome 1 : À l'épreuve de l'histoire (1944-1968)
François Dosse
- Gallimard
- Folio histoire
- 11 Janvier 2024
- 9782073039675
Nul n'était aussi bien armé que François Dosse pour relever le défi : une histoire panoramique et systématique de l'aventure historique et créatrice des intellectuels français, de la Libération au bicentenaire de la Révolution et à la chute du mur de Berlin. Son Histoire du structuralisme en deux volumes, son attention à la marche des idées, ses nombreuses biographies (de Michel de Certeau, Paul Ricoeur, Pierre Nora, Cornelius Castoriadis) lui ont donné, depuis vingt ou trente ans, une connaissance assez intime de la vie intellectuelle de la seconde moitié du XXe siècle pour lui permettre de couronner son oeuvre par une tentative de cette envergure.
Ce premier volume, 1944-1968, couvre les années Sartre et Beauvoir et leurs contestations, les rapports contrastés avec le communisme, le choc de 1956, la guerre d'Algérie, les débuts du tiers-mondisme, l'irruption du moment gaullien et sa contestation : un temps dominé par l'épreuve de l'histoire, l'influence du communisme et la progressive désillusion qui a suivi.
Ce ne sont là que quelques-uns des points de repère de cette saga, qui embrasse une des périodes les plus effervescentes et créatrices de l'intelligentsia française, de Sartre à Lévi-Strauss, de Foucault à Lacan. -
La saga des intellectuels français Tome 2 : L'avenir en miettes (1968-1989)
François Dosse
- Gallimard
- Folio histoire
- 11 Janvier 2024
- 9782073039729
Nul n'était aussi bien armé que François Dosse pour relever le défi : une histoire panoramique et systématique de l'aventure historique et créatrice des intellectuels français, de la Libération au bicentenaire de la Révolution et à la chute du mur de Berlin.
Son Histoire du structuralisme en deux volumes, son attention à la marche des idées, ses nombreuses biographies (de Michel de Certeau, Paul Ricoeur, Pierre Nora, Cornelius Castoriadis) lui ont donné, depuis vingt ou trente ans, une connaissance assez intime de la vie intellectuelle de la seconde moitié du XXe siècle pour lui permettre de couronner son oeuvre par une tentative de cette envergure.
Ce second volume, 1968-1989, va de l'utopie gauchiste, de Soljenitsyne et du combat contre le totalitarisme à la ' nouvelle philosophie ', l'avènement d'une conscience écologique, la désorientation des années 80 : un temps marqué par la crise de l'avenir et qui voit s'installer l'hégémonie des sciences humaines.
Ce ne sont là que quelques-uns des points de repère de cette saga, qui embrasse une des périodes les plus effervescentes et créatrices de l'intelligentsia française, de Sartre à Lévi-Strauss, de Foucault à Lacan. -
Révolution, Consulat, Empire (1789-1815)
Michel Biard, Philippe Bourdin, Sylvia Marzagalli
- Gallimard
- Folio histoire
- 1 Octobre 2022
- 9782072799365
De la chute de l'Ancien Régime à celle de Napoléon, ce volume aborde l'une des périodes clefs de l'histoire de France, fondamentale pour comprendre le fonctionnement de notre démocratie. Le plan mêle une approche thématique et un récit des événements. La moitié des chapitres est ainsi ordonnée autour des grandes ruptures : 1789, ' année sans pareille ', bien sûr, mais aussi la naissance de la République en 1792, la Terreur, les années du Directoire, puis celles du Consulat et de l'Empire, aujourd'hui au centre des nouvelles recherches des historiens. Les chapitres thématiques abordent les questions économiques et sociales, les religions, l'histoire culturelle, la Contre-Révolution et l'émigration, les relations internationales et les problèmes coloniaux, les questions militaires.
Dans ' l'atelier de l'historien ', un aperçu de l'historiographie de la période rappelle à quel point la Révolution, le Consulat et l'Empire ont été, deux siècles durant, un enjeu dans les querelles entre historiens, tant que l'idée même de révolution déclenchait des oppositions partisanes, aujourd'hui en grande partie apaisées. C'est une période centrale de l'histoire de France qui se trouve ici revisitée. -
La dynastie capétienne ne se confond pas avec 'la naissance de la France'. Sans doute le royaume de Francie occidentale puis de France devient-il une entité politique qui ne se partage plus, mais le souverain continue de se nommer roi "des Francs". Si la monarchie construit et élargit méthodiquement son domaine, le sentiment d'une unité française n'existe pas encore. Soucieux d'échapper à toute téléologie dynastique ou nationale, ce livre accorde une grande attention aux singularités régionales.
Les siècles de la féodalité, longtemps décrits comme des siècles de fer, correspondent en réalité au moment du "décollage" européen. Les acquis des recherches historiques récentes, y compris archéologiques, conduisent à réexaminer le regroupement des populations et la "naissance du village", l'instauration de la seigneurie châtelaine, le rôle des réformes monastiques ou l'épanouissement de l'art roman et gothique. Florian Mazel remet ici en question la thèse d'une "mutation féodale" rapide et brutale autour de l'an mil au profit d'une appréciation plus nuancée des évolutions. -
La France du temps présent (1945-2005)
Christian Delacroix, Michelle Zancarini-Fournel
- Gallimard
- Folio histoire
- 29 Septembre 2022
- 9782072799617
Après la Seconde Guerre mondiale, la France retrouve une croissance exceptionnelle bien qu'inégalement partagée. La figure du général de Gaulle, le sauveur de 1940, incarnant à partir de 1958 la grandeur de la nation, l'indépendance nationale et la modernité économique, occulte le recul de la France devenue, avec la fin de son empire colonial, une puissance moyenne. En dépit de la construction européenne, la crise profonde de 1968 inaugure une grande transformation et débouche sur une crise économique et sociale, crise d'adaptation du capitalisme. Malgré les prouesses technologiques et les réussites de tous ordres, malgré l'élévation du niveau d'instruction, la société française du début du XXIe siècle voit se creuser les inégalités et s'effriter le modèle républicain et le système de protection sociale hérités de la Résistance et de la Libération.
Les événements doivent se lire dans l'épaisseur de l'histoire, celle du passé en prenant en compte le point de vue des contemporains et celle du devenir de l'événement, avec, au présent, ses traces dans les mémoires, les représentations collectives et les modalités d'action. -
En 1968, je reçus proposition d'écrire, pour la collection Trente journées qui ont fait la France, le livre consacré à l'un de ces jours mémorables, le 27 juillet 1214. Ce dimanche-là, dans la plaine de Bouvines, le roi de France Philippe Auguste avait affronté malgré lui la coalition redoutable de l'empereur Otton, du comte de Flandre Ferrand et du comte de Boulogne Renaud ; il était, grâce à Dieu, resté le soir maître du champ. L'empereur avait détalé ; les deux comtes rebelles étaient pris. Victoire, comme on l'a dit et répété, fondatrice : les assises de la monarchie française en furent décidément raffermies. Une bataille. Un événement. Ponctuel. Retentissant.
Quel intérêt, pour le grand historien des sociétés médiévales que fut Georges Duby, attaché aux profondeurs d'une histoire longue et lente, d'accepter de traiter un sujet aussi convenu dans une collection qui, de surcroît, incarnait un genre d'histoire si étranger à celui dont il était un illustre représentant ?
Renouveler de fond en comble l'approche de l'événement. Le subvertir de l'intérieur. Substituer au récit une anthropologie de la guerre au XIIIe siècle et amorcer une histoire du souvenir. Planter le drapeau de l'histoire nouvelle sur l'Annapurna de l'histoire la plus traditionnelle, écrit Pierre Nora, l'historien des lieux de mémoire, dans sa préface qui situe ce grand classique dans le mouvement de la production historique. -
L'âge d'or capétien (1180-1328)
Jean-christophe Cassard
- Gallimard
- Folio histoire
- 1 Octobre 2022
- 9782072799013
Le long XIIIe siècle marque l'âge d'or de la dynastie capétienne, qui compte des personnalités fortes : Philippe II Auguste, saint Louis, Philippe IV le Bel. Il bénéficie d'une dynamique agricole soutenue et d'une révolution technique, qui s'exprime notamment dans l'érection des cathédrales.
La prospérité - relative - des campagnes permet aussi l'essor des échanges et des villes. Littérature courtoise et naturalisme gothique témoignent d'une certaine douceur de vivre.
La monarchie construit progressivement un territoire et un État, dont la nouvelle doctrine s'appuie sur la souveraineté et non plus sur la suzeraineté. Le pouvoir capétien trouve l'un de ses fondements dans l'alliance étroite du trône et de l'autel, même si cela ne va pas sans tensions avec la papauté. Après 1270, la crise du système féodal provoque difficultés, famines, chômage et troubles sociaux, préliminaires de la grande crise du XIVe siècle. Le pouvoir monarchique, cependant, ne cesse de se renforcer. Se met alors en place un binôme caractéristique du futur État moderne : guerre et fiscalité.
Le contexte des temps, positif ou négatif, réinterprété à la lumière des recherches récentes, plonge le lecteur dans un des ' grands siècles ' de l'histoire de France. -
Pourquoi l'empire ottoman ? six siècles d'histoire
Olivier Bouquet
- Gallimard
- Folio histoire
- 1 Septembre 2022
- 9782072941467
L'Empire ottoman sombre dans les fracas de la Première Guerre mondiale, la tragédie du génocide arménien et l'instauration de la République turque en 1923.
Né à la fin du XIIe siècle en Anatolie, l'État ottoman absorbe les émirats installés sur les ruines du sultanat seldjoukide de Rum et implante le règne de l'islam là où il n'avait jamais pénétré, en Europe orientale et centrale. Il conquiert Constantinople, met fin aux pouvoirs byzantins, sécurise les routes des pèlerinages et renforce les grandes voies commerciales. Il adosse la loi séculière du sultan à la charia et couvre le territoire de fondations pieuses, tout en assurant une protection légale aux chrétiens et aux juifs.
En quoi l'Empire ottoman fut-il exceptionnel ? Par la construction d'un État militaire et fiscal au service de la conquête ? Par une vaste implantation sur trois continents ? Comme l'expression ultime de l'universalisme musulman ? Comme la dernière formation impériale en Méditerranée orientale ?
Tirée de l'historiographie la plus récente, cette synthèse inédite éclaire les projections néo-ottomanes à l'oeuvre dans la Turquie d'aujourd'hui et rend compte de la diversité des héritages de l'Empire au Proche-Orient, au Maghreb et en Europe. -
La République imaginée (1870-1914)
Vincent Duclert
- Gallimard
- Folio histoire
- 2 Septembre 2021
- 9782072799518
La France de 1870 à 1914 entame un temps de la politique qui se confond largement avec la promesse républicaine. Après une décennie marquée par la guerre étrangère et intérieure, la domination des monarchistes et des combats pour la liberté, une dynamique démocratique s'instaure dans la jeune IIIe République. Elle ne se limite pas à la vie des institutions, à la pratique gouvernementale ou à l'exercice du suffrage. Des questions nouvelles sont posées aux Français, qui s'en emparent et imaginent leur République. Les oppositions nationalistes et même antisémites restent toujours vives et menacent à plusieurs reprises, comme durant la crise boulangiste et l'affaire Dreyfus, ce processus fondamental de démocratisation qui irrigue une société tout entière. Bornée à l'origine par la guerre de 1870 et la Commune et à la fin par le conflit européen de 1914, la France de 1870 à 1914 est parvenue à s'extraire de ces engrenages, inaugurant une "Belle Époque" qu'avait préparée une riche "fin de siècle". L'ouverture au monde - que ne résumait pas une colonisation impériale et destructrice -, l'expérience politique et sociale, les engagements démocratiques, les audaces artistiques, la découverte des espaces et des temps fondent une histoire à écrire et décrire ici. Elle est constitutive du présent et de l'avenir.
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Né Marcus Rotkovitch à Dvinsk dans l'Empire russe, Mark Rothko (1903-1970) émigre à l'âge de dix ans aux États-Unis. Il emporte avec lui son éducation talmudique ainsi que les souvenirs des pogroms et des persécutions de son enfance. Mais l'expérience du déracinement ou les stigmatisations contre lesquelles il dut naviguer dans son pays d'accueil deviennent les moteurs de la subversion esthétique portée dans ses tableaux : dès 1950, il est célébré comme un pionnier de l'abstraction. Mais l'artiste poursuit sa recherche : la Rothko Chapel, inaugurée en 1971 à Houston (Texas) et conçue comme lieu de méditation en prise sur les débats politiques de son temps, reste sans doute son oeuvre la plus aboutie.
En nouant des alliances créatives avec artistes, mécènes et commissaires ayant l'immigration en partage, Rothko creuse un sillon cosmopolite dans les États-Unis des sixties aux prises avec leurs propres démons. Annie Cohen-Solal nous donne à voir ici toutes les facettes de cet artiste majeur du XXe siècle qui fut aussi un intellectuel engagé, passionné par la transmission, et dont la dimension spirituelle reste ancrée dans la richesse de sa propre histoire. -
Les rois absolus (1629-1715)
Hervé Drévillon
- Gallimard
- Folio histoire
- 2 Septembre 2021
- 9782072799266
11 novembre 1630 : à l'issue d'une journée mouvementée, Louis XIII choisit de maintenir sa confiance en Richelieu pour s'engager, à ses côtés, dans une politique dominée par les préceptes de la raison d'État. 1er septembre 1715 : Louis XIV meurt au terme du règne le plus long et le plus brillant de l'histoire de France. D'une date à l'autre, ce siècle fut le temps des rois absolus, qui portèrent à son comble la sacralité du pouvoir monarchique en mobilisant toutes les ressources littéraires et artistiques. Les fastes de la religion royale furent mis au service d'une autorité inouïe. Pour en rendre compte, les contemporains regroupèrent sous le terme générique d'"Extraordinaire" les impôts nouveaux, les tribunaux exceptionnels, les pouvoirs confiés aux intendants, etc.
La guerre, avec son cortège de malheurs et de nécessités impérieuses, fut la manifestation la plus sensible de l'autorité royale. Elle exigea une mobilisation toujours croissante de la société et de l'État, dont elle fut la matrice. Pour la financer, le recours au crédit et à la vente d'offices modifia profondément les structures sociales du royaume. Les élites investirent massivement dans ces charges vénales qui, parfois, les anoblissaient en entretenant la confusion entre dignité sociale et service du Roi. Ainsi débutait la longue histoire d'une relation singulière entre la société française et l'État.