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Sciences humaines & sociales
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Histoire de ta bêtise
François Bégaudeau
- Fayard/Pauvert
- Littérature française
- 23 Janvier 2019
- 9782720216671
Tu es un bourgeois.
Mais le propre du bourgeois, c'est de ne jamais se reconnaître comme tel.
Petit test :
Tu votes toujours au second tour des élections quand l'extrême droite y est qualifiée, pour lui faire barrage.
Par conséquent, l'abstention te paraît à la fois indigne et incompréhensible.
Tu redoutes les populismes, dont tu parles le plus souvent au pluriel.
Tu es bien convaincu qu'au fond les extrêmes se touchent.
L'élection de Donald Trump et le Brexit t'ont inspiré une sainte horreur, mais depuis lors tu ne suis que d'assez loin ce qui se passe aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne.
Naturellement tu dénonces les conflits d'intérêts, mais tu penses qu'en voir partout relève du complotisme.
Tu utilises parfois (souvent ?) dans une même phrase les mots racisme, nationalisme, xénophobie et repli sur soi.
Tu leur préfères définitivement le mot ouverture.
Si tu as répondu oui au moins une fois, ce livre parle de toi.
Prends le risque de l'ouvrir.
Romancier, essayiste et dramaturge, François Bégaudeau est l'auteur de nombreux ouvrages parmi lesquels Deux singes ou ma vie politique (Verticales, 2013) et En guerre (Verticales, 2018). -
Non, en politique, les extrêmes ne se rejoignent pas. Ce livre démontre pourquoi.
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Le sanglot de l'homme noir
Alain Mabanckou
- Fayard
- Littérature Française
- 4 Janvier 2012
- 9782213669564
Je suis noir, et forcément ça se voit. Du coup les Noirs que
je croise à Paris m'appellent « mon frère ». Le sommes
nous vraiment ? Qu'ont en commun un Antillais, un
Sénégalais, et un Noir né dans le Xème arrondissement,
sinon la couleur à laquelle ils se plaignent d'être
constamment réduits ?J'oublie évidemment la généalogie qu'ils se sont forgée,
celle du malheur et de l'humiliation - traite négrière,
colonisation, conditions de vie des immigrés... Car par-
delà la peau, ce qui les réunit, ce sont leurs sanglots.Je ne conteste pas les souffrances qu'ont subies et que
subissent encore les Noirs. Je conteste la tendance à
ériger ces souffrances en signes d'identité. Je suis né
au Congo Brazzaville, j'ai étudié en France, j'enseigne
désormais en Californie. Je suis noir, muni d'un passe-
port français et d'une carte verte. Qui suis-je ? J'aurais
bien du mal à le dire. Mais je refuse de me défi nir par
les larmes et le ressentiment. A.M.Alain Mabanckou, prix Renaudot pour Mémoires de
porc-épic (Le Seuil, 2006), est l'auteur chez Fayard de
Lettre à Jimmy (2007). -
Je n'ai qu'une langue et ce n'est pas la mienne ; des écrivains à l'épreuve
Kaoutar Harchi
- Fayard/Pauvert
- Littérature française
- 7 Septembre 2016
- 9782720216534
Suffit-il d'écrire dans la langue de Molière pour être reconnu comme un « écrivain français » ? Ou la littérature entretient-elle, en France, un rapport trop étroit avec la nation pour que ce soit si simple ? Amoureuse de sa langue, la France en est aussi jalouse. Pour tous ceux qui l'ont en partage ailleurs dans le monde, elle devient alors un objet de lutte, de quête et de conquête.
Retraçant les carrières de cinq écrivains algériens de langue française (Kateb Yacine, Assia Djebar, Rachid Boudjedra, Kamel Daoud et Boualem Sansal), Kaoutar Harchi révèle qu'en plus de ne s'obtenir qu'au prix d'authentiques épreuves, la reconnaissance littéraire accordée aux écrivains étrangers n'est que rarement pleine et entière. Car si la qualité du style importe, d'autres critères, d'ordre extra-littéraire, jouent un rôle important.
Souvent pensée en termes de talent, de don, de génie, la littérature n'est-elle pas, aussi, une question politique ? -
Qui était Francisco Franco Bahamonde, dernier survivant parmi les grands dictateurs du xxe siècle, né en 1892 et mort en 1975? «Un militaire chimiquement pur», répondait un prêtre qui le connaissait depuis l'enfance. À l'âge des radars et des fusées, des missiles atomiques et des bombes à laser, pouvons-nous comprendre un militaire du temps de la baïonnette?
À travers ce portrait qu'il travaille comme il l'a fait pour Colette et Dostoïevski, Michel del Castillo longe et commente les grandes étapes de la vie de Franco, enfance, études, guerre coloniale au Maroc, direction de l'académie de Saragosse, etc. Il ne traite pas directement de la guerre, mais l'évoque par rubriques: soulèvement des gauches, mort de la République, les partis et l'État, la Phalange, l'Église, la répression, les Juifs, la nuit noire, sans oublier la reconnaissance internationale, le décollage économique, l'instauration de la monarchie avec Juan Carlos, l'épilogue interminable de la mort...
Attentif au mouvement d'une vie, Le Temps de Franco brosse à travers l'homme un demi-siècle de l'histoire d'un pays. Ce témoignage hautement littéraire est l'analyse d'un mythe non dénué d'une ironie amère envers les légendes, affabulations et trompe-l'oeil auxquels il a donné lieu.
Né à Madrid, de père français et de mère espagnole, Michel del Castillo a évoqué son enfance et son adolescence chaotiques dans nombre de ses livres. Membre de l'Académie royale de Belgique, de nombreux prix ont couronné son oeuvre, dont récemment le prix des Écrivains croyants, reçu pour La Vie mentie (Fayard, 2007). -
Vie prolongée d'Arthur Rimbaud
Thierry Beinstingel
- Fayard
- Littérature Française
- 17 Août 2016
- 9782213689296
A la suite d'une confusion, c'est avec la dépouille d'un inconnu qu'Isabelle Rimbaud fait le trajet de Marseille à Charleville.
Déjouant les pronostics des médecins, Arthur, lui, se remet.
Et ce sont les journaux qui lui apprennent sa mort...
Jadis poète, naguère marchand, Jean-Nicolas-Arthur Rimbaud sera-t-il capable de s'inventer un troisième destin ?
Relancé dans la tourmente de l'histoire, de l'affaire Dreyfus aux tranchées de la Première Guerre mondiale ; assistant stupéfait à l'élaboration de son propre mythe, à la construction de sa légende littéraire, celui qui écrivit « Je est un autre » avait-il imaginé à quel point cette phrase se révélerait prophétique ? -
Charlotte Delbo
Violaine Gelly, Paul Gradvohl
- Fayard
- Littérature Française
- 3 Janvier 2013
- 9782213665702
Charlotte Delbo (1913-1985) est non seulement l'un des écrivains de la littérature dite des camps les plus étudiés dans les pays anglo-saxons, où elle est considérée à l'égal de Primo Lévi, mais une femme au destin exceptionnel. Près de 30 ans après sa mort, alors qu'on commémore en 2013 le centenaire de sa naissance, Violaine Gelly et Paul Gradvohl reviennent sur la vie de ce formidable témoin du XXe siècle. Issue d'une famille modeste, elle poursuit des études de philosophie à la Sorbonne et adhère aux Jeunesses communistes, où elle rencontre Georges Dudach qu'elle épouse en 1936. En 1939, elle fait la connaissance de Louis Jouvet, devient son assistante et sa confidente. Une rencontre intellectuelle décisive, qui place le théâtre au coeur de son expression. Pendant la Seconde Guerre mondiale, elle s'engage dans la résistance avec son époux. Ce dernier est arrêté et fusillé. De leur dernière entrevue, Charlotte tirera, vingt ans plus tard, une pièce de théâtre, Une scène jouée dans la mémoire. Le 17 août 1942, Charlotte Delbo est déportée dans un convoi de prisonnières politiques françaises à Auschwitz-Birkenau puis Ravenbsbrück. Libérée le 23 avril 1945, elle est rapatriée en France en mai. Après la guerre, son combat continue. Elle travaille à l'ONU et, à partir des années 1960 et la parution de la trilogie Auschwitz et après, elle ne cesse plus d'écrire : textes brefs, poèmes en prose, pièces de théâtre (sur les massacres dans la Grèce des colonels, les procès contre les autonomistes basques), construisant progressivement une oeuvre discrète mais majeure qui, mêlant témoignage et littérature, accorde une place de premier ordre aux femmes.
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La femme indécise: "Je ne sais pas lequel choisir. Lawrence me fait jouir, Sven me fait rire et Jean-Pierre me fait braire." L'épouse confiante: "Il ne me touche pas depuis des années, alors je ne vois pas pourquoi il me tromperait." La mère absolue: "Nous nous sommes beaucoup ennuyés en attendant la naissance du premier. Si nous avions osé, nous l'aurions conçu avant de nous rencontrer afin de ne jamais nous retrouver en tête à tête." L'autocentrée: "J'ai proposé un voyage en Sicile, mais Etna lui fait penser à ethnie, et ça la gêne." L'exploratrice: "Ca ne vous fait pas peur ce continent noir, vous qui êtes si rousse?" Leurs habitudes en bouclier, leurs certitudes en lunettes noires, leur mauvaise foi en parachute et leur folie douce en étendard, les personnages des nouvelles de Claire Castillon semblent avoir pris un sacré coup sur la cafetière. Et pourtant, à y regarder de plus près, ils nous font penser à quelqu'un. Nous, bien sûr ! Rire de leur folie, n'est-ce pas rire par avance de celle qui nous guette si nous n'y prenons pas garde ?
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Vivre en bourgeois, penser en demi-dieu
Jacques Weber
- Fayard
- Littérature Française
- 10 Janvier 2018
- 9782213703305
« Entre sa correspondance éprise d'une liberté exubérante et contradictoire, et ses romans et contes ciselant ses regrets d'autres siècles, l'ennui et la sottise de l'esprit bourgeois, Flaubert, ermite et mondain, apparaît comme l'un des colosses de son temps. Il n'aime pas le port mais la haute mer. Ses hautes vagues, ses creux et ses houles. L'acteur-auteur y nage et s'y noie, par les champs et par les grèves bretonnes, dans les boues et les gouffres des chantiers d'Haussmann, dans les bordels du Caire et les jupons des courtisanes de la rue Saint-Honoré, dans les silences orageux partagés avec sa mère, son jardinier ou son chien, dans le secret de ses amours londoniens avec miss Herbert, ou celui, très officiel et ô combien tempétueux, avec Louise Collet... Mystique et queutard, gourmand et ascétique, il cerne le sujet invisible, le rien, cet autre univers qui, comme la terre, se tient en l'air sans être soutenu, le silence de la littérature .
J'enquête, mes mots ricochent sur les siens, l'onde s'écarte en cercles de plus en plus grands, puis disparaît à l'horizon, lui qui recule à mesure que l'on s'avance. » -
Ils m'appellent « gazelle », et je me sens blessée. Je ne suis pas un animal. Je ne suis pas une chose. Je ne suis pas une image. Je ne suis pas une proie.
De l'insulte « nègre » Césaire a fait la Négritude.
Du gazellage je m'apprête à faire Gazelle Théorie.
Ceci est un manifeste. Ceci est un témoignage. Ceci est un coup de colère, et une mise en lumière.I.O.
Dans un livre inclassable qui emprunte aussi bien à l'essai qu'au récit, à la politique qu'à la poésie, Ines Orchani explore à la première personne un féminin méconnu, décrivant librement l'expérience des codes - et de leur transgression -, des stratégies, des croyances et des sexualités. Les femmes qu'on y croise, gazelles et rebelles, incarnent un féminisme non occidental, un féminisme du secret et du courage, où les intentions l'emportent sur la forme. Dans l'élan créé par Virginie Despentes avec King Kong Théorie, Ines Orchani donne à entendre les voix d'un féminisme-monde.
Romancière, poétesse, traductrice, Ines Orchani vit entre ses deux pays, la France et la Tunisie, et écrit en deux langues, à la rencontre des pôles. -
Notre langue française
Jean-Michel Delacomptée
- Fayard
- Littérature Française
- 7 Mars 2018
- 9782213707051
Conçue, à l'origine, pour être écrite avant d'être parlée, la langue française a toujours obéi à une double vocation, politique et esthétique. Politique par sa volonté d'égalité vers le haut, esthétique par sa dimension foncièrement littéraire.
Des Serments de Strasbourg à l'ordonnance de Villers-Cotterêts, du bouillonnement de la Pléiade à la rigueur de Malherbe, ce riche essai traverse, pour s'en émerveiller, l'histoire de notre langue - possessif pluriel en forme de prière laïque.
Car l'auteur s'inquiète. Il craint que la standardisation, l'obsession de l'égalité par le bas, la technicité triomphante, la novlangue, le déracinement, ne portent au français un coup fatal.
Indifférent aux sempiternels procès en passéisme, il soutient que la progressive rupture du lien qui unit notre langue à ses origines politique et littéraire va, dans un proche avenir, ruiner sa vigueur, son identité, son esprit. Qu'en abandonnant la quête d'exigence et de beauté qui a fait sa force, nous la privons de son pouvoir émancipateur. Et que, si nous continuons à la saccager, nous détruirons avec elle non seulement notre idéal républicain et notre culture, mais notre civilisation elle-même. -
Le bonheur dans le mariage
Madeleine Chapsal
- Fayard
- Littérature Française
- 11 Février 2009
- 9782213646091
Trois hommes, heureux en ménage, mariés jeunes, font partie de cette nouvelle génération qui « pousse le landau ». Le féminisme et Mai 68 étant passés par là, ils trouvent normal de partager les tâches ménagères, le soin et l'éducation des enfants, les sorties, les loisirs, à part parfaitement égales avec leurs épouses. Jusqu'au jour où Thierry, Octave et Cyril décident de se rencontrer une fois par semaine pour passer ensemble une « soirée mecs ». Ils se réunissent dans l'appartement que leur prête un copain afin de se retrouver seuls « entre hommes » . Aussitôt, c'est l'effervescence chez leurs femmes ! Julienne, Anna et Corinne ne l'entendent pas de cette oreille, quelque chose de leur conjoint, dont elles ont fait leur double, commence, croient-elles, à leur échapper ! C'est pire qu'une tromperie conjugale et elles s'unissent pour organiser la résistance ! Mais plus elles s'insurgent, plus les hommes prennent conscience qu'ils s'étaient laissé mettre en laisse et même féminisés à outrance... Depuis qu'ils se retrouvent entre eux leur regard sur le monde homme/femme se met à changer. Dans les petits détails de la vie, comme dans les grands ils s'entraînent mutuellement à exprimer leur vision du monde, comme des désirs et des goûts qu'ils avaient pris l'habitude de réprimer et censurer... Afin de ne pas contrarier leurs femmes... L'un c'est la boxe, un autre la chasse, ou la corrida... Leur revient aussi de s'autoriser à regarder les filles... - ils y avaient renoncé par crainte des remontrances ! Et les femmes : vont-elles accepter de ne plus totalement contrôler le comportement de leur mari, ni leurs regards ? Pour elles, c'est une sorte de retour en arrière, elles se voient revenues au temps ou les machos remisaient leurs compagnes dans un rôle de femelles... Les ménages vont-ils y résister ? De plus, que vont devenir les enfants dans la tourmente ? Et surtout l'amour ? Mais peut-être s'agit-il seulement de redéfinir les désirs et les besoins de tous, forcément différent, d'un sexe à l'autre, afin que chacun puisse vivre pleinement ce qu'il est. Ce roman est l'histoire de quelques hommes et femmes qui, parce qu'ils s'aiment, cherchent à inventer une vie de couple sans concessions ni mutilations. Leur avenir en dépend. Peut-être aussi celui de la planète.
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Féminin, révolution sans fin
Gérard Pommier
- Fayard/Pauvert
- Littérature française
- 27 Janvier 2016
- 9782720216480
La femme n'est jamais tant célébrée par les poètes, de Pétrarque à Nerval, que lorsqu'elle est inaccessible, idéalisée, absente, ou même morte. En revanche, quand des femmes bien vivantes descendent dans la rue et prennent une part active à la Révolution française, les historiens n'en parlent guère. Les seins nus parmi les plus célèbres de l'histoire de la peinture ne sont pas ceux d'une femme mais ceux d'une allégorie, La Liberté guidant le peuple. Objet de désir, et de ce fait facteur de désordre, le féminin est refoulé. Souvent, aussi, par les femmes elles-mêmes. Impossible à éradiquer, il est savamment éloigné et rêvé, paré, voilé, ou fantasmé. Toutes les sociétés humaines, patriarcales à de rares exceptions près, mythifient la féminité pour mieux la tenir à distance. Maintenir l'ordre est une fonction d'homme.Pourtant, engendré par le désir, le désordre lui-même, et tout ce qu'il draine avec lui de remises en question, est aussi un facteur d'évolution. A ce titre, le féminin n'est-il pas le ferment du progrès ? L'histoire, cette fois, ne s'y est pas trompée : partout où l'oppression subie par les femmes s'atténue, les hommes eux-mêmes sont plus libres. Comme si le tableau de Delacroix était moins classiquement allégorique qu'authentiquement visionnaire : qui songerait à représenter la liberté sous des traits masculins ?
Gérard Pommier offre ici un essai singulier, une exploration littéraire et politique de la féminité, dans ce qu'elle a de moins domesticable et de plus séditieux.
Psychiatre et psychanalyste, professeur des universités, Gérard Pommier estl'auteur de nombreux ouvrages parmi lesquels Que veut dire « faire l'amour » ?(Flammarion, 2010). -
George Sand, une femme d'aujourd'hui
Jean Chalon
- Fayard
- Littérature Française
- 3 Mars 2004
- 9782213656519
Née en 1804, George Sand est en 2004 la plus jeune de nos contemporaines. C'est une vraie femme d'aujourd'hui. Elle a vécu en plein XIXesiècle comme on vit maintenant au XXIe.
Dans sa vie comme dans son oeuvre qui en est l'exact reflet, George Sand donne l'exemple de la liberté dans tous les domaines. Ecologiste avant l'heure, elle lutte pour la protection des arbres et prédit que « la planète périra par déforestation ». Enfin, aux approches de la soixantaine, elle s'enchante des bienfaits de la vieillesse : Sand ou le triomphe d'un troisième âge sachant aimer jusqu'au dernier soupir - lequel ne peut être qu'un soupir d'amour ! -
Suite anglaise est une promenade chez des écrivains qu'aime Julien Green et qui, au milieu des années vingt, tandis qu'il entreprenait de raconter leur vie, n'étaient que peu connus en France. Comme une figure de poker, le titre annonce une quinte, suite royale de personnes un peu excentriques, mais dont le commun dénominateur fut le courage, un courage d'enfant, cette forme particulière de résistance au malheur, aux contrariétés de la vie, à la vie sans rêves, tout cela contre-balancé par le désir de retrouver l'âge d'or.
Chacun des cinq devait préserver à sa façon sa vision du monde: Johnson avec les tyrannies et la malice d'un enfant; Blake d'un oeil qui voit ce qui se cache aux adultes; Lamb d'un coeur pur et naïf; Charlotte Brontë avec cette tristesse et cette innocence qui lui donneront, le jour de son mariage, " l'air d'une fleur d'hiver ". Quant à Hawthorne, laissons au lecteur la surprise de découvrir l'histoire de cette vie racontée sans artifice, mais avec une impassibilité frémissante, comme la vie de Lenz par Büchner, par un Julien Green déjà tel qu'en lui-même... -
Carla Bruni de passage.
Linda Hardy sur Victor Hugo.
Caroline se souvient de Barclay.
Un amour de Lova Moor.
Mon dîner chez France Gall.
Amanda Lear au vol.
Mon déjeuner avec PPDA.
Ma nuit avec Laetitia Casta.
Le cas critique d'Agnès Jaoui.
Arielle Dombasle seule chez elle.
Laurent Ruquier, Fouquet's Tinville.
Danièle Thompson à la Maison du caviar.
Une page de tendresse pour Ginka.
Daphné Roulier en soirée.
Luc Ferry se met à table.
J'ai fait mon euro.
Ô Ciel, Jean-Edern Hallier !
Mouna Ayoub au foie gras.
Daniela Lumbroso lève la punition.
Gérard de Villiers continue.
Stéphane Bern en short.
Filip Nikolic est revenu.
Les frais de la princesse de Clermont-Tonnerre.
Philippe Noiret, rue de Bourgogne.
La passion selon Elsa Zylberstein.
Claire Nebout, en huis clos.
Emmanuelle Gaume chez Thoumieux.
Frédéric Beigbeder est célèbre.
Benjamin Castaldi le petit prince.
Patrick Besson est entré à Voici au printemps 2000 et en sorti à l'automne de la même année. Il tenait la rubrique La cause du people, dont les textes sont rassemblés ici.
Il a publié aux éditions Fayard Un état d'esprit et Didier dénonce. -
« J'avais l'air d'un con. Partant pour l'armée, partant pour la guerre, je voyageais léger. Un sac de sport bleu pétrole, la couleur à la mode cette année-là. Non point l'un de ces fourre-tout obèses que les sportifs trimballent aujourd'hui, mais le petit sac d'époque, quarante centimètres de profondeur et vingt de diamètre (je le possède toujours), qui se fermait par un lacet passant dans des oeillets en métal. J'y avais entassé un chandail, mon rasoir électrique, une brosse à dents, du papier à lettres, des photos et sans doute quelques bricoles dont j'ai perdu le souvenir. »
Après Les Jardins de l'Observatoire, où il racontait son enfance dans Paris occupé et les aventures de ses parents résistants, Gilles Perrault évoque ici ses vingt ans et la guerre d'Algérie.
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Contre les calomniateurs de la Serbie
Patrick Besson
- Fayard
- Littérature Française
- 19 Septembre 2012
- 9782213673035
Longtemps ses adversaires en ont rêvé - à moins que ce ne soit l'inverse. Il l'a fait. Patrick Besson, qui passe pour l'un des hérauts de la passion dite proserbe, a constitué lui-même le dossier qui l'accable. Chef d'inculpation : défenseur d'une cause indéfendable. Composition : par ordre chronologique, tous les textes, chroniques, relations de voyage en Serbie ou en Bosnie, poèmes, discours, écrits produits pendant les guerres en ex-Yougoslavie, de 1995 à 1999, du conflit en Bosnie à celui au Kosovo.
Confrontés aux pièces ici rassemblées, plus de quinze ans après les faits, il n'est pas exclu que les accusateurs en viennent à réviser leur jugement... Car, il faut bien le dire, en 1995, Patrick Besson était entré à reculons dans la bataille des bonnes consciences médiatiques, qui déjà faisait fureur. « L'ennui avec les bons sentiments, c'est qu'ils conduisent tout droit aux mauvais », avait-il noté, d'emblée, un sourire goguenard entre les lignes. Avec les années, il ne se départit pas de ce détachement ironique - c'est peut-être là sa faute la plus grave -, mais ne cessa de monter de plusieurs crans dans le grinçant. C'est que cette guerre, si affreuse, a d'abord été une guerre d'écrivains (tous les protagonistes croates, serbes, bosniaques avaient eu des prétentions littéraires, à commencer par Milosevic), qu'il n'y en a pas de pire, et qu'elle s'était prolongée par des guerres d'écrivains à Saint-Germain-des-Prés. -
L'histoire
Maren Sell, Yann Andréa
- Fayard/Pauvert
- Littérature française
- 6 Janvier 2016
- 9782720216459
Elle l'a retenu dans sa chute par les mots. Ceux qu'elle lui arrachait. Ceux qu'elle lui écrivait. Après la mort de Marguerite Duras, dont il avait été le dernier amant, il trouva la force de lui dédier deux livres, magnifiques. Mais ensuite ?Plutôt mourir, disait-il. Elle ne s'y résolvait pas. Il fallait écrire encore. Remplissait-elle simplement sa fonction d'éditrice ? Avec l'écriture est lentement revenue la vie. Avec le souffle des phrases s'est peu à peu rallumé le désir. Et même l'amour. « Disponible au talent », ainsi qu'elle tient à être et à définir son métier, elle voulait lui prouver que les mots fécondent les mots comme l'amour engendre l'amour.
Maren Sell est éditrice et auteur de plusieurs romans, dont Mourir d'absence et Le dernier amant. Elle a été élue Femme d'Europe en 1995 pour ses engagements culturels. Yann Andréa est l'auteur de M.D., Cet amour-là et Ainsi. -
« Quelques vieilles barbes de Boston vous raconteront que je ne suis pas seulement le père du président. Je suis un voyou, un menteur. Ça les arrangerait même que j'aie fabriqué de l'alcool à l'époque des Incorruptibles. Ils oublient qu'il y a bien d'autres manières d'être redoutable. Mes concitoyens veulent du cinéma. Je leur en ai offert. »
Un vieillard tout-puissant frappé par un AVC l'année même où il a atteint le but de sa vie - l'élection de son fils à la Maison-Blanche -, voilà qui ressemble à une punition divine. Si on ajoute la mort violente de quatre de ses enfants, et même la condamnation d'un cinquième, Rosemary, victime d'une terrible erreur médicale, on a, réunis, tous les ingrédients de la malédiction.
Joe Kennedy (1888-1969) a inventé la politique au xxe siècle. Dans la conquête du pouvoir, il s'est réservé « la part du diable ».
Près de cinquante ans après sa mort, l'un des hommes les plus détestés de son siècle est magistralement tiré du silence par Danièle Georget : voici le roman vrai et intime d'une famille légendaire. La sacrée histoire d'un Irlandais magnat de Hollywood, qui fut le véritable inventeur des Kennedy.
« L'important n'est pas ce que l'on est, l'important est ce que les autres croient que l'on est. » -
Les désirs comme désordre
Collectif
- Fayard/Pauvert
- Littérature française
- 16 Septembre 2020
- 9782720216718
Quatorze écrivains parlent du désir. Après le moment « Me too », dans une société post-Weinstein, post-Polanski, post-Matzneff, comment penser cet élan, tumultueux et vital, ce qu'il engendre ou bien entraîne ? Dans notre monde fracturé où tout est à la fois plus chaotique et plus conditionné, comment comprendre ses désordres ? Et qui mieux que des romanciers pour en saisir les enjeux politiques ou intimes, en explorer les ambivalences, les tensions, la beauté ?
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Les hommes et les femmes : notes sur l'esprit du temps
Jean-Michel Delacomptée
- Fayard
- Littérature Française
- 6 Octobre 2021
- 9782213714660
La seconde moitié du XXe siècle a vu l'avènement des femmes dans la sphère publique sous le signe de leur égalité avec les hommes, valeur fondamentale en France comme en Europe. Ce formidable progrès connaît aujourd'hui des développements hasardeux. Dans le tumulte d'une époque où les passions prennent le pas sur la raison, à la revendication d'une égalité juste se substitue progressivement la quête utopique d'une égalité totale entre les individus, les sexes, les genres, qui implique l'éradication du patriarcat, source de tous les maux. Exit le père de famille, symbole de l'autorité, voici le règne de l'amour universel comme projet politique consacré par les lois. Étrange amour, qui tend à opposer l'homme et la femme, à produire de la violence, à fracturer la société, à détruire la beauté du monde.
Avec son esprit pénétrant et sa plume inspirée, Jean-Michel Delacomptée examine la révolution des moeurs en cours, amplement importée des États-Unis, où s'invente une modernité aveugle aux conséquences de ses choix. Devant l'avenir qu'obscurcit le sectarisme de revendications sans limites, il se livre à une ardente défense de notre souveraineté morale, clé d'une indispensable préservation de l'humanisme et de la haute culture sur lesquels repose la fragile grandeur de notre civilisation.
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à Paris, au Printemps, ça sent la merde et le lilas
Deforges-R
- Fayard
- Littérature Française
- 3 Septembre 2008
- 9782213641379
En mai 68, les étudiants et les ouvriers ne furent pas les seuls à avoir affaire à la police du gouvernement du général de Gaulle.
Régine Deforges, qui vient de créer sa maison d'édition, L'Or du temps, voit saisir son premier livre publié, Le Con d'Irène, érotique dû à la plume anonyme d'Aragon. Elle est convoquée au Quai des Orfèvres par le patron de la police mondaine, le commissaire Ottavioli. Ce premier rendez-vous judiciaire sera suivi de beaucoup d'autres jusqu'à sa condamnation pour « outrage aux bonnes moeurs par la voie du livre » par la 17e Chambre correctionnelle, notamment pour avoir publié Lourdes, lentes, d'André
Hardellet.
Sur fond de barricades et de gaz lacrymogène, entre amours ferventes, incursions révolutionnaires à Censier, à la Sorbonne, c'est l'occasion pour Régine Deforges de nous donner, l'air faussement badin, de superbes pages sur ses déambulations entre le Quartier latin, Saint-Germain-des-Prés, les folles soirées chez Castel et les bars de Pigalle.
Elle promène sur ce temps un regard amusé et ironique, souriant au slogan qui s'afÞ chait sur les murs : « Il est interdit d'interdire ! » -
Un visa pour l'enfer ; une femme combat les marchands de sexe
Célhia de Lavarène
- Fayard
- Littérature Française
- 25 Octobre 2006
- 9782213640167
Au Liberia, passer la nuit avec une gamine de quinze ans a un prix : 300 dollars. Guerre civile, pauvreté endémique et corruption généralisée ont favorisé le plus odieux des trafics : celui des êtres humains. Les victimes viennent du Maghreb ou des pays de l'Est, attirées par des promesses d'emplois fictifs. À l'arrivée, elles se retrouvent dans des bordels, prisonnières.
J'avais déjà lutté contre la prostitution forcée en Bosnie. C'est pourquoi le chef de la mission de l'ONU au Liberia m'a sollicitée. « Parce que tu es une femme et que tu as des couilles », a-t-il précisé.
Accompagnée d'une équipe de policiers internationaux, j'ai repris un travail que je connaissais trop bien : repérages, rondes de nuit, raids et interrogatoires. Des Balkans à l'Afrique subsaharienne, les crapules sont toutes pareilles, et leurs proies sont plongées dans la même détresse. Pourtant, le Liberia, c'était pire que tout ce que j'avais vu jusqu'alors. Les pourvoyeurs de « chair fraîche », soutenus par le pouvoir en place, me narguaient. Leurs clients ? Hauts fonctionnaires libériens, diplomates, membres d'organisations humanitaires, casques bleus. Ces derniers, sûrs de leur impunité, me narguaient plus encore.
Ce que j'ai vécu à Monrovia, je ne peux pas le passer sous silence. Je veux prêter ma voix à ces jeunes filles dont personne n'a jamais voulu entendre les appels à l'aide. Je veux aussi que le monde découvre la face cachée d'une mission de l'ONU dans un petit coin d'Afrique abandonné des dieux, ses procédures kafkaïennes et ses dérives. Je veux enfin qu'on sache de quoi sont capables les hommes dans un pays sans lois. Des soldats de la paix aux businessmen véreux, rares sont ceux que j'ai vus résister à la tentation.
C.L