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Fayard/Mille et une nuits
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« Dans la nuit noire. En attendant de voir clair, je veux me traquer, me débattre [...]. Je ne voudrais coudre, piquer, tuer qu'avec l'extrême pointe. Le reste du corps, la suite, quelle perte de temps ! Ne voyager qu'à la proue de moi-même. » Élaboré en une dizaine d'années, Aveux non avenus est le livre majeur de Claude Cahun, poète, photographe et plasticienne surréaliste. Il s'agit de sa grande entreprise autobiographique qui met en jeu l'aventure inquiétante de vivre et la quête d'images diffractées de l'insaisissable identité. Organisé en courtes séquences cinématographiques, photographiques, le texte est un savant enregistrement et montage de fragments de moments vécus, de récits de rêves, de lettres, de fragments de journal intime, de morceaux de prose polémique, de considérations introspectives, spéculatives, de contes et de poèmes. Cahun est l'artiste fascinante qui explora toutes les limites des genres - sexuel, grammatical, littéraire, idéologique - avec une audace exemplaire et largement anticipatrice. Elle est l'alter ego féminin de Duchamp. Publié en 1930 aux Éditions du Carrefour, avec une préface de Pierre Mac Orlan, Aveux non avenus est un livre-objet. La maquette et les illustrations - dix magnifiques héliogravures, qui sont des chefs-d'oeuvre du photomontage surréaliste - ont été réalisées par Claude Cahun en collaboration avec sa compagne, Suzanne Malherbe. Nouvelle édition établie par François Leperlier.
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Le livre : C'est l'histoire inédite de Caroline, le dernier modèle d'Alberto Giacometti. Caroline fut une de ces filles de bar, prostituée au grand coeur, et figure du Montparnasse des années cinquante-soixante. C'est l'histoire d'un grand amour, un amour fou, un amour noir, qui dura six ans, jusqu'à la disparition du peintre en 1966.
À travers un récit intense, et poétique, Franck Maubert, spécialiste d'art et romancier, restitue, de façon très réaliste, la relation entre l'artiste et son modèle, entre les amants, sur fond d'un monde trouble où se croisent le milieu et le milieu de l'art... L'auteur relate avec justesse et émotion sa rencontre avec Caroline dans son studio-vue sur mer, à Nice. Au fil du récit, le mécanisme du souvenir affleure par vagues et ainsi se découvre, avec une grande force émotive, le portrait d'une femme fragile et blessée, ainsi apparaît la face cachée de Giacometti, l'artiste le plus cher de tous les temps. -
La minute prescrite pour l'assaut
Jérôme Leroy
- Fayard/Mille et une nuits
- Littérature
- 27 Août 2008
- 9782755502466
Il était vingt-trois heures quand Kléber et Sarah, qui venaient de se rencontrer, décidèrent de passer la nuit dans le fort d'Ambleteuse.
À cette heure-là, une bombe sale explosait à San Francisco.
À cette heure-là, un médecin du centre des maladies contagieuses d'Atlanta se suicidait en s'ouvrant les veines à l'aide d'un scalpel : il venait d'observer dans son microscope la dernière mutation du virus de la fièvre hémorragique de Marburg.
À cette heure-là, trois enfants entre neuf et treize ans, l'un à Rio, l'autre à Malm, le dernier à Shanghai, étaient parvenus au niveau ultime de Dark Hostel. Ils étaient les premiers à réussir cet exploit sur ce jeu virtuel haut de gamme.
À cette heure-là, en France, les Forces spéciales, nouvellement créées sous l'égide secrète de l'Elysée et de quelques grandes entreprises privées, recevaient leur baptême du feu dans les quartiers nord de Marseille.
À cette heure-là, Kléber soupçonnait qu'il vivait le premier instant de la fin du monde. Désormais, sa ligne politique serait: "Encore une minute, monsieur le bourreau!" Pour vivre une dernière histoire d'amour, belle et cruelle, avec Sarah, pour fredonner les chansons du monde d'avant, pour déguster un dernier verre de cheverny, pour une dernière conversation avec la Kolkhozienne aux seins nus, pour contempler le ciel étoilé et la mer avant l'ultime échappée dans l'apocalypse totale... Né en 1964, Jérôme Leroy est romancier. Il est notamment l'auteur d'Une si douce apocalypse (Les Belles Lettres, 1999), Le déclenchement muet des opérations cannibales (Equateurs, 2006), Rêves de cristal (Mille et une nuits, 2006) et de Comme un fauteuil Voltaire dans une bibliothèque en ruine (Mille et une nuits, 2007). -
Février 1916. Dans un bled du Djurdjura, Mohand Akli, insouciant berger kabyle, se prélasse dans l'ombre d'un figuier. Au loin, de l'autre côté de la Méditerranée, la bataille de Verdun fait rage. Qui pourrait voir en lui l'homme de la situation, celui qui va voler au secours de la France ? Mohand Akli n'en croit pas ses yeux, mais c'est bien tout un cortège d'illustres personnages, Jeanne d'Arc en tête, qui défile devant lui pour l'implorer d'intervenir. Quand il apprend que les Pieds Nickelés sont au front, alors il n'hésite plus. À moins qu'il n'ait été mobilisé de force...
En nous racontant l'histoire fabuleuse du poilu Mohand Akli qui quitta son pays natal pour reprendre le fort de Douaumont, Aziz Chouaki convoque, avec beaucoup de fantaisie et d'humour, la mémoire des coloniaux, ces soldats d'Afrique engagés dans l'épouvante de la Grande Guerre.
Romancier, dramaturge et musicien, Aziz Chouaki vit en France depuis 1991. Il se fait connaître par son récit Les Oranges (Mille et une nuits, 1998), mis en scène à de nombreuses reprises, et poursuit un travail d'écriture pour le théâtre : Une virée, El Maestro, Le Tampon vert. On lui doit aussi trois romans : L'Étoile d'Alger, Aigle et Arobase. -
Minutes pontificales sur le préservatif (dossier cundum)
Gaspard-marie Janvier
- Fayard/Mille et une nuits
- Littérature
- 17 Mars 2010
- 9782755504095
« J'ai rencontré le frère Joachim en 2006 dans le cadre d'une conférence sur Pascal. Après un exposé de mon crû, nous sommes allés dîner dans un bistro. Ce père me touchait par son mélange inédit de candeur et de véhémence. Nous avons discuté jusqu'à l'aube. C'est sans doute ce qui l'a poussé à reprendre contact avec moi à la sortie de mon livre Le Dernier Dimanche. Nous étions en pleine tempête après les déclarations de Benoît XVI sur le préservatif. De part et d'autre, ça s'indignait ferme. Moi, je ne pouvais m'empêcher de sourire. Ce vieux pape doutant de l'efficacité de la Durex XL m'avait tout l'air d'une poule s'interrogeant sur l'usage de l'opinel ! Aussi quand le bon frère s'est présenté dans mon bureau, suffoquant de colère et me suppliant de peser de tout mon poids sur mon éditeur pour publier ce document confidentiel de première main sur la prise de position pontificale en matière de cundum, ai-je tenu à le mettre en garde : "Méfiez-vous que le remède ne soit pas pire que le mal ! En trahissant la confidentialité propre à vos fonctions de minutante pontificio, vous risquez de vous griller, pour un résultat qui pourrait être l'opposé de celui que vous escomptez ! »" Le texte donné est l'exacte retranscription des consultations organisées à l'été 2005 : verbatim des auditions d'usagers et compte-rendu du colloque avec les experts. Mémorable !
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Le dernier dimanche
Gaspard-marie Janvier
- Fayard/Mille et une nuits
- Littérature
- 18 Mars 2009
- 9782755502756
Beaucoup se scandalisent du monde hypercommercial où nous vivons. Gaspard-Marie Janvier le trouve avant tout ennuyeux. Il en a disséqué la religion cachée dans son Rapide essai de théologie automobile, paru en 2006. Pour ce nouveau livre, il a voulu s'immerger pendant une année dans une religion qui n'a pas honte d'elle-même. Chaque dimanche, ce sceptique formé à la discipline la plus cartésienne, est allé à la messe catholique. Il a noté au retour ses réflexions, ses réactions, ses émotions. Ce qui s'annonçait comme la simple chronique d'un dimanche de plus en plus menacé par l'idéologie des affaires s'est transformé en une belle aventure, un grand roman spirituel et charnel. En voilà un au moins guéri de son ennui.
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Deux mondes se rencontrent dans La Soirée de Michel Host. Le monde bourgeois convenu, représenté par le notaire, le narrateur du récit, et le monde des êtres démunis incarné en la personne d'Adriana, une domestique portugaise. Le narrateur est cloué sur son lit : il lui reste huit jours à vivre. Il les passe entre sa jeune femme, Camille, et Adriana. Camille a délaissé son vieux mari depuis longtemps en faveur d'un jeune Américain, trafiquant de pierres précieuses. Pour amuser les notables du coin, elle donne une soirée... crépusculaire.
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Le fils du révérend Thomas Joncs n'aurait jamais dû passer devant le Brown Sugar. Quelques notes de piano au relent de soufre suffisent parfois à changer une vie. Par touches pudiques, mais sans craindre de révéler son destin froissé, cet enfant du Mississippi évoque sa découverte d'un monde où Dieu et le diable jouent la même musique.
La planche à frissons, refuge miraculeux pour se dérober aux foudres paternelles, suffira-t-elle à son salut ? Des sermons austères du Sud profond jusqu'aux beuglants moites de Memphis, en passant par les terres sanglantes de l'Europe ou les vertiges illusoires de New York, le destin de ce musicien noir est un long chemin de croix, pavé d'espérances et de déceptions, d'égarements et d'états de grâce, d'amitiés fragiles et de secrets partagés.Noël Balen accompagne son personnage avec une rare maîtrise du rythme et du contrepoint. Il y fait entendre comme un air familier et obsédant dont on se délecte à voix haute, pour le seul plaisir d'écouter des mots qui sonnent juste. Il a publié un roman, Soledad (Calmann-Lévy, 1992) et un recueil de nouvelles, La musique adoucit les meurtres (Liana Lévi, 1987; Mille et une nuits, 2001). -
Marilyn Monroe n'est pas morte
Patrick Besson
- Fayard/Mille et une nuits
- Littérature
- 30 Août 2006
- 9782755502350
Marilyn Monroe n'est pas morte.
John Kennedy n'a pas été assassiné à Dallas.
Et les Américains n'ont pas marché sur la lune.
Dans ce nouveau roman, Patrick Besson vous explique pourquoi.
Et vous allez le croire. -
L'idée. Les 54 ans de l'homme au début du XXIe siècle. L'intrigue. Un journaliste écrivain français parti à la recherche d'une actrice thaïlandaise aperçue dans un téléfilm d'Arte renonce à la rencontrer quand il tombe amoureux du personnage qu'elle incarne et qu'il a trouvé dans le Soi 4 de Sukhumvit, le Pigalle de Bangkok. L'arrière plan. Le passé sentimental du narrateur et sa récente rupture avec une jeune romancière blonde qui vient d'obtenir un grand prix littéraire de printemps. Les lieux. Bangkok, Paris, Palmyre, Londres, Monaco, Nice, Belgrade, Athènes, Brazzaville, Saint-Florent, Las Vegas, Montreuil. Le suspens. Comment Patrick va-t-il s'en sortir entre deux escort girls thaï ? Le contexte historique. La crise financière mondiale et la révolution des Chemises rouges en Thaïlande. La chanson. « Que reste-t-il de nos amours ? » Le nombre de pages. 96. Le degré d'autobiographie. 95 % - les 5 % restant étant imputables à l'oubli.
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Les 200 clitoris de Marie Bonaparte
Alix Lemel
- Fayard/Mille et une nuits
- Littérature
- 15 Septembre 2010
- 9782755504286
À quoi rime cette histoire de « 200 clitoris » ? Et pourquoi le nom de Marie Bonaparte lui est-il attaché ?
« Deux cents clitoris », c'est l'échantillon que la princesse de Grèce dit avoir constitué pour son étude morphologique destinée à valider sa thèse sur la frigidité féminine : contre la théorie de Freud sur la sexualité, elle entend démontrer en 1924 dans son article « scientifique » signé A. E. Narjani que les causes en sont anatomiques.
Marie Bonaparte sait que Freud tentera de défendre sa théorie. Elle souhaite en découdre avec lui. Il foncera dans le piège.
À la manière d'une enquête policière, psychanalytique et littéraire, Alix Lemel raconte ce qui s'est joué dans la troublante relation entre Marie Bonaparte et Freud.Alix Lemel n'est pas psychanalyste et ne connaît Freud et Marie Bonaparte que par les livres. Sa curiosité l'entraîne à s'étonner de petits détails qui lui paraissent sonner faux. Elle s'attache à comprendre (ou à imaginer) ce qu'ils peuvent dissimuler. Les 200 clitoris de Marie Bonaparte est son premier livre publié. -
Quand Simone Weil passa chez nous
Jean Duperray
- Fayard/Mille et une nuits
- Littérature
- 15 Septembre 2010
- 9782755504279
« La rencontre de Simone Weil - cette maladive et énergique jeune fille qui passa chez nous, dans la région stéphanoise, et fut des nôtres - compte parmi les plus mémorables que je dois au syndicalisme révolutionnaire. J'ai formé le projet périlleux de dire ce que fut sa vie quotidienne parmi nous pendant les trois ans où une chance insigne me permit de la connaître un peu. Pour répondre à quelques-uns qui me demandaient ce que fut cette rencontre, je suis resté longtemps dans une grande perplexité, face à des documents, épars, encore aujourd'hui, devant moi, et qui ne cessaient, textes et images, de refuser de vivre que pour vivre trop intensément, d'une vie qui me dépassait, et dont la puissance m'étranglait de paralysante émotion. » C'est par ces mots noués par la perte de la prof de philosophie et par le puissant souvenir d'elle que débute le récit de Jean Duperray. L'ancien instituteur raconte avec une grande pudeur le passage de Simone à Saint-Etienne (1932-1934) et l'impact de son étonnante présence volontariste sur les camarades ouvriers et mineurs, dont elle forçait l'admiration et l'inquiétude. L'écrivain a réussi à la faire revivre, le temps de quelques pages, avec une formidable justesse de style.
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Un musicien chez les coupeurs de tête
Michel Dintrich
- Fayard/Mille et une nuits
- Littérature
- 8 Avril 2009
- 9782755503081
« Juillet 1985. Agats, la capitale du pays asmat, le but de mon voyage, ce gros bourg perdu au fin fond de l'Irian Jaya, la province indonésienne de la Papouasie-Nouvelle-Guinée. Enfin j'y suis ! À l'exaltation succède l'appréhension. Maintenant, il va falloir jouer serré, la moindre erreur pourrait m'être fatale. D'ailleurs, j'en ai immédiatement la preuve : la police s'apprête à contrôler les passagers du bateau. J'ai appris qu'un laissez-passer est absolument nécessaire pour pénétrer dans ces territoires oubliés. Or, je n'en ai pas. C'est alors que je les vois. Athlétiques, debout dans leurs pirogues effilées, ce sont des guerriers olympiens. Leur peau brune souligne le bipane de coquillage blanc qui leur traverse la cloison nasale et leur donne un aspect farouche. Ainsi ces merveilleux sauvages existent-ils encore et sont tels que je les imaginais dans mes rêves les plus fous... »Qu'allait donc faire Michel Dintrich, un guitariste classique réputé qui venait de fêter ses cinquante ans, dans une contrée marécageuse fort peu hospitalière, infestée de sauriens, habitée par des peuplades animistes qui célèbrent le culte des Ancêtres et s'adonnent à la chasse aux têtes pour venger leurs morts ? Celui qui n'est ni marchand ni collectionneur d'art primitif cédait à l'appel magnétique de l'Océanie, qui avait aimanté la sensibilité surréaliste : il trouverait les formidables sculpteurs du bouclier asmat suspendu par Breton dans son atelier, quitte à risquer sa tête et sa vie. Le musicien ne savait pas que les dessins et aquarelles de son carnet de voyage seraient son sauf-conduit chez les sauvages.
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UNE RENCONTRE PRES DE L'HOTEL DE VILLE
Cyrille Fleishman
- Fayard/Mille et une nuits
- Littérature
- 5 Mars 2003
- 9782755504262
Dans le Paris des années 1950 et 1960, près de la place de l'Hôtel de Ville, tout un petit monde se croise, se rencontre... La vie du quartier semble s'organiser autour de son fameux Bazar. Dans le bus, une jolie petite dame rêve d'un amour de cinéma et d'un crochet pour l'ail ; au rayon papeterie, un touriste new-yorkais a la révélation qu'il existe une justice sur terre ; un vieux couple se déchire au sujet du service à poisson que monsieur souhaite acquérir ; en route vers le rayon du sous-sol, un homme rencontre en yiddish la femme de sa vie tandis qu'un autre retrouve celle qui fut son premier amour...
Recueil de nouvelles qui se lit comme un roman, Une rencontre près de l'Hôtel de Ville réinvente avec tendresse et humour un monde ashkénaze aujourd'hui disparu.
Cyrille Fleischman est né en 1941 à Paris. Il est notamment l'auteur de L'Attraction du bal (Gallimard, 1987) et de la trilogie des Rendez-vous au Métro Saint-Paul (Le Dilettante, 1992). Les Nouveaux Rendez-vous au Métro Saint-Paul ont été couronnés d'un prix d'Académie, au titre des Grands prix de l'Académie française, en 1995. Le prix Max-Cukierman (culture yiddish) a été décerné à l'auteur pour l'ensemble de son oeuvre en 2002. -
Jè, histoire modeste et héroïque d'un homme qui croyait aux lendemains qui chantent
Max Gallo
- Fayard/Mille et une nuits
- Littérature
- 31 Mars 2004
- 9782755502404
« Jè est mort, et son siècle s'en va. » De ces hommes du peuple qui tentèrent de s'élever de la misère, que reste-t-il?
« Seulement ce chaos barbare qui semble répéter indéfiniment ce que les hommes ont déjà vécu, injustice ici, guerre là, enfants qu'on opprime et qu'on tue, et le sort de Jè, de l'enfant Jè, quand on le compare au destin de ces gamins des rues qu'on pourchasse comme des rats, paraît celui d'un prince.
Alors, rien ?
Seulement de vaines révoltes, des espérances dévoyées, des décombres et le constat sinistre des crimes accomplis, des révolutions fourvoyées qui ne laissent qu'amertume, misère et violence ? Qui peut et veut croire encore, après un siècle de désillusions, aux "lendemains qui chantent" ? »
Max Gallo nous invite à retenir quelque chose de l'histoire de Jè, ouvrier autodidacte, qui souhaitait un monde meilleur, à l'image de celle de toute une classe laborieuse. Comme un dernier hommage à un homme digne, son père. -
UNE RENCONTRE LOIN DE L'HOTEL DE VILLE
Cyrille Fleishman
- Fayard/Mille et une nuits
- Littérature
- 1 Septembre 2004
- 9782755504255
Dans les années 50-60, le petit monde ashkénaze de Cyrille Fleischman ne vit pas seulement dans le quadrilatère dessiné par la place des Vosges, la rue de Turenne, la rue Saint-Antoine et le Bazar de l'Hôtel de Ville. II dépasse bien sûr ces limites, par exemple vers République et jusqu'aux confins du IXe arrondissement, où se fait sentir l'influence -parfois imaginaire - de Pigalle. Mais surtout, il va et vient, au gré de trajets en métro entre Saint Paul et Étienne-Marcel, de voyages en autorail vers Trouville ou ailleurs. Et rien ne vaut ces déplacements loin de l'Hôtel de Ville pour croiser, sur le quai d'une gare ou dans un compartiment, le destin de celui depuis longtemps perdu de vue ou encore de celle que l'on côtoie, mais que l'on n'avait jusque-là pas remarquée.
Après Une rencontre près de l'Hôtel de Ville, Cyrille Fleischman assemble de nouvelles histoires et nous fait partager, avec tendresse et humour, la magie des rendez-vous fortuits. -
Solderie : Chroniques
Patrick Besson
- Fayard/Mille et une nuits
- Littérature
- 10 Novembre 2004
- 9782755502398
Lecteur-arpenteur, Patrick Besson n'a cessé de chiner des livres dans les solderies. De ses (re)lectures d'occasion, il a tiré une série de 83 billets acerbes et enlevés, titrés : « Vailland à la noce », « Je rends Huguenin », « Jouhandeau octogénial », « Les enfants du capitaine Debord », « Jeter son Sagan », « Montherlant et les garçons » ou « Ami de Pierre Benoit ».
Écrivain de premier rang ou de seconde zone, chacun donne lieu à un exercice d'admiration ou de détestation, si ce n'est de réhabilitation. -
« Saison du prêt-à-suer, l'été transpire de promesses non tenues. Les matins enchanteurs ne débouchent que sur la laideur crue de la journée, les voluptueuses soirées n'ouvrant que sur des nuits d'insomnie, de sudation et de moustiques.
L'été, les débordements de chair me font honte, la plage m'horripile, les maîtres-nageurs me font sourire, les body-buildés me font pouffer, les strings me font glousser, le farniente m'anéantit, la sieste me fait périr, la vacuité me fait mourir.
On se regarde mollir ensemble, le cul sur la serviette ou le corps incurvé dans une chaise longue. On aime le mou que l'on devient. On est bien. On se veut mou, on se vautre mou, on se demande même à haute voix comment on a pu ne pas l'être plus tôt. On voudrait que ça ne s'arrête jamais. On se roule dans l'instant présent comme les chiens des villes dans le sable. On reviendra l'année prochaine.
Je hais l'été.
Belle saison, vos beaux jours me font mourir d'ennui. D'ennui, belle saison, vos beaux jours me font mourir. Me font mourir d'ennui, vos beaux jours, belle saison. »
C.-H. B. -
Qu'il était beau mon meccano !
Jacques Gaillard
- Fayard/Mille et une nuits
- Littérature
- 29 Avril 2009
- 9782755503784
« Ne ressentez-vous pas, même sans être radicalement périmé vous-même, parfois le besoin de recenser, d'évoquer, de ressusciter des objets aujourd'hui disparus et qui pourtant ont existé, là, entre vos mains, sur l'étagère, dans le jardin, au coin de la rue, absolument familiers, utiles, amusants et que l'on jugeait indispensables... jusqu'au jour où on ne les a plus vus ? Pfuit ! Il y en avait, il n'y en a plus. C'est peut-être cela, l'Histoire, ou sa menue monnaie, notre histoire, la mienne, la vôtre. Les objets et les pratiques qui vont avec, qui ont leur fantaisie propre : on faisait ceci, on ne le fait plus. Tout est lié, les trucs et les machins, les choses et les bidules, dans le grand bazar du dernier demi-siècle, traversé à la vitesse d'un mascaret par le progrès et les innovations. Que laisse-t-il sur la grève du souvenir ? Le berlingot Dop, le transistor, le moulin à café, la Nénette, l'anti-monte-lait, la petite Calor, le slip Kangourou, les images de chocolat...» À travers 21 choses désuètes, Jacques Gaillard fait son inventaire d'une époque qui nous est déjà lointaine mais que notre « impalpable petite nostalgie » continue de faire vivre en nous. Qu'il était beau mon Meccano est un recueil d'éloges et évocations littéraires, sensibles et humoristiques, dans la meilleure veine de l'écrivain.