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Littérature
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Blond, grand, attirant, Lee Anderson a tout du canon de beauté de l'Américain blanc. Mais il cache en réalité un secret : il a du sang noir. Un sang noir qui a coûté la vie à son frère, victime d'un crime raciste. Aujourd'hui, Lee Anderson est décidé à faire expier ce drame à la société blanche tout entière. En s'installant dans la bourgade de Buckton, il en est persuadé : il se fera justice avec violence.
Publié en 1946, J'irai cracher sur vos tombes fut aussitôt jugé pornographique, obscène, dérangeant, et son auteur fut voué aux gémonies. Enrichie de photographies inédites du manuscrit de l'adaptation cinématographique du roman, cette nouvelle édition présente, en outre, l'imposant Dossier de l'« Affaire J'irai cracher sur vos tombes » par Noël Arnaud, où le lecteur découvrira le destin passionnant d'un texte aux multiples scandales et à la force toujours intacte. -
Twyla et Roberta ont huit ans lorsqu'elles se rencontrent au foyer de St-Bonaventure. Quatre mois durant, les deux fillettes resteront inséparables, avant que la vie ne les éloigne. Au fil des années, elles se recroiseront au gré du hasard. Des retrouvailles souvent malaisées, jetant une lumière trouble sur un épisode de leur enfance, une scène en apparence anodine mais dont le souvenir ne les a jamais quittées - si tant est que ce souvenir soit fidèle à ce qui s'est réellement passé ce jour-là.
Suivie d'une postface signée Zadie Smith, cette nouvelle est la seule qu'ait jamais écrite Toni Morrison. En une poignée de pages aussi limpides que vertigineuses, Récitatif nous offre la quintessence d'une des voix les plus inoubliables de la littérature américaine contemporaine. -
Au petit matin du 7 octobre, quand ils sont réveillés par le sifflement des missiles, Amir Tibon et son épouse vivent dans le kibboutz Nahal Oz depuis plusieurs années et ils connaissent les règles : il suffit de se précipiter dans la pièce sécurisée de la maison et d'attendre que la situation se calme. Mais ce samedi-là ils comprennent que la journée sera différente de toutes les autres alertes qu'ils ont connues.
Amir Tibon fait le récit des heures qui suivent avec une simplicité poignante : il faut tout d'abord calmer leurs deux filles âgées de trois ans et de vingt mois. Communiquer avec les autres membres du kibboutz. Joindre les proches à Tel Aviv. Ne pas paniquer quand on crible la maison de balles. Rester calmes même quand on apprend les massacres commis dans le voisinage immédiat.
En alternance avec son témoignage, Amir Tibon nous propose ici son analyse du conflit israélo-palestinien et sa vision implacable de la gouvernance Nétanyahou. Son exposé des faits est limpide et passe notamment par le prisme de l'histoire du kibboutz Nahal Oz qui devait fêter ses 70 ans le soir du 7 octobre. Un récit profondément personnel et un grand livre d'Histoire. -
Sethe et sa famille vivent avec le fantôme de Beloved depuis des années. Car Sethe a tué sa petite fille de deux ans - pour que jamais elle ne soit esclave comme elle. Depuis, la guerre de Sécession s'est terminée, et dans son petit bourg de l'Ohio, Sethe a beau être libre, elle reste hantée par son geste. Alors, quand une inconnue qui dit s'appeler Beloved frappe à sa porte, Sethe est plus que jamais ramenée à son passé. Le cinquième roman de Toni Morrison est une oeuvre d'un lyrisme puissant, explorant les traumatismes de l'esclavage comme peu d'autres livres. À la fois ode à la maternité et reconstitution de l'horreur d'un chapitre jamais refermé de l'histoire américaine, ce roman a connu un immense succès dans le monde entier, et fut couronné par le prix Pulitzer en 1988. Il fut adapté au cinéma par Jonathan Demme, avec Oprah Winfrey dans le rôle principal.
La nouvelle traduction de Jakuta Alikavazovic donne à entendre toute la polyphonie des voix imaginées par Toni Morrison, et toutes les nuances d'un des plus grands romans de la littérature américaine -
Un écrivain qui ressemble beaucoup à Jón Kalman Stefánsson aperçoit Paul McCartney dans un parc londonien, en août 2022. L'ancien Beatles est le héros de sa jeunesse, et le narrateur rêve de lui parler. Mais il lui faut d'abord préparer cette conversation, trier ses souvenirs, mettre de l'ordre dans l'écheveau d'émotions et de récits de toute sorte qu'il aimerait partager avec son idole.
C'est donc à ce voyage dans le temps que nous invite Mon sous-marin jaune. À commencer par l'histoire d'un jeune garçon qui apprend au détour d'une phrase que sa mère vient de mourir. Quelques mois plus tard, il passe l'été dans la famille de sa nouvelle belle-mère. La beauté sauvage des fjords de l'Ouest sera un puissant antidote contre la solitude, le chagrin, et le silence pesant de son père. L'enseignement biblique, au contraire, le met en colère et lui fait comprendre qu'il devra chercher des réponses ailleurs. Beaucoup plus tard, ce sera grâce aux livres piochés à la bibliothèque municipale qu'il se mettra à comprendre dans quelle direction il voudrait diriger sa vie...
Dans un récit où les lieux et les temporalités cohabitent, nous croisons un chauffeur de taxi fou, un moniteur d'auto-école au coeur fragile, ou encore Ringo Starr transformé en évêque médiéval, et c'est seulement la folie créatrice du romancier qui permet d'en faire son livre le plus audacieux et sans aucun doute le plus ouvertement autobiographique. Ce nouveau roman de Stefánsson nous offre une occasion de saisir la quintessence de toute son oeuvre. -
En 2014, dans le silence de sa ferme isolée, Daniel, quatre-vingt-quatre ans, est assassiné à coups de fourche par des jeunes de Roubaix qui veulent de l'argent. Ils le filment avec leurs portables puis font circuler la vidéo de sa mise à mort.
Maître du journalisme d'investigation, Chris de Stoop se trouve être le neveu de Daniel. Après avoir enquêté dans le village du vieil homme, en Belgique, il décide de se porter partie civile au procès des bourreaux de son oncle. Il ne cherche pas réparation ; il cherche à comprendre ce qui a pu mener cinq jeunes désoeuvrés au meurtre.
Un paysan marginalisé, un crime impitoyable et le procès de l'indifférence : à travers l'autopsie de ce fait divers bouleversant, Chris de Stoop signe un chef-d'oeuvre dans la lignée de De sang froid de Truman Capote.
« Un récit d'une noirceur et d'une beauté effarante. » Libération
Prix du meilleur livre étranger 2023
Prix Polar et Justice 2024 -
Parmi les ruines de l'ancien monde, quelques années après l'effondrement de la civilisation, une petite communauté subsiste en périphérie d'une grande ville sous le joug impitoyable de la Matriarche. Cette dernière dirige d'une main de fer sa tribu, ses enfants, avec l'aide de son frère cadet et d'un vieux maître d'école. Elle souhaite sauver l'humanité et reconstruire le monde à son image, sans que l'on sache exactement ce que cela signifie.
Dans cette imitation du jardin d'Eden, la jeune Dolores est le souffre-douleur de ses frères et soeurs. Muette, souffrant d'un lourd handicap, elle reste stoïque malgré tout. Elle encaisse brimades et violences sans broncher. Jusqu'au jour où, sur ordre de la Matriarche, Dolores est emmenée dans la forêt par son oncle pour y être livrée à un autre groupe de survivants. Pourtant, quand Dolores est de retour, c'est toute la vision et l'autorité de la Matriarche qui s'effondrent...
Avec ce premier roman aussi drôle que cruel, Missouri Williams interroge et parodie avec sensibilité et intelligence les romans apocalyptiques, les dystopies et autres récits de survie. Empruntant au conte philosophique, à la tragédie grecque et à l'absurde, la langue envoûtante de Williams, d'un lyrisme sombre, se met au service d'une réflexion sur les violences faites aux femmes et sur le prix à payer pour la survie de l'humanité. -
Mexico, 16 juillet 1990. Liliana Rivera Garza, brillante étudiante en architecture, est assassinée chez elle par son ex-petit ami qui parvient à s'enfuir. Comment une jeune femme intelligente, solaire, très entourée et éprise de liberté, s'est-elle retrouvée au coeur d'une relation violente sans que personne s'en aperçoive ?
Trente ans plus tard, l'autrice réouvre le dossier classé sans suite du meurtre de sa soeur, redonnant vie à Liliana à travers des archives - journaux intimes, articles, témoignages. Au fil de ce récit vertigineux, elle analyse l'engrenage qui a mené au crime et propose une réflexion aussi poignante qu'universelle sur la domination masculine et les féminicides qui en découlent, pour enfin rendre justice aux victimes oubliées.
« Bouleversant. C'est très rare de découvrir une voix. »
Lola Lafon
« Splendide. Un livre majeur, tour à tour récit sur le deuil, roman policier, essai féministe et réflexion sur l'écriture. »
Les Inrockuptibles
« Un livre lumineux, magnifique, qui fait rayonner Liliana. »
Le Masque et la Plume
Prix Les Inrockuptibles étranger 2023
Prix Pulitzer 2024 -
En ce début de XVe siècle, tout est chaos au Royaume de France : Englishes, Armagnacs et Bourguignons n'en finissent pas de s'écharper. Pour Yolande d'Aragon, il n'est plus temps de rester avachi dans les palais. Puisqu'une prophétesse est attendue pour couronner le dernier Dauphin vivant, la fulminante duchesse décide de hâter le destin. En secret, elle crée une école où quinze petites Jehanne deviendront des Guérillères accomplies. Mais la plus prometteuse d'entre elles se révèle bien différente de ce que Yolande imaginait.
Porté par une langue inouïe d'inventivité, ce premier roman est une réécriture endiablée d'un des plus illustres épisodes de l'histoire de France. -
Michelle Zauner vit à Philadelphie et jongle entre trois jobs alimentaires et un groupe de rock dont la carrière ne décolle pas quand elle apprend que sa mère est malade. Elle rentre alors dans l'Oregon pour l'accompagner dans son combat contre le cancer, et pour essayer de rattraper le temps perdu. Car Michelle a été une adolescente rebelle, ne se sentant jamais à la bonne place, et fuyant cette figure maternelle qui incarne l'exigence mais aussi la culture coréenne, si proche et si lointaine. Le souvenir des étés passés dans le pays natal de sa mère, et celui de la passion avec laquelle cette dernière cuisinait et mangeait, vont aider Michelle à surmonter son chagrin, à trouver un chemin vers l'apaisement.
Michelle Zauner évoque avec une grande simplicité le deuil qu'elle a traversé, et toutes les complexités de l'amour entre une mère et sa fille. Elle consacre surtout des pages inoubliables au plaisir gastronomique pour nous rappeler que nous sommes aussi ce que nous mangeons. Un livre qui ne ressemble à aucun autre. -
Le couple, aisé, vit confortablement dans une grande maison bourgeoise à la campagne. Ils sont parents et grands-parents, mais la famille n'a jamais été leur priorité. Partir en vacances aux quatre coins de la planète leur a toujours semblé plus important que passer les fêtes de fin d'année avec leurs proches. Même à leur âge avancé, ils ne demandent jamais de l'aide, malgré les difficultés, les peurs paranoïaques et les problèmes de mémoire qui s'intensifient. Et quand leur petit-fils, alerté par les voisins, sonne à la porte, il n'est pas vraiment le bienvenu. Il doit essayer de gagner leur confiance, et progresser pièce par pièce, avant de pouvoir leur porter secours...
Guillaume Collet aborde le thème de la démence du grand âge par un biais original, en dépeignant une famille où les inégalités sociales sont aussi déterminantes que les liens du sang. L'émotion affleure au détour des phrases syncopées de l'auteur, et son récit laissera le lecteur avec des images fortes et la gorge serrée. -
Le jeune soldat Frank Money rentre aux États-Unis en proie à de violentes crises d'angoisse. La guerre de Corée vient de se terminer, et il lui faut reprendre une vie normale désormais, tenter de dépasser les traumatismes de la guerre. Mais il doit aussi porter secours à sa soeur Cee, gravement malade, à l'autre bout du pays. Frank va donc se lancer sur les routes, de Seattle jusqu'à sa Géorgie natale. Quand il parvient à Atlanta, il décide de ramener Cee dans la petite ville de Lotus où ils ont passé leur enfance. Ce retour vers un lieu à la fois haï et fantasmé lui permettra-t-il de se reconstruire, et d'aider sa soeur à faire de même ? Le dixième roman de Toni Morrison, bref et puissant, est porté par une écriture très suggestive. Avec l'Amérique des années 1950 et le racisme en toile de fond, la romancière américaine nous offre un de ses meilleurs livres, tout en subtilités. Home est le grand roman de la rédemption.
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Au terme d'un repas, un banquier démontre à son convive que ses engagements en matière d'anarchisme n'ont rien à envier à ceux des poseurs de bombe. Il déploie ainsi les trésors d'une rhétorique insidieuse au service de sa personne et s'installe dans de provocants paradoxes.
Si ce banquier anarchiste nous enchante par son esprit retors, ses raisonnements par l'absurde et une mauvaise foi réjouissante, la véritable dimension du livre est ailleurs : il s'agit d'un pamphlet incendiaire contre la société capitaliste, ses hypocrisies et ses mensonges. Pessoa y dénonce aussi le pouvoir de l'argent, qui mine de l'intérieur le bien le plus précieux de l'homme : la liberté.
« Une délicieuse et profonde sotie. » Télérama
« Ce petit traité de philosophie politique, aussi loufoque que logique, est l'un de ses livres les plus drôles. » Lire -
La jeune réalisatrice Andrea et son petit ami Tom espèrent beaucoup du documentaire sur l'écrivain Richard Wechsler qu'ils sont en train de tourner. Après un début laborieux à Paris, où le romancier vit depuis de longues années, ils l'attendent dans son village natal en Suisse, afin de poursuivre la production du film. Mais en l'absence de Wechsler, Andrea doit se contenter des indices trouvés dans ses livres ou les rares rushes captés sur les quais de Seine et au cimetière du Montparnasse pour obtenir des réponses à ses questions. Elle relève alors une allusion à un amour de jeunesse du grand homme et part à la recherche de la femme qui détient peut-être une partie des secrets qui entourent l'écrivain. Peut-on vraiment saisir l'essentiel de la vie d'un homme en interrogeant ceux qui l'ont aimé ?
Les chausse-trapes et les fausses pistes jalonnent ce nouveau roman de Peter Stamm, plus jubilatoire que jamais. -
Un singulier regard peut être lu comme un prélude à l'oeuvre de Fernando Pessoa et le complément de son chef-d'oeuvre Le Livre de l'intranquillité.
Si Fernando Pessoa a beaucoup écrit sur lui-même, les textes intimes et correspondances rassemblés ici sont différents. Dépourvus du paravent de la fiction littéraire, ils révèlent des aspects méconnus de l'auteur. On suit, dans cet autoportrait passionnant et souvent impitoyable, la progression d'une adolescence chaotique jusqu'à une maturité magistrale - lente éclosion, traversée par une angoisse et une solitude poignantes, de l'une des personnalités les plus fécondes de notre temps.
« La naissance à l'art d'un tout jeune homme qui se cherche. C'est beau, c'est très émouvant. »
Le Temps
Cette édition est augmentée de l'essai « Bernardo Soares, "bourreau de soi-même" », de Françoise Laye -
« Quand un monde est inhabitable, on le change, ou on en change. »
Un jour du seizième mois de l'automne, Siméon arrive dans une vallée perdue où se succèdent inlassablement deux saisons - une de pluie et une de gel bleu - et où seules les lentilles parviennent à germer. En pleine saison pourrie, cet étranger qui se déclare écrivain cherche à prendre place dans la communauté qui y vit, vaille que vaille. Isolé au milieu de ces habitants aux moeurs mystérieuses, Siméon affronte une hostilité grandissante...
Publié pour la première fois en 1965, Les saisons a acquis au fil du temps une réputation de livre culte. Ce roman, dont l'humour désespéré et le grotesque n'empêchent pas la poésie la plus lumineuse, est un diamant noir de la littérature française. -
Londres, 1894. Sous le vernis de leurs mariages respectifs, deux hommes vivent des relations empreintes de honte et de culpabilité. John Addington, grand bourgeois respecté, a cédé à son attirance pour les hommes depuis qu'il a rencontré Frank. De son côté, Henry Ellis, un jeune médecin progressiste, voit sa femme tomber amoureuse d'Angelica.
Dans cette Angleterre victorienne où l'homosexualité est illégale, les deux hommes décident d'écrire un livre aussi révolutionnaire que sulfureux, destiné à faire évoluer les mentalités. Mais avant la parution, Oscar Wilde est arrêté et condamné pour « grave immoralité ». L'ouvrage menace d'exposer John et Henry - ainsi que leur entourage - au même risque. Quel prix sont-ils prêts à payer pour faire accepter un nouveau mode de vie ?
Inspiré de faits réels, ce premier roman époustouflant sur le conflit entre l'ordre moral et notre besoin de liberté résonne d'un écho étonnamment actuel.
« Un grand roman politique et sentimental. » Le Monde des livres
« Audacieux, documenté, de plus en plus passionnant au fil de la lecture. » Le Figaro littéraire
Prix du premier roman étranger 2023 -
Près d'une petite ville côtière de Norvège, l'année touche à sa fin. Asle, artiste et veuf inconsolé, peint comme son voisin pêche : avec la même discipline, la même nécessité. Tant de souvenirs, tant d'images surgissent en lui, qu'il doit les « dé-peindre » pour s'en défaire.
Quelques jours avant Noël, il rend visite à un autre homme du nom d'Asle. Lui aussi est peintre, mais il est alcoolique et vit dans la solitude la plus complète. Face à ce reflet obscurci de lui-même, le premier Asle entend ramener son homonyme du côté des vivants.
L'autre nom se déroule sur quelques heures de la vie d'un homme confronté aux grandes questions de l'existence : pourquoi sommesnous qui nous sommes ? Pourquoi menons-nous notre vie et pas celle d'un autre ? C'est ce qu'explore Jon Fosse dans les deux premières parties de Septologie, son chef-d'oeuvre.
« Un hallucinant thriller de l'âme. Éblouissant. » - Télérama
« Jon Fosse est un des plus grands écrivains européens. » - Karl Ove Knausgaard -
« - Dieu merci, je n'ai que des filles ! fait Bunty en remontant en voiture.
C'est bien la première fois que notre existence semble lui inspirer quelque satisfaction. »
Dès sa conception, une nuit de 1951, la petite Ruby Lennox a senti qu'on se serait bien passé d'elle... Ce qui ne l'empêche pas de nous raconter, avec un humour et une lucidité féroces, l'histoire des siens - une famille anglaise moyenne, mais tout sauf ordinaire, dont notre jeune narratrice est bien décidée à dévoiler les secrets.
Acclamée dans le monde entier comme un chef-d'oeuvre,cette saga familiale haute en couleur retrace la vie de quatre générations d'hommes et de femmes qui traversent deux guerres mondiales, des couronnements, des drames et du bonheur, dans l'Angleterre du XXe siècle.
« Jubilatoire. Kate Atkinson descend en droite lignée de la grande Jane Austen et des soeurs Brontë. »
L'Express -
« Comment est-ce qu'on fait ? Je veux dire, comment est-ce qu'on fait pour que quelqu'un vous aime ? »
Mal aimée, la jeune Pecola Breedlove rêve d'être vue autrement et de recevoir une plus grande attention. Bientôt, un seul désir anime la petite fille âgée de onze ans : avoir elle aussi les yeux bleus, symbole ultime de la « blancheur » - et donc, pour elle, de la beauté, à l'image des vedettes blondes qui défilent sur les écrans des cinémas. Elle se dit qu'enfin tout sera différent. Elle sera si jolie que ses parents arrêteront de se disputer, que son père ne boira plus, que son frère cessera de fuguer. Mais son voeu tarde à se voir exaucé, et à l'automne 1941, une rumeur se répand : Pecola est enceinte du bébé de son père.
Publié aux États-Unis en 1970, L'OEil le plus bleu nous plonge dans la vie tragique et déchirée d'une famille noire pauvre de l'Ohio des années 1940 après la Grande Dépression, et questionne avec subtilité et grâce notre obsession pour la beauté et le conformisme. Ce fulgurant premier roman de Toni Morrison marque la naissance de l'oeuvre d'une grande romancière. -
C'est un été en Normandie. Le narrateur est encore dans cet état de l'enfance où tout se vit intensément, où l'on ne sait pas très bien qui l'on est ni où commence son corps, où une invasion de fourmis équivaut à la déclaration d'une guerre qu'il faudra mener de toutes ses forces. Un jour, il rencontre un autre garçon sur la plage, Baptiste. Se noue entre eux une amitié d'autant plus forte qu'elle se fonde sur un déséquilibre : la famille de Baptiste est l'image d'un bonheur que le narrateur cherche partout, mais qui se refuse à lui. Flanqué d'une grand-mère à l'accent prononcé, et d'une tante « monstrueuse », notre narrateur rêve, imagine, se raconte des histoires, tente de surpasser la honte sociale et familiale qui le saisit face à son nouvel ami. Il entre dans une zone trouble où le sentiment d'appartenance est ambigu : vers où va, finalement, sa loyauté ?
Écrit dans une langue ciselée et très sensible, Un jour ce sera vide est un roman fait de silences et de scènes lumineuses qu'on quitte avec la mélancolie des fins de vacances. L'auteur y explore les méandres des sentiments et le poids des traumatismes de l'Histoire. -
« La vérité, c'est qu'il faut lire pour connaître vraiment le monde parce que les gens qui écrivent partent toujours d'un détail qui cloche. »
Alba Donati menait une vie trépidante. Pourtant, à la cinquantaine, elle décide de tout quitter pour réaliser son rêve : ouvrir une librairie en Toscane, dans le village de son enfance. L'aventure semble rapidement vouée à l'échec. Perchée sur une colline, avec moins de deux cents habitants dans les environs, la librairie doit affronter un incendie destructeur, puis les restrictions du confinement. Mais alors que tout paraît perdu, s'organise autour d'Alba un étonnant et formidable mouvement de solidarité.
« Une épopée hors du commun. Cette librairie est une petite forteresse de résistance féministe et poétique qui a fini par prendre la forme d'un livre. » - Le Monde des livres -
L'Usine, un gigantesque complexe industriel de la taille d'une ville, s'étend à perte de vue. C'est là qu'une femme et deux hommes, sans liens apparents, vont désormais travailler à des postes pour le moins curieux. L'un est chargé d'étudier des mousses afin de végétaliser les toits. L'autre corrige des écrits de toutes sortes dont l'usage reste mystérieux. La dernière est préposée à la déchiqueteuse de documents. Très vite, la monotonie et l'absence de sens les saisissent, mais lorsqu'il faut gagner sa vie, on est prêt à accepter beaucoup de choses... Même si cela implique de voir ce lieu de travail pénétrer chaque strate de son existence ?
Dans une ambiance kafkaïenne où la réalité perd peu à peu de ses contours, et alors que d'étranges animaux commencent à rôder dans les rues, les trois narrateurs se confrontent à l'emprise grandissante de l'Usine. Hiroko Oyamada livre un roman sur l'aliénation au travail où les apparences sont souvent trompeuses.
« Dans ce roman fascinant, la romancière japonaise joue du réalisme magique et du non-sens avec une audace folle. » Le Monde des livres -
Berlin, années 1930. Faute de nouvelles intéressantes, un journaliste publie un article dans lequel il promeut un médiocre chanteur de cabaret au rang de star. Du jour au lendemain, l'artiste connaît une ascension fulgurante qui éveille une multitude d'intérêts. La presse, les investisseurs, la haute société : tout le monde veut sa part du gâteau - et beaucoup en paieront le prix, quand le succès passager laissera place à la débâcle.
Chronique d'un pays au bord du nazisme, ce roman est une brillante satire des excès et des folies d'une société avide de gloire, alors que le monde s'apprête à basculer. Écrit en 1931, il dénonce avec une lucidité visionnaire le culte de la célébrité éphémère - du buzz - et les dérives capitalistes, toujours à l'oeuvre aujourd'hui.
Par l'autrice de la saga berlinoise Les Effinger
« L'intrigue sort du passé pour résonner de nombreux échos actuels. »
Le Monde