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Les idées noires de la physique
Vincent Bontemps, Roland Lehoucq
- Les Belles Lettres éditions
- Romans, Essais, Poésie, Documents
- 14 Octobre 2016
- 9782251902197
Ciel noir, corps noir, trou noir, matière noire et énergie noire : pourquoi les physiciens éprouvent-ils le besoin de noircir certaines de leurs idées ? Loin d'être anecdotique, cette interrogation permet de traverser l'histoire de la physique et d'en soulever une bonne part des enjeux actuels. L'énigme du ciel noir a préoccupé les astronomes pendant des siècles ; l'étude du rayonnement du corps noir est à l'origine de la révolution quantique ; le trou noir est une singularité cosmique fascinante ; la matière noire et l'énergie noire sont des hypothèses mystérieuses de la cosmologie contemporaine. À partir de leurs disciplines respectives, l'astrophysicien Roland Lehoucq et le philosophe des sciences Vincent Bontems éclairent tour à tour la signification du qualificatif « noir » pour chacune de ces idées.
Il ne s'agit donc pas d'un livre de vulgarisation classique, mais d'un dialogue où se répondent la signification scientifique de la couleur noire et la rêverie sur les métaphores ténébreuses. Dans le sillage de Gaston Bachelard, qui fut le premier à pratiquer ainsi en parallèle l'épistémologie et la psychanalyse de l'imaginaire, ces deux chercheurs proposent de manière complice une excursion dans les méandres de la recherche en alternant les éclairages critiques et émerveillés pour en dissiper l'obscurité. Les idées noires de la physique s'y révèlent instructives et inspirantes.
Illustré par Scott Pennor's. -
L'évolution de la connaissance : repenser la science pour l'anthropocène
Jürgen Renn
- Les Belles Lettres éditions
- 4 Novembre 2022
- 9782251918419
L'Évolution de la connaissance raconte en seize chapitres la fascinante histoire des connaissances de l'humanité.
Retraçant les épisodes clés de l'évolution des sciences et des techniques, de l'invention de l'écriture à l'industrialisation et à la numérisation en passant par la révolution scientifique du début de l'ère moderne, Jürgen Renn analyse comment le savoir se crée et se transforme, comment il se diffuse globalement depuis des millénaires et de quelle manière les économies de la connaissance et les sociétés dans lesquelles elles s'inscrivent s'influencent mutuellement.
Extrêmement riche en matériel et abondamment illustrée, cette somme mobilise une multitude de méthodes et de disciplines, et développe un cadre entièrement nouveau pour la compréhension de l'histoire des sciences comme élément de l'évolution culturelle. Le large regard rétrospectif qu'ose L'Évolution de la connaissance permet ainsi d'aiguiser notre vision des défis complexes auxquels nous sommes confrontés dans l'Anthropocène.
La question de savoir si la société humaine globale parviendra à relever les défis de l'Anthropocène dépendra en grande partie du développement futur de son économie de la connaissance. -
La terre plate : biographie d'une idée fausse
Violaine Giacomotto-Charra, Sylvie Nony
- Les Belles Lettres éditions
- 8 Octobre 2021
- 9782251917030
Cela reste un lieu commun de penser que le Moyen Âge a cru en une terre plate, par ignorance scientifique autant que coercition religieuse. Il aurait fallu attendre les navigateurs, Colomb ou Magellan, ou encore les astronomes modernes, Copernic ou Galilée, pour que les ténèbres se dissipent et qu'enfin la Terre devînt ronde. Or, de l'Antiquité grecque à la Renaissance européenne, on n'a pratiquement jamais défendu et encore moins enseigné, en Occident, l'idée que la Terre était plate. Violaine Giacomotto-Charra et Sylvie Nony s'attachent ici à retracer l'histoire de cette idée fausse et à essayer d'en comprendre la genèse. Elles nous proposent dans une première partie de lire avec elles les sources antiques, les Pères de l'Église mais aussi et surtout les manuels et encyclopédies rédigés tout au long du Moyen Âge et à la Renaissance et utilisés pour l'enseignement dans les écoles cathédrales puis dans les universités, à partir du XIIIe siècle. Une seconde partie est consacrée à l'étude du mythe lui-même et s'interroge sur sa généalogie - sa genèse et son histoire - pour éclairer sur les causes de sa survie. Pourquoi, contre l'évidence même, continue-t-on d'affirmer que pour le Moyen Âge, la Terre était plate ?
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Les somnambules ; essai sur l'histoire des conceptions de l'univers
Arthur Koestler
- Les Belles Lettres éditions
- Le Goût des idées
- 8 Septembre 2017
- 9782251904252
Avec Les Somnambules, Arthur Koestler entame l'oeuvre monumentale dans laquelle il analyse la grandeur et les misères de la condition humaine. Les Somnambules, ce sont les hommes de la science - Copernic, Kepler, Brahé, Galilée - qui, progressant péniblement parmi les brouillards des thèses erronées, ont ouvert la voie à l'univers newtonien. En suivant les longs détours du savoir en marche, Arthur Koestler retrace l'histoire des conceptions de l'Univers, et démontre commemnt la scission entre la science et la religion a placé l'humanité devant un tragique dilemme dont elle doit sortir. Le salut se trouve, sans doute, dans une synthèse, car science et religion ne sont pas totalement contradictoires dans leur inspiration profonde. Prenant le contre-pied des idées traditionnelles, Arthur Koestler nous donne une réflexion entièrement novatrice en même temps qu'un historique passionnant.
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Médecine, santé et sciences humaines : manuel
Christian Bonah, Nils Kessel, Jean-marc Mouillie, Gilles Moutot, Anne-laurence Penchaud, Roberto Poma
- Les Belles Lettres éditions
- Médecine & sciences humaines
- 6 Juillet 2021
- 9782251916033
Cet ouvrage pluridisciplinaire est destiné à accompagner l'enseignement des sciences humaines et sociales au sein des études médicales et des études en santé, de la formation initiale aux Masters et à la formation professionnelle continue. Il s'adresse aux étudiants et à tous ceux qui s'engagent dans les métiers du soin ou qui s'intéressent aux questions épistémologiques, éthiques et sociales impliquées par la médecine contemporaine. Il est principalement l'émanation du Collège des humanités médicales, fondé en 2008, qui réunit les enseignants chercheurs en charge de cet enseignement en France, avec le concours de spécialistes des thématiques abordées.
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Le gibbon dans la civilisation chinoise
Robert Van Gulik
- Klincksieck
- De natura rerum
- 6 Mars 2020
- 9782252044971
Robert Van Gulik, orientaliste et sinologue éminent, auteur de La vie sexuelle dans la Chine antique, des nombreuses et très célèbres Enquêtes du juge Ti, de publications concernant divers aspects de la civilisation chinoise traditionnelle, diplomate en Orient, a aimé et élevé chez lui, à Kuala Lumpur en Malaisie, plusieurs gibbons. Les études en français sur ces animaux distingués et ravissants restent très rares ; à l'étude zoologique et sympathique Van Gulik joint ce que Borges appelle « la poésie de l'érudition », examinant évocations et figures, dans la littérature et la peinture chinoises classiques, de ces singes gracieux et aimables. On pourra lire ici des textes nulle part ailleurs traduits, et de fins commentaires de tableaux fort peu connus.
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Notre culture scientifique ; le monde antique en heritage
Lucio Russo
- Les Belles Lettres éditions
- 10 Janvier 2020
- 9782251912547
La science moderne a dû se libérer de l'héritage antique pour prendre son essor. Les mathématiques s'occupent d'entités abstraites, sans rapport avec le monde qui nous entoure, alors que la physique manipule des objets réels. En cette époque de boom technologique, la science bat le haut du pavé et le niveau de culture générale scientifique n'a jamais été aussi élevé. Autant d'idées reçues que le mathématicien et historien des sciences Lucio Russo dément avec brio dans cet essai court et incisif. Textes à l'appui, l'auteur montre combien la dette des sciences modernes à l'égard de l'Antiquité est importante. Il rappelle le rôle essentiel des phénomènes observables dans la genèse des théories scientifiques, aspect dangereusement occulté par les processus d'abstraction complexes des sciences modernes et par l'évolution des programmes scolaires. Il souligne que la science même la plus contemporaine implique une méthode qui, en l'occurrence, est directement héritée des travaux d'Euclide et de ses successeurs hellénistiques. Synthèse des recherches de toute une vie, Notre culture scientifique convoque les différents domaines de la connaissance (cosmologie, chimie, mathématiques, théorie des marées...) et nous invite à comprendre notre passé scientifique en profondeur, seul moyen de s'en affranchir pour bâtir notre futur.
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Genèse et développement d'un fait scientifique
Ludwik Fleck
- Les Belles Lettres éditions
- Médecine & sciences humaines
- 12 Février 2018
- 9782251906881
Publié en allemand en 1934, Genèse et développement d'un fait scientifique est l'un des textes les plus importants jamais écrits en épistémologie. Avec lui, Fleck inaugure ce qu'on appelle aujourd'hui la sociologie ou l'histoire sociale des sciences et entreprend d'élaborer une théorie de la connaissance qui sera reprise dans les années 60-70 par Thomas Kuhn. A partir du cas idéalement complexe de l'histoire de la syphilis et, plus particulièrement, de la « réaction » de Wassermann, Ludwik Fleck élabore une vision extrêmement originale de l'activité de recherche et de la production de nouveaux savoirs scientifiques. Fort de sa propre expérience de bactériologiste et d'immunologiste, Fleck montre que les « faits scientifiques » sont construits par des groupes de scientifiques qui définissent autant de « collectifs de pensée ». Chaque collectif possède un « style de pensée » spécifique, avec des normes, une conceptualité et des pratiques particulières. Fleck s'intéresse au fonctionnement du collectif, à l'incommensurabilité des faits scientifiques produits par différents collectifs, aux conséquences de cette incommensurabilité, ainsi qu'aux transformations des styles de pensée. La pensée riche et complexe qu'il propose intègre des analyses qui, portant aussi bien sur la psychologie des chercheurs que sur leurs techniques matérielles ou sociales, s'intéressant à la recherche médicale comme aux conditions de l'élaboration d'une théorie de la connaissance, rendent compte de la réalité de la production des savoirs scientifiques au moment où émergent les technosciences.
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Le cri d'Archimède ; la découverte de l'Art et l'art de la Découverte
Arthur Koestler
- Les Belles Lettres éditions
- Le Goût des idées
- 8 Septembre 2017
- 9782251904283
"Le Cri d'Archimède exprime l'orgueil joyeux de l'inventeur. Ou du poète. Ou du clown. Ou de l'enfant qui vient de résoudre un rébus. Autant de créations. Mais qu'est-ce que créer? Y a-t-il un lien entre la création littéraire et la découverte scientifique? Entre ces dernières et l'inspiration comique?
Pour Arthur Koestler, ce lien se trouve dans ce qu'il nomme « l'acte bisociatif », autrement dit le bond novateur qui, en reliant soudain des systèmes de référence jusqu'alors séparés, nous fait vivre ou comprendre le réel sur plusieurs plans à la fois.
Contribution fondamentale à la psychologie moderne, cette histoire des découvertes scientifiques se double d'un essai remarquable sur la création littéraire et artistique." -
Lost in maths ; comment la beauté mène la physique au désastre
Sabine Hossenfelder
- Les Belles Lettres éditions
- 10 Mai 2019
- 9782251911168
La plupart des physiciens conçoivent la beauté formelle comme la voie royale vers la découverte scientifique. Aveuglés par l'élégance mathématique, ils s'interrogent sur les trous noirs, développent des théories stupéfiantes, inventent des dizaines de nouvelles particules, décrètent des modèles de grande unification. Mais aucune ou presque de ces idées n'a été confirmée par l'observation - en fait, nombre d'entre elles sont tout bonnement invérifiables. Pourtant les théoriciens sont persuadés que leurs gracieuses équations et leurs formules élégantes recèlent de formidables vérités sur la nature. Résultat, la discipline est aujourd'hui dans l'impasse. Dans Lost in Maths, la physicienne Sabine Hossenfelder mène l'enquête pour comprendre comment l'obsession moderne de la beauté empêche de voir le monde tel qu'il est. Elle invite les physiciens à repenser leur façon d'édifier des théories et rappelle la nécessité, pour les scientifiques, d'accepter le désordre et la complexité afin de découvrir la vérité sur notre univers. Sabine Hossenfelder est chercheuse à l'Institut des Études Avancées de Francfort (FIAS) et auteur du blog de vulgarisation Backreaction.
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Une histoire des cadrans solaires en Occident ; du Moyen âge au XXe siècle
Denis Savoie
- Les Belles Lettres éditions
- 3 Décembre 2021
- 9782251917108
800 cadrans solaires de l'Antiquité sont connus et conservés dans les musées. Il en existe des dizaines de milliers en Europe construits entre le Moyen Âge et aujourd'hui. La France en compte à elle seule plus de 32 000. La grande majorité fonctionne encore sur les églises, dans les jardins, sur les bâtiments publics ou sur les maisons privées. Dans Une histoire des cadrans solaires en Occident, Denis Savoie rappelle l'héritage de la gnomonique gréco-romaine puis examine les réalisations médiévales qui traduisent le net recul de l'astronomie en Occident. Un profond changement s'amorce dans la mesure du temps à la fin du Moyen Âge et au début de la Renaissance, avec l'apparition des horloges mécaniques et l'abandon des heures antiques. Le développement des mathématiques, la diffusion des premiers ouvrages imprimés au XVIe siècle, l'augmentation de la précision des cadrans sur lesquels se règlent désormais les horloges, tous ces facteurs contribuent à massivement diffuser ces instruments qui vont pour longtemps rester la seule façon de connaître l'heure dans les villes et les campagnes. Les cadrans solaires deviennent un domaine de recherche inépuisable et il s'en construit de nombreux types, des portables luxueux de poche jusqu'aux méridiennes dans les cathédrales en passant par les simples cadrans qui ornent les façades. Même si le XIXe siècle les relègue au second plan, les cadrans solaires n'ont jamais cessé d'être à la fois des objets d'art souvent ornés de devises et des instruments scientifiques et pédagogiques indispensables à la compréhension des mouvements du Soleil. Synthèse unique de la gnomonique, cette Histoire des cadrans solaires, richement illustrée, nous fait découvrir toutes les facettes d'un instrument qui remonte aux débuts de l'astronomie.
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Mathematikos
Houlou-Garcia Antoin
- Les Belles Lettres éditions
- Signets Belles Lettres
- 12 Avril 2019
- 9782251911045
En une centaine de textes, d'Apollonius à Théon en passant par Euclide et Ptolémée, vous ne verrez plus les mathématiques de la même manière. Qui a déjà lu l'énoncé original du théorème de Pythagore, qui sait qu'il existe un autre théorème qui porte le nom de Thalès, qui sait où trouver les anecdotes les plus fantasques sur Archimède ? Ce livre permet de donner la parole aux grands mathématiciens de l'Antiquité pour dissiper les mystères qui les entourent : Thalès qui tombe dans un puits, Archimède qui compte le nombre de grains de sable qu'il faudrait pour remplir l'univers, l'invention oubliée du zéro par Jamblique, la quadrature du cercle, le nombre d'or... Cet ouvrage est le premier du genre en France. Accessible à celles et ceux qui sont allergiques aux mathématiques tout en étant passionnant pour les mathématiciens chevronnés, il présente les mathématiques de l'Antiquité gréco-romaine par ses textes, permettant de découvrir comment elles étaient pensées, formulées et rêvées. S'appuyant sur le fonds des Belles Lettres, le livre est enrichi par de nombreuses traductions inédites.
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Kurt Gdel (1906-1978), mathématicien, logicien et philosophe, est incontestablement l'un des plus grands esprits de notre temps. Ses réponses aux questions radicales posées par le XXe siècle au langage, aux mathématiques et à la pensée rationnelle ont modifié de façon décisive l'assise du savoir contemporain:
Existe-t-il une langue qui permette d'isoler les phrases vraies dans tout monde possible? Pouvons-nous ou prouver ou réfuter chacune des phrases que nous pouvons y énoncer? Ou bien, dans une langue donnée, existe-t-il des phrases indécidables? Plus largement, existe-t-il des phrases absolument indécidables, qui, dans aucune langue plausible, ne seront ni prouvées ni réfutées?
Sommes-nous des machines? Si nous pensons correctement, notre pensée doit pouvoir s'énoncer dans une langue univoque mais, en utilisant une langue définie, nous écrivons comme une machine. Existe-t-il des machines capables d'écrire tout ce que nous pouvons penser?
Existe-t-il des objets qui ne sont ni dans l'espace ni dans le temps et que nous ne pouvons percevoir qu'avec nos esprits? Les nombres sont-ils de tels objets?
Les mathématiques apparaissent comme le modèle de l'activité rationnelle et l'arithmétique donne le modèle de la certitude mathématique. Mais pouvons-nous donner un fondement à l'arithmétique élémentaire?
On présente ici les réponses de Gdel, en suivant son oeuvre logique et philosophique, depuis sa démonstration de la complétude sémantique du calcul des prédicats (1929) à sa réflexion sur le continu chez Cantor (1947), en passant par son théorème dit d'incomplétude (1931) théorème qui a rendu Gdel fameux au-delà de son domaine et influencé jusqu'au psychanalyste Jacques Lacan. -
Médecine, santé et sciences humaines ; manuel
Collectif
- Les Belles Lettres éditions
- Médecine & sciences humaines
- 29 Septembre 2017
- 9782251905952
Cet ouvrage pluridisciplinaire est destiné à accompagner l'enseignement de sciences humaines et sociales au sein de la formation médicale et des formations en santé. Il s'adresse aux étudiants et à tous ceux qui s'engagent dans les métiers du soin ou qui s'intéressent aux questions épistémologiques, éthiques et sociales impliquées par la médecine contemporaine. Il est principalement l'émanation du Collège des enseignants de sciences humaines et sociales en faculté de médecine et en santé fondé en 2008, qui réunit les enseignants, médecins et non médecins en charge de cet enseignement en France, avec le concours de chercheurs étrangers spécialistes des thématiques abordées.
Les auteurs, médecins et non médecins, sont des spécialistes des thèmes abordés travaillant aussi bien en sciences humaines (comme anthropologues, économistes de la santé, historiens, juristes, philosophes, psychanalystes, psychologues, sociologues) que dans le monde de la santé (en biologie, cancérologie, génétique, gériatrie, médecine générale, médecine interne, neurologie, neurochirurgie, psychiatrie, rééducation fonctionnelle, et dans les soins infirmiers). Le projet résulte notamment de la collaboration de responsables et enseignants en sciences humaines et sociales des facultés de médecine françaises. -
La médecine et la question du sujet ; enjeux éthiques et économiques
Frédéric Dubas
- Les Belles Lettres éditions
- Médecine & sciences humaines
- 24 Mai 2018
- 9782251907802
D'un côté, il est possible de montrer que la maladie est l'unique objet de la médecine scientifique. D'un autre côté, il est évident qu'un malade, toujours sujet, n'est pas réductible à sa maladie. De ces deux constats naît un problème. Quelle en est la source ? Et quels en sont les enjeux éthiques et économiques ?
L'injonction de qualité en tant que simple normalisation des pratiques et l'introduction du productivisme dans les hôpitaux sont-elles adaptées à la pertinence des soins ? Rentabilité et souci de véritable qualité (non quantifiable) ne sont-ils pas contradictoires dès lors qu'un soin n'est évidemment pas un bien de consommation ordinaire ?
Accompagner de réflexion éthique chaque acte médical, y compris le plus courant, peut-il contribuer au maintien d'une médecine oeuvrant à la solidarité nationale ?
La psychanalyse peut-elle orienter l'écoute d'un médecin et permettre une réponse non étroitement biomédicale à la demande d'un sujet ?
Telles sont quelques-unes des questions auxquelles tente de répondre cet essai, qui explore les limites de la médecine scientifique non pour la mettre en cause mais au contraire pour en accroître la pertinence. -
Le soin, une valeur de la république
Emmanuel Hirsch
- Les Belles Lettres éditions
- Médecine & sciences humaines
- 13 Mai 2016
- 9782251901473
Comment concevoir une éthique partagée au service des valeurs de la cité ? Répondre à cette question, c'est engager une réflexion sur les valeurs constitutives du soin et de l'accompagnement à la lumière de la vie démocratique. Par l'attention portée aux individus, aux droits de la personne et aux situations de vulnérabilité, les professionnels et les bénévoles des associations qui interviennent dans les champs du sanitaire et du médico-social incarnent des valeurs de sollicitude, de solidarité, de justice.
Ce souci du bien commun n'éclaire-t-il pas le lien social ? Que signifie soigner l'autre et lui consacrer une attention dans un contexte où l'individualisme, la solitude, la culture de l'instant présent semblent altérer les principes qui rassemblent autour d'engagements communs, voire une certaine idée de la fraternité ? Les espaces et la culture du soin ne sont-il pas emblématiques d'un engagement citoyen et propices à un ressourcement ou à une nouvelle signification des valeurs républicaines ?
Témoignant d'un parcours personnel, la réflexion proposée se confronte aux situations parmi les plus éprouvantes et délicates pour les pratiques soignantes et les vies individuelles que sont la démence, la maladie gravement invalidante, la douleur, la fin de vie, afin de donner à mieux comprendre leurs enjeux éthiques, sans se départir jamais d'un abord sensible. -
Le traité Du ciel est l'un des plus importants traités de cosmologie que nous a transmis l'Antiquité. Aristote y livre une physique générale du domaine où se trouvent les astres, et s'emploie à montrer que l'univers obéit à des lois physiques et structurelles qui ont un caractère nécessaire et dans lequel les données de l'expérience n'ont que peu d'importance.
Ce traité a connu une influence exceptionnelle : c'est en partant de ce modèle de l'univers que Ptolémée constituera son système géocentrique, schéma qui ne sera remis en question qu'avec les découvertes de Copernic. La cosmologie d'Aristote a ainsi servi de base à un système qui traversa près de deux millénaires.
Michel Federspiel (1941-2013) enseignait le grec à l'Université de Clermont-Ferrand. Il était traducteur de textes scientifiques et techniques (Apollonius de Perge, Eutocius d'Ascalon, avec M. Decorps-Foulquier), spécialiste de la langue des mathématiques grecques, et a exploré en particulier des corpus techniques à la tradition méconnue. Il traduisit en 1969 l'ouvrage d'Árpád Szabó, Les débuts des mathématiques grecques.
Victor Gysembergh est docteur de l'Université de Reims et actuellement boursier de la Fondation Humboldt. Il a publié avec W. Furley un ouvrage sur l'extispicine et co-édité un volume sur les rapports entre sciences et philosophie. Il prépare l'édition d'Eudoxe de Cnide pour la C.U.F. -
Steve Jobs, figure mythique
David Brunat, Antoine Dubuquoy
- Les Belles Lettres éditions
- Vérité des mythes
- 23 Février 2015
- 9782251900667
La figure de Steve Jobs (1955-2011) et l'histoire d'Apple à la lumière des grands mythes modernes et antiques et à l'aune de la mythologie populaire américaine. Ce livre est le premier ouvrage français sur Steve Jobs.
Explorer le mythe Steve Jobs, comprendre et décrypter comment un gamin génial de la Silicon Valley devient en quelques années un modèle, une source d'inspiration pour les entrepreneurs du monde entier, tel est l'angle d'approche de cette première biographie française du mythe contemporain.
Les biographies se multiplient, le sujet a été traité au cinéma, on parle même d'un opéra. Steve Jobs s'est employé tout au long de sa vie à mettre en scène sa marque et à forger sa propre légende avec une réussite insolente. Il a su innover, renaître après avoir connu l'échec, devenir l'objet d'une fascination presque religieuse, modeler l'univers des nouvelles technologies et créer une communauté planétaire d'utilisateurs et de fans. D'où provient cette énergie, cette vision, cette capacité à anticiper les envies des millions de consommateurs qui sont devenus adeptes de la marque à la pomme ?
Les auteurs ont mobilisé autant les mythes anciens que les mythologies américaines. Ils se sont plongés au coeur de l'histoire d'une marque porteuse de symboles forts et incarnée comme rarement par son fondateur. Steve Jobs est mort il y a trois ans, en octobre 2011, son aura est intacte. Apple poursuit son développement dans le respect de la dynamique insufflée par son créateur, son ombre tutélaire. Qui sont ses héritiers ? Qui sont les entrepreneurs visionnaires d'aujourd'hui, mus par la même faim de conquête et la même « folie » innovatrice ? Très accessible, Steve Jobs, figure mythique apporte des réponses, ouvre des pistes. Une approche originale qui crée des ponts inédits entre la pop culture du XXIe siècle et les mythologies antiques. -
éléments pour une philosophie de la santé
Arnaud François
- Les Belles Lettres éditions
- Médecine & sciences humaines
- 14 Mars 2017
- 9782251903064
Y a-t-il une expérience de la santé ? La santé n'est-elle que l'absence de maladies ? Être en bonne santé, est-ce la même chose qu'être « normal » ? Dois-je attendre de voir ce que l'avenir me réserve pour juger de l'état de ma santé ? La différence entre santé et maladie est-elle une différence comme les autres ? Voilà certaines des questions que pose le présent ouvrage, grâce à une méthode qui croise la philosophie avec d'autres types de savoirs : la médecine, la biologie, mais aussi la littérature et les sciences humaines. Cette étude conduit à confronter l'approche issue de Canguilhem avec d'autres conceptions philosophiques moins connues en France : celles de Boorse, Engelhardt et Nordenfelt. Il en ressort que les notions de santé et de maladie sont d'un maniement extrêmement délicat du fait de leur imprécision, sans doute irréductible, et du poids idéologique qui est le leur. Elles n'en sont pas moins centrales dans notre expérience et dans les enjeux politiques d'aujourd'hui.
Arnaud François est professeur de philosophie à l'Université de Poitiers. Ses recherches portent sur la notion de vie, notamment dans ses rapports à la question de la santé et à celle du travail. -
Les temps des astronomes ; l'astronomie et le décompte du temps de Pierre d'Ailly à Newton
Edouard Mehl, Nicolas Roudet
- Les Belles Lettres éditions
- L'Âne d'or
- 14 Avril 2017
- 9782251903149
À la fin du Moyen-Âge, et jusqu'au début de l'époque moderne, l'astronomie n'a pas réellement d'autonomie ni sa fin en elle-même : largement ancillarisée, elle a surtout pour fonction et pour tâche de mesurer les périodes planétaires, et donc le temps. Ce qu'en dit le théologien Andreas Osiander, dans l'Avis au Lecteur ajouté en tête du De Revolutionibus, énonce la définition et la fonction de l'astronomie encore valable - du moins certains le souhaiteraient-ils - au temps de Copernic : « Il revient en propre à l'astronome de faire l'histoire des mouvements célestes (...) de concevoir et d'inventer des hypothèses quelles qu'elles soient par la supposition desquelles on puisse calculer avec exactitude, à partir des principes de la géométrie, ces mouvements tant pour le futur que pour le passé. » Cet ouvrage travaille à vérifier la pertinence de cette définition, à en comprendre les enjeux, et aussi les limites, c'est-à-dire à comprendre comment et pourquoi cette définition de l'astronomie est rapidement devenue insuffisante, inadéquate, et finalement obsolète. Mais il montre aussi, à sa façon, comment la « science moderne » qui est « fille de l'astronomie... descendue du ciel sur la terre le long du plan incliné de Galilée » (Bergson), n'a pu constituer le temps en une variable indépendante qu'en séparant radicalement le temps réel, historique, d'un temps idéal, condition de possibilité des phénomènes physiques. Notre ouvrage peut aussi se lire comme une enquête sur l'origine de ce partage.
Édouard Mehl est professeur de philosophie moderne et histoire des sciences à l'Université de Lille, et membre de l'UMR 8163 du CNRS (Savoirs, Textes, Langage).
Nicolas Roudet dirige la bibliothèque de la Maison Interuniversitaire des Sciences de l'Homme en Alsace (MISHA), à l'Université de Strasbourg. -
La confiance dans les chiffres ; la recherche de l'objectivité dans la science et dans la vie publique
Theodore M. Porter
- Les Belles Lettres éditions
- L'Âne d'or
- 14 Avril 2017
- 9782251903026
Cette enquête sur l'immense demande de quantification dans le monde moderne examine le développement des significations culturelles de l'objectivité depuis plus de deux siècles. Comment devons-nous tenir compte du prestige actuel des méthodes quantitatives et de leur puissance ?
La réponse habituelle est que la quantification est considérée comme souhaitable dans l'enquête sociale et économique depuis ses succès dans l'étude de la nature. Cette justification ne satisfait pas Theodore Porter.
Pourquoi, demande-t-il, le genre de succès obtenus dans l'étude des étoiles, des molécules ou des cellules devrait-il être un modèle attrayant pour la recherche sur les sociétés humaines ? Et d'ailleurs comment faut-il comprendre l'omniprésence de la quantification dans les sciences de la nature ? À son avis, nous devrions diriger notre regard dans la direction opposée : en comprenant l'intérêt pour la quantification dans les affaires, le gouvernement et la recherche sociale, nous apprendrons quelque chose de nouveau sur son rôle dans la psychologie, la physique et la médecine.
S'appuyant sur un large éventail d'exemples issus des laboratoires et du monde de la comptabilité, des assurances, de l'analyse coûts-avantages et du génie civil, Porter montre qu'il est « parfaitement faux » d'interpréter la rigueur quantitative de la science comme une tendance en quelque sorte inhérente à l'activité de cette dernière, sauf là où les pressions politiques et sociales imposent un compromis. En réalité, la quantification naît d'une tentative pour élaborer une stratégie d'impersonnalité permettant de résister aux pressions de l'extérieur. C'est dans un contexte culturel que l'objectivité prend son essor, la quantification devenant plus importante lorsque les élites sont faibles et les négociations privées suspectes, et que la confiance fait défaut.
Theodore M. Porter, professeur d'histoire des sciences à l'université de Californie, à Los Angeles, est l'auteur de The Rise of Statistical Thinking, 1820-1900 (1986), et de Karl Pearson : The Scientific Life in a Statistical Age (2004). Il est membre de l'American Academy of Arts and Sciences.
Nouvelle préface de l'auteur.
Traduit de l'anglais par Gérard Marino. -
L'univers infini dans le monde des lumières européennes
Jean Seidengart
- Les Belles Lettres éditions
- L'Âne d'or
- 7 Février 2020
- 9782251912653
L'Univers infini dans le Monde des Lumières s'inscrit dans le prolongement de l'ouvrage de Jean Seidengart intitulé : Dieu, l'Univers et la Sphère infinie (2006). Dans ce dernier, il s'agissait d'élucider pourquoi et comment l'idée d'univers infini avait réussi à s'imposer largement en quelques décennies à l'aube de la science classique, alors qu'elle avait été rejetée durant plus de deux millénaires. Aussi était-il devenu absolument nécessaire d'innover et de former très précisément une nouvelle acception du concept d'infini afin de ne pas appliquer l'attribut « infini » de manière univoque à Dieu et à l'univers. Le présent ouvrage poursuit le cours de cette investigation à partir du moment où Newton parvint à établir les fondements mathématiques de la physique classique et à proposer une nouvelle image du monde qui s'imposa très largement dans toute l'Europe savante durant les deux siècles suivants. Malgré les aspects très novateurs de la mécanique classique, les différentes cosmologies d'inspiration newtonienne pouvaient encore s'accorder assez globalement avec les enseignements de la métaphysique classique. Pourtant, on assiste à un net affaiblissement progressif des arguments traditionnels en faveur d'un univers infini existant en acte. C'est pour cette raison que le titre de cet ouvrage dénote un écart assez important avec le livre le plus célèbre d'Alexandre Koyré non pas sur le plan de la révolution cosmologique des XVIe et XVIIe siècles, mais sur la suite des aboutissants de ladite révolution qu'il n'a pas eu le temps de traiter et de mener à bien.
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Histoire de la médecine générale, de 1945 à nos jours : mutations d'une profession, naissance d'une discipline
Yves Gervais
- Les Belles Lettres éditions
- Médecine & sciences humaines
- 8 Avril 2022
- 9782251917573
Cet ouvrage retrace le lent cheminement de la discipline généraliste de 1945 à nos jours, dans le contexte de fortes transformations du système de santé français : l'avènement de l'assurance maladie, la multiplication des spécialités médicales, puis la création des Centres Hospitaliers Universitaires, parallèlement à de multiples avancées scientifiques et technologiques. Le champ de la santé se polarise alors sur les spécialités et l'hôpital ; à l'écart de ce mouvement, la médecine générale tend à devenir un secteur dévalué du monde médical, affecté d'un double déficit d'identité et de légitimité.
Toutefois, dès 1950, quelques « omnipraticiens » prennent conscience de la particularité de leur exercice. Progressivement, un double mouvement prend forme sur les plans syndicaux et associatifs dans le but de conceptualiser la discipline généraliste et de réhabiliter le statut de ses membres.
Cette histoire passe par une longue et profonde période de crise, au sein de laquelle les forces vives du milieu généraliste se sont organisées, malgré leur diversité et leurs divisions, pour faire pleinement reconnaître la place spécifique et incontournable de leur métier. Cette crise, qui croise celle du système de santé, a finalement permis l'émergence d'une spécialité spécifique qui, à la différence des autres, sauvegarde une approche unitaire et globale de la santé et du soin de la personne.
L'ouvrage décrit les étapes de cette évolution en présentant le devenir institutionnel, disciplinaire et sociodémographique de la médecine générale, qui éclaire la compréhension de son identité contemporaine. -
Une théorie du soin ; souci et amour face à la maladie
Gérard Reach
- Les Belles Lettres éditions
- Médecine & sciences humaines
- 12 Février 2018
- 9782251906959
Entre la personne devenue malade et le médecin qui la soigne se noue une relation singulière, dont l'éthique médicale contemporaine, mettant fin au paternalisme, suggère qu'il devrait s'agir d'une relation d'égal à égal. Ce livre analyse la double signification du concept de soin : soin de soi du point de vue de la personne malade, soin du malade par le médecin. Son but est de montrer comment ces deux aspects du soin ne cessent de se correspondre dans une relation certes égalitaire, mais aussi asymétrique.
Soin et souci de soi s'apparentent car tous deux mettent en jeu une relation profonde à la temporalité : le malade se soigne s'il a le souci de son devenir, dont la forme la plus haute est l'amour de soi. Chez certaines personnes, l'entrée dans la maladie conduit à une ambivalence de l'esprit qui les en empêche, et ceci est source d'angoisse. Le médecin soigne : ce livre suggère qu'il ne s'agit pas seulement pour le médecin d'apporter un traitement, mais aussi d'aider le patient à mettre fin à cette ambivalence. Pour cela, il met en oeuvre vis-à-vis du patient dont il a le souci une forme d'amour compatible avec le respect de son autonomie.
Ainsi se construit pas à pas une théorie du soin dans laquelle les concepts d'empathie, de sympathie, d'autonomie, de respect, de confiance et, finalement, de personne humaine trouvent leur véritable place.