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Religion & Esotérisme
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Le Maître a dit : Qui ne connaît son lot ne saurait être un homme de bien ; qui ne connaît les rites ne saurait tenir son rang ; qui ne connaît le sens des mots ne saurait juger les hommes. (Chapitre XX, Le bon roi Yao
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La quête du Christ historique
Anthony Giambrone
- Les Belles Lettres éditions
- 10 Mai 2024
- 9782251919881
La science a beaucoup à dire sur qui fut Jésus de Nazareth. Dûment critiqués, les Évangiles rapportent sa vie et les découvertes d'une recherche archéologique hyperactive approfondissent chaque jour notre connaissance de la riche culture où il a déployé son action. C'est un paradoxe que la personnalité d'un homme du peuple ait à ce point capté l'attention de ses biographes et ouvert la voie à une passionnante recherche sur son identité, aux relents épiques d'une « quête du Graal » marquée par plus de deux siècles d'avancées et de retraites. Peut-être le temps d'une phase constructive est-il arrivé.
En science, il n'existe pas de question taboue. Il est possible d'évaluer la prétention des évangélistes à se poser en historiens. Grecs et juifs pensaient selon un monothéisme à la fois inclusif et varié. Même la conscience de Jésus n'est pas un objet qui échappe à l'enquête : elle s'est structurée autour des Écritures. Elle est d'abord littéraire, voire linguistique. Essayer de comprendre qui est Jésus, et ce qu'on dit de lui, à partir des traces qu'il laisse dans son énonciation. Beau programme, raisonnablement optimiste. -
La Ballade des pèlerins est un très prenant récit d'aventure, celui d'un pèlerinage de Vézelay à Compostelle entrepris par une jeune femme et trois compagnons de route, un beau jour de juin du siècle passé, en un temps où un tel périple pouvait encore se faire dans des condi- tions très semblables à celles qu'avaient connues leurs prédécesseurs du Moyen Âge. Un voyage décidé par goût de la marche et de la na- ture, certes, mais surtout par désir « d'en finir avec des formes et des contenus religieux trop rabâchés, avec un langage devenu logorrhée, dénué de tout sens vital à force de vouloir donner réponse à tout ». Par cette volonté de redonner du sens aux mots en les confrontant à la rugueuse réalité des aléas d'une marche de plusieurs semaines, en s'interrogeant par écrit dans ce qui fut son premier livre sur les rai- sons de cet acte un peu fou, Édith de la Héronnière ouvrait en réalité le chemin d'un voyage autrement plus long, celui d'une oeuvre qu'elle poursuit aujourd'hui encore. Au fil des années passées à arpenter les pays et les pages, ni l'Italie, ni l'Inde, ni les États-Unis, ni même la Chine n'auront raison de son infatigable curiosité. Et, par certains aspects, les chemins qu'elle emprunte peuvent ainsi rappeler ceux d'autres écrivains-voyageurs, tel Nicolas Bouvier, qu'une prédisposition au cheminement ou une phénoménologie de la perception intuitivement menée élancent continuellement vers l'avant.
Mais il faut insister sur ce que le pèlerinage de Saint Jacques de Compostelle où cette ballade entraîne le lecteur n'a de sens que par l'enracinement profond et parfois douloureux de la spiritualité dans le corps. Comme au temps des pèlerinages médiévaux, les rencontres sont hasardeuses sur ces chemins de foi qu'arpentent marcheurs de tous pays et de toutes langues. Une sorte de cadence commune parvient pourtant à nouer les existences, pour quelques jours ou plus, autour d'une même détermination, d'une même en-allée - et le pied peu à peu impose son rythme à l'écriture.
Les villages de pierre et les paysages roulent au fil d'une pensée qu'inspirent souvenirs de lecture ou figures saintes, dans un tournis parfois heurté que finit par apaiser le seul exercice de la marche. Il s'agit alors, dans l'écriture comme sur le chemin de Saint-Jacques, de faire de l'épreuve de la désillusion ou de la meurtrissure la substance même de l'ouvrage à accomplir.
Ce livre reproduit la première édition de La Ballade des pèlerins, parue au Mercure de France en 1993, et lui adjoint un avant-propos de l'auteur, inédit. -
éloge du polythéisme ; ce que peuvent nous apprendre les religions antiques
Maurizio Bettini
- Les Belles Lettres éditions
- Romans, Essais, Poésie, Documents
- 19 Septembre 2016
- 9782251902012
Deux mille ans de monothéisme nous ont habitués à croire que Dieu ne pouvait être qu'unique, exclusif, vrai. En revanche, les polythéismes antiques envisageaient la possibilité de faire correspondre entre eux dieux et déesses provenant de différentes cultures (Zeus et Jupiter, Isis et Déméter), ou même d'accueillir des divinités étrangères dans leur propre panthéon. Cette disposition à l'ouverture fait que le monde antique, même s'il a connu les conflits, voire les carnages, est resté étranger à la violence de nature religieuse qui a ensanglanté les cultures monothéistes et continue de le faire.
Serait-il possible aujourd'hui de puiser aux ressources du polythéisme pour rendre plus faciles et sereines les relations entre les différentes religions ?
Traduit par Vinciane Pirenne-Delforge. -
Enseignements de la forêt, enseignements pour les chantres : la brhadaranyaka et la chandogya-upanis
Patrick Olivelle
- Les Belles Lettres éditions
- 30 Mars 2022
- 9782251917559
Les deux upanishad présentées dans ce volume sont les plus anciennes et les plus importantes parmi la centaine de textes que compte ce corpus datant des VIIe-VIe siècles av. J.-C.
Témoins du passage d'une société ancienne très ritualisée à un monde qui se dote d'institutions et de nouvelles conceptions religieuses, elles sont une source d'information précieuse sur l'histoire religieuse, sociale et intellectuelle de l'Inde ancienne.
Textes ésotériques, elles transmettent à la fois des données essentielles sur le rituel védique, ses formules, ses gestes et son sens, mais elles constituent aussi une source d'information de premier ordre sur les cosmologies des anciens Indiens et sur leur perception de l'homme, de son corps, de ses fonctions vitales et cognitives.
La traduction de l'académicien Émile Senart constitue la traduction française de référence de ces deux textes. L'introduction de Patrick Olivelle expose en termes simples ce que sont les upanishad, quand, où et par qui elles ont été composées et permet d'appréhender leur place dans le corpus védique et dans l'histoire de la culture indienne. -
« Si nous voulons apprendre de première main qui était Moïse et quelle a été sa vie, il nous faut recourir à la lecture du récit biblique. Les autres sources n'entrent pas sérieusement en ligne de compte. Nous ne disposons pas ici du moyen le plus important en d'autres circonstances pour obtenir la vérité historique : la possibilité de comparer les récits. Ce qui est préservé de la tradition d'Israël concernant les débuts de son histoire est contenu dans ce livre unique ; des peuples avec lesquels Israël est entré en contact au cours de l'exode d'Égypte en Canaan que ce livre relate, aucun fragment d'une chronique remontant à cette époque n'a été conservé, et dans la littérature ancienne de l'Égypte on ne peut trouver aucune allusion à ces événements. Mais le récit biblique lui-même diffère essentiellement dans son caractère de tout ce que nous sommes portés à considérer comme une source historique utilisable ; les événements qu'il rapporte ne peuvent pas s'être passés, tels qu'ils sont rapportés, dans le monde humain avec lequel l'histoire nous a familiarisés. La catégorie littéraire dans laquelle notre pensée historique doit les ranger, c'est la légende, et quand on parle de celle-ci, on admet généralement qu'elle est incapable d'engendrer en nous la représentation d'une succession de faits. » Martin Buber
Martin Buber (1878-1965) est considéré comme l'initiateur de la philosophie juive moderne. Il a consacré la plus grande partie de sa vie à recueillir et à traduire les récits, les légendes et les chroniques hassidiques. Deux autres textes importants, Les Récits hassidiques et La Légende du Ball-Shem ont également été traduits en français. Léon Chestov, Robert Misrahi ou encore Théodore Dreyfus lui ont consacré des biographies intellectuelles. -
Le messianisme juif ; essai sur la spiritualité du judaïsme
Gershom gerhard Scholem
- Les Belles Lettres éditions
- Le Goût des idées
- 15 Avril 2016
- 9782251901381
Élément décisif de la compréhension juive de l'Histoire, l'attente messianique a connu au cours des temps les expressions les plus diverses.
Gershom Scholem étudie dans cet ensemble d'essais les mutations profondes qu'elle a subies, l'apparition des nombreuses utopies qu'elle a suscitées, et s'interroge sur le sens de cette idée dans l'oeuvre des maîtres du judaïsme contemporain, comme Buber ou Rosenzweig.
À travers ce thème privilégié, il propose une formidable ouverture à la grande tradition culturelle juive.
Gershom Scholem (1897-1982), né à Berlin, émigre en 1923 en Palestine et devient professeur à l'Université hébraïque de Jérusalem dès 1925. Il entame alors une réflexion sur l'histoire et la philosophie du judaïsme, dont il deviendra une grande voix. Il a été président de l'Académie israélienne des sciences. -
Les gnostiques ; mythe, rituel et diversité au temps du christianisme primitif
David Brakke
- Les Belles Lettres éditions
- 11 Septembre 2019
- 9782251911779
Qui étaient les gnostiques ? Comment le mouvement gnostique a-t-il influencé le développement du christianisme dans l'Antiquité ? L'Église a-t-elle rejeté le gnosticisme ?
La somme de David Brakke introduit le lecteur dans les débats les plus récents à propos du « gnosticisme » et de la diversité du premier christianisme. En reconnaissant que la catégorie « gnostique » est imparfaite et doit être reconsidérée, David Brakke plaide pour un rassemblement plus prudent des preuves sur le premier christianisme, connu comme école de pensée gnostique. Il met ainsi en évidence la manière dont le mythe et les rituels gnostiques se sont adressés à des questionnements humains élémentaires (notamment à propos de l'aliénation et du sens), répandant le message d'un Christ sauveur et permettant aux hommes de regagner leur connaissance de Dieu en tant que source ultime de l'être. Plutôt que de dépeindre les gnostiques comme des hérétiques ou comme les grands perdants de la lutte pour la définition du Christianisme, David Brakke soutient la thèse d'une participation active des gnostiques à la réinvention de la religion monothéiste. Si les autres chrétiens ont pu rejeter les idées gnostiques, ils les ont aussi et surtout adaptées et transformées. -
Mythologie et religion des Slaves païens
Patrice Lajoye
- Les Belles Lettres éditions
- Vérité des mythes
- 3 Juin 2022
- 9782251917719
La mythologie slave est sans doute la plus mal connue de toutes les anciennes mythologies d'Europe.
Les Slaves païens n'écrivaient pas, et les auteurs chrétiens se sont le plus souvent abstenus de préserver leur passé.
Pour autant, de nombreux travaux ont été menés ces dernières décennies, qui permettent d'en savoir plus sur la religion et la mythologie de ces populations qui ont par le passé occupé jusqu'à la moitié du continent. Des fouilles archéologiques ont amené à la découverte de sanctuaires. Les textes anciens (chroniques et vies de saints) ont été réexaminés. Pour la première fois depuis le milieu du XXe siècle, cet ouvrage propose en français une synthèse des connaissances sur le sujet. -
Vent glacial sur Sarajevo
Guillaume Ancel
- Les Belles Lettres éditions
- Mémoires de Guerre
- 12 Mai 2017
- 9782251903293
Carnet de guerre d'un officier en première ligne lors du siège le plus long qu'ait connu une capitale à l'époque contemporaine, Vent glacial sur Sarajevo est un témoignage sans concession sur l'ambiguïté de la politique française durant le conflit en ex-Yougoslavie.
Cette « capitale assiégée que nous n'avons pas su protéger », Guillaume Ancel la rejoint en janvier 1995 avec un bataillon de la Légion étrangère. Sarajevo est encerclée depuis déjà trois ans et sa population soumise aux tirs quotidiens des batteries d'artillerie serbes. L'équipe du capitaine Ancel a pour mission de guider les frappes des avions de l'OTAN contre elles. Des assauts sans cesse reportés, les soldats français recevant à la dernière minute les contre-ordres nécessaires pour que les Serbes ne soient jamais inquiétés.
Sur le terrain, les casques bleus français comprennent qu'on ne leur a pas tout dit de leur mission et se retrouvent pris au piège. « Six mois d'humiliation » résume Guillaume Ancel qui dresse un constat sévère des choix faits par le gouvernement d'alors. En témoignant de l'opération à laquelle il a participé, il raconte ces hommes, ces situations, cette confusion et le désarroi qui, jour après jour, ronge ces soldats impuissants.
Ancien officier de la Force d'Action Rapide, saint-cyrien, Guillaume Ancel a participé notamment à l'intervention de l'ONU au Cambodge en 1992, à l'opération Turquoise en 1994, pendant le génocide des Tutsis au Rwanda, et aux missions en ex-Yougoslavie en 1995 et 1997. Il a quitté l'armée de terre en 2005 pour rejoindre le monde des entreprises. -
Les idées fausses ne meurent jamais : le negationnisme, histoire d'un réseau international
Stéphanie Courouble-Share
- Le Bord de l'eau
- Judaïsme
- 12 Janvier 2023
- 9782356879424
« Salut, je m'appelle Anon, je pense que l'Holocauste n'a jamais eu lieu. » Tels sont les mots qu'a prononcés Stephan Balliet juste avant de commettre l'attentat de Halle contre une synagogue, le 9 oct. 2019. C'était un jour de kippour.
Cette « pensée », tout droit issue du négationnisme, terme qui désigne la négation de la réalité du génocide des Juifs durant la Seconde guerre mondiale, octroie ainsi un permis de tuer : les Juifs sont le mal par essence. Affabulateurs, ils n'ont pas été tués en masse par les Nazis et perdent leur statut de victimes. Sous couvert d'une pseudo-démarche rationnelle, les négationnistes prétendent le démontrer et réhabilitent le nazisme en le disculpant de ses crimes.
Partant de ce constat, cet ouvrage remonte le cours de l'histoire et observe le négationnisme dans sa dimension internationale depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale jusqu'à nos jours. Exhumant des archives de France, d'Angleterre, d'Allemagne, des États-Unis et du Canada, l'historienne Stéphanie Share a enquêté sur l'émergence d'un mouvement, sa pénétration dans la sphère publique des démocraties occidentales, et analysé les scandales négationnistes qui ont défrayé la chronique de ces différents pays. Ce livre alerte sur l'urgence du combat à mener : les idées fausses ne meurent jamais et peuvent tuer. -
Autour de l'adjectif « juif » et du substantif « Juif/Juive » bouillonnent pour ainsi dire des affects et des enjeux d'une intensité redoutable. On pense à la Shoah, au face à face concurrentiel des religions, à l'interminable conflit du Proche-Orient. Ce livre fait le pari qu'il est possible de s'extraire de tels contextes, sans les ignorer pour autant : de s'attacher, simplement, à comprendre de quoi il retourne dans le destin d'un petit groupe humain. À prendre connaissance du sens du « fait juif » comme fait insistant dans l'histoire. Il décrit donc le fait juif à partir de la structure fondamentale de l'étude-observance, qui correspond à autre chose qu'une religion. Il s'achève de plus par l'évocation d'un rapport à la vie émanant du fait juif - mettant en vedette la mémoire, le concret et l'homme - où beaucoup pourraient se reconnaître. L'espoir est qu'il n'est pas inutile de clarifier, d'expliquer.
Jean-Michel Salanskis est professeur de philosophie à l'Université Paris-Nanterre. Il a travaillé dans les domaines de la philosophie des mathématiques, de la phénoménologie, de la philosophie contemporaine, sur Levinas et sur la tradition juive. -
Dialogue de Timothée et Aquila : Dispute entre un juif et un chrétien
Sébastien Morlet
- Les Belles Lettres éditions
- Bibliothèque de l'Orient chrétien
- 16 Janvier 2017
- 9782251902845
La polémique religieuse représente une page importante dans l'histoire des relations entre juifs et chrétiens. L'Antiquité en a laissé de nombreux témoignages littéraires, dont des dialogues mettant aux prises un juif et un chrétien. Ces textes se présentent en général comme des comptesrendus
de débats réels. Les deux adversaires discutent sur les points essentiels de désaccord : Jésus est-il le Messie ? L'Évangile s'est-il substitué à la Loi juive ? Qui, des juifs ou des chrétiens, est le peuple de Dieu ? Mais, composés par des chrétiens, ces dialogues ont toujours pour but de montrer la supériorité du christianisme. Ils sont adressés avant tout aux chrétiens et servent à les instruire dans la foi.
Le Dialogue de Timothée et Aquila, composé par un auteur inconnu, peut-être sous le règne de Justinien (vie s.), constitue, en grec, le témoin le plus important de ce genre littéraire dans l'Antiquité tardive. Le texte se présente comme la relation d'un débat organisé à Alexandrie entre le chrétien Timothée et le juif Aquila. Au terme d'une controverse consacrée avant tout à la question du Christ, le juif admet sa défaite et reçoit le baptême. Reflétant davantage une discussion idéale qu'une controverse réelle, le texte est un témoignage capital sur la façon dont les chrétiens se représentaient leur position par rapport au judaïsme à la fin de l'Antiquité.
Cet ouvrage offre la première traduction française du dialogue dans sa forme longue, munie d'une introduction et d'un index biblique.
Sébastien Morlet est Maître de conférences à l'Université de Paris-Sorbonne et membre de l'Institut universitaire de France. Il est spécialiste des textes de l'Antiquité tardive. -
La guerre et après...
Pauline Maucort
- Les Belles Lettres éditions
- Mémoires de Guerre
- 13 Février 2017
- 9782251902937
En Afghanistan, un tireur d'élite abat un homme. Trois mois plus tard, en France, son visage revient le hanter. Il commence à lui parler.
Un officier psychologue rapatrie contre son gré un soldat dont les mains tremblent si fort qu'elles n'arrivent plus à tenir un fusil.
Un caporal infirmier soigne la blessure par balle d'un Afghan sur lequel il pense avoir tiré la veille.
Un sergent maître chien démissionne et se forme au massage aux pierres chaudes et aux bols tibétains pour répandre la paix dans le monde.
Pendant ce temps, un caporal-chef enfile ses gants blancs. Il va rendre visite aux familles et leur annoncer que leurs maris et fils sont décédés.
Dans La Guerre et après... neuf militaires français racontent leurs missions en Afghanistan, au Mali et en Centrafrique. Ce qu'ils ont fait, ils n'ont jamais osé le dire à personne. S'ils acceptent de témoigner ici, c'est pour rendre hommage à leurs camarades morts au combat, donner du sens à ce qu'ils ont enduré et partager les questions qu'ils se posent sur l'existence.
Ce livre raconte ce que font les militaires français en notre nom, nous, dont le quotidien n'est plus fait de guerre. De l'aventure, des tragédies, des histoires d'amour, de camaraderie, des trahisons, du sexe et des larmes. La guerre révèle les recoins les plus inavouables de l'âme humaine.
Pauline Maucort est journaliste (France Culture, RFI). Depuis 2008, elle s'intéresse aux traces que laisse la guerre sur ceux qui la font. Elle est l'auteure de documentaires, reportages et fictions radiophoniques diffusés dans Sur les Docks, Les Pieds sur Terre, Une vie une oeuvre, et La Vie Moderne (France Culture). -
Le corps dans le taoïsme ancien
Romain Graziani
- Les Belles Lettres éditions
- Realia
- 30 Avril 2018
- 9782251907314
Les textes du taoïsme ancien ne dissertent pas dans l'abstrait du corps humain. Sous la forme de fictions et de fables, ils mettent en scène ses usages possibles, ses ressorts et ses ressources : un ancien condamné, amputé d'un pied pour ses crimes, rudoie le Premier ministre au sortir de leur cours de méditation, et lui en remontrer sur la notion de vertu. Un ermite malicieux rembarre un aspirant à la sagesse, en se piquant de refuser les « gueules cassées » produite en série par l'éducation confucéenne. Le maussade et concupiscent seigneur de Wei retrouve soudain le sourire à l'écoute des propos d'un reclus des montagnes, venu l'entretenir de chiens et de chevaux galopant librement « dans les steppes du non-être ». Les prouesses de l'archer Lié-tseu sont réduites à rien par Comte Obscur, qui lui enseigne « le tir du non-archer ». On voit défiler dans les premiers écrits taoïstes, le Tchouang-tseu et le Lié-tseu, les figures les plus admirées et les plus détestées de la société chinoise, du gentleman plein de prestance, rompu aux civilités d'apparat, jusqu'au paria hideux et querelleur. Comment l'éthos taoïste parvient-il à discourir du sage en se dispensant de notions morales, en pensant la sagesse comme un régime de puissance, en l'associant à l'ampleur de l'espace, au travail de l'imagination, à l'oeuvre du Ciel ? Par une apparence de paradoxe, ce sont les corps infirmes, les créatures informes, les êtres les plus infâmes qui jouissent d'une affinité de fond avec le Tao, le Principe qui régit le cours des êtres et des choses.
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Les chrétiens et la culture ; conversion d'un concept, Ier - VIe siècle
Sébastien Morlet
- Les Belles Lettres éditions
- Romans, Essais, Poésie, Documents
- 11 Février 2016
- 9782251901268
Quel rôle le christianisme a-t-il joué dans l'histoire de la notion de culture ?
Dans l'Antiquité chrétienne, deux attitudes se font jour. Certains chrétiens manifestent une hostilité à l'égard de la culture grecque, qui leur paraît pernicieuse et inspirée par les démons. D'autres tentent au contraire de montrer son utilité pour la formation de l'esprit et la défense, l'explication, et l'exposition de la foi.
Mais au-delà de cette tension entre hostilité et attirance face à la culture grecque, se joue dans les textes chrétiens de l'Antiquité un renouvellement important de la notion même de culture. En la dissociant de toute référence à l'hellénisme et en l'élargissant à tout ce qui peut assurer à l'homme sa pleine humanité, les auteurs chrétiens des premiers siècles ont légué à la postérité un idéal culturel fondé sur le pluralisme et la diversité, dont, sous une forme sécularisée, nous sommes encore aujourd'hui les héritiers.
Cet essai, écrit par un spécialiste de l'Antiquité chrétienne, conduit à revoir un certain nombre d'idées reçues sur les rapports entre monothéisme et culture.
Il invite à situer l'émergence de la réflexion chrétienne dans le cadre, non seulement d'une confrontation, mais également d'une profonde continuité avec la pensée grecque, et notamment la philosophie. -
Les cultes isiaques dans le monde gréco-romain
Laurent Bricault
- Les Belles Lettres éditions
- La roue à livres
- 27 Avril 2020
- 9782251912004
La diffusion, dans l'ensemble du Bassin méditerranéen et même au-delà (en Arabie, en Inde et dans la lointaine Bretagne), du culte de plusieurs divinités originaires d'Égypte (Isis et son parèdre Sarapis, leur fils le petit Harpocrate, Anubis le dieu chacal, Apis le boeuf de Memphis, Osiris même) est l'un des phénomènes les plus remarquables des époques hellénistique et romaine. Longtemps assise sur quelques textes littéraires, de belles inscriptions grecques et latines, d'imposantes statues de Rome, d'Athènes ou d'ailleurs, notre compréhension de l'accueil réservé par les non-Égyptiens à cette divine famille s'est considérablement approfondie et affinée par l'étude et l'analyse de milliers de documents sortis de terre depuis la Renaissance (bijoux, statuettes, papyrus, céramiques, monnaies). On trouvera dans le présent recueil, richement illustré, plusieurs centaines de ces documents traduits le cas échéant en français et commentés, révélant l'extraordinaire impact qu'eurent les cultes isiaques sur les populations du monde gréco-romain près de huit siècles durant.
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Luxe et luxure à la cour des papes de la renaissance
Anne Kraatz
- Les Belles Lettres éditions
- Realia
- 30 Avril 2018
- 9782251907338
Les amours des dieux de l'Olympe ornés d'inscriptions en lettres arabes ! Voilà ce qui est gravé dans le bronze de la porte de Saint-Pierre de Rome. On ne peut trouver plus surprenante et moins catholique entrée en matière des moeurs de la cour pontificale à la Renaissance. Les papes de cette époque, ainsi que leur entourage, ont en effet allègrement jeté aux orties leurs voeux de chasteté, de pauvreté et d'humilité pour s'engager dans la pratique des plaisirs défendus et dans l'étalage d'un luxe insolent, ainsi que dans les voies scabreuses du paganisme grec et égyptien. Déguisés en Turcs ou en César pour le carnaval, propriétaires de maisons de plaisir, se livrant sans pudeur à une sexualité débridée avec femmes, hommes, esclaves ou enfants, amphitryons de banquets somptueux, avides de bijoux, ces papes ont commis tous les « péchés capitaux ». Riche d'exemples des plus scandaleux, ce livre montre pourquoi de tels comportements ont pu être adoptés par des hauts princes de l'Église, en les réinsérant dans le contexte de cette société fastueuse.
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La Galerie de tableaux
Philostrate
- Les Belles Lettres éditions
- La roue à livres
- 27 Avril 2020
- 9782251911625
Soixante-cinq tableaux - réels ou fictifs ?- sont ici décrits par Philostrate, rhéteur du second siècle de notre ère et auteur de la très célèbre Vie d'Apollonios de Tyane. Dans ce texte fondateur, Philostrate institue un dialogue entre le critique et le spectateur, forçant ce dernier à participer à la scène, le plus souvent d'inspiration mythologique, que montre l'oeuvre peinte : ce procédé qu'utilise Diderot dans ses fameux Salons, vise, avec succès, à susciter l'émotion du visiteur. La Galerie de tableaux de Philostrate est plus qu'un document unique sur la peinture antique : elle a inspiré les plus grands artistes de la Renaissance, nourri la réflexion sur l'art d'auteurs tels que Goethe, et a, surtout, véritablement créé le langage de l'esthétique. Cette édition, qui reprend, en la corrigeant, la traduction d'Auguste Bougot publiée en 1881, est illustrée de quelques-unes des gravures maniéristes dont fut enrichie, en 1614, la première traduction française de cette oeuvre.
François Lissarrague est directeur de recherches au C.N.R.S. (Centre Louis-Gernet) -
Origène et la fonction revelatrice du verbe incarne
Marguerite Harl
- Les Belles Lettres éditions
- 7 Juin 2019
- 9782251911311
Le livre de Marguerite Harl, Origène et la fonction révélatrice du Verbe incarné, dont la parution initiale remonte à 1958, est un grand livre à plusieurs titres. Il met en oeuvre une méthodologie nouvelle à l'époque, qui consiste à étudier les écrits d'Origène (185/187-251/253) dans leur ordre chronologique. Ainsi sont mises en valeur à la fois la permanence des grandes lignes de la pensée d'Origène et les inflexions apportées au fil du temps. Le but de Marguerite Harl n'est pas de réhabiliter Origène et de démontrer son orthodoxie, à l'instar des jésuites allemands et français des années précédant et suivant la Seconde Guerre mondiale. Elle insiste sur la complexité de la pensée de l'Alexandrin, qu'il ne faut pas juger à la lumière de l'orthodoxie définie bien après lui, au moment du concile de Nicée (325). Elle montre que la christologie et la sotériologie d'Origène sont originales, en ce qu'elles insistent sur la fonction pédagogique et révélatrice assumée par le Fils incarné qui permet à l'homme d'accéder à la connaissance du Père. Le livre de Marguerite Harl est précédé d'un avertissement et suivi d'une postface, rédigés par trois de ses collaborateurs. La postface propose une courte biographie de l'auteur, donne la liste de ses travaux scientifiques et retrace la manière dont son étude a été accueillie depuis 1958 jusqu'à aujourd'hui. Elle publie trois lettres inédites d'Henri de Lubac à Marguerite Harl.
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L'économie de dieu ; Famille et marché entre christianisme, hébraïsme et islam
Gérard Delille
- Les Belles Lettres éditions
- Histoire
- 2 Avril 2015
- 9782251900698
Cet ouvrage explique pourquoi et comment, au cours de leur élaboration doctrinale puis de leur affirmation religieuse et politique (Ier millénaire après J.-C.), les trois religions monothéistes - hébraïsme, christianisme, islam - ont élaboré puis imposé des systèmes familiaux et de parenté distincts et consciemment opposés, créant entre elles des barrières culturelles et sociales infranchissables. Ces structures profondes ont persisté parfois jusqu'à nos jours. Elles ont eu, sur le plan économique et politique, des conséquences considérables : affirmation progressive d'un marché « libre » - en partie, aussi de l'État -, en Occident ; persistance du rôle dominant de l'État dans le monde musulman ; « économie de la diaspora » dans le monde juif.
L'Économie de Dieu analyse tous les principaux aspects de ces évolutions divergentes, renouvelant, dans ce domaine, les thèses de K. Marx, de M. Weber et de K. Polanyi. L'auteur pose sous un jour nouveau des problèmes d'une brûlante actualité.
Gérard Delille a été directeur des études pour l'Histoire moderne et contemporaine à L'École française de Rome, directeur de recherches au CNRS, directeur des études à l'EHESS de Paris et professeur d'histoire moderne à l'Institut universitaire européen de Florence. Il s'occupe d'histoire de la famille et des systèmes de parenté avec une attention particulière aux aspects culturels, économiques et politiques. -
Juifs presentes aux chretiens (les)
Leon De Modene/Simon
- Les Belles Lettres éditions
- La roue à livres
- 23 Juin 2020
- 9782251912912
Le livre du rabbin vénitien Léon de Modène, publié à Paris en version italienne en 1637 sous le titre de Historia de gli riti hebraici, présentait à un large public les rites et les coutumes des Juifs de son temps. Il prenait place dans tout un courant de redécouverte de l'Orient, des peuples étrangers et des religions non chrétiennes. Pour assurer sa diffusion en France, le grand érudit et hébraïsant Richard Simon en fit une traduction qu'il publia en 1674. Il la faisait précéder d'une préface où il manifestait sa remarquable connaissance du judaïsme et soulignait l'intérêt que, comme théologien et savant catholique, il portait au peuple juif. Pour combler les lacunes du livre du rabbin vénitien, il joignait à sa traduction deux importants suppléments, l'un consacré aux Caraïtes (Juifs qui s'appuyaient exclusivement sur l'écriture et à ce titre lui paraissaient préfigurer les protestants), l'autre aux Samaritains. En 1681, Richard Simon réédita son livre et y ajouta une seconde partie où il dégageait les rapports de la doctrine et de la liturgie chrétiennes avec le judaïsme. C'est cette version complète qui est ici publiée.
Comparer l'oeuvre de Léon de Modène et celle de l'oratorien français permet de comprendre comment le public du XVIIe siècle connaissait le judaïsme et comment un catholique cultivé et d'esprit libre pensait les rapports entre les deux religions et les deux peuples. Léon de Modène est en effet un bon témoin de la façon dont les communautés juives se représentaient elles-mêmes et se faisaient connaître à l'extérieur ; quant à Richard Simon, au delà des questions théologiques et liturgiques, il manifestait pour les coutumes juives une curiosité quasi ethnographique, annonçant, dans le catholicisme même, un état d'esprit appelé à se développer considérablement. -
Quis ut deus? antijudéo-maçonisme et occultisme en France sous la IIIe République
Emmanuel Kreis
- Les Belles Lettres éditions
- 22 Novembre 2017
- 9782251906331
À la fin du Second Empire, un polémiste français, Henri-Roger Gougenot des Mousseaux, dénonce pour la première fois dans un volumineux ouvrage la parenté entre les juifs, les francs-maçons et les occultistes et leur prétendue collusion pour détruire le monde chrétien. Cet amalgame trouve progressivement sa place au sein de la littérature contre-révolutionnaire et antimoderniste catholique. Alors même que ces milieux catholiques ne semblent pas encore très bien savoir quoi faire de cette « formule », elle leur est brutalement dérobée par des propagandistes aux motivations idéologiques incertaines et dont la seule raison d'être est l'« antisémitisme ». Épuré de ses aspects religieux et de ses éléments les plus complexes - notamment de ses considérations anti-occultistes -, l'amalgame devient, aux mains des antisémites, un slogan, « francs-maçons et juifs », dont les termes ne tardent pas à s'inverser dans l'unique vocable de « judéo-maçonnerie ». Cette diffusion de l'antijudéo-maçonnisme, sous forme de propagande bon marché, ne marque pourtant pas la fin des recherches théoriques et des études absconses, qui n'hésitent pas à s'aventurer sur le terrain de l'occultisme et à se laisser aller à d'étonnantes rêveries. Fruit d'une décennie de recherches, la présente étude retrace l'histoire de cette étrange littérature, de ses tenants et des mouvements qui s'en réclament. Elle restitue les enjeux qui éclairent leurs actions, relie leurs itinéraires aux comportements collectifs de leur temps et met en lumière certains phénomènes historiques qui dépassent le cadre étroit des milieux anti-occultistes et antijudéo-maçonniques. Emmanuel Kreis est historien, docteur de l'École pratique et des hautes études (section sciences religieuses). Ses travaux portent sur l'antijudéo-maçonnisme et le conspirationnisme. Il est notamment l'auteur d'une anthologie de textes conspirationnistes : Les Puissances de l'ombre.
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Le comte de Gabalis ; entretien sur les sciences secrètes
Henri De Montfaucon De Villar
- Les Belles Lettres éditions
- Bibliothèque secrète
- 9 Novembre 2018
- 9782251910543
Le Comte de Gabalis, publié en 1670, est un petit chef-d'oeuvre d'ironie et de malice. Divisé en cinq dialogues, il met en scène un profane et un initié. Le profane est le type même de l'« honnête homme » des comédies de Molière ; l'initié est un « cabaliste » (d'où son nom, Gabalis) venu des confins de l'Allemagne et de la Pologne. Ce personnage cherche à convaincre son interlocuteur de l'existence d'« esprits élémentaires », habitant les quatre éléments : les gnomes (esprits de la terre), les nymphes (esprits de l'eau), les sylphes (esprits de l'air) et les salamandres (esprits du feu). Il explique que le plus haut devoir des adeptes de la « sainte cabale » est de s'unir charnellement à ces esprits pour leur conférer l'immortalité, car ils n'ont pas d'âme. Loin d'être séduit par ces révélations - tirées en réalité des idées de Paracelse - son interlocuteur, qui est bon catholique, ne voit dans ces esprits que des démons, et le comte lui paraît fort avancé sur la voie de la perdition. Tout au long de cette satire de la crédulité et des superstitions, des questions plus philosophiques sont aussi abordées, comme celle de la croyance aux oracles. L'ouvrage de Montfaucon de Villars (1638-1673), paru anonymement, eut un grand succès, mais il fut aussitôt interdit et coûta à l'auteur sa carrière d'homme de lettres. Sa postérité fut marquée par un phénomène étonnant : alors que son but était manifestement de se moquer des héritiers de Paracelse, beaucoup de lecteurs le prirent au sérieux, comme s'il révélait de réels secrets sous le voile d'un divertissement.