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josee kamoun
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Attends, écoute-moi trente secondes, je vais te montrer un truc, tu vois, mec, Jésus, il descend sur terre, et son karma, c'est de savoir qu'il est fils de Dieu, et qu'il va falloir mourir sur la croix pour assurer la sécurité, la sécurité éternelle du genre humain, c'était tout prévu à l'avance, même Judas...
Beat Generation : une pièce au sujet de l'amitié, de l'angoisse et, aussi, du karma. Elle débute par un beau matin d'automne clair et frais, alors que quelques amis, honnêtes travailleurs pour certains, des individus en voie de clochardisation pour d'autres, se passent de main en main une bouteille de vin. La pièce finit par la réaffirmation, en forme de satori, du pouvoir de l'amitié et de la valeur des petits échanges sans importance qui forment le fond de notre vie. -
Maxwell Sim est un loser de quarante-huit ans. Voué à l'échec dès sa naissance (qui ne fut pas désirée), poursuivi par l'échec à l'âge adulte (sa femme le quitte, sa fille rit doucement de lui), il s'accepte tel qu'il est et trouve même certaine satisfaction à son état.
Mais voilà qu'une proposition inattendue lui fait traverser l'Angleterre au volant d'une Toyota hybride, nantie d'un GPS à la voix bouleversante dont, à force de solitude, il va tomber amoureux. Son équipée de commis-voyageur, représentant en brosses à dents dernier cri, le ramène parmi les paysages et les visages de son enfance, notamment auprès de son père sur lequel il fait d'étranges découvertes : le roman est aussi un jeu de piste relancé par la réapparition de lettres, journaux, manuscrits qui introduisent autant d'éléments nouveaux à verser au dossier du passé. Et toujours Max pense à la femme chinoise et à sa fille, aperçues dans un restaurant en Australie, dont l'entente et le bonheur d'être ensemble l'ont tant fasciné. Va-t-il les retrouver ? Et pour quelle nouvelle aventure ?
Brouillant joyeusement les cartes de la vérité et de l'imposture, Coe l'illusionniste se réserve le dernier mot de l'histoire, qui ne manquera pas de nous surprendre.
Plus d'une génération va se reconnaître dans ce roman qui nous enchante avec un humour tout britannique, bien préférable au désespoir. -
'Il y a combien de temps que j'ai joué ces accords? Combien de temps qu'elle est apparue dans le bar, elle, qu'elle s'est approchée du piano, pendant que j'improvisais dans la pénombre de la salle, bien après que les buveurs les plus endurcis étaient rentrés chez eux, leurs verres finis? Je ne sais pas, j'en perds le souvenir. Je me rappelle seulement que nous avons bavardé, échangé des banalités quelques minutes, pendant que mes doigts erraient sur le clavier, machinalement ; au fil des itinéraires habituels, des harmonies faciles et familières, auxquelles je me laisse prendre, ces temps-ci, comme à autant de mauvaises habitudes.'
Quatre pièces courtes pour rire et rêver, quatre variations sur nos vies incertaines, où rien n'est jamais achevé - pas même le malentendu. Au clavier, Jonathan Coe avec sa petite musique qui nous piège pour mieux nous enchanter. -
Quatre lettres d'amour est un récit qui ne craint pas de s'aventurer sur le terrain du merveilleux, qui nous dit l'âme irlandaise, la magie d'aimer, l'enfance perdue et le miracle d'être vivant. Un récit où chaque signe du hasard est éloquent, où le destin et dieu se mêlent de la vie des hommes pour décupler la force de l'amour. Sur une petite île au large de Galway, Isabel Gore grandit paisiblement. Après une adolescence en internat, elle suit le schéma familial et fait un mariage de raison, avec un homme qui ne la mérite pas. Dans la banlieue de Dublin, Nicholas Coughlan voit son enfance se déliter le jour où dieu pousse son père à abandonner son travail pour devenir peintre, conformément à son aspiration profonde. Des années plus tard, le jeune homme se met en quête du dernier tableau peint par son père qui appartient désormais à la famille Gore. Lorsque Isabel et Nicholas se rencontrent c'est le coup de foudre.
Alors que Nicholas dépérit d'amour, et qu'Isabel est retournée auprès de son mari, il va lui révéler sa flamme. Mais aucune de ses trois premières lettres, interceptées par la mère de la jeune fille, n'arriva à bon port. Incapable de renoncer, Nicholas écrira une dernière missive et le destin, encore une fois, s'en mêlera. -
Un homme. Un homme parmi d'autres. Le destin du personnage de Philip Roth est retracé depuis sa première et terrible confrontation avec la mort sur les plages idylliques de son enfance jusque dans son vieil âge, quand le déchire la vision de la déchéance de ses contemporains et que ses propres maux physiques l'accablent. Entre temps, publicitaire à succès dans une agence à New York, il aura connu épreuves familiales et satisfactions professionnelles.
D'un premier mariage, il a eu deux fils qui le méprisent et, d'un second, une fille qui l'adore. Il est le frère bien-aimé d'un homme sympathique dont la santé vigoureuse lui inspire amertume et envie et l'ex-mari de trois femmes, très différentes, qu'il a entraînées dans des mariages chaotiques. En fin de compte, c'est un homme qui est devenu ce qu'il ne voulait pas être.
Ce roman puissant - le vingt-septième de Roth - prend pour territoire le corps humain. Il a pour sujet l'expérience qui nous est commune et nous terrifie tous. -
Sur la route ; le rouleau original
Jack Kerouac
Lu par Yoann Gasiorowski;Rebecca Marder;Noam Morgensztern;Sébastien Pouderoux- Gallimard
- Folio
- 23 Mai 2012
- 9782072453199
«"Avec l'arrivée de Neal a commencé cette partie de ma vie qu'on pourrait appeler ma vie sur la route. [...] Neal, c'est le type idéal, pour la route, parce que lui, il y est né, sur la route..."
Neal Cassady, chauffard génial, prophète gigolo à la bisexualité triomphale, pique-assiette inspiré et vagabond mystique, est assurément la plus grande rencontre de Jack Kerouac, avec Allen Ginsberg et William Burroughs, autres compagnons d'équipées qui apparaissent ici sous leurs vrais noms.
La virée, dans sa bande originale : un long ruban de papier, analogue à celui de la route, sur lequel l'auteur a crépité son texte sans s'arrêter, page unique, paragraphe unique.
Aujourd'hui, voici qu'on peut lire ces chants de l'innocence et de l'expérience à la fois, dans leurs accents libertaires et leur lyrisme vibrant ; aujourd'hui on peut entendre dans ses pulsations d'origine, le verbe de Kerouac, avec ses syncopes et ses envolées, long comme une phrase de sax ténor dans le noir.
Telle est la route, fête mobile, traversées incessantes de la nuit américaine, célébration de l'éphémère.
"Quand tout le monde sera mort", a écrit Ginsberg, "le roman sera publié dans toute sa folie."
Dont acte.»
Josée Kamoun -
Notes marginales et bénéfices du doute
Jonathan Coe
- Gallimard
- Hors série Littérature
- 8 Octobre 2015
- 9782072586453
En 1995, la France découvrait Testament à l'anglaise et l'humour parfaitement british de son auteur. Fin observateur de la société anglaise et maître dans l'art du roman, Jonathan Coe offrait alors aux lecteurs français une toute nouvelle perspective sur la littérature et la culture britanniques.
Bien des années et de nombreux livres plus tard, il continue de nous éclairer sur le paysage qui l'entoure et celui qui anime son esprit. Entre un éloge des Voyages de Gulliver et les conséquences de la mort de Margaret Thatcher, de Hitchcock à Jacques Tati, en passant par le rôle de l'humour en politique, ce recueil retrace vingt ans de réflexions sur les arts et l'Angleterre. Articles de journaux, préfaces d'ouvrages, conférences universitaires, interviews constituent ainsi un voyage formidablement drôle et sensible à travers la littérature, la musique, le cinéma, la télévision et, surtout, à travers la mémoire d'un des auteurs les plus influents de ces dernières années. -
Le numéro 11 renvoie, bien entendu, au domicile du ministre de l'Économie britannique. Enfin, c'est aussi celui du bus où vient se réchauffer une chanteuse oubliée, en ces temps de crise. Mais peut-être s'agit-il de l'adresse de cette maison où deux gamines découvrent un étrange cadavre. À moins qu'il ne désigne la table où, lors d'un dîner de gala, un détective va démasquer un tueur d'humoristes. Ou encore le nombre d'étages souterrains qu'une richissime famille londonienne veut ajouter à sa demeure pour de mystérieuses raisons...
Dans ce nouveau roman - son onzième -, Jonathan Coe entrelace cinq récits délirants, où se croisent les destins de deux femmes, Rachel et Alison, des années 1990 à aujourd'hui, dans une Angleterre désormais gouvernée par les descendants des héros malveillants de Testament à l'anglaise, les Winshaw. Une satire mordante et virtuose. -
"L'Angleterre lui faisait l'effet d'un territoire calme et stable. D'un pays en bonne intelligence avec lui-même. Tout allait pour le mieux."
En dix ans, l'Angleterre est passée de la liesse des jeux Olympiques au couperet du référendum sur le Brexit. Comment en est-on arrivé là ? Dans cette période trouble qui fait basculer les destins individuels et collectifs, la famille Trotter reprend du service. Benjamin a maintenant cinquante ans et s'engage dans une improbable carrière littéraire, sa soeur Lois voit ses anciens démons revenir la hanter, tandis que sa nièce Sophie s'interroge sur son mariage. La politique peut-elle être une cause valable de séparation ?
Après Bienvenue au club et Le Cercle fermé, Le coeur de l'Angleterre questionne avec une ironie mordante les grandes sources de crispation contemporaines. -
La ferme des animaux
George Orwell, Bernardi Odyr
- Grasset
- Littérature Etrangère
- 13 Octobre 2021
- 9782246827740
Suite à l'insurrection menée contre les hommes, deux cochons règnent en maître sur la Ferme des Animaux. Napoléon et Boule de neige agissent au nom de la liberté pour régir une société nouvelle, égalitaire, où tous leurs Camarades seraient débarrassés de l'oppression des humains. Mais rapidement, des clivages apparaissent au sein de la classe dirigeante. Les intérêts personnels, la soif de pouvoir et les trahisons silencieuses risquent désormais de mettre à mal la grande révolution des animaux...
Initialement publié en 1945, La Ferme des animaux raconte les faiblesses humaines qui brisent les grandes idéologies et mettent en péril nos démocraties. Conte philosophique, allégorie d'une modernité saisissante, ce chef-d'oeuvre de George Orwell illustré par Odyr est une lecture plus que jamais essentielle pour décrypter les dangers qui guettent le monde d'aujourd'hui.
Après l'immense succès de l'adaptation graphique de 1984, l'autre roman culte de George Orwell est enfin publié en version illustrée, dans une nouvelle traduction inédite de Josée Kamoun. -
Claire, une jeune fille solitaire et souvent livrée à elle-même, se glisse un jour dans une décharge laissées à l'abandon au fond de son jardin. Soudain, au milieu de toutes sortes de vieux objets hétéroclites, un vif éclat de lumière l'éblouit. Il provient d'un miroir brisé en forme d'étoile irrégulière. Le miroir est magique et le monde qu'il reflète tellement plus beau que celui dans lequel elle vit. Et si les rêves avaient le pouvoir de changer le monde ?
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Les faits : autobiographie d'un romancier
Philip Roth
- Gallimard
- Folio
- 10 Novembre 2022
- 9782072978487
"D'une certaine façon, nous disons toujours pour ne pas dire, mais de l'historien de soi, on attend qu'il résiste de tout son être à la tentation commune de falsifier, de déformer et de nier."
Sur le fil entre souvenirs des faits et souvenirs imaginés, l'auteur de La tache dévoile son rapport complexe à l'art et à l'existence à travers cinq moments fondateurs : son enfance à Newark dans les années 1930 ; son expérience de l'américanité à l'université ; son premier mariage chaotique ; l'indignation de la communauté juive à la parution de Goodbye, Colombus ; et enfin, la découverte, dans les années 1960, d'une liberté créatrice qui donnera naissance à Portnoy et son complexe.
Mais comment écrire à propos des faits de l'existence lorsqu'on a passé une vie entière à changer l'ordinaire en extraordinaire avec une originalité et une audace si féroces ? Tel est le questionnement que Roth explore ici avec malice et clairvoyance. -
Pastorale américaine
Philip Roth, Josée Kamoun, Pierre-Francois Garel
- Gallimard
- Folio
- 26 Avril 2012
- 9782072452277
Après trente-six ans, Zuckerman l'écrivain retrouve Seymour Levov dit "le Suédois", l'athlète fétiche de son lycée de Newark. Toujours aussi splendide, Levov l'invincible, le généreux, l'idole des années de guerre, le petit-fils d'immigrés juifs devenu un Américain plus vrai que nature.
Le Suédois a réussi sa vie, faisant prospérer la ganterie paternelle, épousant la très irlandaise Miss New Jersey 1949, régnant loin de la ville sur une vieille demeure de pierre encadrée d'érables centenaires : la pastorale américaine.
Mais la photo est incomplète, car, hors champ, il y a Merry, la fille rebelle. Et avec elle surgit dans cet enclos idyllique le spectre d'une autre Amérique, en pleine convulsion, celle des années soixante, de sainte Angela Davis, des rues de Newark à feu et à sang...
Passant de l'imprécation au lyrisme, du détail au panorama sans jamais se départir d'un fond de dérision, ce roman de Philip Roth est une somme qui, dans son ambiguïté vertigineuse, restitue l'épaisseur de la vie et les cicatrices intimes de l'Histoire. -
Le maccarthysme a beau déferler sur l'Amérique au tournant des années cinquante, Ira Ringold se croit à l'abri de la chasse aux sorcières. Non seulement parce que son appartenance au Parti communiste est ignorée même de ses amis, mais surtout parce que l'enfant des quartiers pauvres de Newark, l'ancien terrassier au lourd passé, s'est réinventé en Iron Linn, vedette de la radio, idéale réincarnation de Lincoln, et heureux époux de Eve Frame, ex-star du muet. Mais c'est compter sans la pression du pouvoir, sans les aléas du désir et de la jalousie, sans la part d'ombre que cachent les êtres les plus chers. Car si Ira a changé d'identité, Eve elle-même a quelque chose à cacher. Et lorsqu'une politique dévoyée contamine jusqu'à la sphère intime, les masques tombent et la trahison affecte, au-delà d'un couple, une société tout entière. Ne reste alors aux témoins impuissants, le frère d'Ira et son disciple fervent, le jeune Nathan Zuckerman, qu'à garder en mémoire ces trajectoires brisées, avant enfin, au soir de leur vie, de faire toute la lumière sur une page infâme de l'Amérique.
À l'instar de Pastorale américaine, J'ai épousé un communiste rend justice à ces individus détruits par la tourmente des événements et décrit avec une rare puissance comment l'Histoire ébranle la trame même de nos existences. -
"Un nu aux seins opulents, légèrement évasés, pour lequel elle aurait pu poser elle-même. Un nu aux yeux clos, défendu comme elle par sa seule puissance érotique et, comme elle, à la fois primaire et élégant. Un nu mordoré mystérieusement endormi sur un gouffre noir velouté que, dans mon humeur du moment, j'associais à celui de la tombe. Fuselée, ondulante, elle t'attend, la jeune fille, immobile et muette comme la mort."
À l'orée de la vieillesse, David Kepesh, esthète attaché à sa liberté et séducteur exigeant, rencontre parmi ses étudiantes Consuela Castillo, vingt-quatre ans, fille de riches émigrés cubains, «émerveillée» par la culture. Et découvre la dépendance sexuelle...
C'est le roman d'un envoûtement dans une Amérique bien loin des joyeuses bacchanales des années soixante, chères au Professeur de désir..; Et au tournant du millénaire, cet alter ego de l'auteur, naguère héros du Sein, est confronté non seulement à son propre vieillissement mais à la mort qui rôde en chacun de nous.
Après La tache, Philip Roth nous offre à la fois un précis amoureux, une radiographie de notre temps et une méditation sur la condition humaine. Un nouveau chef-d'oeuvre, d'une perfection lapidaire. -
Parlons travail : ou comment la littérature se fait dans la conscience de l'écrivain sans cesse sollicitée par les affaires du monde.
Dans l'intimité de la rencontre intellectuelle, Philip Roth et des auteurs d'origines et d'horizons divers évaluent l'incidence du milieu, de la politique et de l'histoire sur leur oeuvre, en rapportant le processus singulier de l'art au contexte souvent traumatique de sa création : Primo Levi, Aharon Appelfeld, Ivan Klíma, Isaac Bashevis Singer, Milan Kundera et Edna O'Brien sont ses interlocuteurs.
Dans ces entretiens, Philip Roth, s'effaçant derrière celui qu'il interroge, se révèle un auditeur attentif. Mais cette discrétion ne l'empêche pas de dessiner, au travers de ses questions, un autoportrait intellectuel.
On trouvera aussi un échange de lettres avec Mary McCarthy et les portraits de deux amis disparus, jusqu'au bout habités par leur vocation, l'écrivain Bernard Malamud et le peintre Philip Guston qui illustra Le sein.
L''atelier idéal du livre' se referme sur Saul Bellow dont Philip Roth relit ici l'oeuvre magistrale avec la conviction exceptionnelle d'un confrère enthousiaste. -
Au crépuscule de sa vie, Royce, mécène richissime, veut renouer avec Vita, sa protégée d'autrefois. Contre toute attente, elle accepte de rompre un lourd silence de vingt ans... à condition de suivre les règles du jeu. Des ruines de Pompéi à l'effervescence du Cap, les fantômes du passé mènent la danse de ce pas de deux, où chacun délivre les secrets enfouis qui les ont condamnés à la solitude.
Au jardin des fugitifs explore les cavités souterraines du désir et de la culpabilité avec une grâce et une subtilité magistrales. Entres les lignes de cette liaison dangereuse, Ceridwen Dovey nous interpelle : notre vie est-elle le récit que l'on s'en fait ? -
Mémoires de jeunesse : une traversée du XXe siècle au féminin
Vera Brittain
- Viviane Hamy
- 23 Août 2023
- 9782381401683
Voici un récit sans concession sur ce que fut le choc de la Première Guerre mondiale, un roman d'apprentissage où les sentiments amoureux sont magnifiés par l'urgence de vivre, ainsi qu'un manifeste féministe et pacifiste poignant.
En nous décrivant l'enthousiasme et les idéaux romantiques de sa jeunesse, Vera Brittain revient sur son combat de femme pour entrer à l'université d'Oxford, sur son premier amour brisé par le destin funeste qu'allaient connaître nombre de jeunes hommes au cours de la Grande Guerre, sur son engagement comme infirmière volontaire à Malte et en France. Elle met au jour les désillusions cruelles d'une société qui peine à se projeter et à se réinventer ; elle nous raconte la culpabilité des aînés face à -
Et les hippopotames ont bouilli vifs dans leurs piscines
William S. Burroughs, Jack Kerouac
- Gallimard
- Folio
- 2 Janvier 2014
- 9782072491528
Manhattan, été 1944. Autour de Will, serveur dans un bar, et de Mike, marin dans la Marchande, gravite toute une constellation d'amis sans le sou, qui errent dans la chaleur de la ville et se retrouvent lors d'improbables soirées. Parmi eux, Phillip, un gamin de dix-sept ans à la beauté insolente, et Al, la quarantaine un peu pathétique, qui est éperdument amoureux de lui. Partout où va Phil, Al, jamais découragé par les refus du garçon, le suit comme son ombre. Pour lui échapper et par goût de l'aventure, Phil accepte la proposition de son ami Mike : s'embarquer, dès que possible, sur un navire de la marine marchande vers Paris. Mais le départ tant attendu est plusieurs fois reporté...
Livre culte, longtemps resté inédit, Et les hippopotames ont bouilli vifs dans leurs piscines est le premier roman de William S. Burroughs et de Jack Kerouac. -
Dictionnaire amoureux de la traduction
Josée Kamoun
- Plon
- Dictionnaire amoureux
- 4 Avril 2024
- 9782259307529
D'une entrée à l'autre de ce Dictionnaire amoureux, Josée Kamoun nous fait rêver, rire, et réfléchir au fil de ce que nous dit la traduction sur l'inépuisable, l'ensorcelante ambiguïté du monde. Passeurs de frontières, questionneurs permanents du langage et de la langue, les traducteurs sont à fois les instruments et les agents du devenir." Un Dictionnaire amoureux, c'est le contraire d'un dictionnaire : son A à Z n'épuise pas le sujet, et il annonce d'emblée la couleur de sa subjectivité. Il s'agit d'entraîner les lecteurs dans des traboules dont les débouchés peuvent surprendre, de les entraîner parfois aux confins du traduire chez ceux pour qui le mot est geste ou chez ceux dont la langue se délie pour moduler celle des oiseaux. Introduits dans le voyage des oeuvres par la belle Schéhérazade, on y croisera des émojistes enlumineurs postmodernes, des harponneurs de baleine blanche, une adolescente anglophone à Vérone, des bilingues et diglosses à leur corps défendu, des irréductibles de Babel et des Fédérés de la Pentecôte.
Mon dictionnaire est une histoire d'amour avec toutes les langues et littératures que la traduction m'a offertes, la langue et la littérature anglaises en particulier, mais aussi avec les paysages et les accents américains ; avec la langue et la littérature françaises, avec les vieux vieux textes hébergeant des mots disparus comme avec le parler tout neuf qui court la rue, date de péremption inconnue. Une galerie d'étonnements et d'admirations devant l'inépuisable, l'ensorcelante ambiguïté du réel. " -
C'est un lac vert émeraude, quelque part dans le nord des Etats-Unis. Patrick Wallingford est couché sur un ponton tiédi par le soleil et une femme à la voix sensuelle, qu'il entend sans la voir, lui propose de retirer leurs maillots mouillés.
Ce rêve est induit par un puissant analgésique administré au héros dont un lion vient d'avaler la main gauche alors qu'il faisait un reportage sur un cirque, en Inde.
Avec sa verve drolatique, Irving nous raconte la rencontre entre un candidat à la greffe, un brillant chirurgien sauvé de l'anorexie par sa jeune bonne marathonienne, une yupette aux dents longues, une maquilleuse mâcheuse de gomme. Et enfin une sirène vêtue d'un sweat-shirt vert, vert comme un lac quelque part dans le Nord, dans un récit sur la perte et la récupération, qui mène un adolescent attardé à l'âge d'homme - de père - pour l'attraction d'un être et d'un lieu magnétiques.
Et si l'auteur cherchait à nous prouver que la force du désir est la plus magique des prothèses !
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Adolescent, Bill est troublé par ses béguins contre nature pour son beau-père, ses camarades de classe, et pour des femmes adultes aux petits seins juvéniles... Plus tard, il assumera son statut de suspect sexuel, et sa vie entière sera marquée par des amours inassouvies pour les hommes, les femmes et ceux ou celles qu'on appellera bientôt transgenres.
Dans ce roman drôle et touchant, jubilatoire et tragique, John Irving nous parle du désir, de la dissimulation et des affres d'une identité sexuelle " différente ". Du théâtre amateur de son enfance jusqu'au bar hot où se joue la révélation finale, en passant par la bibliothèque où la sculpturale Miss Frost l'initie –; tout d'abord –; à la littérature, le narrateur s'efforce de trouver un sens à sa vie sans rien nous cacher de ses frasques, de ses doutes et de son engagement pour la tolérance, pour la liberté de toutes les altérités.
John Irving est né en 1942 et a grandi à Exeter (New Hampshire). La publication de son quatrième roman, Le Monde selon Garp, lui a assuré une renommée et une reconnaissance internationales. Depuis, l'auteur accumule les succès auprès du public et de la critique. À moi seul bien des personnages est son treizième roman. Marié et père de trois garçons, John Irving partage son temps entre le Vermont et le Canada.
Josée Kamoun, agrégée d'anglais, docteur ès lettres, lauréate du prix Grevisse en 1987, a traduit plus d'une trentaine d'ouvrages dont de nombreux romans de John Irving, Philip Roth et Jonathan Coe, ainsi que le rouleau original de Sur la route, de Jack Kerouac.
Après une carrière dans la communication, où il a été tour à tour concepteur-rédacteur, scénariste-réalisateur et traducteur, Olivier Grenot consacre désormais l'essentiel de son activité à la traduction littéraire. À moi seul bien des personnages est sa deuxième cotraduction avec Josée Kamoun pour les Éditions du Seuil.
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traduit de l'anglais (États-Unis) par Josée Kamoun.
En deux textes qui se répondent, Richard Ford retrace la vie de ses parents : celle de son père, représentant de commerce sur les routes une bonne partie du temps jusqu'à sa mort prématurée ; et celle de sa mère, qui, après une enfance sans histoires en Arkansas, son mariage et la naissance de son enfant, souffre des années de solitude, puis d'un cancer.
L'auteur, qui se trouve " entre eux " décrit ces deux existences dans ce qu'elles ont de plus quotidien et de moins extraordinaire, et pose la question : que reste-t-il d'une vie vécue ?
En marge de ses grands romans, ce livre sensible est l'hommage bouleversant d'un grand écrivain à ses parents, mais aussi une clé pour la compréhension de son œuvre.
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« Le deuxième été après la mort de sa femme, Peter Boyce décida de louer la petite maison au bout de Cod Cove Road. » Boyle pensait pouvoir se réinventer. Il lui faudra d'abord tenter de faire la paix avec sa fille. Mais pourquoi propose-t-il à une jeune femme rencontrée par hasard de l'héberger chez lui ?
La nuit de l'élection de Bill Clinton, Jimmy Green sort d'un bar parisien et prend une sérieuse raclée. Il a « la sensation d'être ivre plutôt que blessé ».
À Dublin, Paris, New York ou dans le Michigan, des Américains et des Irlandais sur le second versant de leur vie se penchent sur leur passé. Comme Jonathan Bell, Ricky Grace et les autres, tous sont confrontés à une forme de solitude, de dépaysement ou simplement de rupture. Richard Ford les observe. Non sans ans une certaine ironie, il décrit leurs doutes et leur inconfort, met en scène leurs désarrois et recueille leurs confidences.