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Texte intégral révisé suivi d'une biographie de Victor Segalen. Édition illustrée. Nommé élève interprète de la marine, Victor Segalen arrive à Pékin en juin 1909. Il rencontre à Tien-Tsin Paul Claudel et entreprend avec l'écrivain A. Gilbert de Voisins une grande expédition en Chine centrale et au Japon qui durera neuf mois. De ce séjour, qui s'interrompra avec la guerre en août 1914, naîtront les grandes oeuvres de l'écrivain, dont Stèles (1912), inspiré par les pierres écrites chinoises dont la fonction était à l'origine sacrificielle et funéraire. Ce recueil de quarante-huit poèmes en prose -- de soixante-quatre dans la seconde édition (1914), chiffre correspondant au nombre d'hexagrammes du Yi King -- se présente extérieurement et intérieurement à la chinoise, mais l'exotisme, ici, ne sert que d'alibi. Ni traductions, ni adaptations des inscriptions gravées sur les stèles chinoises, ces poèmes expriment en réalité l'univers secret de Segalen, ses opinions, ses sentiments, ses expériences du voyage, un monde de sensations et de visions qui lui est propre. Par le détour de la Chine, par ce qu'il appelle l'allégorie, ils suggèrent des notions trop pures pour tomber sous la coupe des mots. L'indicible, l'invisible, l'inouï hantent en particulier les stèles du "Milieu" qui terminent le volume et marquent, comme dans la géographie chinoise, le lieu d'un passage spirituel. Victor Segalen a veillé personnellement à l'édition à la chinoise de 1912, tirée à 81 exemplaires, "chiffre qui correspond au nombre sacré (9x9) des dalles de la troisième terrasse du Temple du Ciel à Pékin". Dans une lettre adressée l'année précédente à son ami Claude Debussy, il exposait ainsi son projet: "un recueil de proses courtes et dures, mesurées comme un sonnet", conclues par "un trait expressif" pour faire advenir le "jour de connaissance au fond de soi". Dans une autre correspondance, il précise que les caractères gravés sur les stèles chinoises sont pour lui comme "une trame soudaine figée, qui n'est plus pensée dans un cerveau, mais pensée dans la pierre où ils sont entés. Et leur attitude, hautaine, pleine d'intelligence et de visions anciennes, est un geste de défi à qui leur fera dire ce qu'ils enferment..."
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Édition enrichie (Préface, notes, dossier sur l'oeuvre, chronologie et bibliographie)Un monde se meurt. Immémoriaux, les Tahitiens ont trahi leurs dieux et leurs coutumes. Le drame se joue au moment de l'arrivée des Européens sur les rives enchantées de la Polynésie, à la fin du xviiie siècle. Il prend ici figure d'allégorie : en vain, Paofaï, le dernier païen, partira à la recherche d'une écriture capable de sauvegarder les « mots qui ne doivent pas mourir » ; et moins de vingt ans suffiront aux Occidentaux pour anéantir une culture restée jusque-là intacte.
Dans ce premier livre, une active nostalgie mène Victor Segalen, non à déplorer, mais à recréer la belle « société antique et forte », ses fêtes, son culte du jouir, son alliance heureuse avec la nature. Quant à la langue sacrée des Maori, il la réinvente par une prose sans exemple, qui en devient le simulacre. Le livre, publié en 1907 sous un pseudonyme, acquiert tout son sens aujourd'hui où nous en mesurons le caractère prémonitoire. -
Cette histoire d'un jeune mythomane (ou peut-être d'un jeune héros empêtré dans ses aventures) dont les récits étranges exaltent et déçoivent tour à tour, qui promet de livrer son secret et qui se reprend aussitôt, non sans laisser dans l'esprit de quoi l'inquiéter, cette histoire sardonique et douloureuse, coupée de sursauts plaisants, est un des plus singuliers documents que nous ayons sur la Chine d'hier, parée de ses soies brodées d'or et des prestiges de son passé. - Elle est aussi, elle est surtout la description, minutieuse en sa cruauté, du rêve auquel on demande trop, qui se ternit quand on l'éclaire, qui se brouille quand on tâche d'en tirer la vérité qu'il sous-entend, suppose mais n'expose pas ; livre amer et poignant, vivant et contrasté, où, du personnage principal, le lecteur se défie autant que s'en défiait l'auteur lui-même, et qui se termine, en quelque sorte, par un point d'interrogation.
Gilbert de Voisins, La Nouvelle Revue française. -
Essai sur le mystérieux
Victor Segalen
- Éditions Rivages
- Philosophie Rivages
- 17 Mars 2021
- 9782743652593
Dans un projet intitulé : « Essai sur le Mystérieux », Segalen défend les droits de l'Imaginaire et étudie son conflit avec le Réel. Nous proposons une nouvelle édition de cet essai de Segalen, qui ne sera pas publié dans la nouvelle édition de ses oeuvres en cours de publication dans la « Bibliothèque de la Pléiade ».
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Essai sur l exotisme - une esthetique du divers (scenario)
Victor Segalen
- Librairie Droz
- 1 Janvier 2021
- 9782600362375
De 1904 à 1918, l'écrivain et voyageur Victor Segalen (1878-1919) travaille à la rédaction d'un traité systématique qu'il aurait appelé Essai sur l'Exotisme. Une Esthétique du Divers, mais qui ne sera pas publié de son vivant. Seule demeure aujourd'hui, de ce projet, une série complexe de notes prises au jour le jour, puis conservées à la Bibliothèque nationale de France : c'est sur le dossier manuscrit qu'a été établie ici, sur nouveaux frais, cette édition originale des brouillons de l'ouvrage en devenir.,Loin de toute réalisation définitive, et avec sa forme actuelle qui le rapproche d'un journal de travail, ce document apparaît comme capital pour comprendre la pensée et l'oeuvre de Segalen. À l'heure où les sciences humaines et sociales interrogent l'identité et l'altérité, et où la question de la « diversité » agite les cultural studies, l'Essai sur l'Exotisme nous renseigne sur les élargissements que la notion classique d'interculturalité est susceptible de connaître. Il dessine ainsi une éthique particulière qui peut nous aider à considérer les questionnements de notre époque et à les réinscrire dans leur histoire conceptuelle.,
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*** Cet ebook est optimisé pour la lecture numérique ***
J'AI TOUJOURS TENU POUR SUSPECTS ou illusoires des récits de ce genre : récits d'aventures, feuilles de route, racontars joufflus de mots sincères d'actes qu'on affirmait avoir commis dans des lieux bien précisés, au long de jours catalogués.C'est pourtant un récit de ce genre, récit de voyage et d'aventure, que ce livre propose dans ses pages mesurées, mises bout à bout comme des étapes. Mais qu'on le sache : le voyage n'est pas accompli encore. Le départ n'est pas donné. Tout est immobile et suspendu. On peut à volonté fermer ce livre et s'affranchir de ce qui suit. Que l'on ne croie point, du même geste, s'affranchir de ce problème, doute fervent et pénétrant qui doit remplir les moindres mots ici, comme le sang les plus petits vaisseaux et jusqu'à la pulpe sous l'ongle, et qui s'impose ainsi, se formule : l'imaginaire déchoit-il ou se renforce quand il se confronte au réel ? Le réel n'aurait-il point lui aussi sa grande saveur et sa joie ?
L'ouvrage qui suit fut publié à titre posthume à partir des "feuilles de routes" de Victor Segalen et de ses notes prises lors d'un voyage en Chine. Oscillant entre le réel et l'imaginaire, ce texte constitue une invitation au voyage à la fois poétique et surprenante.