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Thérèse Delpech
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L'ensauvagement ; le retour de la barbarie au XXI siècle
Thérèse Delpech
- Grasset
- essai français
- 12 Octobre 2005
- 9782246677499
En 1905, avec la guerre russo-japonaise, la première révolution russe et la crise de Tanger entre la France et l'Allemagne, de nombreux signaux annonçaient l'orage que seuls quelques observateurs perspicaces ont vu venir : la guerre de 1914-18, qui portait elle-même en germe la nuée de 1939-45. En avons-nous vraiment fini avec le siècle des grandes catastrophes et des totalitarismes?
En 2005, le Moyen-Orient et peut-être surtout l'Extrême Orient sont de bons candidats pour de nouvelles catastrophes historiques. Qui a suivi de près les péripéties de la saga nucléaire iranienne, le chantage nord-coréen, l'extrême tension dans le détroit de Taïwan (l'accord de défense entre Taïwan et les Etats-Unis transformerait la confrontation entre les deux Chine en conflit mondial, faisant de Taïwan l'Alsace-Lorraine du XXIème siècle), l'hostilité sino-japonaise, comprend que le péril nucléaire est aujourd'hui plus divers et peut-être plus réel encore que pendant la guerre froide.
Pendant que bouillonnent ces chaudrons, l'Europe, fatiguée de courir le monde et tentée par une sortie de l'Histoire, cultive le romantisme niais de la fin des grands conflits. L'Europe n'est plus un modèle pour le monde. Sa conscience est troublée, son esprit craintif et sa politique introvertie. Quant à la France, sa position vis-à-vis de la Russie sur le dossier tchétchène et envers la Chine sur le dossier de Taïwan cumule tous les inconvénients: en préférant la honte et la guerre, elle pourrait finir par avoir l'une et l'autre ! Opposer éthique et Realpolitik est artificiel : on peut être à la fois immoral et suicidaire...
"Peut-être ne vous intéressez-vous pas à la guerre, mais elle s'intéresse à vous" (Trotsky): Quelles idées méritent encore que nos sociétés post-héroïques prennent des risques pour les défendre? Telle est la question de fond auquel cet ouvrage passionnant apporte des éléments de réponse. -
L'appel de l'ombre ; puissance de l'irrationnel
Thérèse Delpech
- Grasset
- essai français
- 8 Septembre 2010
- 9782246783282
Ce qui frappe le plus dans les expressions de la conscience contemporaine, ce n'est pas tant l'exigence rationnelle que le besoin de faire à nouveau une place à l'irrationnel, composante essentielle du psychisme humain. Ce livre met en scène des fragments de l'histoire biblique, de la littérature classique ou de l'aventure scientifique, qui ont en commun d'échapper à l'activité rationnelle. Il n'a pas pour objet, comme le proposaient les jansénistes, d'humilier la raison, à un moment où une défense et illustration de celle-ci serait amplement justifiée, mais de suggérer qu'à tout vouloir rationaliser, on court le risque de perdre le sens de l'énigme, un des plaisirs inépuisables de l'esprit ; d'assécher la source des plus hautes activités humaines - parmi lesquelles se trouve l'art - et de compromettre l'exercice même de la raison en ignorant les aspects les plus obscurs du psychisme.
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L'homme sans passé ; Freud et la tragédie historique
Thérèse Delpech
- Grasset
- essai français
- 18 Janvier 2012
- 9782246788652
Freud a exprimé la tragédie d'une époque où le passé subit de tels coups de boutoir politiques, familiaux et religieux qu'il explose littéralement. La perte de tous les repères de la tradition a pour conséquence de livrer l'intériorité à d'innombrables labyrinthes, dont l'analyse tente d'éclairer les abymes. Freud, l'homme sans passé, consacre paradoxalement toute sa vie à la réminiscence comme traitement des troubles psychiques. Il cherche souvent dans les oeuvres littéraires une confirmation de ses thèses. C'est le cas du grand roman du parricide, Les Frères Karamazov, comme du dernier roman lu à Londres avant sa mort, La Peau de chagrin, où le suicide du héros est lié à l'absence d'héritage matériel et moral. La Gradiva, très attentivement commenté par Freud, livre une des clefs de son silence sur les femmes. Enfin, dans Le Roi des Aulnes, et L'Homme au sable, le clivage entre le père protecteur et le père destructeur prend une dimension terrifiante.
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Le grand perturbateur ; réflexions sur la question iranienne
Thérèse Delpech
- Grasset
- essai français
- 21 Mars 2007
- 9782246721697
Contrairement à la plupart des pays qui cherchent à contrecarrer ses projets, l'Iran a une idée précise de ce qu'il souhaite : devenir la puissance majeure du Moyen-Orient au XXIème siècle. Ce qui n'est pas un crime en soi. A chaque période de l'histoire, les rapports de pouvoir évoluent, et il est essentiel de savoir le comprendre pour que ces changements se produisent de façon pacifique. Mais pour parvenir à ses fins, Téhéran, dont le régime est aujourd'hui issu du coeur le plus dur des conservateurs iraniens, reprend le projet révolutionnaire de la fin des années 1970. Il compte à nouveau sur un bouleversement régional de grande ampleur qui dépasse les distinctions entre les Perses et les Arabes, ou entre les chiites et les sunnites?
Son influence régionale s'exerce au moyen de discours violemment anti-israéliens, dont s'abstenaient les capitales de la région depuis de nombreuses années, et qui auraient dû conduire les pays européens à rappeler leurs ambassadeurs à l'automne 2005. Téhéran compte aussi sur l'infiltration de ses agents dans l'ensemble de sa périphérie. Celle-ci est perceptible non seulement au Liban et en Irak, où la capacité de nuisance de l'Iran n'a plus besoin de démonstration, mais aussi en Asie centrale et au Caucase. Téhéran compte enfin sur une militarisation du régime, dont les manoeuvres d'intimidation « Grand Prophète I et II » ont donné une illustration convaincante au printemps et à l'automne 2006, et sur son programme nucléaire et balistique. Ceux-ci connaissent une accélération au moment même où le Conseil de Sécurité demande enfin, avec la résolution 1696, une suspension complète de toute activité liée à l'enrichissement et au retraitement de l'uranium.
La question posée par l'Iran à la communauté internationale est simple : les règles qui vont régir non seulement les rapports de force, mais aussi le nucléaire au XXIème siècle ne sont pas encore écrites. Veut-on qu'elles le soient par l'Iran? -
« S'appuyant sur les leçons des cinquante premières années de l'âge nucléaire, Thérèse Delpech s'engage résolument dans le nouveau "grand débat " nucléaire du XXIe siècle en montrant à la fois combien il est nécessaire de penser la dissuasion et de l'insérer dans une réflexion stratégique plus vaste qui prenne en compte les nouveaux acteurs, en particulier asiatiques. À l'"âge de la piraterie stratégique", la pratique de la dissuasion ne peut se réduire à la seule dissuasion nucléaire. Il convient en effet, sans que les concepts soient directement ou automatiquement transposables, d'intégrer le rôle de "nouvelles" technologies comme le cyber, les armes antisatellite ou les défenses antimissile. L'"abolition" ou l'élimination des armes nucléaires paraissent dans ce contexte un rêve incertain. Le débat sur le sujet mobilise cependant enceintes diplomatiques et cercles académiques alors que la dissuasion est souvent négligée. L'appel de Thérèse Delpech à la reprise d'une réflexion nucléaire rigoureuse qui n'ignore ni les leçons du premier âge nucléaire ni les incertitudes du xxie siècle doit être entendu. » Camille Grand, directeur de la Fondation pour la recherche stratégique (FRS). Philosophe et politologue, Thérèse Delpech a été directeur des affaires stratégiques au Commissariat à l'énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA) et commissaire français auprès de la Commission d'inspection des Nations unies en Irak. Autorité mondialement reconnue en matière de questions stratégiques et nucléaires, elle a écrit de nombreux ouvrages, dont L'Ensauvagement qui a reçu le prix Femina-Essai en 2005. Ce livre a été publié en collaboration avec la RAND Corporation.